Auteur : Hiera Ramuk

Titre : Inside darkness...

Genre : Action, yaoï, mystère

Personnages : =______= y'en a trop pour tous les écrire.

Chapitre 1 :

Le monde des Shinigamis :

Le ciel était d'un beau mauve foncé. Les environs étaient calmes. Il n'y avait rien à signaler. De toute façon, il ne se passait jamais rien ici. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il s'appuyait contre la balustrade du balcon de son bureau. Il regrettait presque d'être devenu aussi bien gradé. Le terrain lui manquait et il était las de donner des ordres depuis son bureau. Le monde des humains lui manquait également. Cela faisait bien longtemps qu'il n'y avait pas été. Ce monde avait dû changer en son absence et il était curieux de connaître les nouvelles innovations humaines. Ces dernières étaient souvent amusantes et inutiles.

Il s'accouda au rebord et observa avec un peu plus d'attention ce faisceau lumineux, qui au loin semblait joindre le ciel et la terre. Quelque part, c'était un peu ça. C'était le grand tunnel des esprits. Celui qui acheminait dans leur dimension les âmes. Ce trou lumineux dans le ciel n'était autre que la porte donnant directement sur le monde des humains. Au sol, se trouvait un gouffre plus obscur qui lui, menait aux Enfers. Entre les deux, avait été bâti le centre de purification. Le purgatoire en d'autre terme. C'était aussi là bas que se trouvait le grand tribunal des âmes. Il y avait travaillé à une époque. Mais cela remontait à tellement longtemps !

Un soupir traversa ses lèvres. Ici, il n'y avait décidément rien à faire à part remplir des dossiers et signer des ordres de mission. Mais pourquoi avait-il voulu être commandant ? S'il avait su qu'il s'ennuierait autant, il n'aurait jamais passé ce maudit concours pour lequel il avait travaillé comme un fou. Tous ces efforts pour rien...

Il s'apprêtait à rentrer, pour finir de lire les rapports de ses subordonnées quand quelque chose d'étrange attira son regard. Au loin, au niveau de la porte des Enfers, une lumière inhabituelle brillait. Que se passait-il ? Il n'en avait pas la moindre idée mais cela ne lui disait rien de bon. Paradoxalement, un large sourire se dessina sur ses lèvres. Apparemment, il ne s'ennuierait pas longtemps...

« Commandant Kyo ! S'écria une jeune femme en entrant comme une furie dans son bureau. C'est terrible ! Il se passe quelque chose de grave. »

Kyo se retourna vers sa subordonnée qui n'avait pas osé venir jusqu'à lui dans le balcon. Le blond l'observa un instant. Elle était essoufflée et semblait inquiète. Son visage grave où se mêlaient angoisse et excitation, lui confirma qu'il devait effectivement se passait quelque chose d'inhabituelle.

« Que se passe-t-il Nana-chan ? Questionna le commandant avec un petit sourire presque sadique.

- C'est... ça vient des Enfers. Quelque chose... quelque chose en est sorti pendant qu'on procédait à la sanction des âmes en destination de ce lieux. Mais... mais c'est normalement impossible. Une fois jeté dans le gouffre, une âme ne peut pas remonter... »

Elle semblait à présent terrifiée. Peut-être parce qu'elle réalisait enfin ce que cela voulait dire. En effet, elle avait eu le temps de se remettre de sa surprise première, lorsqu'on lui avait demandé de porter ce message à son supérieur. À présent que l'information était digérée, c'était un tout autre chaos qui s'emparait de son âme. C'était là un spectacle appétissant, que Kyo n'avait pas beaucoup eu l'occasion de voir ces dernières décennies.

« Si ce n'est pas une âme, alors c'est que c'est un démon, déclara Kyo tout en poussant un petit rire qui fit frémir sa subordonné. Nana-chan, qui est sûr place ?

- Ano... Le commandant Toshiya. C'est lui qui a en charge la sécurité du tunnel. Mais sa seigneurie Enma est au courant...

- Comment ne le pourrait-il pas, murmura simplement Kyo. »

*

Qui était-ce ? Certainement pas une âme, du moins pas un esprit ordinaire. Un démon ? Toshiya en doutait et pourtant qu'est-ce que cela pouvait être d'autre ? Il ne distinguait pas clairement sa silhouette car l'intrus portait des vêtements trop amples. Il dissimulait également son visage afin de ne pas être reconnu. De plus, il semblait bien informé et avait choisi un moment stratégique pour remonter le gouffre sans fin menant aux Enfers. Et sa destination finale semblait être le monde des humains. Mais Toshiya l'arrêterait avant. Il ne pouvait pas laisser cette créature pénétrer l'autre Royaume en toute impunité. Et puis, protéger le passage faisait parti de son rôle de commandant en chef du Purgatoire. Il devait aussi avouer qu'il manquait d'exercice et c'était l'occasion pour lui de dérouiller sa faux qu'il n'avait plus l'occasion d'utiliser depuis qu'il était passé commandant en chef.

L'intrus était rapide. Mais Toshiya l'était également. Il ne tarda pas à le rattraper dans le tunnel des esprits. Enma avait fait cesser le flux des âmes. Il n'y avait plus qu'une lumière diffuse vidée de contenu. Quant à la fermeture de la porte entre les deux mondes, c'était là une tache plus délicate car elle ne pouvait se faire dans un laps de temps très court. Cela pouvait prendre plusieurs heures voir peut-être plus. Toshiya devait donc l'empêcher à tout prix de se rendre dans le monde des humains où dieu seul savait ce que cette créature comptait y faire.

« Tu n'iras pas plus loin démon ! S'écria le brun en brandissant sa faux. »

L'intrus l'esquiva sans grand mal, au grand étonnement de Toshiya. Apparemment, il n'avait pas à faire à n'importe qui. En plus d'être rapide, cet intrus avait de bons reflexes, signe qu'il s'y connaissait en combat. Au lieu de l'inquiéter, cela fit sourire le shinigami qui n'avait pas eu l'occasion de se battre depuis longtemps.

« Je n'ai pas de temps à perdre avec toi ! S'écria le démon en tendant la main vers lui. »

Une intense lumière s'en dégagea et aveugla Toshiya qui se laissa surprendre. L'intrus en profita pour se rapprocher davantage de la sortie du tunnel et bientôt, le monde des humains fut à sa portée. Toshiya était toujours sur ses talons mais il avait un train de retard. Il ne put donc l'empêcher de traverser la porte et ainsi s'enfuir dans l'autre Royaume.

OoOoO

Le monde des humains :

« Débout là dedans ! Espèce de féniasse ! »

Jun fit un bon hors de son lit, le cœur battant et prêt à s'enfuir devant un éventuel danger. Cela dit, il n'y avait ni feu, ni tremblement de terre. Il y avait juste son père qui, une bière à la main et une clope aux lèvres, se moquait ouvertement de lui depuis le chambranle de la porte contre lequel il était appuyé. L'adolescent se retint de l'étrangler au seul souvenir que cette espèce énergumène qu'on prétendait être son père, était celui qui le nourrissait. Et puis, on lui avait toujours appris à respecter ses aînés. C'était là, une des rares choses que son père lui avait appris, ça et puis boire des bières, conduire des motos et se battre. Pour une éducation, il lui en avait donné une belle !

« Mais c'est quoi encore que cette couleur de cheveux de tapette ! S'exaspéra son père en lui attrapant ses cheveux devenus depuis peu roses.

- Aïe ! Mais tu me fais mal ! Aïe ! Mais lâche-moi !

- Pfffff... que dirait ta pauvre mère si elle te voyait ! S'écria son père en le lâchant tout en prenant une mine affligée. Elle penserait que j'ai raté ton éducation, gamin, ajouta-t-il en lui donnant un coup sur la tête.

- Mais arrête ! Ça fait mal putain ! Hurla l'adolescent en se frottant le crâne. Et puis c'est la mode à Tokyo.

- C'est la mode à Tokyo, se moqua son père en prenant une voix de petite fille. Tapette ! Tu vas voir quand je rentrerais, je t'emmènerais dans la montagne et je ferais de toi un homme ! On se battra contre des ours et on pêchera du poisson à main nu ! Et là ! Tu deviendras un homme mon fils ! C'est moi qui te le dis !

- Se battre contre des... ours ? Balbutia Jun déconcerté. »

L'adolescent n'eut pas le temps d'ajouter autre chose car un énorme bruit de moteur coupa court à sa stupeur. D'ailleurs, une grosse voix ne tarda pas à s'écrier :

« Oh ! Hé ! Taiji ! Qu'est-ce tu fous ? Il est temps de partir ! »

Taiji poussa un profond soupir puis s'avança vers la fenêtre de la chambre de Jun. Il l'ouvrit, passa la tête dehors et s'écria :

« Ouais ! J'arrive les mecs ! Je finis juste d'expliquer à ma tapette de fils comment on devient un homme !

- Tapette... je ne suis pas une tapette, grommela Jun. Je suis juste un mec cool et branché.

- Bon, fils ! Déclara Taiji en se tournant vers Jun. Quand j'aurais fini mon cinquantième tour du Japon à moto, on commencera l'entrainement dans les montages ! »

Sur ces mots, il lui donna un grand coup dans le ventre qui coupa le souffle de l'adolescent. Taiji se contenta de ricaner et lui ébouriffa les cheveux avant de le traiter une fois de plus de tapette. Après lui avoir adressé ses derniers mots remplis d'amour paternel, il s'en alla sous les rugissements de moteur de sa bande. Jun les regarda s'en aller par la fenêtre, non content que ce cinglé s'en aille enfin. D'ailleurs, il lui souhaita bon débarras. Lui, il allait enfin pouvoir souffler un peu.

Une fois un peu remis de ce réveil quelque peu brutal et loufoque sur les bords, l'adolescent quitta sa chambre en baillant. La porte de cette dernière donnait directement sur le salon où il faillit s'étrangler avec sa propre salive quand ses yeux se posèrent sur elle.

« Yuzu ! Hurla Jun. Non mais ça te prend souvent de trainner à poile dans la maison !

- Je suis pas à poile, je suis en chemise de nuit, soupira le jeune femme tout en s'étirant de tout son long sur le canapé.

- Moi je n'appelle pas ça une chemise de nuit mais une nuisette ! On t'a jamais appris à mettre des soutiens-gorge ?

- T'es bruyant le matin têtard, rétorqua-t-elle d'un air las.

- Qui c'est que tu traites de têtard avec tes airs de pétas... »

Jun n'alla pas pu loin dans sa phrase car il se reçut un coup de journal sur la tête.

« Aïe ! Ça fait mal ! S'exclama l'adolescent en se prenant la tête entre les mains.

- Voilà qui t'apprendra à manquer de respecter à ton aînée qui se lève tous les jours tôt pour nous préparer notre petit-déjeuner, moustique !

- Je suis pas un moustique ! Rétorqua Jun en se retournant vers son frère qui l'avait attaqué par surprise.

- Bon, viens le prendre avant qu'il soit froid et que tu sois en retard moustique, rétorqua son aîné en lui tirant l'oreille.

- Aïe ! Non Reita ! Ça fait mal ! Aïe ! Lâche-moi ! S'écria Jun.

- Pffff... Toujours aussi bruyant celui-là, soupira Yuzu se saisissant de la télécommande pour monter le son de la télévision. »

*

Il était à sa place, comme toujours. De toute façon, cela ne pouvait être autrement. Il était si beau et pourtant, si dangereux. Toya le frôla du bout des doigts et frissonna. Ce sabre avait quelque chose d'étrange, il était presque maléfique, bien qu'il ne puisse l'affirmer. À dire vrai, chaque fois que ses yeux se posaient sur lui, son cœur se troublait et il était pris d'un étrange malaise. Et pourtant, il était fasciné par cet objet qu'il avait toujours vu rangé dans ce placard, dans le fond de cette grande salle vide, du temple dont s'occupait sa grand-mère.

« Toya, tu es encore là, déclara une voix remplie de bienveillance. »

L'adolescent sursauta avant de se retourner vers sa grand-mère qui se tenait à l'autre bout de la pièce. Le brun était embarrassé d'être ainsi surpris, surtout que ce n'était pas la première fois que cela arrivait. C'était quelque chose qui amusait beaucoup sa grand-mère qui ne se fâchait jamais lorsqu'elle le trouvait ici. Pourtant, cette pièce était sensée être interdite. Peut-être parce qu'une légende racontait que ce sabre était maudit...

« Ano... je... je dois aller au lycée, balbutia l'adolescent en prenant son sac qu'il avait posé à ses pieds.

- Bien, alors à ce soir, déclara le vieille femme tout en continuant de sourire avec bienveillance. »

Toya acquiesça et sortit rapidement de la pièce. Il avait encore trop trainé et n'avait pas vu le temps passer. Comme à chaque fois, il s'était laissé envouter par la beauté de cet étrange sabre et voilà qu'il allait être en retard s'il ne se dépêchait pas plus.

C'est essoufflé que Toya arriva chez Jun. Ce dernier venait à peine de passer la porte de son domicile. D'ailleurs, il n'était pas mécontent de quitter cette maison de fou, même si s'était malheureusement pour se rendre au lycée.

« T'as encore couru ? S'étonna Jun en s'arrêtant près de son ami qui reprenait son souffle. T'es pas du matin toi.

- Disons que j'ai pas un père qui me réveille en fanfare le matin, se moqua le brun.

- M'en parle pas. Il commence à me taper sur les nerfs le vieux, soupira Jun. Enfin, il est reparti faire le tour du Japon alors je suis tranquille pour un moment.

- Bon, on verait mieux d'y aller, avant d'être en retard, déclara Toya qui avait repris son souffle. »

*

Mikaru bailla bruyamment tout en s'étalant sur son bureau. Il n'avait pas beaucoup dormi la veille et comptait bien rattraper son sommeil pendant cet ennuyant cours de physique. À condition bien sûr que leur professeur principale n'ait pas eu une nouvelle panne de voiture ou même de réveil. Quoi que cela l'arrangerait bien car il aurait ainsi un sommeil plus paisible.

« Hey ! Mikaru, faut dormir la nuit, rétorqua Jun en posant lourdement son sac sur la table d'à côté. »

Mikaru ouvrit un œil, le regarda un instant, lui adressa un bref bonjour puis replongea dans ses rêves qui devaient être loin d'être chaste. De toute façon, venant de lui, tout prenait une connotation sexuelle. Il n'y avait qu'à voir les marques de suçons sur son cou et les magazines pornos qui dépassaient de son sac ouvert et trainant négligemment sur le sol. Il y avait aussi toutes ces cartes d'admiratrices et ces chocolats qu'il recevait de la part des filles de leur lycée pendant la St Valentin. En somme, Mikaru était le beau gosse de service qui ne se gênait pas pour profiter de sa côte de popularité auprès des filles. D'ailleurs, Jun et Toya avaient arrêté de compter le nombre de pauvre fille tombée dans le panneau de ce coureur de jupon, qui n'avait que de belle parole à la bouche mais qui ne tenait jamais ses promesses.

« Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi, soupira Jun en venant s'appuyer contre son épaule ce qui fit grogner son camarade qui était ainsi dérangé dans son repos.

- Rien, un branleur restera toute sa vie un branleur sans avenir, rétorqua Tora en s'installant à sa table qui se trouvait juste devant celle de Jun. »

Pour toute réponse, Mikaru lui adressa un bras d'honneur qui fit simplement sourire le brun. Jun pour sa part, voulut ajouter quelque chose mais il fut coupé par la porte de leur classe qui s'ouvrit en grand sur leur professeur principale qui leur enseignait la physique.

« Bonjour les enfaaaaants... ooooh !!! s'écria-t-il en s'écroulant sur le sol sous les regards tantôt moqueurs, tantôt découragés de ses élèves. Ne vous inquiétez pas ! S'exclama leur professeur en se relevant d'un bond. Je me suis juste pris les pieds dans la marche !

- Quelle marche ? Fit Jun d'un air perplexe. Y'en a pas...

- Deyama-Sensei, vous êtes sûr que vous allez bien ? Demanda Toya.

- Mon petit Toya, ta sollicitude me touche ! S'exclama Toshi en ajustant ses lunettes. Mais je vais bien.

- Sensei, vous pissez le sang par le front, rétorqua Mikaru d'un air endormi en se redressant.

- Heu..., on va vous emmener à l'infirmerie, soupira Toya en se levant. Histoire que vous ne vous perdiez pas dans les couloirs.

- Je reconnais bien là le délégué de classe responsable que tu es Toya, déclara fièrement Toshi qui saignait toujours.

- Bouffon, lâcha Mikaru en se rendormant.

- Moi je dirais quel boulet ce prof, murmura Jun pour lui-même alors que Toya s'en allait accompagner son professeur à l'infirmerie sous les regards inquiets de certaine filles adulant leur professeur quelque peu bizarre mais tellement gentil. »

*

Cela faisait un petit quart d'heure maintenant qu'ils étaient arrivés et l'infirmière ne semblait être nul part, et ce n'était pas faute de l'avoir cherché. De toute façon, Toya ne l'avait pas attendu pour bander le front sanguinolent de son professeur. Mais comment pouvait-il se blesser ainsi avec une simple chute ? Décidément, Toya n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi maladroit et étourdit. Un jour, il lui arriverait quelque chose de grave à force d'être aussi négligeant et tête en l'air.

« Je suis vraiment désolé Toya, je te cause toujours beaucoup de soucis ! Déclara gaiement son professeur.

- Laissez tomber, c'est rien. Bon, je retourne en classe dire aux autres que votre cours est annulé. Je passerais aussi prévenir l'administration. Vous, restez ici et attendant l'infirmière !

- Oui, répondit Toshi tout en acquiesçant d'un signe de la tête. Et encore désolé. »

L'adolescent se contenta de soupirer profondément avant de lui tourner le dos pour quitter la pièce et le laisser se reposer jusqu'au retour de l'infirmière qui ne devait sûrement plus en avoir pour longtemps. Alors que Toya s'approchait de la porte pour s'en aller, cette dernière s'ouvrit d'elle même sur un homme qu'il n'avait jamais vu auparavant. Il était grand, mince, brun et devait avoir dans la début trentaine. Ses longs cheveux étaient retenus par une queue de cheval et il portait une blouse de médécin. Cela dit, il se dégageait de lui quelque chose d'étrange. Toya ne pouvait pas dire quoi, mais il fut parcouru d'un frisson lorsque son regard croisa celui de son aîné. Cet homme était effrayant...

« Ano..., balbutia l'adolescent. Vous...

- Je remplace votre infirmière qui est en maladie, déclara le médecin d'une voix froide. Je suis le docteur Hara.

- Enchanté, lâcha l'adolescent avant de s'en aller aussi rapidement que possible sous le regard perçant du médecin qui le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'angle d'un murs. »

Une fois seul avec son patient, il se tourna vers lui et tout en lui adressant un large sourire sadique, il déclara :

« Bon, voyons ce que nous avons là.

- Ano... je... je crois que je me sens déjà mieux, balbutia Toshi qui n'aimait pas vraiment le sourire de cet homme qui s'approchait de lui à la manière d'un requin fondant sur sa proie.

- Mais non, voyons, je dois vous examiner. Ne vous en faite pas, ça ne sera pas douloureux. »

*

« P'tain ! Si j'avais su que ses cours seraient annulés, je serais resté pioncer chez moi, grogna Mikaru tout en portant sa cigarette à ses lèvres.

- De toute façon que tu sois là ou pas ça change rien vu que tu dors toujours en cours, rétorqua Jun. »

Mikaru lui adressa une grimace puis continua à fumer tout en mangeant. Jun y répondit avant de replonger dans ce délicieux déjeuné que Yuzu lui avait préparé. Toya pour sa part, n'avait pas dit le moindre mot depuis qu'ils étaient montés sur le toit afin d'y déjeuner tranquillement. Le brun semblait perdu dans ses pensés qui étaient hantés par cet homme, ce mystérieux médecin qui remplaçait l'infirmière du lycée. Il ne savait pas pourquoi, mais il n'arrivait pas à s'enlever de la tête ce regard si effrayant qu'il avait posé sur lui. Rien que s'en souvenant, il était encore parcouru de frisson. Non, cet homme n'était pas normal. Il y avait réellement quelque chose d'étrange autour de lui. Mais quoi ? Il ne savait pas. Mais peut-être n'était-ce tout simplement que son imagination. Oui peut-être...

La porte de service conduisant au toit s'ouvrit en grand bruit avant de se refermer tout aussi violemment ce qui eut pour effet de faire sursauter les trois jeunes. Ces derniers tournèrent leur regard vers elle et reconnurent avec surprise leur professeur principal. Mikaru s'empressa d'écraser sa cigarette avant de la cacher alors que Jun s'écriait :

« Deyama-Sensei ! C'est pas ce que vous croyez ! En faite nous sommes ici parce que...

- Shhhhh ! fit le professeur en pressant son index contre ses lèvres. Je me suis enfuit de l'infirmerie où cet abominable médecin voulait me faire tout un tas de truc louche ! S'il vient ici, je ne suis pas là !

- Heu... ouais, fit Jun un peu stupéfait par l'improbabilité de la situation. »

OoOoO

Le monde des Shinigamis :

Cela faisait un certain temps qu'il n'avait pas mis les pieds dans le bureau du grand Enma. À dire vrai, depuis qu'il était devenu commandant en chef, chargé du secteur des relations entre le monde des shinigamis et le Royaume Céleste. Une tache bien ennuyante, car en réalité c'était tout au plus un beau titre pour un sale boulot de paperasse. Et il n'était résolument pas fait pour être assis derrière un bureau.

Venir ici, le rendait quelque part nostalgique et lui rappelait l'époque où il venait tout juste t'intégrer les rangs shinigami. Il en gardait un souvenir impérissable de ces années folles où les combats faisaient son quotidien, ce qui n'était plus le cas aujourd'hui. Quoi qu'avec ce qui venait de se produire dernièrement, sa vie serait peut-être pimentée ? Il n'en savait encore rien et c'était pour être fixé sur le sujet qu'il avait fait le déplacement jusqu'au bureau de cet homme qu'il n'appréciait pas particulièrement et qui pourtant été son supérieur hiérarchique. Le grand Enma, le juge suprême du purgatoire, connu familièrement sous le nom de Kaoru-sama.

Sans prendre la peine de frapper à la porte, Kyo l'ouvrit d'office et y entra comme s'il était chez lui. Cette attitude désinvolte avait toujours agacé Kaoru qui le foudroya du regard sans toute fois lui rétorquer quelque chose. Cela ne servirait à rien et serait une perte de temps car Kyo n'écoutait jamais rien. Il n'en faisait qu'à sa tête et il en avait toujours été ainsi.

Kaoru, qui était assis derrière son bureau, qui lui-même était couvert de dossier, poussa un profond soupir avant de lui demander :

« Qu'est-ce qui me vaut ta visite ?

- Comme si tu ne le savais pas, rétorqua Kyo avec un large sourire malicieux.

- La réponse est non, rétorqua Kaoru en replongeant dans un document. Je ne t'enverrais pas dans le monde des humains. Cette affaire ne te concerne pas. Et puis Toshiya est déjà sur le coup.

- Oh ! Tu laisses un commandant en chef se charger d'une affaire aussi insignifiante.

- Pffff... Comme si c'était moi qui l'avais envoyé là bas, soupira Kaoru. Il n'en a fait qu'à sa tête. Il a suivi l'intrus jusque dans le monde des humains. Je n'ai toujours pas de nouvelle de lui. Mais comme tu l'as dit, il est commandant et c'est une mission insignifiante, alors il n'y a pas à s'inquiéter.

- Et bien j'espère que pour une fois, tu ne te trompes pas. »

Kaoru se contenta de lui lancer un regard noir qui fit rire doucement le blond. Kyo le salua, puis s'en alla comme il était venu.

À suivre...