Bonjour / Bonsoir à vous chers membres de ce fandom de Kuroko no Basket que je découvre sur le tard (mais de qui je suis Ô combien complètement sous le charme). J'ose -enfin ?- déposer un tout petit avant-goût d'une idée totalement disjonctée qui a parasité mon esprit pendant beaucoup trop de jours déjà pour que je puisse l'ignorer. Il s'agit d'un univers alternatif d'inspiration Fantasy se situant à peu près à l'époque victorienne où j'ai associé la majorité des personnages clefs (GoM) à des entités surnaturelles / mythologiques (pour brosser un rapide topo). Alooors...voilà. Je m'arrête là pour cette première fois mais remercie d'avance les yeux pas trop peureux qui prendront le temps de lire ce prologue et les doigts dégourdis qui laisseront une petite première impression ! [Evidemment je ne possède aucun droit sur les personnages, ils sont la propriété de TadatoshiFujimaki]
Elles sont partout et ont toujours existé. Les Ombres. Elles ont pris d'assaut le pays que j'ai juré de purifier mais entre vouloir et pouvoir, il y a un monde. Un où j'ai découvert qu'elles ne sont pas toutes malveillantes. Un où le chasseur d'ombre que je suis deviendrais leur lumière. Mais au prix de quelle soumission, la leur...ou la mienne ? | AU | Yaoi |
Le vent qui souffle, gonfle les voiles et pousse la coque fendant les ténèbres de cet océan.
Des choix. Nous en faisons tous les jours, à tous moments, à chaque instant. Insignifiant. Inconscient. Douloureux. Ébranlant. Mauvais. Décisif. La vie en est remplie. Que mangera-t-on au petit-déjeuner ? Quelle route emprunterons-nous ? À qui accorder sa confiance ? Où se réfugier ? Que faire pour survivre ? Tôt ou tard, nous y sommes tous confrontés...et je ne fais pas exception à la règle.
Moi aussi je dus y faire face et...
...ce choix-là fut le plus difficile que j'eus à faire de toute ma vie.
Partir
Vite. Loin. Par n'importe quel moyen. Sans me retourner. Sans regretter.
...ce choix-là me prit une lune à concrétiser.
Parce qu'entre prendre cette décision et mettre mon plan à exécution, il y avait un monde. Entier. Et dangereux. Celui de la clandestinité. Des faux papiers. De la criminalité. Des conditions inhumaines à supporter en fond de cale et surtout...de la durée interminable du voyage en mer depuis le Nouveau Monde jusqu'aux portes des pays du riz. Un véritable enfer. Mais c'était le prix à payer.
Partir
M'exiler
Revenir
Revenir. Je n'avais pas envisagé la chose ainsi mais de nombreuses nuits passées à laisser mon corps s'engourdir dans l'humidité et le roulis entre deux barils de poisson salé avaient été plus bénéfiques à l'expression de mon esprit. Revenir, oui. Parce que j'y étais né, sur cette terre nourricière dont je n'avais aucun souvenir d'avoir tété mes premières forces, et de qui j'avais maintenant choisi la protection. Une belle ironie que de me montrer si confiant envers cette inconnue en sachant pertinemment que le traitement réservé aux faussaires y était de loin plus sévère que dans le pays de qui je m'étais détourné. Sévère. Le mot était sans doute encore trop faible. Les plus chanceux poussaient leur dernier souffle dans des cachots aux conditions pires que celles de la cale où je me trouvais alors que les autres étaient simplement exécutés sur place.
Je m'y précipitais pourtant avec la force du désespoir. Bêtement, j'espérais que ma malchance ne puisse être plus grande et me fasse passer entre les mailles du filet des hommes de contrôle du port où nous allions accoster. Autrement, je serai intercepté, arrêté et conduit dans un endroit où je ne reverrai sans doute jamais la lumière du jour. Pour peu que je sois encore apte à voir quelque chose à ce moment-là.
Car je devais être encore plus simple d'esprit que je ne l'étais réellement de prétendre que l'originalité de mes papiers soit la seule raison de mon possible enfermement. En vérité, ma présence sur ces terres risquait d'être à elle-seule un problème plus que majeur. Moi, un chasseur de l'ombre, décidé à vivre sur un territoire dont la principale population n'était pas celle de mes semblables ou même de simples humains...mais la leur. Celle des Entités. Celle de ceux pour qui ma profession avait précisément été engendrée. J'allais pénétrer leur domaine. Leur univers. En tentant d'y survivre. De passer inaperçu parce qu'il suffirait d'un geste criant, d'un souffle mal placé, d'un regard trop traînant pour me mettre en danger. Si de là d'où je venais, l'équilibre penchait en notre faveur, là-bas, la balance était lourdement ancrée de leur côté. C'était bien plus que risqué pour moi. Mais c'était le prix à payer.
Oublier
...ce choix-là n'en était pas vraiment un. Il fallait qu'il se réalise. Ça devait arriver. Pour mon bien. Pour mon propre équilibre. Pour retrouver ma force. Enrayer ma faiblesse. Celle de ce passé qui s'était gravé dans mon esprit à la manière de l'entaille d'une lame sur ma peau. Indélibile. Profond. Atrocement douloureux. Un passé dont les souvenirs resurgissent à tous moments. Et ce, beaucoup trop facilement depuis que mon corps affaibli par les semaines de voyage tangue dangereusement entre la conscience et le délire. Cette voix. Ces images. Ces mots. Violents. Brutaux. Dévastateurs.
... Reste pour cette nuit ...
Un soir d'été. Nous étions en chasse depuis la veille. Éreintés. Blessés. Nous étions enfin de retour chez nous. Sous un orage grondant. La proposition n'avait eu aucun refus. Je n'y avais rien trouvé de déplacé. Dans son ton suave et invitant. Dans son regard suppliant.
... N'ais pas peur ...
Plus jeunes. Abandonnés dans une étendue désertique et vaporeuse de chaleur. Sa main s'était posée sur mon épaule. Son visage en profil. Plus grand que moi. Sa lèvre tressautant de sa propre crainte qui devait être refoulée pour montrer l'exemple. Être fort pour survivre. Je l'avais compris pour la première fois à cet instant.
... Fais-moi confiance ...
Dans une ruelle. Caché. J'avais suivi sa trace. J'avais vu la scène. Ces deux corps se rapprochant. Ces rires résonnants. Cette douleur que je n'avais pas comprise. Ces mots. Ce baiser. Les mêmes...qui m'avaient été adressé.
... Rien ne nous séparera plus jamais ...
L'adrénaline. L'angoisse de ce qui avait précédé ces retrouvailles. Les larmes de soulagement, de bonheur, balayant la détresse. Sa conviction. Sa foi inébranlable en l'avenir. Aveugle. Innocente. Touchante. La force de la confiance qu'il plaçait en ces mots comme le remède divin à toutes nos souffrances, passées et futures. Stupide.
... Je te protégerai ...
Encore plus jeunes. Mes premières nuits. Mes pleurs. Mes cauchemars. Et sa voix aux accents familiers dans le noir. Rassurante. Sa main dans mes cheveux. Ses bras me berçant. Le poids de sa présence faisant plier la couche du petit lit que nous partagions.
... Je t'aime ...
Une autre ruelle. Un autre décor. Un autre âge. L'écho de sa voix sur les murs de pierre. La brise qui les emporte dans le silence de la nuit. Le brouillard dans son regard. Le voile dans son souffle. Son visage. Son expression. Douloureusement sereine. Et ces mots. Ces trois derniers mots avant...
... Tues-moi Taiga ...
