Bonjour
C'est a moi que reviens la tache de présenter cette histoire que Mirandae et moi même écrivons a quatre mains.
Nous ecrivons en pov alternés en ce qui concerne ce chapitre le prologue et le pov de Hermione sont de moi et le pov Ron de la talentueuse Mirandae.
Nous sommes ravies de collaborer pour cette fic et esperons que vous prendrez autant de plaisir a la lire que nous en avons a l'ecrire et si tel est le cas une petite review ça fait tojours plaisir...
Bonne lecture.
Arwen666
Ps: Petit message pour myym si tu passes par là: Je n'ai pas oublié ce que tu m'as demandé, ça arrive il faut juste que je termine ce que j'ai en cours.
Prologue
La pluie tombe depuis des jours sur Londres noyant la ville dans la froideur de l'hiver, l'entourant d'une brume épaisse et froide. L'humidité suinte de chaque mur, de chaque pierre, m'enveloppant, me happant, s'insinuant jusqu'au plus profond de mon être jusqu'à entourer mon cœur d'une chape de glace.
J'avance la démarche lourde, chacun de mes pas soulevant des gerbes d'eau crasseuse. Le bas de ma cape est souillé par la boue alors que les caniveaux engorgés vomissent des torrents de pluie.
Tel est notre monde aujourd'hui. Un monde envahi par la noirceur, l'horreur qui régurgite aux yeux du peuple toute sa haine, toute sa rancœur. Nos rêves, nos espoirs, nos désirs, tout ce qui nous donnait la force de croire en l'avenir sont désormais envolés, brisés. Nos idéaux se sont fracassés sur le mur de la tyrannie et nous n'en avons ramassé que des lambeaux, nous raccrochant à ces quelques miettes de nos rêves pour survivre.
Le monde sorcier a perdu son Espoir, son Avenir. La magie n'est plus qu'un souvenir. Aujourd'hui, c'est un peuple avili, vivant dans la peur et la soumission. Certains ont vendu leurs amis, pactisant avec leurs ennemis pour sauver leur peau. D'autres ont disparu, se fondant dans le décor, abrutis par l'horreur et la désillusion.
Par miracle, certains tentent encore de résister, combattant tous les jours l'oppression, risquant la mort dans d'innommables souffrances, à chaque heure, pour défendre cette liberté à laquelle ils tiennent plus que tout. Tout cela pour sauver notre monde, lui rendre ses lettres de noblesse, sa grandeur et sa beauté.
Des combattants de l'ombre oeuvrent en silence pour faire vaciller ce nouveau monde où la soumission est le prix à payer pour rester en vie, où l'origine est la seule véritable valeur, où l'on peut devenir un meurtrier parce que notre sang est pur, où l'humiliation est le prix à payer pour ne pas être né au bon endroit.
Le Lord Noir a vaincu. Ces idées sont devenues lois, un monde lobotomisé, terrassé par sa suprématie qui ne souffre aucune opposition. La pensée libre n'existe plus, l'espoir est mort et Voldemort trône avec fierté sur sa sépulture nous rappelant tous les jours que nous ne sommes que ses serviteurs, l'aboutissement de sa mégalomanie.
J'arrive enfin devant le Ministère, une institution corrompue abritant en son sein des bourreaux usant de leur pouvoir pour assouvir leurs noirs desseins, leurs pulsions morbides.
C'est ici que je travaille, que je me rends tous les jours croisant l'horreur à chaque détour, dévisageant le Mal dans chaque recoin sombre.
J'infiltre le cœur du pouvoir, le berceau du tyran et de son nouveau régime, souhaitant à chaque instant pouvoir revenir en arrière, rêvant que j'arrache la victoire à l'immondice qui nous gouverne.
Je longe les murs, silencieux comme une ombre, tentant de ne pas me faire remarquer. Je n'aime pas me trouver en ces lieux même si j'y passe le plus clair de mon temps. C'est comme un pacte muet avec le diable, comme si je voyageais en enfer.
Pourtant, j'arrive à apaiser les souffrances, à protéger les nés moldus du sort terrible qui est le leur. Chaque regard brillant de reconnaissance me rappelle le sien et à quel point elle est fière de moi.
Je suis presque arrivé à mon bureau, l'antre dans laquelle je passe mes journées. Je suis soulagé de n'avoir croisé personne, je préfère me faire oublier, ne pas devoir partir en mission, ne pas simuler une dévotion quand je ne ressens que du dégoût.
Malheureusement, ma maladresse légendaire n'est pas tombée dans l'oubli et ma semelle, détrempée, glisse sur le marbre poli qui recouvre le sol, alors que je suis à quelques mètres à peine de mon bureau.
Je me raccroche au mur bruyamment sans discrétion aucune. Je ferme les yeux et étouffe le cri de frustration qui me monte à la gorge.
Ma chute n'est pas passée inaperçue, l'écho s'est répercuté sur les murs de ce couloir bien trop grand.
J'entends un souffle bruyant derrière moi. Je sais alors que je suis repéré et que je n'y échapperai pas. Je ne me suis pas trompé.
Pov Ron
Aussitôt une voix aboie :
- Weasley, bouge toi, on a besoin de toi !
Et voilà. Encore un pauvre gars dont le seul crime est d'être né moldu et que je vais devoir interroger. Il y en a de plus en plus ces derniers mois. Certains sont envoyés à Azkaban sous des raisons douteuses. D'autres disparaissent on ne sait où et le Ministère prétend n'y être pour rien. J'essaye de les aider mais c'est très difficile car je ne dois pas me faire démasquer. Je me lève pour aller chercher celui ou celle que je vais devoir « interroger » et j'ai dû mal à retenir un cri de surprise lorsque je reconnais Hannah Abbott. La pauvre a l'air terrorisée. Elle est assise sur le banc qui longe le mur juste à côté de la porte de mon bureau. On lui a ligoté les mains dans le dos et ses yeux sont remplis de larmes. Je l'attrape par l'épaule assez violemment, l'obligeant à se lever et la pousse dans mon bureau avant de claquer la porte. Aussitôt, je jette un sonorus : je ne veux pas que quelqu'un surprenne un mot de notre conversation. Il en va de la vie d'Hannah et de la mienne. Puis je m'occupe de détacher ses liens d'un coup de baguette tout en m'excusant :
- Désolé si je t'ai fait mal mais je dois jouer les méchants si je ne veux pas me faire repérer…
Hannah hoche la tête : elle comprend très bien. Elle et son fiancé, Neville Londubat, font partie de l'Ordre du Phénix et savent ce que c'est que d'avoir une couverture. Ils ont rachetés le Chaudron Baveur et pour la majorité des sorciers, ils ne sont que de paisibles taverniers.
- Ce n'est rien ! Dit-elle. Si tu savais comme je suis soulagée de te voir ! Je t'en prie, aide-moi, ils veulent m'envoyer à Azkaban !
- Qu'est-ce qu'ils te reprochent ?
- Deux hommes du Ministère sont venus déjeuner au Chaudron Baveur aujourd'hui. Neville n'était pas là, il est partie chez sa grand-mère pour la journée. Lorsque je leur ai servis leurs plats, ils ont été très irrespectueux avec moi, l'un d'eux à tenter de me…Toucher…Alors je me suis retourné et je l'ai giflé ! Ils ont dit que j'avais fait preuve d'agressivité envers un brigadier qualifié, que je serai jugée pour ça et qu'avec mes origines moldues, j'allais payer très cher!
Hannah sanglote :
- Ron s'il te plaît, fais quelque chose !
Je m'assois près d'elle et passe mon bras autour de ses épaules.
- D'abord, tu vas te calmer un peu. Ensuite, tu vas rester tranquillement dans ce bureau une heure ou deux. Je lèverai un peu le ton de temps en temps pour qu'ils croient que je t'interroge et puis tu pourras partir, d'accord ?
- Merci Ron !
- Pas de quoi…Je suis désolé tu sais. Tu veux quelque chose ? Un café ou un thé ?
Hannah refuse.
- Je crois que j'ai la gorge trop nouée pour avaler quoi que ce soit ! Qu'est-ce que tu vas leur dire ? Ils ne vont pas apprécier que je ne soies pas punie…
- Ne t'inquiète pas, je ne t'enverrai pas à Azkaban. Par contre, je vais être obligé de te confisquer ta baguette. Il faut qu'ils croient que j'ai agi, tu comprends ? Dès que je pourrai, je passerai au Chaudron Baveur pour te la rendre. Mais promets-moi de ne plus t'en servir devant tes clients, personne ne doit savoir que tu l'as récupéré, d'accord ?
- D'accord. Encore merci Ron.
Je souris tristement.
- Y'a pas de quoi. Vraiment.
Non, y'a pas de quoi. J'aimerai faire plus mais je ne peux pas. En quelques années, la situation est devenue catastrophique. Voldemort a totalement infiltré le Ministère. La plupart des gens qui travaillent ici sont des Mangemorts, les autres doivent se taire si ils veulent garder leur travail. Les nés-moldus et les sang mêlés n'ont pas d'autres choix que d'accepter des règles qu'ont leur imposent. Ceux qui tentent de se rebeller disparaissent mystérieusement ou sont condamner à recevoir le baiser du Détraqueur. Ne croyez pas que nous ne faisons rien. L'Ordre du Phénix existe toujours et chaque jour, de nouveau membres grossissent les rangs de cette organisation de résistance. Nous avons eu quelques petites victoires. Le mois dernier, nous avons réussi à sauver 200 nés-moldus condamnés à Azkaban pour des raisons totalement illégitimes. Mais le problème restera entier tant que Voldemort sera là. Et l'ennui, c'est que les quelques horcruxes que nous avions retrouvés et qui nous aideraient à le détruire, ont disparus en même temps que Harry, le jour de la Bataille de Poudlard.
Harry. Mon ami, mon frère. Le jour de sa mort a marqué le début d'une nouvelle ère. Celle de la Terreur. L'explosion qui l'a entraînée en même temps que Fred a fait disparaître son corps et nous n'avons même pas pu lui rendre un dernier hommage. Il me manque tout les jours. Je réalise enfin le poids qu'il devait porter et je crève de ne pas pouvoir le lui dire.
Certains jours je me demande pourquoi je continue. Le combat semble perdu d'avance et le pays s'enfonce peu à peu dans une noirceur comme si plongés dans un lac, nous ne pouvions désormais plus en distinguer la surface. Mais quelqu'un me fait tenir. Une personne a qui j'ai fait une promesse, celle de ne jamais l'abandonner. Un rayon de soleil dans ce ciel orageux. Hermione.
A la fin de la journée, après avoir laissé Hannah partir, je prends l'ascenseur pour rejoindre le département des mystères. C'est là qu'elle travaille. Malgré ses origines, Hermione occupe un poste élevé dans le service. Pour l'instant, son intelligence la sauve du harcèlement du Ministère mais pour combien de temps ?
Je déteste le Département des Mystères. Ses couloirs sombres et ses nombreuses portes me rappellent de mauvais souvenirs. Et puis on chuchote que des expériences de Magie Noire s'y produiraient dans certains laboratoires. Mais c'est là qu'elle travaille. Trop, d'ailleurs. Comme elle l'a toujours fait. Cette pensée me fait sourire tandis que j'atteins son bureau. L'une des seules portes du service à être ouverte.
Elle est là. Le nez plongé dans un tas de papiers. La pénombre de la nuit a envahit la pièce et seule une chandelle éclaire faiblement son visage que je devine fatigué. Elle est pourtant de plus en plus belle.
Hermione a dû sentir mon regard posé sur elle car elle lève les yeux et sourit.
- Tu es là depuis longtemps ? Demande-t-elle.
- Suffisamment pour voir que tu es épuisée et qu'il est temps que je te ramène à la maison.
- Laisse-moi terminer ça…
Je souris en soupirant et m'approche d'elle. Doucement, j'attrape la plume qu'Hermione tient à la main et la pose sur le bureau.
- Ron ! Souffle Hermione, faussement agacée.
- Tu termineras demain, on rentre. Si j'attends que tu me dises quand on peut partir, je suis bon pour passer la nuit ici !
Pour me faire pardonner, je glisse un léger baiser sur sa joue et sort du bureau avant qu'elle ne puisse protester. Hermione me rejoint au bout de quelques minutes. Elle a enfilé sa cape. Un écusson orange y est brodé. Il représente un homme qui vole sa baguette magique à un sorcier. La marque des nés-moldus. Depuis quelques mois, le Ministère incite tout les nés-moldus à arborer ce symbole. En ce qui me concerne, sa simple vue me file la nausée.
- Tu ne devrais pas mettre cette chose. Dis-je en désignant l'écusson du doigt.
- Tu sais bien que je n'ai pas le choix. Si jamais j'essaye de l'ôter, le Ministère en sera aussitôt informé. Ma situation ne me permet pas vraiment de me rebeller…
- Ta « situation» ? ! Tu n'as pas choisis tes parents à ce que je sache comme tu n'as pas choisis non plus d'avoir des pouvoirs magiques !
- Ne dis pas ce genre de choses ici, les murs ont des oreilles…
Le regard suppliant d'Hermione me fait taire mais je serre les poings, révolté. J'ai du mal à encaisser ce qu'ils lui font vivre.
Nous atteignons vite l'atrium et nous nous engouffrons dans l'une des hautes cheminées qui tapissent les murs. L'odeur de bois ciré mêlé à celle de la cuisine de ma mère remplie mes narines : nous sommes arrivés au Terrier.
Un morceau de la chape de plomb qui pèse continuellement sur mon cœur semble se soulever. J'ai toujours considéré la maison de mes parents comme une sorte de refuge mais aujourd'hui plus que jamais, elle est le seul endroit qui me parait encore accueillant. Depuis que Rogue a vendu le square Grimmaud aux Mangemorts, le Terrier est devenu le quartier général de l'Ordre du Phénix mais par sécurité, seuls les membres les plus importants de l'organisation connaissent cette adresse. C'est mon père qui est le gardien du Secret.
Aujourd'hui cependant, il n'y a que des membres de la famille qui remplissent la maison. Mon père doit se trouver dans l'un des étages car je ne le vois pas ici mais ma mère est en train de plier du linge tandis que ma sœur met le couvert. J'embrasse la première sur la joue et frotte la tête de la seconde du plat de la main. Evidemment, Ginny râle :
- Hé, arrête un peu, je déteste ça !
- Bonsoir p'tite sœur, moi aussi je suis content de te voir.
Pour toute réponse, Ginny me tire la langue en réprimant un sourire.
- Ne commencez pas tout les deux ! Lance ma mère. Ron, ne grignote pas maintenant, nous mangeons dans un quart d'heure.
Trop tard. J'ai déjà engloutie la moitié d'un chocogrenouille et j'observe les filles discuter de leur journée. J'adore ces moments où tout semble normal.
Ginny parle de cet homme qu'elle a examiné aujourd'hui. Brûlé à la main par un sortilège. Je suis très fier de ma sœur. Elle travaille comme infirmière dans un petit dispensaire du Chemin de Traverse. De plus en plus de personnes préfèrent venir s'y faire soigner plutôt que de se rendre à Ste Mangouste. Des gens disent qu'à l'hôpital, certains guérisseurs ne s'occupe correctement que des patients au sang « pur ».
- Je devais lui faire un pansement mais c'était impossible, il était beaucoup trop angoissé d'avoir laissé sa femme enceinte seule à la maison ! Raconte-t-elle. Alors je lui ai dit de se calmer, que j'étais sûre qu'elle l'attendrait pour accoucher…
- Et sinon, tu n'as pas eu de blessés…Graves ? Demande ma mère.
Un silence envahit la cuisine. Ca y est. Le moment normal est passé. Les ténèbres refont surface. La question de ma mère n'est pas innocente. Elle veut savoir si il y a eu des événements dont la Gazette du Sorcier aurait omis de parler. Mais Ginny secoue la tête, négativement.
- Non. Je crois qu'on peut dire que c'était une…Bonne journée.
- Tant mieux ! Murmure ma mère. Ron veux-tu aller chercher ton père, nous allons bientôt dîner. Et pour l'amour du ciel, arrête de manger ces chocogrenouilles !
Mais j'ai à peine tourner les talons que mon père fait son entrée dans la cuisine. Son air soucieux me serre le cœur et je devine tout de suite qu'il y a quelque chose.
- Ah Ron, Hermione ! Vous êtes rentrés. Je commençais à m'inquiéter…
- Moi j'y suis pour rien, c'est Hermione qui a encore voulu tester sa résistance au travail en faisant des heures sup'!
Ma réplique se voulait amusante mais mon père ne sourit pas. Il fixe Hermione, inquiet :
- Il faudra perdre cette habitude, Hermione. On ne sait jamais, ça ne sert à rien de pendre des risques !
Je fronce les sourcils.
- De quoi parles-tu ?
Mon père me regarde d'un air surpris.
- Tu n'as pas eu la note de service de ce matin ?Je pensais que chaque employé du Ministère était au courant.
Si bien sûr que je l'ai eu mais j'ai perdu l'habitude de lire ces foutues notes le jour où j'ai reçu celle qui annonçait une soirée pour fêter les deux ans de la disparition de l'indésirable n° 1, à savoir, Harry.
Je demande :
- Qu'est-ce que cette note disait ?
- Qu'à compter de ce jour, les nés-moldus devront être de retour chez eux à la nuit tombée.
- QUOI ?
- Les sang-mêlés ont un peu plus de liberté. Ils ont droit d'être dehors jusqu'à minuit.
- Ils instaurent un couvre feu ? Et ! De quel droit font-ils ça ?
Mon père hausse les épaules et je me retourne vers Hermione :
-Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
- Parce que je savais que tu serai furieux et je ne voulais pas que tu dises des choses que tu aurais pu regretter en plein Ministère.
- Il faut faire quelque chose, ça devient n'importe quoi !
- On fait déjà quelque chose avec l'Ordre, Ronald. Dit ma mère d'un ton calme, cherchant à m'apaiser.
Je ne sais pas comment ils font tous pour si bien garder leur sang froid. J'ai envie d'hurler et eux, me regardent avec cet air désolé que j'ai en horreur.
L'Ordre, ce n'est pas suffisant ! On doit trouver autre chose qui…
Mais Ginny frappe du poing sur la table, soudain rouge de colère.
Qui quoi Ronald ? Qu'est-ce que tu veux exactement ? Te faire tuer, comme Fred…Ou Harry ?
Je croise ses yeux une seconde mais c'est suffisant pour voir qu'ils sont étrangement brillants. Ginny parle rarement d'Harry. Je sais qu'elle est blessée et qu'elle a peur que je m'emballe et que je fasse une bêtise qui pourrait me mettre en danger. Alors pour elle, je m'efforce de me calmer et m'assoit à table pour dîner.
Mais plus tard, le sommeil ne vient pas. Allongé dans mon lit, j'ai dû mal à me détendre. Combien de temps encore devrons-nous supporter cette situation ? Combien de temps encore vivrons-nous dans la peur ? Mes pensées m'empêchent de dormir et je décide de descendre à la cuisine boire quelque chose. Un verre de lait à la main je m'apprête à retourner dans ma chambre quand je m'aperçois que je ne suis visiblement pas le seul à ne pas trouver le sommeil.
A demie allongée dans le canapé, les épaules recouvertes d'un plaid écossais, Hermione lit, à la lueur du feu de cheminée. Un regard à l'horloge me fait grimacer. Je m'avance vers elle et pose ma main sur son épaule, la serrant doucement. Elle lève la tête et sourit. Je demande :
- Tu ne dors pas encore ?
- Je voulais juste lire quelques pages mais ce livre est passionnant et je n'arrive plus à m'arrêter !
- De quoi est-ce que ça parle ?
- D'un homme qui fait le tour du monde pour retrouver la femme qu'il a perdu.
Je fais le tour du canapé et m'installe près d'elle, buvant mon lait en silence. Je la regarde par-dessus mon verre et pendant une seconde, j'ai l'impression d'être de nouveau dans la Salle Commune des Gryffondors, cherchant toujours de nouveaux moyens pour l'observer à la dérobée. Finalement je demande :
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Pourquoi me poses-tu cette question ?
- Parce qu'il est plus de minuit et que je te connais. Si tu ne dors toujours pas, c'est que quelque chose te préoccupes. Tu veux en parler ?
- Rien ne me préoccupe, Ron.
- Alors tu devrais aller te coucher.
Hermione soupire d'un air las.
- Arrête un peu ça, je suis assez grande pour savoir de combien d'heures de sommeil j'ai besoin !
- Bien sûr ! Et demain tu vas te lever avec des cernes violettes sous les yeux. Faudra pas te plaindre si tu ressembles à un détraqueur !
- Personne ne sait à quoi ressemble le visage d'un détraqueur.
- Crois-moi quand on t'as vu après une nuit blanche, on sait !
J'évite de peu le coussin qu'elle me lance.
- Crétin !
- Ca va ! Je n'ai rien dit !
- Tu n'es qu'un idiot !
Hermione reprend sa lecture. Mes coudes posés sur l'accoudoir, le visage appuyés sur mes mains, je continue de l'observer. Je la connais ma Mione. Et elle ne va pas bien. Mais comment la blâmer en ces temps obscurs ?
- C'est cette histoire de couvre feu qui t'ennuies n'est-ce pas ?
- Ca…Et tout le reste Ronald. Les choses deviennent de plus en plus difficiles à supporter.
- On devrait protester contre ça. Ce n'est pas normal, tout ce qu'on t'impose ! Je pourrai aller voir Xenophilius Lovegood pour qu'il m'aide à imprimer des tracs qu'on distribuera dans les rues. Il faut que les gens réagissent !
- Et à quoi est-ce que ça servirait à part à te faire tuer ? Ron, tu prends déjà beaucoup de risques dans ton travail et je ne parle même pas de ce que tu fais avec l'Ordre, ne te mets pas plus en danger à cause de moi.
Je ne réponds pas, furieux d'impuissance. La vision d'une Hermione qui s'offusque des conditions de vie des elfes de maison me frappe l'esprit. La guerre a affaiblie sa combativité.
Ils finiront par la tuer.
Elle ferme son livre mais garde la tête baissée, semblant réfléchir avant de se décider à me regarder, enfin.
-Ronald…Si jamais on m'arrête un jour…
Mon sang ne fait qu'un tour et je la coupe aussitôt :
- Ne dis pas ça !
- Mais tu sais que ça peut m'arriver !
- Pas tant que je serai là !
- Ron ! Je suis une sang de bourbe, d'accord ? Tant que le Ministère restera corrompu, je serai en danger. Si un jour je commets une erreur, on ne me ratera pas ! Tu le sais et je le sais alors laisse-moi terminer ma phrase !
Je soupire et elle reprend :
- Si jamais il m'arrive quelque chose, je ne veux surtout pas que tu penses que tout est de ta faute, d'accord ? Promets-le moi.
- Hermione…
- Promets-le moi. Répète-t-elle.
- Impossible. Depuis qu'on se connaît, à chaque fois qu'il arrive une catastrophe tu grognes que tout est de ma faute. Maintenant j'ai fini par le croire.
- Comment fais-tu pour me faire sourire au beau milieu d'une discussion aussi grave ?
- Tant que tu souries, alors je garde espoir.
Je me penche un peu vers elle et mes doigts volent glissent jusqu'à sa joue. Elle ferme les yeux. Je murmure :
- Laisse moi prendre soin de toi…
Elle rouvre les paupières et me fixe du regard :
- Ca ne changera rien à ce qui se passe dehors, tu sais.
- Je sais.
Je sais et pourtant ma main est toujours posée sur sa joue, mes yeux sont toujours plantés dans les siens et mes lèvres sont toujours aussi proches des siennes. Je meurs d'envie de l'embrasser.
- Tu devrais aller te coucher, Ron. Tu es de mauvaise humeur si tu n'as pas tes huit heures de sommeil.
Je souris.
- J'y vais si tu y vas.
- D'accord tu as gagné. Soupire-t-elle en fermant son livre.
Je me lève et lui tends la main pour l'aider à sortir du fauteuil et ensemble nous gravissons les premières marches de l'escalier. Je me rends compte que nos doigts sont toujours liés mais je n'ai aucune envie de les lâchés. Je la laisse sur le palier de l'ancienne chambre des jumeaux. C'est là qu'elle a élu domicile depuis que mes parents lui ont offert de vivre au Terrier. Ici, elle est plus en sécurité que chez ses parents, dans un monde de Moldus où il est si facile de tuer pour un sorcier.
- Fais de beaux rêves !
Je l'embrasse sur le front puis m'éloigne, à contrecœur.
Pov Hermione
Je le regarde partir lentement, un faible sourire encore plaqué sur mes lèvres avant de refermer la porte doucement.
Le sourire factice que j'ai réussi à garder jusque là s'efface aussitôt alors que je m'adosse à la porte me laissant glisser lentement sur le sol. Un soupir s'échappe de ma bouche. Je suis si lasse, si fatiguée, combien de temps encore vais-je devoir supporter toutes ces humiliations, toutes ces horreurs ?
Qu'est devenu le monde magique que j'aimais tant ? J'étais si fière jadis d'en faire partie. Parfois, je me revois encore, jeune gamine de onze ans sur le quai de la gare de King Cross, si excitée à l'idée de partir à la découverte de cet univers enchanté qui m'attendait. Un grand plongeon dans l'inconnu grisant et stimulant.
J'ai l'impression que cela fait des siècles et cette petite fille aux cheveux hirsutes, terrifiée et exaltée me semble étrangère à présent. Le monde lumineux de la magie est devenu un univers d'ombre où j'avance à tâtons dans le noir en priant silencieusement pour que ce jour ne soit pas le dernier que je vois naître.
Je ne suis plus cette jeune fille autoritaire et pleine d'entrain, avide de connaissances diverses. Désormais, je suis un être misérable, avilie aux yeux de tous par mon origine, je fais partie de ceux que l'on méprise depuis si longtemps que je n'ai même plus la force nécessaire pour lutter.
J'ai dû me perdre en chemin Peut-être le jour où nous avons perdu la guerre, où nous avons vu notre dernier espoir s'éteindre ou alors le jour où l'on m'a pris ma baguette, qu'on m'a enlevé la preuve irréfutable de mon appartenance pleine et entière au monde sorcier. Ou encore la première fois qu'on m'a craché dessus dans la rue, une humiliation au delà des mots, de celle qui se grave dans la chair pour toujours.
J'ai parfois l'impression d'avoir vécu un siècle, pourtant je suis si jeune. Nous sommes tous bien trop jeunes pour être plongés dans une telle tourmente.
J'étais si courageuse autrefois, à présent je ne suis plus habitée que par la peur. J'ai peur de l'avenir, de ce qui va m'arriver mais plus que tout, j'ai peur pour lui. Je tremble à l'idée qu'il risque sa vie pour sauver la mienne.
Il est tout ce qu'il me reste depuis que nous avons perdu Harry.
Harry. Mon frère, mon meilleur ami. Le monde n'est plus le même depuis qu'il a disparu emportant avec lui l'espoir qui nous permettait d'avancer. Il était notre meneur, notre Sauveur. Nous n'étions que des soldats, en son absence, nous perdons notre unité, notre force.
Le monde n'est plus qu'un charnier putride où l'on séquestre les gens, où l'on dissimule les cadavres dans des recoins sombres. La liberté n'existe plus, nos rêves sont morts aussi putréfiés que ces dizaines de personnes sacrifiées au nom d'une cause élevée au rang d'idéal par un tyran dont la folie n'a d'égale que son odieuse barbarie.
Ma grande érudition dont j'étais si fière est aujourd'hui devenue un fardeau. C'est grâce à elle que je ne subis pas les tourments que devrait me valoir mon statut de sang-de-bourbe. Le Ministère juge que je peux lui être utile et épargne ma vie en faisant de moi leur mine d'informations. Voilà ce que je suis aujourd'hui un rebut de la société au service d'un Ministère corrompu dans le seul et unique but égoïste de sauver ma peau.
Je me hais pour cela. Je me hais à chaque fois que je sens le regard méprisant des mangemorts à la solde de Voldemort alors que je m'affaire dans mon bureau telle une fourmi lobotomisée. Je me hais lorsque je vois les regards chargés de haine que m'envoient les nés moldus envoyés de force en prison et qui ne comprennent pas le traitement de faveur auquel j'ai droit.
Parfois j'ai envie de revendiquer mes origines et de connaître le sort qui devrait être le mien même si je sais à quel point celui-ci est odieux. Je veux rejoindre les miens, faire preuve de courage pour que cesse enfin cette mascarade ridicule.
Mais je ne peux pas. J'en suis incapable parce que malgré l'horreur de ce que nous vivons, malgré l'espoir qui peu à peu décline vacillant comme la flamme d'une bougie dans le vent. En dépit de tout ce désespoir, l'envie de vivre reste la plus forte.
Je ne veux pas mourir. Je veux encore voir ce que la vie me réserve, j'ai encore tant de choses à apprendre..
Peut-être que cette petite fille avide de connaissance vit encore au fond de moi ? Comme une infime lueur résistant vaillamment aux ténèbres qui l'encerclent.
La pluie s'abat avec violence sur la fenêtre de ma chambre. Le sol est glacé et le froid s'insinue lentement en moi alors que des larmes brûlantes dévalent mes joues.
Elles coulent lentement sans bruit, sans heurt. J'ai pleuré bien trop de fois pour pouvoir encore sangloter.
Les pleurs les plus amers sont muets, les douleurs les plus vives sont silencieuses. Le désespoir n'a pas de voix. A la différence de la joie, de la colère, il ne soulève pas notre âme nous donnant envie de hurler.
La mélancolie s'abat sur nous sans fracas, s'insinuant lentement, endormant notre conscience, brisant notre innocence, nous enveloppant, nous englobant dans une sombre torpeur.
J'entoure mes genoux de mes bras, me recroquevillant sur moi-même pour tenter de trouver un peu de chaleur. En vain. Je tremble et pourtant je ne trouve pas le courage de me lever pour rejoindre mon lit où m'attendent de douillettes couvertures. Je sais bien que la plus chaude des étoffes ne pourrait pas réchauffer mon corps frigorifié.
Ce n'est pas mon corps qui est glacé. C'est mon être tout entier qui vit dans le froid. La froideur de ce monde est désormais la mienne et je repense avec envie aux soirées que nous passions à Poudlard près du feu dans la salle commune.
Bercée par l'insouciance de la jeunesse, par les rires de nos camarades, je me souviens avec tendresse de ces moments où Ron et moi nous observions à la dérobée, détournant le regard avec empressement les joues rouges d'embarras et de plaisir.
Voilà quelles étaient mes principales préoccupations. Est-ce que je l'aime ? Dois-je lui dire ? M'aime-t-il en retour ? Si futiles, si stupides mais si douces et vivantes.
Nous étions bien sûr préoccupés par Harry et le destin de notre monde. Mais en toute honnêteté, jamais je n'aurais envisagé qu'il puisse échouer. J'ai toujours eu une foi inébranlable en lui, persuadée qu'il viendrait à bout de cette menace qui planait sur nous.
La déception est amère, la défaite irréfutable. Harry n'a pas vaincu. Il n'était qu'un simple être humain subissant le destin bien trop lourd que tous autant que nous sommes lui avons imposé.
Soudain, un bruit derrière la porte me fait sursauter. Instinctivement, je porte la main à ma ceinture pour me saisir de ma baguette avant de me souvenir qu'on me l'a confisquée.
Mon corps est tendu à l' extrême. J'ai beau savoir que je suis en sécurité au terrier je n'en reste pas moins sur mes gardes. Des années de lutte m'ont appris à me méfier de tout, et à réagir au moindre bruit.
La porte s'ouvre brutalement, privée de mon appui, je bascule en arrière avant de me sentir soutenue par deux bras surgis de nulle part. Ron.
Il me relève un peu sèchement avant de refermer la porte d'un coup de pied. Mes muscles sont encore en alerte suite la peur que je viens d'avoir et je sens que les siens le sont aussi mais ce n'est pas la peur qui tend son corps de la sorte : c'est la colère. Pour une raison qui reste obscure je sens qu'à cet instant, il est énervé et de toute évidence c'est à moi qu'il en veut.
« - Pourquoi fais-tu ça Mione ? »
Il a murmuré ces quelques mots aux creux de mon oreille et bien involontairement mon corps frémit lorsque son souffle chaud se répand dans mon cou.
« - Pourquoi je fais quoi ? »
Ma voix est plus faible et incertaine que je ne l'aurais voulue. Sa présence me trouble, je n'aime pas l'idée qu'il soit en colère contre moi.
« - Pourquoi me dis-tu que tout va bien pour ensuite t'enfermer dans ta chambre et pleurer toute seule ?
- Je ne veux pas que tu me vois comme ça. Et puis comment savais-tu que j'allais faire ça ? »
Cette fois, j'ai retrouvé le ton dur et autoritaire qui m'est si familier et confortable, celui que j'employais lorsqu'il n'avait pas fait ses devoirs, celui qui l'impressionne.
« - Je te connais Mione ! »
Je me tourne vers lui et mon brusque accès de colère se dissipe aussitôt. Il se tient droit son regard planté dans le mien. Visiblement, le temps où je l'impressionnais est révolu. Désormais c'est lui qui me domine par sa force de caractère.
Quand la situation s'est-elle inversée ? Avant c'était moi qui le protégeais, qui lui évitais les ennuis. Quand suis-je devenue celle que l'on doit préserver ?
Je n'aime pas être si faible et même si je suis flattée qu'il soit si protecteur, ma fierté encore intacte me pousse parfois à refreiner ses élans.
Lentement, il caresse ma joue encore zébrée de larmes et je penche légèrement la tête profitant de cette douce caresse si agréable. Tendrement, il m'attire vers lui, mon corps se raidit comme toujours : mon réflexe est de refuser le réconfort qu'il m'offre sans concession mais la douce pression de sa main sur ma nuque a raison de mes dernières résistances et je me laisse aller dans cette étreinte me prodiguant la chaleur dont je manque tant.
Le visage pressé contre son torse, je respire à plein poumon son odeur. Un mélange de caramel et d'épice qui n'appartient qu'à lui... Une fragrance évoquant des après-midis joyeux dans la neige, des soirées complices au coin du feu, des noëls copieux.
Une senteur de souvenirs.
Ron est tout ça pour moi. Le souvenir d'une vie heureuse, l'espoir d'un avenir meilleur. Lovée contre lui, je puise sa chaleur avidement avant de m'en repaître comme une affamée.
Un sentiment d'urgence me saisit, comme à chaque fois que je suis dans ses bras. Je m'accroche à lui avec désespoir, je l'enserre de mes bras avec force comme si je cherchais à me fondre dans son corps. Qu'il m'absorbe jusqu'à ce qu'on ne me voie plus, que mon corps fonde au contact de sa chaleur.
Je sens sa respiration s'accélérer alors que me colle de plus en plus à lui. Il me serre lui aussi avec plus de force et plonge son visage dans mes cheveux respirant leur odeur.
Peut-être que j'ai moi aussi une odeur de souvenirs ? Après tout, les souvenirs c'est tout ce qu'il nous reste à tous les deux.
Il n'ose pas aller plus loin malgré l'invitation évidente que je lui adresse. Il a l'impression de profiter de ma détresse alors que c'est moi qui abuse de sa faiblesse.
Alors doucement, je frotte mon bassin contre le sien toujours accrochée à lui comme une noyée, espérant une réaction qui ne se fait pas attendre.
Il plonge son regard tourmenté dans le mien.
« - Hermione… »
Je pose mes doigts sur ses lèvres l'empêchant d'aller plus loin et lentement en redessine le contour.
Touche-moi. Caresse-moi. Fais-moi oublier.
Je n'ai pas besoin de lui parler pour lui adresser cette supplique. Il sait lire en moi, me comprendre sans que je ne prononce un mot. Sans plus attendre je plaque mes lèvres sur les siennes. Avec ardeur, presque avec violence, j'investis sa bouche de ma langue avant de la mêler à la sienne avec ferveur.
Je ne saurais pas dire quand tout a commencé entre nous. Au début, ce n'était que de simples étreintes, de chastes baisers, une façon comme une autre de se soutenir. Puis peu à peu, cette tendresse s'est muée en désir presque animal, une envie impérieuse de le sentir en moi, dans mon ventre, dans le plus profond de ma chair.
Depuis, nous nous offrons tous deux cet oubli éphémère, nous perdant dans la jouissance, occultant l'espace d'un instant le danger qui nous entoure.
Il plonge sa main dans mes boucles, contre mes cuisses je sens la preuve de son désir. Affamée, je promène mes mains sur son corps que je connais pourtant par cœur, j'en dessine les courbes, j'en apprécie la dureté.
Dans un seul élan, il me soulève avant de se laisser tomber sur le lit. C'est une sensation grisante que de sentir son poids sur moi. J'ai l'impression de disparaître, de m'évader dans un endroit dont moi seule possède la clef.
Nos vêtements sont rapidement expulsés, ces barrières de tissus nous gênent. J'ai envie de sentir sa peau contre la mienne, son torse pressé contre ma poitrine, sa virilité palpitante entre mes cuisses nues.
Je me sens si vivante dans ces moments-là. Le Ministère, l'oppression disparaissent. Je ne suis plus qu'une femme qui désire le corps d'un homme.
Ses mains descendent le long de mon corps, je me mords les lèvres retenant mes gémissements n'oubliant pas que nous n'avons jeté aucun sort pour étouffer les bruits.
Je plante mes ongles dans sa chair, écartant les cuisses, invitation explicite lui montrant ce que je désire, cambrant mon corps à la rencontre du sien.
Aide-moi Ron. Aide-moi à oublier. Aide-moi à vivre.
Sans attendre, ses doigts s'égarent dans les replis humides de mon intimité, plongeant en moi avec dextérité. Un cri m'échappe, je fonds de plaisir alors que ses doigts vont et viennent. Mon corps ondule contre le sien, recherchant instinctivement plus de contact.
Presque maladroitement, je l'embrasse avec urgence, me délectant de son goût. Un goût de luxure, de plaisir. Je gémis dans sa bouche alors qu'il me plaque plus fort contre son corps.
Sa bouche glisse sur moi, déposant de brûlants baisers, caressant ma peau comme seul un amant peut le faire. Il embrasse, lèche, mordille chaque parcelle de mon corps.
Je n'ai plus froid à présent, un feu dévastateur me consume. Je le veux si fort. Il est mon rêve éveillé, mon sort d'oubliette. La magie n'existe pas dans le monde où je vis, je la retrouve à travers lui, je la contemple et je l'absorbe dans ces moments enfiévrés que nous partageons.
Soudainement, sa bouche se joint à ses doigts et toutes pensées désertent mon esprit. Plus rien ne compte en dehors de la volupté, du plaisir brut qui montent en moi doucement. De sa main libre, il agrippe la mienne, la serrant si fort que c'en est presque douloureux.
Ses yeux ont désormais la couleur d'un océan déchaîné alors qu'il me contemple atteindre lentement la jouissance. J'empoigne ses cheveux pour approcher encore son visage de mon intimité brûlante qui le réclame si fort.
Un cri m'échappe lorsqu'il saisit mes fesses brutalement pour plonger son visage en moi avec fièvre me prodiguant la plus intime des caresses, s'insinuant dans le secret de ma chair.
Je perds la tête sous ses coups de langues répétés et dévorants. Je m'accroche à ses cheveux, si fort que je dois lui faire mal. Egoïstement, je me fiche de sa douleur, ça n'a pas d'importance. Je veux qu'il éteigne la mienne, qu'il la fasse taire pour un instant.
Mon corps se tend, le monde vacille, l'univers explose autour de moi. Au diable les Weasley et le reste du monde. Je crie de plaisir alors que des spasmes d'extase parcourent mon corps.
J'halète fortement, je ne parviens pas à reprendre ma respiration. Il remonte sur moi, déposant de légers baisers ça et là sur ma peau frémissante.
Mais à l'instant où son corps moite recouvre le mien, où il s'apprête à me posséder, je ne peux m'empêcher de me poser à nouveau la question qui me hante depuis si longtemps :
Combien de temps vais-je pouvoir le garder près de moi ? Combien de temps avant que l'obscurité ne m'engloutisse et que je ne me perde moi-même ?
