Elle le savait. Dés l'instant où Quinn lui était apparue le sourire aux lèvres, le plateau du petit déjeuner français typique dans les mains, elle aurait dû se méfier. Non pas que Quinn ne soit pas attentionnée au quotidien, mais son côté manipulateur de capitaine des Cheersleaders remontait à la surface par moment. Ce matin en faisait parti.

Elle avait insisté pendant des semaines pour faire découvrir à une Rachel assez réticente la chaine des Alpes. D'après elle les plus belles qu'elle n'ait jamais vues. La brune avait tenté d'argumenter en lui rappelant les nombreuses stations de ski situées en Amérique, mais en vain sa blonde lui avait fait céder. Comment lui résister ?

La conséquence majeure de cette faiblesse était la situation présente. Si les séances de ski, de luge, les journées au spa et les batailles de boulles de neige avaient plu à notre Diva, à l'instant même sa seule pensée cohérente était que si elle ressortait vivante de l'épreuve, Quinn paierait et elle paierait vraiment très cher.

Ses bras tremblèrent, ses jambes menacèrent de faillir à la vue du parapente. A la minute même où elle avait saisi ce qu'était la « surprise » de sa chère et tendre, elle avait voulu fuir. Courir le plus vite possible. Et c'est ce qu'elle fit, malheureusement en ce qui la concerne le plus vite possible n'a pas suffit pour échapper à Quinn, à ses bras, à son rire puis à ses mots rassurants. Mots qui avaient une fois de plus fait flancher Rachel.

« A trois, on saute ! » indiqua l'accompagnant. Quinn par mesure de sécurité avait préféré demander l'aide de moniteurs. Si ce n'était pas son premier vol, pour sa femme cela était tout nouveau et bien qu'harnachée correctement –voire ligotée- cette dernière ne parvenait pas à se calmer murmurant « Je ne veux pas mourir, je n'ai pas eu assez de Tony » telle une litanie.

« Un, deux, trois ! » Un cri lui répondit « Papas ! ». Le corps crispé de Rachel se détendit en quelques minutes et cette fois aucun mot ne vint. Le terme Beau ne pouvait pas qualifier ce qu'elle voyait. C'était bien plus, c'était splendide, superbe, magnifique, grandiose, indéfinissable. Devant ses yeux s'étendaient un nombre impressionnant de pics enneigés. Une forteresse de laquelle elle s'échappait. Des rocs qui s'élevaient pour embrasser le ciel. Des crevasses rejoignant le centre de la terre. Montagne comme lien entre ces deux univers si opposés. Une immensité se dévoilait. Il lui semblait pouvoir toucher les nuages, se fondre en eux comme en des coussins moelleux. Des forêts à perte de vue, une terre vierge où la nature gardait ses droits. Un espace où l'abrupt et la douceur ne faisait qu'un. Des roches imposantes recouvertes par une couverture. Eclatant, un blanc qui se fait réflecteur de lumière.

Rachel était à sa place, sa scène était les sommets, sa poursuite se nommait soleil, son metteur en scène se représentait sous la forme des bourrasques qui l'emmenait tantôt à gauche tantôt à droite, sa musique se composait au fil des exclamations de son adorable petite amie et des explications du guide.

Rachel revenait sur terre. Un craquement -caractéristique du bruit de pas sur la neige- et une brise parfumée l'informa que Quinn s'approchait. Un baiser et un nez glacé fourré dans un cou furent le remerciement.