Cette histoire n'a aucun lien avec la précédente, que j'ai publiée sur ce site.
Donc ce n'est pas un "ultime" essai, ni une façon de vérifier si j'ai éventuellement changé de style d'écriture. Aussi, ne vous forcez pas à faire de comparaisons :D J'aime les reviews simples (et les reviews *toussa toussa*).
Le rating est M, cette histoire est adressée aux 16 ans et plus.
Disclaimer: Les personnages de l'univers de Harry Potter, les Maraudeurs et Harry Potter lui-même (accessoirement T_T) appartiennent à J.K. Rowling. Et après une tentative infructueuse, je n'essaierais plus de la soudoyer. Juré X).
___________
.-.
Il était près de minuit lorsqu'on sonna à la porte des Potter.
Dans la maison, il n'y avait aucun bruit, mais la lumière des bougies étreignait encore les ténèbres à cette heure-ci, comme un dernier sursaut avant l'aube. James Potter ne s'attendait pas vraiment à recevoir de la visite et pourtant, il se précipita sur la poignée de la porte et l'ouvrit en grand. La personne qui lui fit front réprima un sourire.
« Salut, mon vieux. », lança James, figé.
Il ne put voir l'expression du jeune homme brun, mais il sentit comme une vague de chaleur le submerger. Le visage toujours plongé dans l'ombre, Sirius se pencha.
.-.
Bien qu'il se soit avancé à la lumière, James fut parcouru d'un frisson désagréable en découvrant que le visage de son ami n'était en rien illuminé par la clarté des chandelles. Les cheveux du grand Sirius Black lui tombaient sur le front en mèches éparses, sombres et humides et ses yeux glaciales fixèrent avec indifférence son meilleur ami oser un coup d'oeil à la pluie qui tombait sans cesser depuis des heures.
« James, tu... »
Il ne finit pas sa phrase. Son ami venait de lui sauter au cou et le serrait si fort que Sirius étouffa un hoquet. Quand sa joue frôla la sienne, il omit de dissimuler sa surprise et s'exclama:
« Oh...tu piques drôlement. Est-ce que... »
James s'écarta de lui lentement, prenant un air contrit.
« Oui, il paraît que ça... », commença-t-il.
« ...plaît aux filles? », termina Sirius en aboyant d'un rire féroce. Ses bras s'éloignèrent des épaules de James et retombèrent mollement, ne sachant que faire contre ses propres hanches. Il eut, à son tour, un sourire crispé.
« Il y a peu de chance qu'elle tâte un jour tes joues! », s'exclama Sirius au bout d'un moment, haussant un sourcil, avant même que James ne puisse ouvrir la bouche.
« Ah, je savais que tu allais dire ça...eh bien figures-toi que... »
«...qu'elle t'ignore comme la dernière des lopettes? Oui, j'imagine assez bien. »
James l'écouta tout en se dandinant, pris entre l'envie d'éclater de rire et celle de lui taper dans les côtes. Finalement, ce fut une voix familière qui les tira tous deux hors de leurs pensées.
« Alors, vous venez ou vous préférez vous fixer dans le blanc des yeux toute la nuit? »
.-.
Sirius parut se réveiller d'un long sommeil et cligna des yeux plusieurs fois. James, quant à lui, puisa dans ses ressources afin de s'empêcher de bailler. Il était plutôt tard, et le jeune homme ne voulait pas que son meilleur ami s'aperçoive que malgré toutes ces années, il avait repris l'habitude d'aller dormir à neuf heures.
« Bon, c'est pas tout ça... », murmura James en tournant les talons.
Son ami le suivit sans dire un mot. De loin, Patmol voyait le fameux « miroir craquelé », de l'autre côté du couloir, qui valait son surnom à cause des deux garçons, et trônait au fond, sur une armoire tellement ancienne qu'elle grinçait lorsqu'on passait devant. Il ferma les yeux. Rien n'avait changé.
Ils se dirigeaient sans bruit vers le salon. Un vieil homme en occupait l'entrée, attendant en souriant, les doigts serrés autour d'une bougie aussi âgée que lui, qu'il tenait contre sa poitrine. Il était sacrément difficile de deviner son sourire, car une barbe dense, grisonnante, lui mangeait la moitié du visage. Mais Sirius avait apprit depuis longtemps à reconnaître les signes. De petites rides remontaient jusqu'à ses yeux rieurs qui étincelaient. Le garçon lui retourna son expression, tout en le dépassant.
« Je crois comprendre qui t'as persuadé de te laisser pousser la barbe... », souffla Sirius d'un air narquois tout en se penchant vers son comparse.
Le grand-père de James. Il fermait la marche, en même temps que des cris et des acclamations accueillaient les deux amis.
.-.
Autour d'une table remplie de mets délicieux, étaient assis les parents de James, ainsi que trois jeunes hommes de l'âge de Sirius et de James. Ces derniers ne parurent pas le moindre du monde surpris de les voir réunis. En soupirant d'aise, le fils aîné des Black se dirigea d'une démarche désinvolte au milieu du salon, son manteau froissant l'air à chaque pas qu'il faisait, il s'en débarrassa enfin et pivota vivement vers les convives. La famille de James au grand complet, ses amis. Sa famille, en somme. Passant une main derrière sa nuque, le jeune homme esquissa une moue ennuyée.
« Je vois que l'ambiance est festive... », dit-il comme pour résumer la situation, son manteau sur l'épaule.
Il essayait de ne pas paraître gêné, son sourire dévoilant ses dents, alors que le grand-père de James s'écriait:
« Tu nous reviens changé, dis-donc...Voilà que le grand Sirius Black rougit comme une jeune fille! »
Puis il accompagna ces mots d'une petit rire mesquin. Tout le monde éclata de rire la seconde qui suivit, et les joues de Sirius s'embrasèrent avec d'autant plus de force.
Soudain, les lumières vacillèrent. Avec une lueur d'incompréhension au fond des yeux, Patmol inclina la tête en arrière, juste à temps pour apercevoir l'ampoule juste au-dessus de sa tête s'allumer. Il tendit machinalement les doigts, ébloui.
James répondit sans plus tarder à son froncement de sourcil interrogateur.
« L'électricité, Patmol. Ça faisait un certain temps que c'était en panne... »
D'après ce qu'il savait, c'était une invention des moldus. Était-ce cette façon étrange de contenir le feu dans cette si petite boule de verre, qu'ils avaient vue en cours d'Etude des Moldus? Sirius laissa échapper un soupir, qui ressemblait vaguement à un rire.
« Joli. », admit-il, et ses doigts entrèrent en contact avec la surface. Il les retira immédiatement, en se mordant les lèvres de l'avoir touché, « vous avez réussi ce tour tous seuls? »
« Non, les voisins nous ont aidés. »
Sans qu'il ne puisse se l'expliquer, ses yeux, d'un gris pareil à la couleur d'un ciel couvert se fixèrent à la nouvelle teinte qu'avait pris les objets autour de lui. La pièce était grande, comme dans son souvenir. Un piano droit, laqué de noir, avait été acculé au fond de la pièce, par toutes sortes de malles posées là, en désordre. Les couleurs du papier peint l'étourdissaient. Les lieux à eux seuls respiraient un bonheur parfait, une joie de vivre mal contenue. Finalement, Sirius n'eut d'yeux que pour les gens qu'il voyait pour la première fois de cette soirée, sans devoir se remémorer à quoi ils ressemblaient. Leurs visages. Comment était-ce possible? L'année qui venait de se dérouler, l'année qu'il avait passé loin d'eux avait été trop longue.
