Hello ! Me voilà avec une nouvelle fiction, sortie de ma petite tête. Ça faisait un moment que j'avais l'ébauche de cette histoire et je suis contente d'avoir pu la mettre en forme. Pour celles (ou ceux, sait-on jamais ^^) qui se le demandent : Non, je n'abandonne pas mon autre fiction, simplement, je dois avouer que le couple Bella/Edward ne m'inspire plus du tout (peut-être que j'ai lu trop de fictions à leur sujet) et j'avais envie de faire une histoire sur un univers qui me passionne plus : Les Volturi. Donc je n'abandonne pas l'autre, je la mets en pause, le temps que mon exaspération pour Edward (ne me tapez pas ! :D) me passe.
Je préviens ici même : Cherche une bêta pour cette fiction, si quelqu'un est dispo et prêt à corriger mes fautes d'orthographe, mes erreurs syntaxiques ou temporelles, me conseiller si nécessaire, envoyez-moi un MP. Merci ! :D
Sur ce, bonne lecture !
Disclaimer : Tout ce qui vous est familier appartient à Stephenie Meyer.
Livre I
City of Delusion
«All your theories turn to dust»
Prologue
Dans cette pièce sombre et lugubre, à peine éclairée par les restes du brasier ardent qui avait un jour illuminé la chambre, symbole des passions de ses deux propriétaires, ne subsistait plus qu'un amoncèlement de papiers brulés, de feuilles vieilles d'un centenaire. Les meubles grandioses d'un autre âge étaient partis depuis bien longtemps vers d'autres pièces du château, laissant celle-ci vide, recouverte d'une poussière grisâtre qui empêchait la lecture de tous ces recueils des plus grands poètes et écrivains de la civilisation. Toutes ces feuilles éparpillées au gré des passages qui, un temps après la catastrophe, avait fait survivre la chambre, grâce aux espoirs illusoires qui retenaient les spectateurs de cette tragédie. Face à la cheminée, une seule feuille restait intacte. Réchauffée par le feu ou encore tenue par l'enchantement d'un amoureux nostalgique, elle était le symbole de la destruction des illusions de l'homme et de la femme qui avait vécu un temps dans cette pièce. Chimères de rêves d'enfants, détruits par des désirs entachés par toute la vulgarité du monde. Ils avaient tous deux été les acteurs de leur propre perte, atteignant ensemble le paroxysme de leur orgueil. Ils avaient atteint les sommets puis s'étaient entrainés mutuellement dans leur décadence. De leur amour, il ne restait plus que cette feuille, jaunie par le temps, où n'était écrite qu'une seule phrase, pleine d'amertume et de reproches, froissée par le désespoir de la destinataire, d'une écriture fine et plus ancienne encore que le papier :
« Finalement, l'orgueil nous aura détruit. »
« Justify my reasons with your blood »
Chapitre I
Vingt-deux novembre 1873, Cagliari, Italie.
Ses pas résonnaient doucement sur le plancher, tel un souffle d'air tandis qu'elle évoluait gracieusement dans les couloirs ternes, priant pour ne pas me faire remarquer. Les autres filles lui enviaient sa grâce. Rina aurait aimé devenir danseuse professionnelle. Malheureusement pour elle, à la mort de madame Andreï, la professeur de danse de l'orphelinat, quatre ans plus tôt, la directrice n'avait pas voulu chercher de remplaçante. Elle pensait que de toute façon, des filles issues d'un milieu aussi défavorisé que le leur devraient plutôt apprendre à coudre et à cuisiner. Dans un sens, cette vieille aigrie n'avait pas tort. Rina arriva bientôt devant la seule porte en chêne de l'établissement, qui abritait le bureau de la directrice. A peine entrouverte, elle distinguait une lumière vacillante et des bribes de voix. Elle se colla discrètement contre le mur et essaya de comprendre de quoi il en retournait. La jeune fille savait que c'était de son avenir dont discutait la directrice. En effet, Rina allait bientôt avoir 18 ans, ce qui signifiait à l'orphelinat Delmonte : « Allez trouver un travail, nous ne nous occupons plus de vous».
- Je dois vous dire monsieur Benaglio que votre proposition ne m'enchante guère. J'avais prévu de faire travailler Rina chez une couturière à Venise. Elle est d'ailleurs très douée, soupira la directrice.
Rina retint un grognement d'exaspération. Et quand avait-elle l'intention de l'avertir ?
- Est-elle au courant de l'avenir que vous lui proposez ? demanda son interlocuteur d'une voix grave, presque menaçante.
- N-Non… je n'ai pas jugé bon de la prévenir immédiatement bafouilla madame Delmonte.
Ses yeux s'écarquillèrent sous la surprise. En seize ans de vie avec cette vieille harpie, jamais elle ne l'avait entendu bafouiller.
- Allons, allons Ilda, ressaisissez-vous enfin. Tant que vous m'apportez ce dont j'ai besoin, tout ira bien. Pour l'instant, ce que je dont j'ai besoin pour mes maîtres, c'est cette jeune fille. Vous pensez être capable de me la donner ?
De la où elle était, Rina entendait très bien la menace à peine masquée sous sa tonalité mielleuse.
- Mais, je vous ai déjà laissé la petite Gloria, le mois dernier et je n'ai aucune nouvelle depuis. Pas que je m'inquiète des conditions de vie de mes pensionnaires, rajouta t-elle précipitamment. Mais généralement, les filles s'écrivent toujours des lettres, au moins la première année.
- Si vous ne vous inquiétez pas, alors je ne vois pas où est le problème. Je vous payerai demain matin, en même temps que le départ. Réveillez-la à six heures. Vous pouvez retourner vous coucher, Ilda.
« Si tôt ! », pensa Rina, dépitée. Elle n'avait même pas eu le temps de dire au revoir à ses camarades. Quand elle entendit un raclement de chaise, elle comprit que madame Delmonte se levait et qu'il fallait qu'elle s'éclipse rapidement si elle ne voulait pas avoir d'ennui.
- Où allez-vous donc Ilda ? demanda l'homme, retenant ainsi la directrice.
- Je... je vais faire une tournée pour vérifier que toutes les filles sont couchées, repliqua t-elle, apeurée.
- Inutile et je vous ai demandé d'aller vous coucher. Donc passez par cette porte pour aller dormir, je retrouverai très bien mon chemin seul.
Rina savait qu'il y avait une porte entre le bureau et la chambre de madame Delmonte. Elle l'entendit aller vers le fond de la pièce et fermer la porte en marmonnant des paroles inaudibles. Il fallait qu'elle se dépêche tout de même, car si elle ne risquait plus de tomber sur la vieille harpie, elle pouvait toujours se retrouver face à son tortionnaire et cela l'effrayait plus que de raison. Elle esquissa un pas vers sa gauche quand une poigne de fer retint son poignet. Elle voulu crier mais son autre main était collée sur sa bouche. Elle l'observa de ses pupilles dilatées sous la frayeur.
Il était plus grand qu'elle d'environ quinze centimètres et avait des cheveux bruns et longs, tenus en queue de cheval. Il devait avoir la petite trentaine et était très beau mais d'une beauté surnaturelle, presque malsaine. Sa peau était aussi blanche qu'un cadavre et il avait de longs cernes violets sous ses yeux. Mais ce qui angoissait le plus la jeune orpheline étaient ses iris, d'un rouge écarlate effrayant. Elle comprenait pourquoi sa directrice avait eu peur de lui : tout dans son être dégageait quelque chose de maléfique.
- Ne crie pas petite Rina, murmura t-il d'une voix doucereuse, tu ne voudrais pas avoir d'ennuis n'est-ce pas ?
Elle secoua vivement la tête, toujours effrayée.
- Sage petite humaine, dit-il en relâchant sa main sur sa bouche mais en gardant l'autre accrochée à son poignet.
Elle ne comprenait pas pourquoi il s'était donné la peine de préciser « petite humaine », ou plutôt, elle ne voulait pas essayer de le comprendre.
- Je sais que tu as entendu la conversation Rina, avança t-il. Je sais aussi qu'une vie de couturière ne t'enchante guère et que tu te demandes certainement ce que tu vas faire, maintenant que j'ai réduit les ambitions de cette chère Ilda sur ton avenir dans la couture, continua t-il en ricanant. Tu peux me poser trois questions. Ensuite, tu iras te coucher car tu te lèves tôt, demain.
Elle déglutit difficilement. Il lui faisait peur, c'était certain et elle ne voulait pas le contrarier. Elle décida de lui poser la question qui, à son sens était la moins dérangeante de celles qui lui trottaient dans la tête :
- Où m'emmenez-vous ? demanda t-elle, d'une voix aiguë qu'elle ne se connaissait pas.
Il sourit :
- A Volterra, en Toscane. Tu seras dans le château de mes maîtres.
Elle avait déjà entendu parler de cette ville, si elle se souvenait bien, madame Delmonte y était originaire.
Elle allait maintenant poser une question plus difficile. Elle ne voulait pas qu'il se dérobe et lui réponde autre chose que ce qu'elle attendait et pour cela, il fallait qu'elle pose sa question sans détour.
- Qu'est-ce que vous êtes ?
Elle n'avait pas dit « qui êtes vous » pour éviter qu'il ne lui décline un nom et un prénom dont elle n'aurait eu que faire, dans ces circonstances. Elle savait qu'il n'était pas humain et l'air qu'il afficha à sa question lui donna raison. Il la scruta l'espace d'un instant avant d'ouvrir lentement sa bouche couleur vermeille :
- Je n'ai pas le droit de te répondre pour l'instant. Tu le sauras une fois arrivée à Volterra.
Elle médita un instant ses paroles, refusant de céder à la panique. Son pouls s'accéléra tandis qu'elle prenait la décision de lui poser une question pour le moins dérangeante. Mais à ce que elle avait compris, il avait des maîtres, il était donc certainement obligé de la garder en bonne santé, du moins, elle l'espérait. Elle se lança :
- Qu'avez-vous fait de Gloria ?
Sa bouche se tordit encore une fois en un sourire. Mais ce n'était pas le sourire de tout à l'heure, relativement bienveillant et détendu. Non, c'était un rictus malveillant et effrayant, qui faisait ressortir ses pupilles écarlates et le faisait ressembler à un monstre, sorti des tréfonds de l'enfer. Elle n'avait jamais été croyante mais se surprit à prier Dieu qu'il lui vienne en aide.
- Disons qu'elle n'a pas été très obéissante. Elle a du justifier de ses actes par son sang, dit-il sans se répartir de son horrible rictus. Mais ne t'en fais pas, Rina, si tu es obéissante, tout se passera bien.
Elle n'avait qu'une envie désormais : Fuir. Fuir loin de lui, de l'orphelinat, du pays pour mettre le plus de distance possible entre elle et ce monstre. Elle sentit des larmes salées couler le long de ses joues rougies par la peur. Elle ne pleurait que très rarement et était habituellement très fière. Mais là, devant ce monstre, elle mit toute sa fierté de côté :
- S'il vous plait, supplia t-elle. Laissez-moi partir.
Il sourit encore plus et lui lâcha le poignet. Malheureusement pour elle, elle était tétanisée. Il se rapprocha de la courbe de son cou, inspirant bruyamment.
- Tu sens vraiment très bon, soupira t-il, comme s'il regrettait quelque chose.
Il resta quelque minutes ainsi, tandis que les larmes de frayeur continuaient de couler sur les joues de Rina.
- Va te coucher maintenant, finit-il par dire en se redressant.
Ses jambes sous l'effet de l'adrénaline, sortie très certainement de ce que l'on appelait l'instinct de survie se mirent à courir dans le couloir, à une vitesse ahurissante, comme si sa vie en dépendait. Elle hésitait désormais même à retourner dans son dortoir, préférant partir immédiatement loin de ce monstre.
- Au fait, lança t-il négligemment.
Rina se stoppa immédiatement. Elle se retourna et le vit, adossé à un mur, de l'autre côté du couloir, à l'endroit où elle était quelques secondes auparavant.
- N'essaie pas de t'échapper petite, dit-il en souriant.
Soudain, alors qu'elle analysait les conséquences de ses propos, elle le vit face à elle. Elle étouffa un cri de peur. Comment avait-il fait pour venir aussi vite ? Il releva une mèche de ses yeux et s'approcha de son oreille :
- Je te retrouverai, murmura t-il.
Ses jambes ne la tenaient plus, elle vit une dernière fois son sourire macabre avant de sombrer dans les ténèbres salvateurs.
Calgari est une ville au nord de l'Italie. Vous connaissez Volterra )
Pour ce qui est du contexte, l'histoire se déroule en 1873 soit trois ans après l'unification italienne.
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[ si vous m'en mettez, ça me donnera envie de continuer :D …*non, ce n'est pas du chantage, c'est un échange de bons procédés x)* ]
