Titre : L'ennemie charitable
Disclamer : Rien n'est à moi.
Résumé : Fin de la 6ème année. Hermione découvre Drago dans les toilettes de Mimi Geignarde, qui essaie de mettre fin à ses jours. Elle va alors tout faire pour le raisonner.
A savoir : Cet OS commence au début du mois de mai.
Note de l'auteur : Hey ! Je suis contente de poster à nouveau sur fanfiction, ça commençait à me manquer ! Me voilà de retour avec un petit OS dramione que j'ai écrit il y a bien longtemps. C'est une histoire toute simple, mais quelques moments mignons sont présents. :) J'espère que ça va vous plaire, et on se retrouve en bas pour des nouvelles !
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Lorsque la cloche retentit, le professeur McGonagall annonça aux élèves de sixième année de Gryffondor qu'ils pouvaient quitter la salle. Hermione rassembla précipitamment ses livres qui étaient étalés devant elle, les plaça dans son sac. Elle se dirigea vers Ron et Harry, qui étaient à quelques tables de là.
- Ne m'attendez pas pour le cours de Défense contre les forces du mal, informa-t-elle, il faut que j'aille aux toilettes.
Harry hocha la tête en mettant son sac à bandoulière sur l'épaule.
- Essaie de ne pas être en retard, Rogue se fera un plaisir pour encore enlever des points à notre maison, lança Ron.
- Ron, combien de fois tu m'as vue faire perdre des points à Gryffondor, répondit Hermione, agacée.
- De temps en temps.
- Moins souvent que toi !
Harry écouta distraitement ses amis se chamailler tandis qu'ils se dirigèrent tous les trois vers la sortie de la salle. Ron et Harry prirent à droite, pour descendre les escaliers vers la salle de défense contre les forces du mal et Hermione prit à gauche.
- A tout de suite, dit Hermione en se dirigeant à l'inverse de ses amis.
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Elle n'avait pas le choix, elle était dans l'obligation d'aller dans les toilettes de Mimi Geignarde si elle voulait être à l'heure au cours de Rogue, les autres étant bien trop loin.
Hermione marchait d'un pas vif, ses cheveux denses virevoltant derrière elle. En entrant dans les toilettes, elle constata qu'ils paraissaient aussi vide que d'habitude, même Mimi semblait absente. Elle se dirigea rapidement vers une cabine, pressée de retourner vers le temple du savoir qu'était pour elle une salle de classe. Elle ouvrit la porte à la volée, avant de rester pétrifiée devant la scène qui se déroulait sous ses yeux.
Drago Malefoy, baguette à la main, était assis sur l'abattant WC, le bras gauche en sang. De fines entailles espacées maculaient son avant bras, qui perdait une quantité de sang assez impressionnante. De fines tâches recouvraient les parois en carrelages blanchâtres du WC et une flaque moite s'étendait sur le sol. Vu comme le sang avait giclé de son bras pour recouvrir les murs, Hermione était certaine qu'il s'était ouvert une artère. Le plus incroyable, c'était l'état paisible dans lequel se trouvait Malefoy, tout du moins, jusqu'à ce qu'il la voit.
- Dégage de là Granger ! S'exclama-t-il, haineux, en essayant de refermer la porte des toilettes pour cacher le mal qu'il était en train de se faire.
Hermione se retourna, écœurée par la vue et l'odeur de l'abondance de sang. Mais c'était une situation d'urgence, elle se devait d'agir. Elle inspira de grandes bouffées d'air pour ne pas craquer. Elle avait envie de se mettre à pleurer. Jamais elle n'avait aimé la vue du sang. A chaque fois qu'elle devait s'en faire prendre pour des raisons médicales, elle tombait dans les pommes.
- Mais qu'est ce que tu fiches, Malefoy, dit-elle d'une voix tremblante en claquant du pied nerveusement.
Elle attrapa sa tête entre ses mains en réfléchissant à ce qu'elle pouvait faire, sentant une vague de chaleur liée à l'angoisse la submerger.
- Ça ne se voit pas ? Cracha-t-il. Tu n'es qu'une pauvre petite idiote si tu n'as pas la moindre idée de ce que je suis en train de faire, Sang-de-Bourbe.
Hermione se tourna brusquement vers Drago, les yeux lançant des éclairs et la baguette dégainée.
- Petrificus totallus ! Prononça-t-elle rapidement.
Drago n'avait pas eu le temps de faire quoi que ce soit, il se retrouvait dans l'incapacité de bouger, assis sur son abattant WC.
- Désolée Malefoy, lança-t-elle sarcastiquement, je savais que tu n'accepterais jamais que je te touche pour soigner tes horreurs sinon.
Elle prit son bras et regarda de plus près les blessures que Malefoy s'était affligées volontairement. Elle refoula la bile qui menaçait d'atteindre sa bouche d'une seconde à l'autre lorsqu'elle s'aperçut que les veines, artères et tendons étaient visibles à l'intérieur des ouvertures, et que certains étaient sectionnés. C'était comme s'il s'était taillé la peau avec des morceaux de verre. Il avait perdu déjà beaucoup de sang, il ne fallait pas perdre une seconde pour le soigner.
- Tu es vraiment un crétin d'essayer de te foutre ne l'air, tu le sais ça ?
Hermione observa Drago qui ne pouvait pas lui répondre, mais si ses yeux avaient été des revolvers, elle serait sans doute morte. Elle se détourna de son visage pour le soigner.
- Vulnera Sanentur, murmura-t-elle à deux reprises afin que les coupures se referment, ne laissant que des cicatrices blanchâtres sur son poignet. Et maintenant, je vais aux toilettes, dit-elle, non pas sans avoir éloigné la baguette de Drago de sa main.
Après s'être lavée les mains, Hermione retourna auprès de Malefoy et leva son enchantement à l'aide du finite incantatum. Il retrouva aussitôt sa mobilité et sa...bonne humeur.
- Je te déteste, Granger. Pire que ça, je te hais, fulmina-t-il
Il regardait ses bras cicatrisés et appuyait violemment sur ses anciennes plaies, comme pour les ouvrir à nouveau. Quelques cris gutturaux sortaient de sa bouche, et il finit par fusiller Hermione du regard.
- J'y étais presque. Et il a fallu que tu me tombes dessus pour me gâcher la vie. Maintenant, il va falloir que je recommence tout.
Il s'était levé, avait pris sa baguette, et s'avançait dangereusement vers elle, qui reculait de plus en plus. Son visage était tordu par la haine, ses yeux étaient exorbités et sa baguette tremblait. Il faisait peur. Tellement peur, qu'Hermione n'osait plus prononcer un seul mot. Elle se contentait de le regarder avec la crainte qu'il passe à l'action, et qu'il lui fasse du mal. La lèvre inférieure de Malefoy s'était mise à trembler, elle ne savait pas trop pourquoi.
Puis, en moins d'une seconde, il explosa. Il alla s'appuyer contre un mur, se laissa tomber, tête entre les genoux. Il pleurait. Hermione était figée d'étonnement. Ce n'était donc pas la colère qui faisait trembler la lèvre de Drago Malefoy, mais l'émotion.
- Tu dois jubiler Granger, dit-il, après un moment. Après les méchancetés que je t'ai balancées pendant toutes ces années, voilà que tu me trouves en train de... il reprit sa respiration et étouffa des sanglots pour continuer, en train d'essayer de me foutre en l'air. Et voilà que je pleure comme un faible. Je me déteste, ajouta-t-il dans un souffle.
Sa voix avait tout perdu de son habituelle assurance et de son sarcasme.
Pour toute réponse, elle alla s'asseoir le long du mur, en face du jeune homme qu'elle détestait, et le regarda, trop secouée pour émettre un quelconque son. C'était la première fois qu'elle le voyait affecté par quelque chose. Depuis toutes ces années, elle avait fini par croire qu'il était réellement l'être froid et insensible qu'il présentait tous les jours. Mais ce n'était pas le cas.
Les minutes s'étirèrent, et elle retrouva sa langue.
- Je... je ne jubile pas, commença-t-elle, hésitante. Je me demande surtout ce que tu as pu vivre pour en arriver là.
- Arrête de faire ta compréhensive Granger, ricana-t-il, pas avec moi. Tu dois souhaiter que je crève à peu près à chaque fois que je t'emmerde.
- Jamais je ne souhaiterai la mort de personne, Malefoy ! Répondit-elle, sur la défensive. Pas même la tienne.
- Arrête de me raconter des conneries, dit-il toujours aussi posément.
- Je suis sincère, dit-elle d'une voix fluette.
Il ricana derechef, comme pour contester ce que venait d'affirmer Hermione, avant d'essuyer ses joues, et un sourire naquit sur ses lèvres. Il venait de se souvenir d'un détail. Un détail qui prendrait forcément Granger par les sentiments, s'il l'évoquait.
- On a double cours de Défense contre les forces du mal, Granger, tu devrais te dépêcher, Rogue ne t'acceptera pas en cours si tu arrives trop en retard. Et je n'imagine pas le nombre de points qu'il va t'enlever, termina-t-il, mesquin.
Il venait de changer complètement de sujet. Elle comprit aussitôt que son but était de l'éloigner le plus possible de lui. Elle hocha la tête de droite à gauche, comme pour lui faire comprendre qu'il n'arriverait pas à ses fins.
- Hors de question que je te laisse seul.
- Pardon ?
- Tu viens d'essayer de te suicider, je ne te laisserai pas seul, dit-elle d'un ton autoritaire.
- Et pourquoi ?
- Parce que si je pars maintenant, et qu'on te retrouve les veines à vif dans cette cabine, insista-t-elle en montrant les WC du doigt, je m'en voudrai toute ma vie d'être partie !
- Arrête, ricana-t-il. Ça ferait surtout un beau salop de moins sur cette Terre.
La peine qu'il ressentait s'entendait dans chaque mot qu'il prononçait. C'était comme si Drago Malefoy pouvait ressentir des émotions.
- Oui, tu es un incroyable salop, acquiesça doucement Hermione, mais je ne veux pas que tu meurs, je te l'ai déjà dit.
Drago haussa un sourcil. Elle était tellement convaincante que s'en était troublant. Comment pouvait-elle penser cela alors qu'il avait passé six ans à l'emmerder ?
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Il prit ses cheveux entre ses doigts et les décoiffa, mèche après mèche en soupirant de temps en temps. Il ne pleurait plus, mais il avait l'air foncièrement perdu. Sa grâce naturelle et son côté espiègle avaient totalement disparu. Hermione ne faisait que l'observer, mais c'était un des échanges les plus sympathiques qu'ils avaient eu en six années. Plus le silence durait, plus la jeune femme pensait au cours qu'elle était en train de rater, et son stress augmenta. Elle n'avait jamais séché un cours, mais là, elle n'avait pas le choix. Elle ne pouvait pas se résoudre à laisser Malefoy seul.
- Pourquoi tu en es arrivé là ? Demanda-t-elle calmement.
- Qu'est ce que ça peut te faire, répliqua-t-il d'un ton indifférent. Laisse-moi tranquille, Granger.
- Si tu ne viens pas en cours, hors de question que je te laisse tranquille, répliqua Hermione, sautant sur l'occasion.
- Si c'est le seul moyen d'avoir la paix...
Malefoy laissa sa phrase en suspens. Il se leva, et alla regarder son reflet dans un miroir. Une grimace s'étira sur son visage. Il ouvrit un des robinets ornés d'un serpent, et s'aspergea le visage d'eau, ainsi que ses cheveux. Il regarda à nouveau son reflet.
- Je suis affreux, soupira-t-il en faisant foi de ses cernes immondes et de son teint plus pâle que d'ordinaire.
- Pas plus que d'habitude, lui répondit Hermione qui était placée derrière lui et regardait elle aussi le reflet de Drago dans la glace.
- Très drôle, dit-il alors qu'il replaçait sa chemise sur son avant bras pour cacher ses cicatrices et qu'il resserrait sa cravate. Je t'ai déjà dit que je te détestais ?
- Oui, au moins des centaines de fois, dit-elle la voix pleine de lassitude. Alors tu viens ?
- Ouais. Je n'ai pas été en cours avec Rogue depuis deux semaines.
- Je m'en fiche, contra Hermione, je ne peux pas prendre le risque de te quitter des yeux.
- Et tu comptes venir dormir dans mon dortoir aussi ? Lança-t-il d'un ton aguicheur. Granger entourée de mecs, j'ai hâte de voir ça.
Hermione lui lança un regard assassin alors qu'ils empruntaient le couloir du deuxième étage en direction de la salle de Défense contre les forces du mal.
- Sois réaliste, Granger, tu pourras pas me surveiller H24 si tu ne viens pas dormir dans mon dortoir.
- Je réfléchirai à ça après le cours. Ta cravate est mal mise.
- J'ai encore mal au bras, je n'arrive pas à la serrer correctement, répliqua-t-il.
Hermione le toisa avec une once de gêne. Est ce qu'il lui demandait à elle, Sang-de-Bourbe, de remettre sa cravate ? Étant donné le regard qu'il lui lançait, oui.
- Ne m'oblige pas à faire ça, soupira-t-elle.
Un sourire triste apparut sur le visage de Malefoy, et il lui tendit la cravate de sa main droite.
- Tu n'as pas le choix, si tu veux retourner en classe.
Hermione l'attrapa, modifia le nœud, et la plaça à la perfection. Un frisson l'envahit lorsqu'elle songea à la proximité du jeune homme et qu'elle aperçut le sourire en coin qu'il arborait juste après. C'était difficile de croire qu'il y a moins d'une heure, ce garçon était sur le point de mettre fin à ses jours. Merlin ce qu'il pouvait être lunatique.
Une fois devant la salle, elle frappa deux fois à la porte. Hermione et Drago entendirent la voix sarcastique de leur professeur indiquer qu'ils pouvaient entrer. Elle entra la première en poussant la lourde porte en bois dans un crissement. Tous les regards étaient tournés vers eux. Les élèves de Gryffondor et Serpentard -qui partageaient leur cours de Défense contre les forces du mal- semblaient déroutés de voir ces deux là arriver en retard, et surtout ensemble. Quelques murmures se firent entendre, très vite stoppés par la voix lente et cassante du professeur. Rogue marchait dans l'allée centrale de la classe, rependant son aura mystique sur toute la pièce mal éclairée.
- Miss Granger... et Monsieur Malefoy ! S'exclama Rogue, après avoir transpercé de son regard le plus sombre les deux jeunes gens. Quarante points en moins chacun pour votre retard scandaleux, continua-t-il avec un sourire hypocrite. Le cours a commencé il y a plus de trois quart d'heure.
- Excusez-nous, répondit Hermione qui soutenait le regard de son professeur avec beaucoup de mal.
- A vos places, lâcha-t-il d'un ton sans réplique.
Drago partit rejoindre ses amis après avoir jeté un dernier regard à Hermione, qui alla s'asseoir à sa place habituelle entre Ron et Harry. Une place de choix dans le cours de Rogue, qui haïssait Harry, prenait Ron pour le pire des crétins, et n'avait pas beaucoup plus d'estime pour elle. Ron lui lança un regard presque dégoûté, et Harry fronçait les sourcils à en déformer sa cicatrice.
- Je vous expliquerai plus tard, chuchota Hermione en sortant son encrier et ses parchemins pour recopier ce qui était déjà écrit au tableau.
- Bien, maintenant que vos deux préfets son arrivés, vous allez peut être pouvoir vous concentrer et me dire quelle est la différence entre un patronus corporel et non corporel ?
La main d'Hermione se leva instantanément. Comme souvent, elle était la seule à vouloir participer, Harry, Ron, et les autres membres de l'AD connaissaient pourtant eux aussi la réponse.
- Miss Granger. Comme c'est... surprenant de voir votre main levée, lança Rogue, las.
Hermione conserva la main en l'air, en attendant que Rogue se décide réellement à l'interroger, ce qui n'arriva pas. Le professeur finit par se rabattre sur une proie de choix.
- Il me semblait pourtant que Potter était doué dans le domaine des patronus. S'agirait-il une fois de plus d'un talent imaginaire ?
La voix de Rogue était moqueuse, ce qui déclencha l'hilarité des Serpentard, à l'exception de Drago, qui regardait dans le vide en se touchant les cheveux.
Vu l'état d'esprit de leur professeur, la fin du cours s'annonçait excessivement longue.
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Quand la cloche sonna enfin, Drago rangea immédiatement ses affaires en espérant échapper à la Gryffondor qui avait prévu de le surveiller. Il sortit en trombe de la salle de classe, et se dirigea vers le seul endroit où Hermione ne pouvait pas entrer aisément : la salle commune de Serpentard. Après avoir passé la porte de la salle commune à l'aide du mot de passe, une ébauche de sourire apparut sur son visage : il avait réussi à lui échapper. Imaginer Granger qui fulminait alors qu'elle se rendait compte qu'il était dans son dortoir lui mettait du baume au cœur. Emmerder Granger était vraiment une des choses les plus drôles qu'il faisait à Poudlard.
Il alla s'allonger sur son lit et réfléchit longuement à ce qu'il avait manqué faire quelques heures auparavant : se tuer. Il se demandait s'il aurait eu le cran d'aller jusqu'au bout, ou si, dès qu'il aurait senti sa tête commencer à tourner, il se serait ravisé, et aurait prononcé l'incantation à la place de Granger. Il faut énormément de courage pour se suicider, or le courage n'était pas sa qualité première.
Depuis le début de l'année, il se sentait de plus en plus mal. Le Seigneur des Ténèbres lui avait donné une tâche, et l'échéance approchait un peu plus chaque jour, si bien qu'il avait chaque matin un peu plus peur de ne pas terminer le travail à temps.
Mais ce n'était pas en discutant dans les toilettes avec cette sotte de Mimi, ni même en essayant de se foutre en l'air que le travail avancerait. Il devait tuer Dumbledore. Sinon, il mourrait. Sinon, ses parents mourraient. Il soupira longuement. Il n'avait plus le choix.
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Des pas dans le couloir se rapprochaient, sortant Drago de ses songes. Il tourna machinalement la tête vers la porte de son dortoir et vit Blaise entrer et le regarder bizarrement. De toute évidence, il venait pour lui dire quelque chose.
- Il y a Granger qui attend depuis une heure devant l'entrée de la salle commune, elle veut te voir. Je sais pas ce que tu lui as fait, mais elle en redemande ! Blagua-t-il.
Drago émit un grognement, et ne bougea pas de son lit.
- Tu as intérêt à y aller mec, elle menace de dormir devant la porte.
Drago soupira une fois de plus. Décidément, avec Granger, tout était toujours dans l'excès. Il se leva, se regarda dans la glace pour remettre en place ses cheveux, sous les ricanements de son ami.
- Blaise, c'est pas parce que c'est Granger que je dois sortir mal coiffé, dit-il alors qu'il quittait la chambre.
Il sortit de la salle commune et la trouva assise par terre, lisant un bouquin d'Arithmancie. Le couloir était désert, et un vilain courant d'air froid le parcourait. Elle lui jeta un regard noir, referma son livre d'un claquement sec et se leva.
- Granger, toujours égale à toi même.
- Malefoy, tu t'es enfin décidé à sortir, dit-elle d'un ton plein de reproches. Je voulais te parler.
- Sans blague.
Hermione lui lança un regard exaspéré et continua calmement :
- Si tu as des choses sur le cœur que tes amis de Serpentard ne sont pas prêts à entendre, je... je veux bien être une oreille attentive pour toi.
La voix de la Gryffondor était posée et presque amicale. Drago explosa d'un rire froid, mais elle resta de marbre, prête à subir toutes les moqueries du monde pour aider son ennemi.
- Granger, ma petite confidente, ricana-t-il.
- Tais-toi, Malefoy. Ce n'est pas drôle. Tu as manqué te foutre en l'air. Je sais pas si tu te rends compte de ce que ça veut dire, s'énerva-t-elle.
- J'en étais bien loin. Je me serais ravisé. C'est pas la première fois que j'essaie, si tu veux tout savoir ! Mais j'ai jamais le cran d'aller jusqu'au bout.
Il commençait à s'énerver. Granger et ses belles petites phrases. Elle avait la vie facile, celle là. C'est pas à elle que le Seigneur des Ténèbres avait confié une tâche si compliquée.
- Ce n'est pas une solution. Tu as des problèmes, et il faut que tu les règles.
- Que je les règle ? Impossible.
Hermione tapa du pied par terre, comme une petite fille gâtée, tellement elle trouvait l'attitude du jeune homme pessimiste.
- Bien sur que c'est possible. Tu es tellement...
- Négatif ? Tu le serais aussi, Granger, si tu avais la moindre idée de l'ampleur de mes problèmes.
- Explique-les moi.
Drago la regarda, pour analyser son expression. Elle avait l'air peinée. Comme si elle était vraiment affectée par l'état proche de la dépression dans lequel il se trouvait. Il hocha la tête de gauche à droite, pour lui répondre par la négative sans cesser pour autant de la regarder dans les yeux, ce qu'il n'avait jamais fait auparavant.
- Pourquoi tu te préoccupes de moi Granger, dit-il calmement
Ce n'était pas vraiment une question, mais il ne comprenait pas d'où venait cette attention si particulière qu'elle avait pour lui. Tous ses amis de Serpentard voyaient bien que quelque chose ne tournait pas rond chez lui depuis quelques mois, mais personne ne s'était jamais intéressé à ses problèmes. Peut être qu'il avait des amis égoïstes. Et une ennemie charitable.
- Je croyais que tu étais indifférente à moi, continua-t-il.
- Ce n'est pas parce que je te déteste que je suis indifférente.
- Merci, ça me remonte le moral, railla-t-il en tournant les yeux dans ses orbites.
Son ton avait peut-être été sarcastique, mais il le pensait réellement. Hermione n'avait apparemment pas compris puisqu'elle le regardait avec une moue exaspérée.
- Je suis sincère. Tu es la première qui n'en a pas rien à faire, avoua-t-il. Aucun de mes amis ne se soucie de mes problèmes.
Hermione haussa les épaules, quelque peu gênée par cette révélation. Comment pouvait-il avoir autant de monde autour de lui, mais si peu qui s'intéressaient vraiment à lui.
- Parfois, l'aide qu'on reçoit provient de là où on ne l'attendait pas, dit-elle alors.
- Je ne te le fais pas dire.
- Tu reconnais donc que je t'ai aidé tout à l'heure ? Demanda-t-elle, surprise.
- Ouais.
Il s'adossa au mur, juste à côté d'elle et regarda dans le vide.
- J'aimerais bien pouvoir recommencer, l'informa-t-elle.
- Recommencer à quoi ?
- A t'aider.
Il haussa les épaules. La fraîcheur s'abattait sur le château, et Hermione éternua un grand coup.
- Tu devrais retourner dans ta tour, la fraîcheur qui règne ici n'a pas l'air de te convenir.
- Depuis quand est-ce que tu t'inquiètes pour moi ?
- Depuis que tu m'as aidé.
La jeune femme sourit et tourna son visage vers le sien. Elle l'observa longuement, dans la pénombre. Sa mâchoire était crispée, et un petit sourire naquit sur ses lèvres lorsqu'il s'aperçut qu'il était observé. Le moment qu'ils étaient en train de vivre était tellement surprenant. C'était comme s'il n'était pas lui, et qu'elle n'était pas elle. Comme s'ils ne s'étaient jamais haïs. C'était hypnotisant, presque magique.
- Tu n'es peut être pas ce que tu laisses croire aux autres, Drago Malefoy, dit finalement Hermione.
- Qu'est ce que je leur laisse croire ?
- Que tu es un méchant sans sentiments et sans affect. Tu n'es pas tout ça, c'est un masque.
- Arrête de m'analyser, et retourne dans ta tour de princesse sauveuse de l'humanité, Hermione Granger, lança-t-il, mesquin.
- Seulement si tu me promets de ne pas faire de bêtise.
- Je te le promets, concéda-t-il en la fixant du regard.
- Tu m'en vois ravie, avoua-t-elle avec un sourire sincère. A demain, enchaîna-t-elle en embrassant furtivement la joue de Drago.
Elle était tellement heureuse qu'il lui promette de prendre soin de lui, qu'elle n'avait pas réfléchi avant de poser ses lèvres sur sa joue. Intimidée à l'idée de rester une seconde de plus près de lui après l'attitude étrange qu'elle venait d'avoir, elle fila à travers les couloirs, son livre d'Arithmancie à la main. Il ne l'avait pas repoussé, mais elle ne lui en avait peut-être pas laissé le temps.
Une fois qu'elle eut disparu dans les ténèbres des couloirs, Drago passa délicatement son index là où elle avait posé ses lèvres. Un sourire idiot se logea sur ses lèvres. Il se sentait plus vivant que jamais. Il venait de trouver comment survivre à ces prochains mois, même avec la tâche immonde qui lui avait été confiée. Il avait besoin d'une personne positive avec qui s'évader pour relâcher la pression, et cette personne était Hermione Granger. Demain, il reverrait Granger. Comme ça, dans un couloir, loin de Potter, Weasley et des Serpentard. Rien qu'eux deux. Et l'idée de se chamailler avec elle pour finir par récolter un baiser sur la joue le séduisait.
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FIN.
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Tous les reviews, qu'elles soient ou non positives sont les bienvenues !
J'espère que ça vous a plu, mais mon petit doigt me dit que vous n'êtes pas rassasié par cette histoire, un peu comme s'il manquait le dessert à un repas... Et bien je suis de votre avis : à force de me relire, j'ai trouvé qu'il manquait quelque chose à cette histoire. J'ai donc réfléchis à une potentielle suite que j'écris actuellement ! Ça ne sera pas une fiction, mais il devrait y avoir deux suites sous forme d'OS que je posterai... d'ici quelques mois ! Je ne peux m'engager à rien, comme je n'ai pas encore fini d'écrire.
Sinon, au mois d'avril je posterai un OS complétement indépendant de celui-ci. Il se passera pendant la 4ème année, et ça s'appellera La racine sous le grand saule, ou un truc dans le genre.
Pour ceux qui ne me connaissent pas encore : J'ai déjà posté un OS : Le bilan d'une vie et une fanfic' complète : La métamorphose de ton cœur
A bientôt,
Fafa
