A/N : Je reprends la suite de Klainetakemybreathaway pour la traduction de cette fic (avec son accord bien sûr et avec l'accord de Ckofshadows également). Vous pouvez lire les 6 premiers chapitres déjà traduits par elle, les liens sont dans mon profil.
Aujourd'hui, l'histoire n'est pas encore finie mais comporte 24 chapitres et est mise à jour régulièrement. J'ai quelques chapitres d'avance sur la traduction alors je vais essayer de faire une update par semaine si c'est possible mais je ne promets rien hein ).
Au chapitre 7, Ckofshadows a annoncé que le rating serait surement changé en M à un moment donné. C'est le cas depuis le chapitre 19 même si, personnellement, je pense que le rating est encore T au chapitre 24. Mais je préfère prévenir…
Sur ce… bonne lecture !
CHAPITRE 7
Lorsque j'entre dans la maison, je peux entendre le bruit étouffé du tintement de la porcelaine. Un rapide coup d'œil sur l'horloge de grand-père dans l'entrée m'indique qu'il est presque 11 heures. Les samedis, cela veut dire café et scones avec de la confiture de fraises. J'avance dans l'entrée et jusqu'à la salle à manger, ou mes parents sont en train de siroter leur café dans un silence tendu.
« Tu vois ? » dit Papa, le pli sur son front disparaissant dès qu'il m'aperçoit. « Je t'avais dit qu'il ne fallait pas s'inquiéter, Cece. Blaine est un excellent conducteur. »
« Je le sais bien, mais il neige vraiment beaucoup, » dit Maman en me regardant avec un sourire crispé. « Je suis contente que tu sois de retour, chéri, le temps est censé empirer au cours de la journée. Il pourrait y avoir presque un mètre de neige, tu te rends compte. »
Papa acquiesce légèrement. « Je ne me rappelle plus de la dernière fois ou il y en a eu autant. » Il attrape un petit ramequin de confiture, et en étale généreusement sur son scone. « On pourrait atteindre des records. »
Ils ont l'air tellement normal. Comme si rien n'avait changé. Comme si tout n'avait pas changé. Je sers fort mes poings, en essayant de trouver un moyen de les confronter.
Si je les confronte directement, cependant, et qu'ils nient, alors c'est leur parole contre celle de Kurt. J'ai besoin d'une preuve.
« Je suis juste soulagée que l'on ait acheté une nouvelle voiture à Blaine. » Maman replie le coin du journal au niveau de la rubrique tendance avant de reprendre sa tasse de café. « Imagine s'il conduisait encore ce vieux break lorsque la tempête a commencé »
« Je n'étais pas sur la route durant le gros de la tempête, » je la rassure, puis je ressens une poussée d'adrénaline tandis que j'ajoute, « Je suis resté chez Kurt jusqu'à ce que ça ce calme un peu. »
« Une bonne idée, c'est sûr, » acquiesce-t-elle. Sa tasse de café est presque sur ses lèvres lorsqu'elle se fige, et regarde mon père. Il a la même expression d'horreur sur le visage, et alors je sais. Je sais.
Et puis je pars en courant.
« Blaine ! » Mon père se relève de sa chaise et se précipite après moi, mais je monte les marches deux à deux, et j'ai une longueur d'avance. J'atteins le haut de l'escalier avant qu'il n'en soit même à la moitié, et je fonce dans le couloir vers sa chambre. « Blaine, qu'est-ce que- »
Je déboule par la porte de sa chambre et la claque, fermant à clé derrière moi. Mon père arrive quelques secondes plus tard, essaye d'ouvrir avant de frapper bruyamment sur la porte. « Blaine Anderson, tu ouvres immédiatement cette porte ! »
Mon temps est compté. Il y a un double de la clé dans le tiroir de la cuisine, et dès qu'il s'en souviendra, je ne pourrais plus continuer mes recherches. Mon regard balaye lentement la chambre de mes parents tandis qu'il martèle à la porte.
Ça doit bien être quelque part.
J'ai fouillé le grenier au printemps dernier lorsque l'on cherchait les décorations de Pâques. Et nous n'avons pas de rangements au sous-sol. S'ils l'ont gardée, s'ils l'ont cachée dans la maison, alors ce doit être dans cette pièce.
Je regarde tout d'abord sous le lit, puis sur les étagères dans leurs placards. J'ouvre chaque tiroir de leur commode. Rien, rien, rien. Ravalant une insulte, je peux entendre mon père descendre rapidement l'escalier. J'ai peut-être encore une minute avant qu'il ne revienne. Mon regard se pose sur leur écran plat, qui repose sur le coffre à trousseau de mon arrière-grand-mère. Les pas de mon père remontent les escaliers tandis que j'attrape la télévision et la pose au sol, avant de soulever le lourd couvercle du coffre.
Le bruit d'une clé qui entre dans la serrure ce fait entendre, puis mon père apparait dans l'embrasure de la porte, et ma mère est derrière lui. Mais je n'y prête aucune attention. Parce qu'il y a devant moi un coffre rempli de bazar et de souvenirs et de mensonges, et je ne sais pas par où commencer.
L'album de mon année de première à Dalton ? La pile de photos avec des trous de punaises sur les coins ? Le fanion de Mc Kinley High ? Le sweat-shirt de Hummel Tires and Lube ? Je suis sous le choc. Je me tourne vers mes parents, qui me regardent fixement, figés.
« Où est-elle ? » je demande d'un ton morne.
Papa baisse le regard, mais Maman prétends encore que tout va bien. « Ou est quoi, chéri ? »
« Tu sais quoi. Rends-la-moi. »
« Blaine, je ne sais vraiment pas– »
« J'ai dit donne-la-moi. »
« Essayons de rester raisonnable, » dit Papa, en évitant toujours de croiser mon regard.
« Raisonnable ? » Je me lève, mes yeux brûlant de colère. « Qu'est-ce qui est raisonnable, Papa, effacer mon passé ? Empêcher les gens que j'aime d'avoir le moindre contact avec moi ? »
« Je ne– »
« Donne-la-moi ! » Je cris maintenant, et je n'ai jamais crié sur mon père. Jamais. « Tu n'as pas le droit ! »
Il soupire longuement avant de se diriger vers sa commode. « Harold, ne fais pas– » gémit ma mère, mais il continue, ouvrant le tiroir du haut et cherchant sa boite de boutons de manchette. Et puis il ouvre un compartiment caché en dessous, et me tend quelque chose, et je reconnaitrais ce lierre entremêlé en argent n'importe où. Je lui prends des mains, ma vision devenant trouble alors que mes larmes apparaissent avec une sensation qui m'est étrangère. Je ne pleure pas, je ne pleure jamais.
C'est vrai, tout ce que m'a dit Kurt. Tout est vrai. Mes parents – les personnes en qui je faisais le plus confiance – m'ont mentis depuis que je suis sorti du coma. Je fais tourner la bague dans la paume de ma main, lisant l'inscription A toi pour toujours, Kurt à l'intérieur.
« Blaine, » murmure Maman. « S'il te plait essayes de comprendre. »
Je ne me souviens pas de cette bague. Je ne me souviens pas comment nous avons décidé de les échanger, ou combien de temps Kurt a travaillé sur le motif, ou si l'on a fait quelque chose de spécial pour l'échange. C'est comme si la bague était tombée du ciel, et je tremble avec le besoin de tout savoir.
« Pourquoi ? » je demande d'une voix rauque.
Papa se laisse tomber lourdement sur le lit, et passe sa main derrière son cou. « Ce n'est pas une décision que nous avons pris à la légère. »
Je relève la tête pour lui lancer un regard noir. « Vous y avez beaucoup réfléchi, hein ? »
« Les médecins ne savaient même pas si tu allais te réveiller, » dit-il abattu. « Et puis, tu t'es réveillé, et tout est allé très vite– »
« J'avais des amis. J'avais Kurt. Tu me les as enlevés. »
« On pensait que tu avais besoin– »
« Qui es-tu pour décider de ce dont j'ai besoin ? J'avais besoin d'eux. J'ai failli mourir, et– »
« Exactement ! » s'écrie ma mère. « Tu as failli mourir, Blaine ! Est-ce que tu y as vraiment pensé deux secondes ? Est-ce que tu t'es déjà demandé ce que ça nous aurait fait à nous, de perdre notre fils unique ? »
Je sers la bague dans ma main, essayant de me calmer. « On dirait que tu me crois responsable de ce qui est arrivé. »
« C'est peut-être le cas ! »
« Cecelia, » l'averti Papa calmement. « Ne fais pas ça. »
« On ne sait pas ! Personne ne sait ! La police n'a jamais appréhendé tes agresseurs, Blaine. Ils sont toujours en liberté quelque part. Et qui que ce soit… » Elle appuie fortement sur son menton avec son poing. « C'est quelqu'un que tu connaissais. »
Je me sens défaillir. « Quoi ? »
Elle secoue la tête, ses yeux brillants de larmes refoulées, donc Papa prend la parole. « Tu as été blessé bien plus durement que Kurt, » il murmure, les épaules basses. « Il était capable de se souvenir ce qui a mené à l'attaque, et il a dit que vous vous promeniez tous les deux. Il n'y avait rien pour que tu attires plus l'attention que Kurt. »
« Cela veut dire qu'ils te connaissaient, » rajoute Maman, en colère. « Soit ils te détestaient le plus, ou ils aimaient un peu plus Kurt. Quoi qu'il en soit, c'était quelqu'un que tu connaissais. »
« Tu ne peux pas le savoir. »
« C'est probable, cependant, » dit mon père.
« Ça aurait pu être quelqu'un qui allait à Dalton avec toi. » La voix de ma mère devient stridente. « Ça aurait pu être un des membres de l'équipe de foot du demi-frère de Kurt. Ça aurait pu être quelqu'un de ton Glee club. »
« Et c'est pour ça que vous avez rayé tout le monde de ma vie ? Parce que vous pensiez que les agresseurs viendraient finir leur travail ? »
Papa laisse échapper un petit bruit, couvrant ses lèvres du bout de ses doigts. « Tu es toute notre vie, » murmure-t-il. « D'abord ton agression après ton bal à l'école, puis ça… Et après Blaine ? Comment sommes-nous sensés vivre avec nous-même s'il t'arrive quelque chose de pire ? »
« Donc vous m'avez gardé ici. » J'avale difficilement ma salive, essayant de chasser le gout amer au fond de ma gorge. « Vous avez fait de moi votre animal de compagnie, sans aucun contact avec le monde extérieur. »
« Seulement jusqu'à l'université, » dit-il d'un air suppliant. « Seulement jusqu'à ce que tu quittes l'Ohio. Je ne pouvais pas déménager mon cabinet, et on a pensé que tu pouvais doubler ta terminale puis aller ou tu voulais. A San Francisco, ou New York, ou Boston. Une de ces grandes villes ou ce genre d'intolérance n'est pas accepté. On avait juste besoin que tu n'attires pas l'attention sur toi d'ici là. »
« Tu veux plutôt dire que je n'affole pas le gaydar ? » je demande avec colère.
« On souhaite que tu sois toi-même, » il insiste. « Mais on devait te garder en sécurité. »
« Je comprends le besoin de me protéger… mais tout ça a été bien trop loin, » je leur dis fermement. « Vous n'avez pas seulement exclu de ma vie tous mes amis. Vous m'avez fait croire que mes souvenirs étaient des hallucinations. Vous m'avez fait croire que j'étais fou. Vous m'avez drogué, non de Dieu. »
« Je lui ai demandé, » dit faiblement Maman. « J'ai vu quelque chose à propos du lithium à la télé, et– »
« Je ne lui ai jamais donné de lithium, Cece. »
Choqués, nous nous tournons tous les deux vers Papa.
« Ce n'est pas vrai, » je proteste. « Ces pilules que tu as ramené à la maison me rendait tout drôle et fatigué. »
« C'est parce que je te donnais du Benadryl, » il admet. « Je n'allais pas te prescrire un médicament puissant et potentiellement dangereux juste pour éviter que tu ais des souvenirs. C'est une ligne que je n'étais pas prêt à franchir. » Il hausse une épaule. « Le Benadryl rendait tes idées confuses, donc tu n'étais pas sûr que ta mémoire revenait. Et la plupart de temps, tout cela passait en dormant. »
Je regarde la bague dans ma main, puis la pile de mes anciennes affaires dans le coffre à trousseau. « Et quand comptiez-vous me dire la vérité, alors ? Quand j'allais partir pour l'université ? » Le regard de mon père est fixé sur ces genoux, et ma mère semble très intéressée par son jeté de lit. J'hoche la tête avec un sentiment amer. « Ouais. Vous n'aviez jamais prévu de me dire la vérité, c'est ça ? »
« L'université aurait été un nouveau départ pour toi. » Maman me sourit, comme si sa suggestion était géniale. « Tu pourrais recommencer à zéro, rencontrer quelqu'un de spécial– »
« J'ai déjà rencontré quelqu'un de spécial ! » Je lui rappelle en colère. « Et vous me l'avez enlevé. Et vous m'avez enlevé à lui, aussi, est-ce que vous avez déjà réfléchi à ça ? Est-ce que cela vous a déjà traversé l'esprit qu'il aurait pu avoir besoin de moi autant que j'avais besoin de lui ? » Ils me regardent tous les deux, silencieux et abattus. La colère monte en moi. Je me retourne et me penche vers le coffre, rassemblant le plus d'objets possible. « Je ne peux pas rester ici, » je proteste.
« Tu ne retournes pas là-dehors, » dit Maman avec inquiétude. « Blaine, il y a une tempête de neige. »
Je passe devant elle, les bras chargés et j'avance dans le couloir. Ils se précipitent tous les deux après moi.
« Et si on discutait de tout ça entre adultes ? » demande Papa tandis que je descends les escaliers. « Tu ne veux pas être sur la route par ce temps, dans l'état ou tu es. »
Quand j'arrive dans l'entrée, je me tourne et les regarde. Ils se tiennent tous les deux dans les escaliers, apparemment terrifiés. « Je ne peux plus rester ici, » je leur dis. « Je ne me souviens peut-être que de tout petits bouts de ma vie avec Kurt, mais il est quand même pour moi moins un étranger que vous deux à l'heure actuelle. » Je me retourne et me dirige vers la porte d'entrée. Ils ne me suivent pas, et je leur en suis reconnaissant. Je dépose délicatement mes trésors retrouvés sur le siège passager de ma voiture avant de monter à la place de conducteur.
La neige tombe ardemment quand je prends la route. Un instant, je pense à Kurt et son long trajet retour sur Lima. L'inquiétude commence à me faire mal au ventre et je me demande si il est rentré sain et sauf. Mais je chasse vite cette pensée, tout comme j'ai chassé tous mes moments de lucidité cette année. Pour une fois, j'ai besoin de me concentrer sur moi-même.
Je commence à conduire sans avoir une vraie idée de là ou je vais. Il devient difficile de voir à travers le pare-brise, et je sais que je vais devoir trouver un endroit pour attendre la fin de la tempête. J'ai une soudaine inspiration, et je dirige la voiture vers le nord, restant sur les grands axes routiers. La résidence n'est d'habitude qu'a vingt minutes de la maison, mais il se passe presque une heure avant que je n'arrive. Je me gare entre deux voitures couvertes de neige sur le parking, et met mes affaires dans un vieux sac que je trouve dans le coffre. Avec intérêt, je remarque que j'ai réussi à prendre du coffre mon vieux journal. Peut-être que j'y trouverai des réponses.
Le code d'accès de la porte n'a pas changé, et je me retrouve bientôt dans le chaleureux hall d'entrée, brossant la neige de mes épaules et appuyant sur le bouton de l'ascenseur. L'appartement de Rob se trouve au dernier étage, dans un coin calme de l'immeuble. Je pourrais réfléchir ici, et trouver quoi faire ensuite.
J'ai mis la clé dans la serrure et je suis à moitié rentré dans l'appartement quand soudain je réalise que quelque chose ne va pas les lumières sont toutes allumées, et je peux entendre l'eau couler. Je fronce les sourcils en fermant la porte derrière moi. Rob travaille sur Wall Street, et ne se sert de cet appartement que quelques semaines par an. Pourquoi serait-il ici ? « Il y a quelqu'un ? » j'appelle, mal à l'aise.
L'eau s'arrête, et des pas se rapprochent. J'ai le souffle coupé quand il apparait dans la pièce.
« Salut, » dit Kurt faiblement.
« Qu'est-ce que tu… comment… » Je bégaye d'une voix rauque.
Ses yeux sont tout rouges il a pleuré. « J'ai commencé à rentrer vers Lima, mais la tempête était trop forte. J'ai pensé que je pourrais rester ici jusqu'à ce que ça se calme. »
« Comment es-tu entré ? »
« La clé. »
Je reste bouche bée devant lui. « Nous venions ici ensemble ? »
« Plusieurs fois par semaine, » il confirme. « Tu as fini par me faire un double des clés. Ton cousin a dit qu'il était d'accord. » Il joue avec ses doigts nerveusement. « Tu veux que je parte ? »
« Non, tu– » me fais sentir comme à la maison, je ne dis pas. « Tu peux rester. »
Si jamais quelqu'un a envie de m'aider (et de lire les chapitres en avant-première ^-^), je ne dirai pas non à un/une béta pour corriger mes affreuses fautes de français et mes tournures de phrases maladroites. Pas besoin d'avoir lu la fic en anglais, j'ai juste besoin d'une bête en français. Vous pouvez me joindre en MP ou par les liens sur mon profil.
