« Une ville : Silent Hill, une ville hors du temps, dans un autre Monde, parallèle au notre. Une ville, isolée, enfermée par un ciel sans la moindre ouverture sur le jour. Un lieu démentiel où seul ceux qui acceptent leur passé pourront continuer à avancer. »
Où était-elle et pourquoi se trouvait-elle ici ? elle ne le savait pas. Comment elle en était arrivée là, encore moins. C'était une jeune femme pourtant, vingt-quatre ans, elle était belle et fine, ses cheveux étaient blonds, mi-longs.
Elle se réveilla contre le sol, dans un cimetière. Elle était seule et perdue au milieu de la brume. Elle croyait avoir tout oublié, ne se souvenant même plus de sa propre identité. Animée par une sorte d'intuition primaire et mystérieuse, elle se leva et se laissa guidée par cet instinct incontrôlable. Elle poussa le petit portillon et sortit du cimetière. Rejoignant la route la plus proche elle continuait à marcher. Étrangement, son esprit était perdu et éteint tandis que son corps, ses jambes, semblaient savoir où aller. Elle ne contrôlait pas sa marche, ses membres le faisaient à sa place.
C'est alors qu'un cri inhumain retentit tout près d'elle. Son pas, jusqu'ici certain et régulier s'accéléra. Elle vit soudain une voiture de police arriver au loin. Courant au milieu de la route, elle fit de grands signes des bras pour interpeler le conducteur.
Enfin quelqu'un à qui elle pourra parler, quelqu'un qui pourra peut être l'aider. Mais la voiture ne ralentit pas, comme si elle était devenue invisible. Elle se trouvait pourtant au centre de la route, pourquoi le policier ne la voyait-il pas ? Cette fois le véhicule était tout proche, si proche … l'impact semblait inévitable ... Ses jambes n'obéissaient pas à son esprit, elle voulait dévier la trajectoire de la voiture afin d'éviter un accident mais contre sa propre volonté elle continuait de courir vers la voiture qui ne ralentissait toujours pas.
Pendant l'espace d'un instant elle crut qu'elle allait être percutée par le véhicule, elle ferma les yeux … Quand elle les ouvrit, elle était debout et continuait de marcher, inexplicablement la voiture ne l'avait pas touchée. On l'entendait au loin.
Elle ne comprenait pas cette attitude, surtout venant d'un policier. Il aurait du venir l'aider lui...
De nouveaux cris retentirent, des cris aigus et terrifiants. Cette fois elle courut. Ses jambes tournèrent brusquement à gauche puis l'emmenèrent de ruelles en ruelles. Finalement, elle termina sa course au fond d'une impasse. Sans le vouloir elle se mit à crier : « A l'aide ! Au secours, quelqu'un, pitié ! ». Alors elle vit, émergeant de la brume devenue sombre et ténébreuse, une silhouette.
Elle cria encore : « Pitié, non ! NOOOOOON ! Laissez moi partir ! Je vous en supplie ».
Mais elle ne comprenait toujours pas pourquoi, contre sa propre volonté elle criait ces mots.
Jusqu'ici elle ne s'était pas rendue compte qu'elle vivait dans un cauchemar …
