Les travaux (titre provisoire)

Chapitre 1. L'ouvrier

Winry poussa un soupir, râlant contre la chaleur. Elle réajusta le tissu qui recouvrait comme toujours sa chevelure blonde.

-Ils arrivent. Dit une vieille femme fumant la pipe répondant au prénom de Pinako.

-Quoi ? Les nuages ou les ouvriers ?

« Personnellement, je préfère la première option ! » pensa-t-elle.

-Les ouvriers.

Elle recommença à soupirer. Il n'y avait pas un nuage à l'horizon et le vent d'habitude si pénible semblait aux abonnés absents. De plus, elle n'avait aucune nouvelle des deux frères Elric. « Quand ils reviendront je les étriperai ! » Elle fulminait de rage, ils ne la prévenaient jamais des choses importantes et il lui semblait qu'elle arrivait toujours trop tard pour réparer quoi que ce soit si c'était autre chose que les automails d'Edward.

-Bonjour messieurs, fit la vieille femme.

Winry se retourna, histoire de voir à quoi ils ressemblaient. Le premier abordait un air enjoué et une barbe foisonnante. Il semblait avoir entre 40 et 50 ans.

-Enchanté Madame, mademoiselle.

-Enchantée. Répondit Winry d'un ton las.

-Alors, c'est où ?

-Je vais vous montrer veuillez me suivre.

Winry regarda les ouvriers défiler, elle remarqua un jeune garçon qui ne devait pas avoir plus de 19 ans, par rapport aux autres il était très jeune. Il lui adressa un sourire, auquel elle répondit poliment. Puis elle se remit à contempler l'absence des nuages. Elle soupira une énième fois et se leva. Elle s'enferma dans sa chambre, avec toute sa mécanique.

Winry n'était pas une jeune fille qu'on aurait pu qualifier de « normale », passionnée de mécanique et en particulier des automails, qu'elle chérissait, (membres en métal) son plus grand rêve était de posséder sa propre boutique à Rush Valley le « paradis des méka-greffes » comme on l'appelait. Elle était blonde et avait les yeux bleus. Elle était née ici, à Rizembool. Ses parents, tous deux médecins, avaient été appelés sur le front du massacre d'Ishbal et avaient été tués sur ordre des militaires, d'où l'aversion de Pinako pour ceux-ci.

Le lendemain, Winry fut réveillée par un bruit inhabituel : des coups sourds mais forts résonnaient dans la maison. Elle s'étira et s'habilla. Elle sortit prendre son petit-déjeuner, passant devant les ouvriers elle leur dit bonjour, sans remarquer le plus jeune qui la regardait avec un air étrange, mais déjà loin, elle ne se retourna pas. Vers midi, les ouvriers prirent une pause, et le jeune garçon profita de cette occasion pour venir parler à Winry. Ils entamèrent une conversation de connaissance.

-Je m'appelle Thomas Torian et toi ? (1)

-Winry, Rockbell mais ça, tu as dû le voir sur le panneau.

-Ouais, alors comme ça, tu fais des automails ? Je n'en ai jamais vu, ça ressemble à quoi ?

-Ca dépend ce que tu as perdu.

-Perdu… ?

-Personnellement, je m'occupe des bras les trois quarts du temps, mamie Pinako s'occupe beaucoup des jambes.

Elle remarqua son air montrant qu'il n'avait pas l'air d'avoir déjà vu quelqu'un avec un membre en moins.

-Tu ne connais personne qui a perdu, je sais pas moi, un bras, une jambe, une main, un pied ?

-Non, dieu merci.

-L'odeur d'huile, le grincement léger, les fils…

Elle partit dans une décomposition de l'automail, passionnée.

-Désolé, la pause est finie.

-A plus tard.

Winry rinça le verre mousseux et le mit sur l'égouttoir. Elle faisait souvent la vaisselle. (2)

Elle leva un regard mélancolique vers la fenêtre. Quand arriveraient-ils ? Elle s'essuya les mains et rangea la vaisselle. Ses mains tremblaient légèrement. Pourquoi ? A chaque fois qu'elle pensait à… La porte s'ouvrit brusquement sur Thomas.

-J'espère que je ne te dérange pas !

-Non, ça me fait plaisir que tu viennes.

Ses pensées se perdirent au fil de la conversation. Le téléphone sonna et elle entendit Pinako décrocher, elle écouta.

-Allô, automails Rockbell. Oh c'est vous ! Bien, c'est parfait ! A bientôt.

Elle raccrocha.

-Winry ! Winry !

-Oui ?

-Edward et Alphonse arrivent demain.

-C'est vrai ? Génial !

Elle se retourna vers Thomas, mais il n'était plus là.

-Bah…il est où ?

Alphonse et Edward Elric étaient ses amis d'enfance, ils étaient tous les deux blonds, mais Alphonse n'avait plus de corps. Leur père les avait abandonnés alors qu'il étaient très jeunes, seulement leur mère mourut quelques années plus tard, ils tentèrent de la ressusciter grâce à l'alchimie, Alphonse perdit son corps, Edward sa jambe gauche, il réussit à faire revenir l'âme de son petit frère, mais céda pour cela son bras droit. L'âme d'Alphonse est scellée à une armure, depuis ils cherchent la pierre philosophale pour retrouver leur corps. Ils revenaient enfin après des mois et des mois d'absence.

Le soir, elle ne parvint pas à s'endormir, leur venue la tourmentait légèrement. Elle se demandait si ils avaient changés, si ils allaient rester longtemps, si, si, si… Elle s'endormit enfin, tard dans la nuit.