Auteur : Genevieve Black

E-mail : Hermione114hotmail.com

Titre : Pensées d'un Malfoy ; Choisir qui l'on est

Résumé : Disons qu'après un évènement marquant, Draco Malfoy se met à réfléchir à sa vie.

Rating : PG

Genre : Une goutte de drame, une perle d'action et un soupçon de slash.

Disclamers : Rien à moi, tout à JK Rowling. Mais comme c'est une bonne amie, elle me prête ses perso le temps de quelques fics.

NDLA : C'est ma première fic HP qui ne soit pas un One-Shot. Bon, il l'était à l'origine, mais ça a changé par la suite. Enjoy et reviews, svp !

En passant, j'ai fait une erreur de postage la première fois. J'ai posté en anglais et fut assez déçue des messages négatifs qu'on m'a envoyés. Les français sont beaucoup plus compréhensifs que les anglophones ! Toutefois, j'ai également reçu deux messages qui m'ont fait beaucoup plaisir. Alors un énorme Merci à Dreyd et Lexie the Dreamer. Quant à Dreyd : Bien sur que Drake est un gentil petit garçon... enfin, quand il veut...

Pensées d'un Malfoy
Choisir qui l'on est

Les gens changent. Parfois progressivement, suivant la courbe tumultueuse des années, mais il arrive que cela soit brusque. Ce fut mon cas. De l'obscurité, je passai à la lumière, au côté juste.

Mon acte n'était pas irréfléchi, comme vous le sous-entendrez sûrement. Non, je dirais plutôt que ce fut une illumination. C'est arrivé comme ça, alors que je me regardais dans une glace. Je venais de sortir de la douche et, encore tout dégoulinant, n'avait noué qu'une serviette de bain autour de ma taille.

Ma peau blanche semblait de porcelaine, exposée aux doux rayons de la lune pleine et parfaitement ronde. L'année scolaire touchait à sa fin et pourtant, contrairement à beaucoup de mes camarades, je n'en ressentais aucune joie propre, allant jusqu'à la craindre. J'étais en septième et dernière année, et bientôt diplômé de l'école de sorcellerie la plus prestigieuse d'Europe, voire du monde, mais n'arrivais qu'à m'en sentir las. Ici, à Poudlard, j'étais chez moi. Il n'y avait qu'ici que je me sentais réellement vivant.

Les gouttelettes d'eau coulaient sur mon torse imberbe que des années d'entraînements de Quidditch avaient musclé. Je savais qu'avec mon physique, additionné à mon aisance et à ma prestance naturelle, j'étais considéré par bien des familles comme un très bon parti, voire le meilleur. Dû à ma position, très enviable, également. Pour une partie de la population, s'entend. Et pourtant cela ne me faisait ni chaud ni froid. J'ignorais volontairement les belles paroles veloutées et les oeillades très subjectives de certains de mes condisciples.

J'étais préfet-en-chef, bien entendu. Je disposais de mes propres appartements privés, reliés par une tapisserie à la salle commune de ma maison. On me traitait en roi, on s'assurait toujours que je ne manquais de rien, et que je disposais d'une tranquillité suprême lorsque j'en avais le désir. J'aurais dû être heureux, non ? Eh bien non.

Combien de fois n'ai-je souhaité ardemment être quelqu'un d'autre, ne pas avoir à sembler parfait et intouchable aux yeux des autres ? Ou bien encore à être apprécié pour ce que j'étais vraiment, au fond de moi ?

Devant ce miroir, au beau milieu de la nuit, j'ai vu ce que j'étais moi- même. Cette marque sombre, sur mon avant-bras, me rappelait sans cesse ma condition. Malgré toutes les belles promesses, je n'étais finalement qu'un esclave.

Car un esclave, par définition, c'est un homme ( ou une femme ), qui doit se prosterner face au pouvoir. C'est celui qui agit, qui répond aux ordres donnés par le Maître, sous peine de sévices, de punitions. Alors nous, Mangemorts, qui nous croyions si forts et puissants, n'étions que de vulgaires instruments dont la perte ne saurait atteindre notre Seigneur.

Je me souviendrai toujours de la première fois où je rencontrai le Puissant. J'avais tant de fois entendu mon père en parler que j'en étais venu à l'idéaliser. Je l'imaginais grand et fort, d'une beauté surnaturelle, possédant un pouvoir que rien ne pouvait égaler. Sa Magnificence, comme le nommait Lucius. Je déchantai vite.

Je fus introduis dans une vaste salle sombre où chancelaient la flamme de quelques bougies posées sur des socles en métal éparpillés aléatoirement. Il faisait froid, glacial, mais ce ne fut pas la basse température qui me fit frissonner. Pénétrer en ces lieux, c'était comme descendre aux enfers. J'attendais la venue de Lucifer.

Bien résolu à ne pas faire honte à mon paternel, que je savais de l'autre côté de la porte, trépignant, je fis quelques pas avant de m'immobiliser. D'une façon ou d'une autre, je savais que je n'étais plus seul. Je faisais taire les battements affolés de mon coeur et tendis l'oreille.

Juste devant moi. Je pouvais entendre une respiration rauque et un sifflement effrayant. Mais malgré ma peur que je combattais en vain, je posai un genou par terre et baissai les yeux en signe de soumission. Il y eut un froissement et je sentis la présence tout près.

- Ton père ne tarit pas d'éloges à ton sujet, Draco Malfoy.

La voix était étouffée et paraissait étrangement lointaine. Il y eut un ricanement qui me glaça le sang.

- Relève-toi, petit dragon.

J'obéissais mais n'osais lever les yeux. Je sentais les siens braqués sur moi et un filet de sueur froide descendre le long de ma colonne vertébrale. J'étais pétrifié tandis que, tel un prédateur guettant sa proie prochaine, il tournait autour de moi.

- Tu as peur ? Fit sa voix sur ma droite.

- Il faudrait être fou pour oser prétendre le contraire, Milord.

Je me mordis la langue, me surprenant moi-même d'avoir oser répondre. Lucius m'avait pourtant prévenu. Je serrai les dents et attendis le Doloris. Je frissonnai lorsqu'au lieu de cela, il éclata de rire.

- Voilà un bien fougueux et courageux jeune homme. Peu son ceux qui osent encore prendre la parole devant moi sans que je ne le leur ai préalablement permis, le sais-tu ? Un silence suivit.

- Tu n'as pas terminé tes études, n'est-ce pas ?

- En effet, Maître.

C'est alors que je vis une ombre onduler à mes pieds. Malgré ma peur viscérale, je restai de marbre tandis que l'immense serpent commençaient une espèce de danse autour de nous.

- Il me faut justement un espion au sein du collège. Quelqu'un qui serait chargé de surveiller le vieux fou et ce morveux de Potter. Penses-tu être apte à remplir ce rôle, Draco ?

- Ce sera un honneur de vous servir, maître.

Mon coeur semblait vouloir bondir hors de ma poitrine. Si mes jambes n'avaient pas été du coton, nul doute que je me serais enfui. Même en sachant ce qui m'attendrait dans pareil cas. Son souffle glacial derrière mon oreille me donnait envie de vomir.

- Tu sais ce qu'il t'en coûterait si jamais tu me décevais, n'est-ce pas ?

J'acquiesçait silencieusement, le coeur au bord des lèvres.

- Bien. Maintenant, regarde moi.

Je levai les yeux contre mon gré, comme poussé par une force étrangère, et restai pétrifié d'horreur, bien que ne le montrant pas. Alors que j'avais imaginé un home beau, hors du commun, je ne voyais que matière grisâtre et fripée en guise de peau. Son visage était triangulaire, tel la tête d'un serpent, et il avait des lèvres quasi-inexistantes tant elles étaient pâles et fines. Pour nez, deux fentes au milieu du visage, mais le pire restait ses yeux... Rouges sang, comme ceux des vampires, et sans vie.

- Vois à ce dont je suis réduit... Oh, je lis le dégoût dans tes yeux, et ce même si ton père t'a appris à tout cacher. Mais je perçois aussi ta peur, ce qui est beaucoup mieux. Tu as raison de me craindre, mon dragon. Je pourrais te faire subir mille souffrances, jusqu'à ce que tu me supplie la mort. Car la mort est si douce...

Son souffle putride balayait ma joue. Mes entrailles se tordaient, se convulsaient , cherchant à quitter leur berceau. Et pourtant, je soutenais son regard. J'étais mortifié. C'était comme regarder en face toutes ses peurs condensées. Il représentait à la fois la mort et la souffrance. Mais pas celle qui vous inspirait la pitié, non. Toute cette souffrance, c'était celle de ses victimes. Je gardai néanmoins la tête haute et le port fier, comme le voulait mon rang. ï