Résumé : Un petit UA assez sombre où Kiba, orphelin, est placé avec sa soeur qui le tient pour responsable de la mort de leurs parents dans un orphelinat plus que spécial. Car derrière ses abords sordides, le Centre cache des trafics plus ou moins louches dans lequel chacun risque sa peau quotidiennement. Pourtant c'est là qu'il va rencontrer l'amour. Mais... Shikamaru ou Shino... ?
Rating : M ou -16 ans pour cause de violence mais RIEN d'autre !
Couple : Shika/Kiba/Shino. Yaoi donc Homophobes s'abstenir. Par contre aucune scène "délicate" de décrite. Ce n'est pas non plus une relation à trois, du moins pas dans ce qu'on entend généralement par là...
Note de l'auteur : Eh bien, eh bien, cette histoire me tenait à coeur... Je l'ai écrit vers la fin des vacances pendant un petit moment de déprime donc je vous préviens que ce ne sera pas marrant du tout ! ' Mais j'espère que ça vous plaira quand même. (Ne criez pas au scandale please, c'est tout ce que je vous demande.) Donc voilà, bonne lecture ;)
Chapitre 1
Le jeune homme brun avait froid et marchait pourtant sans discontinuer dans la rue. Pas besoin de se retourner, partout où son regard se posait, l'air empestait de cette atmosphère joyeuse particulière à Noël. Cette atmosphère qu'il détestait depuis des années.
Un banal repas en famille, aux bougies. Ses parents qui riaient à une blague vaseuse de sa sœur le concernant. Kiba se renfrognait un instant avant de croiser le clin d'œil complice de son père. Il lui souriait. Dans son rêve tout était bien, un grand sourire plaqué sur son visage encore enfantin. Ses grands yeux noirs brillants des milliers d'étoiles du sapin qui venaient éclairer ce moment tant attendu. Il se rappelait les rires à nouveau, la douceur du parfum de sa mère lorsqu'elle était venue le border pour lui dire bonne nuit. Et puis l'odeur âcre, celle qui l'avait pris à la gorge, dissipant les dernières brumes de sommeil pour le plonger dans l'hébétude la plus totale. Les cris qui retentissaient dans une maison aux poutres craquantes. La chaleur, étouffante. Et le feu… Trop de flammes, il était trop petit. Trop jeune pour comprendre qu'il fallait fuir, pour ne pas avoir peur et se recroqueviller contre le mur donnant sur l'extérieur mais assez malin pour ouvrir la fenêtre et se glisser dehors. Encore terrorisé, sans voix. Cette voix claire que sa mère avait tant vanté jusque là.
Sa mère… C'était ses cris qu'il entendait. Elle criait… Elle criait son nom mais Kiba ne pouvait pas répondre. Il ne pouvait pas lui dire qu'il était là, coincé dans la maigre portion de jardin derrière la maison. Il y avait trop de flammes qui l'empêchaient de la rejoindre. Trop de bruit et de fumée pour lui dire alors il avait fait la seule chose encore possible.
Et, quand le lendemain les pompiers avaient retrouvé son corps recroquevillé et au bord de l'asphyxie, Kiba pleurait encore.
Ce fut la dernière fois.
Il ne pleura pas lorsque les pompiers l'emmenèrent dans une grande pièce remplie de couvertures pour lui apprendre que ses parents étaient morts tous les deux en tentant de le sauver. Il ne pleura pas lorsqu'on les mit en terre même sous le regard accusateur de sa sœur et ne pleura pas non plus lorsqu'on lui apprit qu'il vivrait désormais sous sa tutelle dans un endroit différent ni quand ils déménagèrent.
Sa sœur le tenait responsable de la disparition de leurs géniteurs et ne se gêna pas pour le faire souffrir, vengeance dérisoire pour un crime dont il était innocent. Elle ne le battait pas, se contentant de le sevrer d'un amour dont le petit brun aurait pourtant bien eu besoin pour grandir normalement, pour parvenir de nouveau à laisser glisser une larme à partir de ses grands yeux vides.
Mais, plongée dans son propre chagrin et la drogue qui lui servait à oublier, Kaede ne vit pas. Depuis bien longtemps elle ne regardait plus ce petit frère qui avait perdu son innocence en même temps qu'elle.
Quand il fut devenu grand, sa sœur était déjà beaucoup trop accro. Les allocations ne suffisait plus alors Kaede profita de sa situation pour enfin assouvir pleinement sa vengeance. Malgré les risques elle continuait de se droguer. Beaucoup trop pour son bien, beaucoup trop pour leur porte-monnaie mais elle n'en avait rien à cirer.
S'il y avait une chose sur laquelle Kaede pouvait compter pour se sortir des ennuis lorsque ses fournisseurs la pressaient un peu trop, c'était son frère. Alors s'il voulait pouvoir continuer à vivre et à manger, Kiba devait encaisser pour elle. Pas l'argent… les coups.
C'était le cas aujourd'hui. Enfin… C'est ce qui expliquait la présence du jeune Inuzuka sur le trottoir enneigé de la troisième avenue ce soir là, son pas titubant et la lèvre fendue qu'il tentait tant bien que mal de dissimuler au regard des passants qui le fixaient un instant avant de se détourner d'un air gêné.
Il avait mal.
Naruto ne l'avait pas loupé. L'âme damnée de Sasuke Uchiwa, un des nombreux fournisseurs de sa sœur. Pourtant le blond avait l'air sincèrement désolé de le frapper, il avait pu lire du malaise et un dégoût profond dans les yeux bleus pourtant obligés d'obéir. C'est parce qu'il savait… Mais bon, après tout, qui n'était pas au courant des frasques de la frangine Inuzuka dans le ghetto sinistre qui leur servait de lieu de vie. C'est là qu'étaient regroupés… non, parqués tous les orphelins de Mellow Street. Comme on l'aurait fait pour du bétail appelé à être prochainement amené à l'abattoir.
L'abattoir… le Centre en faisait partie. Les autorités avaient beau n'y maintenir aucune autorité visible et l'appeler comme ça, il n'en restait pas moins qu'il s'agissait d'un orphelinat.
Hors qui dit orphelinat dit enfants plus ou moins livrés à eux même -totalement dans le cas présent- ce qui avait conduit certains investisseurs à s'intéresser à une main d'œuvre bon marchée et productive dans la mesure où elle n'aurait pas les moyens de se défendre.
Il avait fallu trois mois, trois mois après son ouverture pour que le Centre deviennent une plaque montante de la pègre de Chicago. Aucun contrôle effectué sur des gamins forcés de grandir trop vite pour parvenir à survivre, les règles du marché noir s'y étaient rapidement installées. La drogue avait commencé à circuler en même temps que la violence d'un monde où il n'y avait plus ni bien ni mal mais d'un côté les faibles et de l'autre ceux qui profitent de la faiblesse des premiers.
Kiba avait immédiatement compris les règles du jeu à son arrivée et si en sombrant dans la drogue, sa sœur s'était vue reléguer dans la première catégorie, lui n'avait pas fait cette erreur.
Le fait qu'il ne pleure jamais l'y avait d'ailleurs aidé. Paradoxal de devoir son salut à une sœur qui avait tout fait pour l'enfoncer ? il ne s'était pas posé la question et était rapidement passé sous les ordres de Neji Huyga. Il avait beau détester le jeune homme aux yeux si particuliers qu'ils semblaient vide de toute trace de vie, -ce n'était rien, une simple malformation génétique dont ses cousines Hinata et Hanabi avait aussi hérité- ce regard blanc sans pupille avait suffi au Huyga pour terroriser bon nombre des actionnaires du marché souterrain du Centre. C'est ainsi qu'il était parvenu au sommet, liquidant ceux que sa particularité n'avait pas suffit à convaincre du fait que sa pitié équivalait à ses pupilles… inexistantes de chaque côté.
Mais la violence du Huyga en avait vite lassé plus d'un et au terme de transactions vertigineuses, sa tête avait fini par être mise à prix par son nouveau lieutenant. Un pur génie dont le surnom lui-même évoquait son caractère insaisissable.
Shadow… l'Ombre.
Malgré lui, Kiba frémit.
Il ne l'avait rencontré que la veille mais déjà l'Inuzuka sentait que quelque chose clochait chez son nouvel employeur. Pas au niveau de son physique, non. Suivant une tradition obscure, le nouveau dirigeant était… beau.
Un juron mental lui parvint en provenance de sa conscience jurant que décidément l'Inuzuka était un sacré faux cul et cela jusque dans sa propre tête et il pesta en s'essuyant rageusement la bouche où un peu de sang avait coulé depuis son 'entretient' avec Naruto.
Non, il devait bien se l'avouer, jamais Kiba n'avait vu de plus bel homme que lui. Et pourtant les critères du Centre étaient déjà assez élevés comme ça. A croire que ç'avait été l'hécatombe chez les parents de beaux gosses il n'y a pas si longtemps de ça…
Souriant pour lui-même de sa bêtise mentale, le jeune homme brun frotta pensivement ses joues sur lesquelles deux marques rouges, tatouage souvenir de sa première mission s'étalaient, lui conférant un air sauvage qui convenait très bien au caractère renfermé de l'Inuzuka. Il repensait à son nouveau chef. Un nouveau 'brun ténébreux' avaient bavé quelques cruches en le comparant ainsi aux Uchiwa.
Mais, se rapprochant en cela d'Itachi qui était bien placé dans l'Akatsuki -l'organisation la plus violente du Centre- et Sasuke qui dirigeait les Konohaniens, -un des groupes le plus anciens et les plus influent de l'orphelinat- son nouveau patron lui faisait peur.
Il n'était pas un fou psychopathe avide de sang comme le premier ni un mec renfermé, froid et solitaire mais si on lui avait demandé de dire lequel des trois était le plus dangereux, Kiba aurait fortement hésité avant de répondre.
Et encore aujourd'hui, après avoir croisé les yeux marron de son chef qui l'avait salué en souriant alors qu'il savait parfaitement qu'il allait se faire tabasser quelques heures plus tard, l'Inuzuka ne savait pas si sa réponse n'aurait pas contenu le prénom de celui qu'il était censé servir corps et âme. Il ne savait toujours pas non plus ce qu'il avait ressentit exactement lorsque l'autre avait sourit au moment où il s'était agenouiller pour prononcer ces mots lors de la passation de pouvoir qui s'était effectuée devant le cercueil de Neji. Sûrement que le frisson qui l'avait parcourut alors était dû au fait qu'il pouvait être tenu directement responsable de ce dernier état de fait vu que c'était lui qui avait envoyé ses derniers vœux au Huyga sous la forme d'une balle de revolver qui lui avait transpercé la tempe…
Etouffant un grognement, Kiba se glissa dans une rue croisant l'artère principale où il put enfin s'appuyer pour reprendre son souffle.
Là, l'Inuzuka s'autorisa enfin à examiner les blessures causées par les coups qu'il avait du subir quelques heures plus tôt. Tout ça à cause d'une stupide règle du Centre qui disait que les femmes ne se faisaient pas tabasser pour dettes. Evidemment c'est lui qui avait du subir la 'pression' du plus jeune des Uchiwa chez qui sa chère sœur était allée se fournir quelques jours plus tôt et qui réclamait maintenant après un argent que la jeune femme n'avait pas.
Cette fois encore c'était Kiba qui avait payé et qui avait prit les arriérés en pleine face, éclaboussant la neige de son sang.
Pourtant au lieu de maudire sa sœur il sourit.
Peut-être parce que cette fois il s'était lui-même chargé de fournir sa sœur en drogue. Peut-être aussi parce qu'un des nombreux talents de Kiba en dehors du meurtre à mains nues, à l'arme blanche ou au moyen de n'importe quel type d'arme à feu était les poisons. Peut-être souriait il ainsi parce qu'il savait que cette fois quand ses blessures s'effaceraient ce ne serait pas dans l'attente d'une nouvelle punition.
Peut-être tout simplement parce qu'il neigeait ce soir là, qu'on était Noël et que même s'il haïssait cette fête pour tout ce qu'elle représentait Kiba était heureux.
Parce qu'il était libre…
Tout simplement.
