Yo! Ceci est un OS écrit pour la Nuit du FoF (l'occasion de s'essayer à de nouveaux fandoms par excellence) sur le thème Chair.
Voilà, c'est la première fois que j'écris sur BnHA, alors je n'ai pas encore les personnages bien en main – d'autant que c'est de l'introspection – donc j'espère que ça vous plaira quand même et ne vous semblera pas OOC. (Sinon, je rappelle que tout est de la faute de la charmante donneuse de thème qui répond au pseudo de Misty.)
Sur ce, bonne lecture !
Stegodyphus sarasinorum
Je me sens grandir. Je me sens grandir et je te vois mourir. Tu ne le dis pas, tu ne dis rien, mais ça se voit. Peu à peu, l'échange se fait, comme des poids passent d'un côté à l'autre d'une balance jusqu'à ce que l'un, vidé, monte vers des cieux lointains et le second, rempli, touche son socle.
Je sais que c'est normal. Je comprends. J'aurais voulu que tu m'en parles, parce que je sais que tu sais que je vois. J'aurais voulu que tu m'en parles parce que j'ai peur de ne pas réaliser totalement tant que tu ne me l'auras pas dit. Tu n'es pas juste faible, tu n'es pas juste blessé, tu n'es pas juste malade, tu es mourant.
Et j'ai l'impression de te tuer.
Après tout, ça a commencé quand j'ai reçu ton ADN, n'est-ce pas ? Ça a commencé quand je t'ai mangé, et depuis je fais chair de ta chair, je gagne ce que tu perds de muscles, d'énergie vitale et de temps.
Tu es mon mentor. Tu sais que tu es comme un père pour moi, n'est-ce pas ? Et c'est ce que je vois dans tes yeux quand tu me regardes, quand tu me frottes le crâne, j'entends ce que tu ne dis pas, les noms que tu ne me donnes que dans le silence de mon sourire.
Fiston. Chair de ma chair, os de mes os, sang de mon sang. Mon enfant – ou si proche.
Et quand je pense ça, et quand je pense que je te mange, je pense – tu sais ? À ces araignées qui dévorent leur mère après l'accouchement, pour grandir. La mère se liquéfie pour que les protéines de ses organes internes soient plus faciles à assimiler pour ses à, une manière de désigner ton état. Tu te liquéfies.
Pourtant, tu sais, quand la mère des stegodyphus sarasinorum a fini d'être absorbée par ses enfants, ils sont toujours des petits, toujours des gamins, toujours faibles. Je ne voudrais pas ça.
Ce que tu es, mourant, je ne peux rien y changer. Mais si je dois te promettre une chose, All Might, c'est que tu ne me laisseras pas faible. C'est que quand c'en sera fini de toi, quand j'aurai mangé jusqu'au trognon du One for All et jusqu'à la moelle de ta vie, je me tiendrai droit, alors attends encore un peu. Attends que je sois fort. Attends que je sois fier. Ne meurs pas trop tôt – je veux sourire quand je bâtirai sur ta tombe un nouveau symbole de la paix.
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Voilà … Qu'est-ce que vous en avez pensé ? En espérant vous revoir vite !
