10-108 : Officer down
Disclaimer : Les personnages de New York unité spéciale ne m'appartiennent pas et c'est bien dommage ! Seul Valérie Collins est à moi, c'est toujours un début
Auteur : Drame, kleenex
Archives : www.bricbrac.fr.st
Résumé : Une ancienne connaissance de Munch refait surface.
Note de l'auteur : Voici ma première fic sur SVU. J'y ai rajouté, comme à mon habitude, mon petit grain de sel et l'un de mes personnages fétiches créé il y a quelques années. N'en déplaise à certains, ce ne sont pas Elliot et Olivia qui tiennent la vedette mais plutôt Tutuola et Munch. Les critiques (et les compliments si jamais il y en a) sont les bienvenues, je ne mords pas lol. J'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cette histoire que j'en ai pris à l'écrire (et ma chère soïra à la modifier !) Bonne lecture
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Croisement de Madison et Faulkner Avenue
Mardi 12 mars
14h
— Je déteste faire du porte à porte, grommela Tutuola assis à l'avant d'une SUV noire conduite par Munch.
— Pourquoi ? demanda ce dernier.
— La majorité des gens nous prennent pour des représentants en aspirateur et quand ils savent qui on est, les portes se referment presque aussitôt.
— Tu aurais sûrement eu du succès ? commenta Collins depuis le siège arrière.
— Laissez-moi vous faire une démonstration, madame, rajouta Munch en se garant près de l'immeuble où une jeune femme avait été violée et tuée quelques heures plus tôt.
— Vous avez fini tous les deux ? les interrogea Fin en sortant de la voiture.
— On vient juste de s'échauffer, le taquina Valérie avec un clin d'œil. Je m'occupe de l'immeuble qui fait l'angle.
— On prend celui de la victime, annonça Munch en remettant son chapeau.
La jeune femme leur fit un petit signe de la main avant de sortir de leur champ de vision. Tutuola rajusta le bonnet qu'il avait mis pour se protéger du froid qui régnait sur New York depuis quelques jours et suivit son partenaire qui pénétrait dans l'immeuble. Fin commença par les étages du haut tandis que Munch débutait par la loge de la concierge qui lui parla longuement des locataires. Tutuola trouva plusieurs portes closes mais cela ne l'étonna pas vraiment. Il était 14h et la plupart des habitants de l'immeuble étaient encore à leur travail. Munch le rejoignit au 2e et lui fit un bref résumé des informations qu'il avait tiré de la concierge. Les deux hommes ressortirent et se dirigeaient vers le coin de la rue quand des cris de femme leur parvinrent.
Fin fut le premier à dégainer son arme de service et à courir, Munch sur les talons. Il aperçut un 4x4 de couleur sombre, un homme venait de fermer la porte arrière donnant sur le trottoir et montait à la place du conducteur malgré les sommations de Tutuola qui eut à peine le temps de mémoriser le numéro de la plaque d'immatriculation. La femme d'un certain âge qui avait crié était toujours sur le trottoir, serrant un affreux roquet contre sa poitrine. Elle posa un regard effrayé sur les deux inspecteurs qui rangèrent leurs armes en constatant que leur suspect s'était déjà inséré dans le trafic. Fin nota le numéro sur son calepin tandis que Munch allait interroger l'inconnue.
— Vous allez bien ?
— Oui… oui, je crois.
— Vous pouvez me dire ce qu'il passé ? l'interrogea John.
— Eh bien… une jeune femme de la police était en train m'interroger sur le meurtre qui a eu lieu à côté.
— Et ? insista Tutuola qui cherchait des yeux leur collègue.
— Ce type est arrivé, poursuivit la vieille dame. Il s'est garé près de nous. Elle… elle ne pouvait pas le voir parce qu'elle lui tournait le dos, précisa-t-elle en fronçant les sourcils.
— Où est-elle ? s'enquit Fin de plus en plus inquiet.
— Il lui a mis quelque chose sur la bouche et… et il la mise dans la voiture. Elle était inconsciente.
Les deux inspecteurs échangèrent un regard avant que Tutuola ne prenne son portable pour joindre le capitaine Cragen ainsi que le service des immatriculations. Son instinct lui soufflait que cet enlèvement n'avait rien à voir avec l'affaire qui les avait amenés ici. Munch proposa de continuer l'interrogatoire au poste pour faire un portrait robot. La vieille femme paraissait vraiment ennuyée et répondit positivement, serrant toujours son chien contre elle.
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Unité spéciale des victimes
Bureau du capitaine Cragen
Mardi 12 mars
15h10
— Je ne comprends pas, fit Cragen, assis sur le bord de son bureau, à son équipe. Pourquoi Collins a-t-elle été enlevée ?
— Certainement pas pour une rançon, répondit Tutuola, elle n'a plus de famille à l'exception d'une vieille tante à Tucson à laquelle elle ne parle plus.
— Dans ce cas, il faut enquêter du coté des criminels qu'elle a fait arrêter, fit le capitaine.
— Ça va nous prendre un temps fou, commenta Elliot.
— Olivia et toi vous restez sur l'affaire Peterson, Munch et Fin vont s'en occuper.
— Vous plaisantez j'espère, s'insurgea Benson. L'une des nôtres s'est fait enlever et vous ne voulez pas qu'on enquête ?
— Olivia, je sais très bien ce que tu penses mais Helen Peterson a aussi droit à la justice et vous devez retrouver son assassin.
— Sauf votre respect, capitaine, Peterson est morte mais selon toute probabilité Collins est toujours vivante. Elle mérite la priorité, non ? lança Munch avec cynisme.
— Je ne l'oublie pas mais tout ce qu'on a pour l'instant c'est le numéro de plaque d'immatriculation que Fin a relevé.
— Ça n'a rien donné. La voiture a été volée il y a deux jours, précisa Tutuola. On a rien, absolument rien, pour la retrouver.
— C'est pour cela qu'il faut se pencher sur ses anciennes affaires. John, tu as travaillé un temps avec elle à Baltimore. Il n'y a rien qui te revienne en mémoire ? Un condamné qui aurait juré de se venger ?
— Non mais je ne faisais pas toujours équipe avec elle. Je vais appeler Felton, c'était son équipier attitré.
— Je vais me plonger dans ses dossiers, annonça Fin.
— Très bien. Olivia, Elliot, où en êtes-vous ?
— On doit retourner voir le légiste. Elle a appelé avant qu'on vienne dans votre bureau, répondit Stabbler en soupirant.
— Allez-y et dites-vous bien que plus vite vous coincerez l'assassin de Peterson, plus vite vous pourrez aider à retrouver Collins.
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Lieu inconnu
Mardi 12 mars
Au même moment
Une sensation de froid la réveilla. Elle se sentait nauséeuse et avait mal à la tête mais elle s'obligea à s'asseoir sur ce qui s'avéra être la banquette d'une caravane miteuse. Les fenêtres avaient été peintes en noire et un vieux néon éclairait faiblement l'intérieur. Elle se leva en se frottant les bras pour se réchauffer. Une rapide inspection de sa prison lui apprit qu'il n'y avait rien dans les placards, sous la banquette ni même dans le réduit qui servait de toilettes à l'exception d'un vieux téléphone noir dont les touches avaient été recouvertes par une plaque de la même couleur. Il lui faisait penser au téléphone de certains hôtels miteux qui ne permettaient que de recevoir des appels. A peine cette pensée eut-elle été formulée que l'appareil sonna la faisant sursauter. Elle l'observa pendant quelques secondes avant de consentir à décrocher.
— Enfin, je croyais que vous étiez déjà morte, fit une voix masculine éraillée. Cela aurait été dommage nous avons une grande aventure à vivre ensemble.
— Qui êtes-vous ?
— Tut tut tut… je sais que cela va être très dur pour vous, inspecteur Collins mais ce n'est plus à vous de poser les questions.
— Espèce de malade ! s'emporta la jeune femme en proie à une vive colère.
— Vous n'avez pas changé à ce que je peux constater, Valérie. Vous permettez que je vous appelle Valérie ?
— Même pas en rêve !
— Ne commencez pas à devenir vulgaire.
— Je ne sais pas qui vous êtes mais je vous promets de…
— Puis-je vous faire remarquer que vous n'êtes pas vraiment en position de me menacer ? railla son interlocuteur amusé.
— Lorsque je vais sortir d'ici…
— Non, la phrase correcte est SI vous sortez d'ici, Valérie. Ce qui n'est pas forcement prévu… enfin tout dépendra de la manière dont vos collègues vont réagir. Vous croyez qu'ils tiennent beaucoup à vous ? Assez pour payer une rançon de quelques millions de dollars ? lança-t-il avant de raccrocher.
— Vous ne l'emporterez pas au paradis, espèce de salopard ! s'écria la jeune femme avant de se rendre compte qu'elle parlait dans le vide. Merde ! rajouta-t-elle en posant violemment le combiné sur le récepteur.
Alors qu'elle tentait de se calmer, Valérie entendit un bip régulier provenant d'un placard en hauteur qu'elle avait déjà exploré. Intriguée, elle chercha autour d'elle quelque chose pour en défoncer le fond mais elle s'aperçut bientôt qu'elle pouvait l'enlever en faisant coulisser la fine planche. Son cœur manqua un battement en découvrant une minuterie dont les chiffres rouges s'égrenaient lentement. Vingt trois heures cinquante sept minutes et trente secondes. C'était visiblement tout ce qu'il lui restait à vivre. Elle se promit de tout faire pour sortir d'ici avant… avant quoi ? Qu'avait-il choisi ? Une bombe probablement... si seulement elle pouvait se rappeler où elle avait déjà entendu cette voix, songea-t-elle en se laissant tomber sur la banquette. Si seulement elle pouvait contacter l'extérieur… A l'heure qu'il était, le SVU était forcement au courant de son enlèvement mais la façon dont ils allaient la retrouver, s'ils la retrouvaient, restait obscure pour le moment. Valérie jeta un œil morne sur les rideaux à fleurs et le mobilier défraîchi en se demandant ce qu'elle avait pu faire pour mériter un tel sort.
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Unité spéciale des victimes
Mardi 12 mars
16h08
Tutuola s'était isolé dans l'une des salles d'interrogatoire avec les multiples dossiers dont s'étaient occupés Collins. Malgré ses recherches, il ne trouvait rien de satisfaisant. Il avait fait une liste des accusés qui étaient récemment sortis de prison mais rien n'indiquait qu'ils l'avaient menacée. Il ferma en soupirant le dossier qu'il venait de lire. Munch vint le rejoindre. Il avait enfin réussi à joindre Felton, l'ancien coéquipier de la jeune femme à Baltimore.
— Du nouveau ? demanda Fin.
— Beau va nous envoyer les dossiers dont elle s'est chargée durant les trois ans qu'elle a passé à la criminelle.
— J'ai plus l'impression de perdre mon temps qu'autre chose !
— Je sais mais on n'a rien d'autre pour le moment.
— J'ai bien envie de faire un saut à son appartement, déclara Tutuola en se levant.
— Et tu vas y entrer comment ? fit remarquer Munch. Si elle avait reçu des menaces, elle nous en aurait parlé… du moins à toi, rajouta-t-il en croisant le regard de son équipier.
— Tu sais, répondit simplement Fin.
— Oui.
— Si j'étais allé avec elle…
— Pas la peine de te mettre martel en tête, Fin. C'était une simple enquête de voisinage, personne n'aurait pu prévoir…
— Attends une seconde, l'interrompit-il en se remémorant quelque chose. En face de l'immeuble, il y a bien une épicerie ?
— Oui… tu penses qu'ils ont pu filmer l'enlèvement ? s'enquit John tout en prenant son portable qui sonnait à sa ceinture. Munch, lâcha-t-il à son correspondant.
— Ça vaut le coup de vérifier, fit Tutuola avant de remarquer le signe que lui faisait son équipier.
Munch attrapa le bloc qui traînait sur la table et écrivit rapidement quelques mots avant de le lui tendre. A peine eut-il lu que l'inspecteur retournait dans la salle principale et décrochait son téléphone pour demander le repérage de l'appel tandis que John reportait son attention sur la conversation.
— Cela fait chaud au cœur de vous entendre après tout ce temps, John.
— J'ai peur que vous ne vous trompiez d'interlocuteur.
— Si c'est le cas, je crains que l'inspecteur Collins ne me soit d'aucune utilité, déclara une voix masculine glaciale.
— Pourquoi…
— C'est intéressant cette manière qu'ont les flics de toujours poser des questions au lieu d'écouter. L'écoute, John, c'est le problème de notre société. Plus personne ne sait écouter de nos jours, ils sont tous là à se plaindre et à geindre… comme si cela pouvait résoudre leurs problèmes !
— Que voulez-vous ?
— John… vous me décevez beaucoup, soupira l'inconnu. J'ai toujours pensé que vous étiez le plus brillant inspecteur de Baltimore mais il me semble que vos capacités sont plus… limitées à l'unité spéciale des victimes. Racontez-moi, pourquoi avez-vous choisi d'être muté ici après votre dernier divorce ? Au fait, je ne sais pas si vous êtes au courant mais Billie Lou fréquente quelqu'un d'autre. Je suppose que vous n'avez pas encore trouvé la prochaine Mme Munch ?
— Non, répondit l'inspecteur en faisant attention à sa réponse.
— Bien, je vois que vous pouvez éviter de poser des questions donc je vais vous dire ce que je veux en échange de la vie de Collins.
— Je vous écoute, fit Munch en jetant un œil du coté de la salle principale de laquelle Fin lui faisait signe de continuer à parler.
— Mes exigences sont simples : vous avez un peu plus de vingt trois heures pour réunir 108 512$ en petites coupures, bien sûr. Je vous déconseille de marquer les billets ou d'utiliser tout autre gadget susceptible de mettre la vie de Collins en danger. Vous pouvez être sûr que si je ne récupère pas mon argent, elle y passe.
— Comment puis-je être certain qu'elle est toujours en vie ?
— Vous voyez, vous recommencer avec vos questions !
— Je suis désolé.
— Le grand Munch qui fait des excuses ? Intéressant, je ne vous aurais jamais imaginé tenir autant à elle après ce qu'il s'est passé mais je suppose que faire partie de la grande famille de la police permet d'effacer certaines choses. Je vous rappellerais, conclut-il avant de raccrocher.
— Tu l'as ? demanda John en se précipitant vers Tutuola.
— Il manquait dix secondes, répondit-il négativement.
— Merde ! jura Munch, qui pourtant perdait rarement son calme, en lui faisant signe de le suivre dans le bureau du capitaine.
A suivre...
