J'ai conscience que cet OS est ridiculement petit, et ridiculement... Ridicule x). Mais une fois l'idée en tête (qui vient de cette histoire de téléphone, avec Fjudy xD), j'ai été incapable de m'en débarasser avant de l'avoir écrit. Donc bon... et ben... Voilà... :)

Sinon, on m'a demandé pourquoi j'avais supprimé "juste un souvenir" ; c'est simplement parce que je n'avais vraiment aucune inspiration, et que je détestais voir cette histoire qui me narguais :/ (je sais, c'est égoïste). J'ai donc décidé de l'enlever, mais c'est provisoire, jusqu'à que les idées me reviennent, promis. Alors je reposterais.

En attendant... Bonne lecture !

Bisous,

Lil's.


I miss U


Elle ne s'abaisserait pas à ça.

Jamais.

Il en allait de son honneur, de sa fierté, de son orgueil personnel.

Ses doigts tapant nerveusement sur la petite table en bois, elle fixait d'un œil noir comme s'il était la cause de tous ses problèmes son -pourtant merveilleux et magnifique- téléphone portable. La photo d'accueil était celle d'un acteur à la mode, qu'elle adorait littéralement. Mais ce soir, baver sur l'image ne lui serait pas venu à l'esprit. Elle avait autre chose en tête.

Quelque chose de bien plus horrifiant, quelque chose que jamais elle n'aurait pu penser, avant. Il fallait croire que l'université n'était finalement pas faîtes pour elle. Être éloignée de son foyer, de sa famille, ne lui réussissait pas. C'était la seule explication logique qu'elle avait face à l'idée qui l'obsédait depuis une demi-heure et qui refusait de quitter son esprit. Ses doigts se firent plus rapides, sur la table, alors qu'elle fermait les yeux pour échapper à l'emprise de son téléphone.

Elle ne ferait pas ça. Hors de question. Plutôt mourir.

Et pourtant...

Laissant échapper un soupir de frustration intense, elle attrapa le téléphone, et tapa rapidement « I miss U » avant d'appuyer sur le bouton 'envoyer'. Elle hésita une brève seconde sur le destinataire et puis, essayant d'oublier qu'elle allait mourir de honte dans les minutes qui suivaient, tapa les premières lettres du prénom et l'envoya, les mains tremblantes.

Et voilà. C'était terminé. Elle l'avait fait.

Oh dieu, elle détestait l'université, elle détestait sa mère de l'avoir laissé partir, elle détestait sa colocataire d'avoir un copain avec qui elle passait toutes ses soirées, et, pire, elle se détestait elle pour avoir céder à cette stupide pulsion et avoir envoyer ce stupide sms à son stupide demi-frère. Et s'il était avec une fille ? Oooh, la mauvaise pensée...

Néanmoins, ses divagations intérieures furent interrompues par Invisible, de Taylor Swift. Sur la table, son téléphone vibrait. Avec un peu d'inquiétude, elle regarda le nom de l'appelant, et soupira, avant de décrocher.

Au pire, il lui restait la possibilité de mentir...

-Allô ? Lança-t-elle avec hésitation.

-Casey ? Je viens de recevoir un sms étrange...

-Ah...

Intérieurement, Casey se traita de tous les noms possibles et inimaginables, alors que, à l'autre bout du combiné, un petit rire moqueur retentissait.

-Tu ne m'avais pas dit que tu avais un nouveau petit copain, fut néanmoins son commentaire étrange une fois qu'il eut finit de ricaner.

-Je n'ai pas de nouveau copain ! Protesta-t-elle immédiatement.

-Alors à qui tu envoyais ce sms ?

Là, Casey se retrouva devant un dilemme étrange. Sa raison lui hurlait de dire Lizzie, ou encore Emily, ce qui aurait stoppé net cet échange au combien gênant et aurait réglé l'histoire. Son coeur, lui, lui soufflait insidieusement des mots que jamais elle ne pourrait dire en vérité. Du moins, c'est ce qu'elle pensait avant qu'ils sortent de sa bouche sans sa permission.

-A toi, Derek. Je ne me suis pas trompée comme tu as l'air de le croire.

Il y eut un silence à l'autre bout du fil.

-Case... Est-ce que tu te rends compte de ce que tu as écrit ?

-Oui, répondit-elle, en jugeant qu'il ne servait plus à rien d'essayer de mentir.

-Je te manque ? Répéta-t-il, légèrement ironique.

-Tu me manques, ma mère et ma sœur me manquent, notre maison me manque, Marti me manque, George me manque, Emily me manque et même Edwin me manque ! S'exclama-t-elle, avec un tremblement dans la voix qu'elle n'expliqua pas immédiatement.

Encore un silence.

-Tu es en train de déprimer, fit-il remarquer avec légèreté.

-Oui.

Elle sentit les larmes lui monter aux yeux sans qu'elle comprenne exactement pourquoi. Elle trouva alors autre chose à détester : Son stupide, stupide sentimentalisme.

-Et c'est à moi que tu en parles ? Insista la voix. Moi, Derek Venturi, ton demi-frère ?

-Il n'y a qu'à toi que j'ai envie d'en parler, murmura-t-elle.

-Case... souffla Derek, doucement.

Plus de ton ironique, plus d'incrédulité. Juste la réalisation d'une vérité qu'ils taisaient tous les deux depuis si longtemps. Ils se turent pendant une minute, puis Casey reprit, en espérant faire disparaître la boule dans sa gorge.

-Tu dois être en train de dépenser tout ton forfait, là.

-C'est pas important, c'est encore mon père qui paye...

Elle rie un peu.

-Écoute, Casey... Tu veux que je passe ?

Bouche-bée, elle crut d'abord avoir une hallucination auditive. Mais comme il ne parlait plus, attendant une réponse, elle dut se convaincre qu'effectivement, il venait bien de lui proposer de venir.

-Ici ? Maintenant ?

-Tu es bien dans la chambre 202 ?

Elle sourit, puis protesta, plus pour la forme qu'autre chose :

-Mais, Derek ! Le règlement...

-Casey, Casey, Casey... Combien de fois devrais-je encore te le répéter ? Je suis l'exception à toutes les règles... Même celles de l'université ! A tout de suite !

Elle n'eut pas le temps de répliquer. Le « biiip » de fin de conversation résonnait déjà dans son oreille. Les joues rougissantes, les yeux brillants, elle se sentit comme une gamine de douze ans attendant son premier rendez-vous.

Ses doigts se remirent à taper nerveusement sur la table.

Elle se demandait, rêveuse, comment allait finir la soirée...

Fiin.