Sous le même ciel
Regardant au loin, résigné à ce qu'une ordure comme lui ne pourrait jamais lever la tête aussi haut. C'était comme vouloir attraper les étoiles par amour… Amour ? Qui aurait cru que lui, DeathMask du Cancer, pouvait aimer ? Personnes sans doute, mais de toute façon, il n'y a jamais fait attention, protégé sous cette cuirasse de cruauté y d'apathie, le dangereux et mortel jeu de l'amour ne pourrait jamais lui faire de mal. Non, pas à lui.
- Au moins jusqu'à mon retour de Sicile ! Se dit-il mi-résigné, mi-amusé avec cet humour noir qui le caractérise tan.
Il est tombé amoureux comme un adolescent de la personne la moins indiqué. Mu était un ange dans toute l'extension du terme. Et qu'était-il,-lui ? L'acolyte du Diable…
Il regarda la lune pale une fois de plus. On dit qu'elle sait de l'amour, qu'elle écoute, sereine et patiente, la douleur d'un amant. Mais le Cancer ne se sentait pas digne de pouvoir lui raconter les peines qui torturaient son cœur depuis des années.
- Lune… toi qui peux le voir… protège-le… surveille-le… et dis-lui avec tes silences combien je l'aime. Brises les barrières qui nous séparent y murmures-lui à l'oreille ce que je ressens pour lui…
Était-il permis, à un guerrier comme lui, de pouvoir ressentir tout ça ? Le prix qu'chevalier d'or doit payer est cher, cependant, tous ses autres compagnons avaient trouvé un bonheur similaire à celui qu'il recherchait tant et qu'il n'avait jamais osé réclamer.
Il se posa sur les escaliers millénaires du Temple du Cancer, fixant du regard la première maison du Zodiaque, puis, baissa ses grands yeux bleus avec tristesse ; une tristesse qui n'existait pas le jour et à la vue de ses compagnons : il n'y avait qu'une lueur froide dans ses orbes métalliques, certes, elles ne possédaient plus la folie d'antan, mais gardaient toute fois cette lueur d'indifférence face aux autres.
Ce n'était pas simple de le voir et ne pas pouvoir lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur.
- Je ne peux pas, n'est ce pas ?
- Mais moi si. Une odeur de lavande imprégna, comme dans un rêve, ses narines.
Il cligna plusieurs fois des yeux, perplexe puis, se leva d'un bond, croisant les bras.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda-t-il, reprenant son ancienne pose.
- Je suis venu te dire ce que j'aurais dû te dire il y a longtemps… Susurra le Bélier délaçant le cordon qui enserrait ses douces herbes. Je t'aime DeathMask. Ajouta-t-il ouvrant les bras.
Son cœur bâtit avec force, jamais il ne l'avait sentit si près et en même temps si loin. Il ne savait pas s'il lui avouerait ses sentiments ou s'il reprendrait sa pose cruel et sans pitié.
- Ou ce que tu as dit à la lune étaient des mensonges ?
Le Cancer eut la bouche sèche, il lui était impossible de parler. Cet instant ressemblait au rêve qu'il espérait, chaque soir, voir apparaitre. Il était près de lui et il l'aimait. Alors qu'attendait-il ?
Il se précipita jusqu'à lui et l'enserra dans ses bras, sentant comment son corps s'imprégnait de la douce odeur de Mu.
- Pardonne-moi Mu…
- Te pardonner quoi ? Demanda l'Ariès, caressant la joue bronzé avec douceur.
- Parce que tu es un ange et moi…
- Tu es l'homme que j'aime, l'homme que j'ai toujours aimé. Répondit Mu enlaçant le torse de l'italien, son corps tremblant de joie au contacte de ces puissantes mains caressant doucement son dos.
- Aujourd'hui, c'est la pleine lune. Dit le gardien du premier Temple, observant l'imposant ciel qui les couronnait. Tu peux faire un veux.
- La lune l'a déjà réalisé…
Il ne dit rien d'autre et prit avec dévotion ces lèvres qui s'offraient à lui, dociles et pour toujours. Ils ne regarderont plus jamais la lune en solitaire, parce que, maintenant, ils avaient l'autre avec qui la contempler en silence et la remercier de leur avoir permis de s'aimer ainsi, cette nuit, et toutes celles qui leurs resteraient à vivre et même plus.
