TITRE : Identity
RATING : NC17
PAIRING : Buffy/Faith
DISCLAIMER : Les personnages sont la propriété de Joss Whedon, Mutant Enemy, la Fox, WB…
NOTE : Cette fanfiction est avant tout un FEMSLASH (Implique rapports relationnels et sexuels Lesbiens...).
NOTE 2 : une histoire qui s'écrit à deux.
Résumé : Peut-on valablement se retrouver quand tout ce qui nous entoure n'est que manipulation et mensonge ? Que reste-t-il quand enfin, les révélations et la vérité éclatent au grand jour ?
2000 – Toit de l'Hypérion - Los Angeles…
.
Les mots durs de la Tueuse résonnaient inlassablement dans la tête de Faith. Elle fixa ce regard dénué de chaleur et de compassion à son encontre et s'apprêtait de nouveau à ouvrir la bouche, lorsqu'elle entendit le bruit d'un hélicoptère s'approcher d'elles. Elle tourna la tête dans sa direction et tout arriva très vite.
La douleur qu'elle ressentit subitement dans sa poitrine lui coupa instantanément le souffle, sa tête commença à lui tourner et sa vision se troubler peu à peu.
Dans cette ''brume'' de plus en plus opaque, elle essaya de chercher des yeux Buffy, dont elle ne distingua plus que la silhouette.
Elle semblait la voir entourée ''d'ombres'' mouvantes. Etait-elle avec eux ? La tenait-il contre son gré ? Son esprit cotonneux ne lui permettait plus de réfléchir avec cohérence. Elle aurait voulu crier, se battre, mais elle en était dorénavant incapable.
Elle sentit ses genoux fléchir et s'écroula sur le sol humide.
Elle cligna des paupières, le regard hagard levé sur la nuit. Elle avait du mal à respirer, à trouver son souffle. Cette douleur dans sa poitrine, la comprimait. Pourtant, elle se voyait partir doucement, Ses yeux clignaient de plus en plus lentement.
Il lui sembla entendre dans le lointain une voix féminine crier son nom, mais elle n'en était plus sûre. La dernière chose qu'elle distingua entre ses yeux mi-clos, fut ces ombres autour d'elle et cette voix masculine inconnue, résonner dans la nuit, avant qu'elle ne sombre dans l'inconscience.
« Tu es hors circuit… Tueuse… »
10 ans plus tard …
Université Wayne State – Détroit –
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« Hey Faith… Attends ! »
La jeune femme brune se retourna alors qu'elle jetait son sac de sport dans le coffre de sa voiture et le fermait avec énergie. Son sourire s'élargit à la vue de l'adolescent venu à sa rencontre.
« Alors… T'en as pensé quoi aujourd'hui ? »
« Et bien… »
Elle s'adossa contre le coffre de sa voiture et croisa les bras.
« Je dirais qu'il y a du progrès Harry… Mais tu vois… Le Taekwondo, c'est pas seulement donner des coups de pieds ou de poings… C'est aussi… »
Décroisant les bras, elle pointa son index sur le front de l'adolescent.
« Pour développer tes facultés spirituelles… Faut faire aussi travailler ta tête caïd ! »
« Ouais je sais ça… Mais n'empêche que j'ai quand même réussi à l'envoyer au tapis ! »
L'adolescent arbora un sourire fier et victorieux. Il recula d'un pas en serrant la bride de son sac sur son épaule lorsqu'il vit la jeune femme se redresser d'où elle se tenait.
Celle-ci laissa échapper un petit rire et ébouriffa ses cheveux en passant devant lui, avant d'aller ouvrir la portière de sa voiture.
« Ouais… Tu seras un vrai dur si tu continues comme ça ! »
« Un jour… Ca sera toi que je mettrai au tapis, Faith ! »
Il recula de quelques pas tout en la pointant du doigt.
«Je vais travailler dur pour ça… Mais tu verras, j'y arriverai ! »
Faith s'assit au volant et lança un regard de défi avant de fermer sa portière.
«Je demande qu'à voir caïd ! »
Et Harry la salua de la main avant de tourner les talons.
Faith avait encore le sourire aux lèvres lorsque son téléphone portable sonna. Elle récupéra son sac sur le siège passager, sortit l'appareil et décrocha.
«Ouais ? »
# Charlie Baltimore…
Au son de la voix masculine déformée, le sourire de la jeune femme disparut instantanément et son visage prit alors un air à la fois grave et impénétrable.
« Oui… »
# Dans deux heures Faith … Au Comerica Park… Tes instructions sont où tu les trouves d'habitude… Ne soit pas en retard…
Le regard soudain sombre et ténébreux, Faith ferma d'un geste sec le clapet de son téléphone qu'elle reposa dans son sac, sortit de son emballage un chewing gum qu'elle porta à sa bouche et tout en démarrant, se para de ses lunettes de soleil…
La voiture partit quelques secondes plus tard dans un crissement de pneu.
Quelques longues minutes plus tard, elle se gara devant la banque et descendit de la voiture. D'un pas assuré, elle s'engouffra dans l'immeuble et se dirigea directement vers le local à consigne.
Elle lança un grand sourire séducteur à l'employé et relevant ses lunettes de soleil sur le haut de sa tête, lui tendit sa carte passe.
L'employé la fit passer dans son boitier et la lui rendit avec la clé du coffre, le sourire aux lèvres.
« Quel plaisir de vous revoir mademoiselle Lehane… Vous pouvez y aller… »
« Merci… »
Elle rangea sa carte dans la poche intérieure de sa veste en cuir et tourna les talons.
Quelque part à Los Angeles…
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Toc… Toc
« Entrez ! »
« Vous vouliez me parler Monsieur ? »
L'homme pivota dans son fauteuil en cuir et fit face à son interlocuteur. Son regard bleu délavé et froid le sonda quelques instants et du menton, lui montra un des fauteuils.
« Assis Lincoln. »
Celui-ci s'empressa de s'exécuter.
« Quelles sont les nouvelles ? »
Lincoln le regarda se redresser légèrement de son fauteuil et ses yeux suivirent sa main ouvrir une boite en bois et prendre un long cigare qu'il huma lentement sous son nez.
«Et bien les choses se passent à merveille Monsieur… Elle fait de l'excellent travail depuis qu'elle est revenue sur le continent américain… »
Il osa esquisser un sourire en ajoutant :
« Et puis Evans prend son boulot très à cœur en la surveillant de… très près… Il aurait tort de s'en priver… Cette fille… c'est un sacré petit lot, faut le dire…
Au même moment à Détroit...
Loin de tout regard, Faith sortit le sac du coffre et l'ouvrit. Elle disposa un à un sur la table de desserte les différentes pièces de son contenu : une place pour le match de baseball du soir même, une casquette et sweatshirt de l'équipe des Lions, une paire de jumelles et une enveloppe craft qu'elle décacheta.
Elle en sortit alors une photo et un bout de papier sur lequel étaient imprimés un plan et ses instructions. Elle mémorisa pendant un instant sa teneur, avant de sortir le briquet de sa poche et d'enflammer le papier qu'elle jeta dans la poubelle en acier et disparaître en cendres.
Elle prit en main les jumelles, qu'elle inspecta minutieusement puis les rangea avec le reste dans le sac. Lançant celui-ci sur son épaule, elle tourna un dernier regard dans le local, avant de fermer la porte derrière elle.
Los Angeles…
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Fixant le bout incandescent de son cigare, l'homme souffla lentement la fumée et riva de nouveau son regard sur son interlocuteur.
« Je n'apprécie guère la façon dont vous parler d'elle Lincoln… »
Le sourire de ce dernier disparut aussi vite qu'il était apparu.
« Nous l'avons façonnée près de cinq ans à être ce qu'elle est devenue maintenant… Une tueuse accomplie, qui s'adapte à toutes les situations et se fond dans la masse tel un caméléon... C'est la meilleure Lincoln… Un bijou en soi et… »
Il se pencha sur son bureau en s'accoudant.
« Je ne tolérerai aucune familiarité la concernant, est-ce clair ? »
Quelque peu mal à l'aise de se faire remettre à sa place, Lincoln bougea légèrement dans son siège et baissa les yeux.
« Oui Monsieur…Très clair… »
« Parfait… »
L'homme esquissa un léger rictus en guise de sourire et reprit une taffe de son cigare en s'adossant de nouveau dans son fauteuil.
« Pas de problème au niveau de la puce ? »
« Aucun problème jusqu'à aujourd'hui Monsieur… Nous la lui changeons tous les six mois… La programmation par hypnose marche à la perfection… Aucune de ses missions entreprises ne pollue sa mémoire à l'issue… »
« Parfait… »
L'homme se leva et se dirigea vers la baie vitrée dont il contempla la ville, les mains derrière son dos.
« Je ne veux en aucun cas de mauvaises surprises, maintenant qu'elle est revenue dans le pays… Alors faites en sorte qu'il n'y ait aucune rencontre fortuite avec qui que ce soit de son passé… »
Détroit… Quelques heures plus tard…
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Une boîte de pop corn en main, les jumelles autour du cou et la casquette enfoncée sur la tête, Faith monta les gradins d'un pas assuré en direction de sa place attribuée.
Le stade était bondé et bruyant de cris des supporters. Les spots publicitaires passant en boucle sur les écrans géants augmentaient cette ambiance de match : excitation et enthousiasme surdimensionnés.
Elle arriva devant une allée et sans pour autant diminuer la cadence de son pas, tourna légèrement la tête en direction des personnes déjà placées.
Ses yeux cachés par la visière de sa casquette se plissèrent légèrement à la vue de l'homme assis à quelques mètres, dont la main tenait avec possessivité celle d'une jeune femme blonde à la poitrine plantureuse.
Elle continua son chemin et arriva enfin, trois rangs plus loin, à son siège.
D'un regard circulaire, elle inspecta les alentours et tout en sortant un chewing gum de la poche de son jean, un petit sourire de satisfaction se dessina sur ses lèvres, se félicitant d'avoir une vue imprenable sur sa ''cible''.
Enfoncée dans son siège, le pied négligemment posé sur le dossier de devant, elle prit ses jumelles et tout en s'adonnant à faire des bulles avec son chewing gum, se consacra à quelques petits réglages adaptés pour la situation. Son sourire s'élargit à la vue de la nuque parfaitement claire de celui qui se trouvait à quelques rangs devant elle.
Dans le bruit assourdissant des clameurs, elle murmura un :
« T'es KO mon bonhomme… »
Et de son pouce, appuya sur un petit bouton. Elle vit alors l'homme mettre la main à sa nuque et se retourner un instant, avant de braquer de nouveau son regard sur le match.
La brune reposa ses jumelles sur ses genoux et piocha quelques popcorn dans sa boite, sans perdre une seconde l'homme des yeux.
Quelques minutes plus tard, celui-ci se pencha à l'oreille de sa compagne et se leva de son siège.
Elle le regarda descendre les marches des gradins d'un pas devenu mal assuré puis le vit s'écrouler l'instant d'après portant la main à son coeur.
De retour à son véhicule, garé à quelques rues du stade, dans une ruelle sombre et à faible passage, Faith enleva sa casquette et se dévêtit de son sweat. Elle les jeta dans un sac en plastique, ainsi que les jumelles qu'elle aspergea d'un produit corrosif, puis déposa le tout au fond d'un container à ordures.
Elle démarra et roula jusqu'à son appartement.
Les yeux fixes sur la route, aucune parcelle d'émotions ne transpirait sur ce visage concentré. Le mot remord était un sentiment totalement inconnu pour elle. L'indifférence était son point de mire. Elle suivait à la lettre ce qu'on lui demandait de faire. Son job. Un contrat. Une cible.
Elle se gara enfin en bas de son immeuble et monta les escaliers jusqu'à son appartement.
Une fois à l'intérieur, elle jeta sa veste sur le dossier du fauteuil et se dirigea directement vers le bip clignotant du répondeur. Elle appuya sur le bouton on.
# Vous avez un nouveau message…
L' ''Air'' de Bach résonna alors à ses oreilles et comme un signal, ses pupilles se dilatèrent légèrement au son de la musique.
Elle effaça le message et s'apprêtait à se diriger vers la salle de bains lorsqu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir.
« C'est moi poussin… »
Le sourire de Faith s'élargit à la vue de Jeff qui entrait dans le salon.
« Je pensais pas te voir ce soir... »
Elle s'approcha de lui et entoura son cou de ses bras.
« Tu m'as dit que tu travaillerais tard… »
«Tu vois… »
Il déposa un baiser sur ses lèvres et la ceintura avec ses bras.
« Je suis là et… Tout à toi… »
Faith l'embrassa et se dégagea de lui avant de se diriger vers la salle de bains.
«Je vais prendre une douche… »
Mais elle tourna son visage dans sa direction tout en esquissant un sourire séducteur.
« Et… Je suis pas contre de la compagnie… »
Le sourire de Jeff s'élargit et il lui lança un clin d'œil.
« Faut pas me le dire deux fois bébé… Fais chauffer… J'arrive… »
Faith lui lança un dernier sourire avant de fermer la porte derrière elle.
Le jeune homme attendit un instant et numérota sur son portable, tandis que les bruits d'eau de la douche se faisaient entendre derrière la porte.
«Ouais… C'est Evans… Juste pour vous dire qu'elle était rentrée de sa mission…
# Pas de problème ?
« Non… Elle est redevenue comme d'habitude… »
# Parfait…
Il raccrocha et porta son regard sur la porte fermée. Son sourire refit alors surface.
Une odeur de café chaud sortit Faith de son sommeil le lendemain matin. Lentement elle sortit de sa torpeur et osa lever un œil sur le radio réveil qui indiquait 7h30. Elle soupira et s'extirpa du lit, le drap glissant sur sa peau nue. Elle se leva et enfila un tee-shirt qui lui tomba jusqu'au genou et les yeux encore gonflés de sommeil se dirigea vers la cuisine.
Jeff lui sourit et lui tendit sa tasse de café en l'embrassant légèrement sur les lèvres.
«Salut toi… Bien dormi ? »
« Hmm… »
Elle se frotta un œil en s'asseyant et porta la tasse à ses lèvres.
Le jeune homme échappa alors un petit rire à son humeur du matin.
« C'est vrai qu'il faut pas trop te parler le matin… »
Il se dirigea alors vers le salon et tout en jetant un coup d'œil vers la brune, alluma la télévision…
« … Et nous apprenons ce matin le décès de John Sullivan, terrassé par une crise cardiaque alors qu'il assistait hier soir au match des Lions au Comerica Park… John Sullivan, je vous rappelle, était l'un des plus riches promoteurs de la région… Cependant soupçonné d'avoir bâti sa fortune par la vente d'armes illégales… »
« Encore une pourri de moins sur terre… »
« Hmm… (Posa sa tasse)… Bon suis à la bourre… (Se leva et se dirigea vers la salle de bains)… Je te vois ce soir ? »
« Non bébé… Je pars quelques jours pour une réunion… »
« Ok… »
Jeff secoua légèrement la tête alors que la porte se refermait derrière la jeune femme. Les réactions de celle-ci lui échappaient parfois. Elle avait cette double attitude, à la fois aimante et indifférente.
Cette personnalité ''programmée'' qui ne lui appartenait aucunement semblait quelque fois défaillir et s'effacer au profit de sa vraie nature, qui ressurgissait de temps à autre pendant quelques instants.
Il appuya sur le bouton off de la télévision, posa sa tasse sur la table basse du salon et se dirigea alors vers sa veste qu'il enfila.
«SUIS PARTI ! »
Il attendit quelques secondes en vain la réponse, puis prit ses clés et sortit de l'appartement.
Cleveland – Salle de réunion du Centre de formation des tueuses
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« C'est vraiment très intéressant tout ce que vous vous racontez Giles, mais venez-en au fait… J'ai pas l'intention d'être encore en retard à mon travail, ils vont finir par me virer… »
Assis dans son fauteuil, l'observateur quitta ses lunettes et commença à les essuyer d'un geste d'impatience.
« Buffy, tu ne crois pas que la mission est plus importante que ton travail de secrétaire ? »
« Assistante de direction ! »
Rectifia la Tueuse dont sa patience venait à bout.
« Et puis on va pas encore avoir cette éternelle discussion ! Mais depuis le temps que je sauve le monde, j'ai jamais reçu un cent pour mes missions, alors il faut bien que je vive aussi ! »
Giles rajusta ses lunettes sur ses yeux et leva les bras en signe d'abandon.
« D'accord, d'accord… Bon alors voilà, les rapports qui nous parviennent d'Angel, nous présagent rien de bon quant à l'activité des forces démoniaques à Los Angeles… J'attends d'autres précisions, mais il faudra peut-être qu'un groupe se déplace jusque là-bas pour aider Angel…»
« Ca sera sans moi, je ne peux pas m'absenter plusieurs jours… »
Willow, qui jusqu'à là s'était abstenue de tout commentaire, leva légèrement la main.
« Ken et moi, ainsi que plusieurs filles qui ont atteint un bon niveau, nous irons sans problème… Dites-nous simplement quand il faudra faire le voyage qu'on s'organise… »
Buffy se leva avant même que la fin de la réunion ne soit annoncée. Elle remit sa veste de tailleur et prit son sac.
« Sur ce… Je vais travailler ! »
« La réunion est terminée… Buffy je peux te voir cinq minutes ? »
La Tueuse leva les yeux au ciel, mais s'adossa tout de même à la table, bras croisés et un regard impatient sur son ex-observateur.
« Oui mais pas plus, je vais vraiment être en retard… »
« Promis. »
Ils attendirent que la salle se vide et Giles se dirigea vers la porte pour la refermer sur eux deux.
« Qu'est-ce qu'il t'arrive depuis quelques jours Buffy ? Je te sens tendue… »
« Rien du tout, je ne suis pas tendue, j'en ai juste marre d'assister à ces réunions stériles qui ne mènent nulle part… »
« Tu sais très bien que nous devons surveiller de près toutes les activités démoniaques dans le monde entier, je ne vois pas en quoi tout ça est stérile… »
«Giles ! Nous sommes des milliers de tueuses maintenant, je sais que je suis la première et la véritable Tueuse, mais j'aimerais aussi avoir ma vie, penser à autre chose qu'à la mission… Vous vous rendez compte que j'ai vingt-neuf ans maintenant, j'ai personne dans ma vie et encore moins d'amis, mis à part ceux que j'ai depuis le début et qui sont tous concernés par la mission… »
« Personne ne t'empêche de faire des connaissances en dehors d'ici ? »
« Si Giles, mon statut de tueuse me l'interdit, personne ne peut comprendre ce que je fais… »
Elle se redressa alors et fit quelques pas dans la pièce en lui tournant le dos.
« Je vais vous dire quelque chose que je n'ai jamais dit à personne… Depuis la destruction de Sunnydale, j'ai enfin compris quelque chose et je vis au quotidien les remords et les regrets qui en découlent… J'ai fait sombrer et tuer la seule personne qui me comprenait vraiment, la seule qui remplissait le vide que j'ai en moi… Alors maintenant j'essaye d'avoir une vie à peu près normale pour oublier toutes mes erreurs… »
Des larmes commençaient à lui brûler les yeux, elle se retourna subitement et sortit de la pièce, lançant d'une voix cassée par l'émotion :
« Je vais travailler et je rentre chez moi. Vous savez où me joindre si vous avez besoin de moi… »
Elle ouvrit la porte et disparut…
Cleveland – Holding Standford
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Buffy sortit de l'ascenseur en courant, elle avait un quart d'heure de retard et son patron n'allait pas se gêner pour le lui faire remarquer.
Elle bouscula les personnes qu'elle rencontra dans le couloir qui menait à son bureau.
Une fois devant la porte, elle entra et se précipita vers son ordinateur pour l'allumer.
Elle déposa son sac sous le bureau et prit une longue inspiration pour se calmer et donner l'impression qu'elle était là depuis un moment.
La sonnerie du téléphone retentit alors, celle bien particulière qui annonçait que son patron cherchait à la joindre.
Elle décrocha et se concentra pour avoir une voix normale.
« Oui monsieur Standford ? »
# Buffy, nous venons de rentrer en réunion, pouvez-vous apporter du café et des viennoiseries, s'il vous plait ?
« Bien sûr monsieur Standford, je vous amène ça tout de suite… »
Elle raccrocha tout en bougonnant.
« Génial, il me prend vraiment pour sa bonne à tout faire celui-là… Du café et des viennoiseries, il veut pas que je mette le tablier aussi ? »
Mais elle s'exécuta, sachant que cela faisait partie de ses attributions. La journée allait être longue et pénible, elle en était certaine.
Cleveland – Appartement de Buffy Summers
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Buffy rentra enfin chez elle, après une journée harassante. Elle jeta sa veste sur une chaise et se dirigea directement vers la salle de bains, où elle se fit couler un bain très chaud.
En attendant que la baignoire se remplisse, elle se déshabilla dans sa chambre et prépara sa nuisette pour la nuit. Elle partit ensuite dans la cuisine pour mettre un plat surgelé dans le micro-ondes, n'ayant pas le courage de se faire autre chose à manger.
Dix minutes plus tard, elle était enfoncée dans son bain moussant, à essayer de se détendre un peu.
Elle somnola dans son bain, repensant à sa journée et surtout à ce qu'elle avait dit à Giles le matin même.
Elle sortit de la baignoire quand elle s'aperçut que l'eau avait refroidi, au point de lui donner la chair de poule et s'enveloppa dans son peignoir.
Elle mangea rapidement puis éteignit toutes les lumières pour se diriger vers sa chambre. Elle laissa tomber son peignoir sur le sol, enfila sa nuisette et se mit au lit.
A peine quelques minutes plus tard, elle s'endormit profondément.
Los Angeles…
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# Je veux du travail propre et bien fait John… Qu'aucune piste ne puisse remonter jusqu'à moi…
« Pour quand ? »
# Il sera à New York ce week-end pour un congrès… Je sais qu'il descend comme à son habitude au Tribeca Grand Hôtel sur Manhattan…
« C'est comme si c'était fait Larry… Je te mets notre perle rare sur le coup… Tu n'auras aucun souci, sois-en assuré… »
# Je suppose que la transaction se fait comme à son habitude ?
« Les règles ne changent pas Larry… (Ouvrant sa boîte à cigare)... Je te téléphone dès que le contrat est terminé… »
A peine eut-il raccroché qu'il appuya sur l'interphone…
# Oui Monsieur Parker ?
« Dites à Lincoln de passer à mon bureau Francine… »
#Très bien Monsieur…
Il alluma son cigare et souffla lentement en s'adossant plus confortablement dans son fauteuil…
Un petit sourire naquit alors sur ses lèvres à la pensée de ce que ce contrat allait lui rapporter…
Détroit…
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« Tends la jambe Harry quand tu frappes !... »
L'adolescent s'arrêta le souffle court et jeta un regard vers Faith…
« Quoi ! Elle est tendue ma jambe ! »
Les mains sur les hanches, Faith se dirigea alors vers lui…
« Hey Caïd ! Quand je dis quelque chose c'est pas pour rien… (Elle fronça légèrement les sourcils)… Viens avec moi !»
L'adolescent la suivit jusqu'au sac de frappe avec une petite moue de dépit…
« Regarde ce que toi tu fais quand tu frappes… »
Faith imita alors le geste de l'adolescent…
« Et regarde quand on frappe la jambe tendue… (S'exécutant)…Tu vois l'impact n'est pas le même… Tu as beaucoup plus de puissance dans ton geste et davantage d'équilibre… »
« Ok j'ai pigé Faith… »
« Ca roule alors… A ton tour… Vas-y entraine-toi… Je vais voir les autres… »
Une demi-heure plus tard, la séance finie et désormais seule, Faith se campa à son tour devant le sac et commença à frapper dedans…
Ses gestes étaient précis et puissants. C'était une chose dont elle s'était toujours étonnée. Cette force qui émanait d'elle, cette facilité à donner et parer les coups. Un don semblait-il qu'elle s'était employée à l'apprendre aux autres…
Elle se dépensa de longues minutes, sans ressentir vraiment la fatigue…
Ce fut la sonnerie de son portable qui la stoppa…
La respiration légèrement essoufflée toutefois, elle se dirigea d'un pas pressé vers son sac et sortit son téléphone.
« Ouais… »
# Hey bébé c'est moi…
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres à la voix de Jeff…
« Salut toi… Alors cette réunion… Ca se passe bien ? »
# Changement de plan… Elle a été annulée… Alors vu que je suis libre comme l'air ce week-end, je m'étais dit qu'on pourrait peut-être faire une petite virée quelque part… Tous les deux…
Le sourire de Faith s'élargit davantage tout en s'essayant sur le banc…
« Ah ouais… Et t'as déjà un plan en tête ? »
# Peut-être bien que oui…
Elle remonta ses pieds sur le banc et s'accouda sur ses genoux, en passant une main dans ses cheveux…
«Tu m'emmènes pas chez ta mère j'espère ! »
Elle l'entendit éclater de rire dans le combiné et ne put s'empêcher d'échapper un ricanement…
# Non aucun risque !... J'avais pensé à un petit week-end à New York…
« T'es sérieux là ? »
# Quoi ! J'ai pas l'air ?
« C'est cool ça ! Merde… Trop cool ! »
# Je viens te chercher demain après ton boulot ok ?
« Je finis à midi demain… On pourra partir plus tôt alors… »
# Ok… A demain alors… T'embrasse bébé…
« Ouais… A demain… »
Elle se leva alors, balança son sac par-dessus son épaule et se dirigea vers la sortie le sourire aux lèvres.
Cleveland…
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Buffy se réveilla à six heures du matin avec une impression de trop peu de sommeil mélangé aux mauvais rêves de sa nuit. Elle se leva difficilement et se dirigea vers sa cuisine pour se préparer un café.
Elle s'installa avec sa tasse sur le canapé et laissa son esprit divaguer vers les images de la nuit passée, ainsi que sur le constat de ce qu'avait été sa vie ces dix dernières années et sur son présent.
Lorsqu'elle reprit ses esprits, elle s'aperçut en regardant l'heure sur son magnétoscope, qu'il était huit heures passé et qu'une fois de plus elle allait être en retard au travail.
Elle se hâta de prendre une douche et s'habilla rapidement.
Elle se regarda dans le miroir et satisfaite de sa tenue vestimentaire, retourna dans le salon, prit son sac à main, ses clefs de voiture et sortit précipitamment de son appartement.
Elle arriva à son bureau vingt minutes plus tard, s'installa rapidement et alluma son ordinateur pour commencer à traiter les dossiers qu'elle avait laissé en attente la veille.
Deux heures plus tard, son téléphone sonnait, indiquant que son patron l'appelait. Elle décrocha et prit une voix agréable.
« Oui monsieur Standford ? »
# Venez dans mon bureau Buffy, j'ai un courrier à vous dicter…
Soupirant de dépit, Buffy prit son bloc notes et son stylo et se dirigea vers le bureau de son patron. Elle frappa deux coups et attendit qu'on lui donne la permission d'entrer.
Elle ouvrit la porte avec un sourire commercial et s'avança vers le grand bureau en chêne derrière lequel un homme bedonnant d'une cinquantaine d'années se tenait avachi.
Il la détailla de la tête aux pieds avec un regard lubrique et lui dit d'une voix mielleuse :
« Vous êtes ravissante aujourd'hui Buffy, asseyez-vous je vous en prie… »
Elle baissa légèrement la tête pour cacher son air de dégoût face à cette réflexion qu'elle savait ne pas être anodine et prit place sur une des chaises en cuir, face à son patron.
« Je suis prête pour que vous me dictiez le courrier monsieur… »
Il s'extirpa difficilement de son grand fauteuil et fit le tour du bureau très lentement, comme une bête à l'affût, ne quittant pas la jeune femme des yeux. Il se plaça derrière elle et posa ses mains sur ses épaules.
« Ce courrier peut bien attendre un peu… Est-ce que je vous ai déjà dit que j'aimais beaucoup lorsque vous mettiez cette jupe en daim et ce chemisier qui est si… soyeux ? »
Il accompagna ses paroles d'un léger massage de ses grosses mains moites.
C'en fut trop pour Buffy qui d'un geste rapide se leva de sa chaise. Elle lui attrapa le poignet et se retrouva derrière son dos à lui faire une clé, sans qu'il n'ait eu le temps de réagir à quoi que ce soit.
Elle en profita pour lui briser et le coude et le poignet. D'une voix contenant toute la colère qui coulait en elle, elle répliqua :
« Trop c'est trop… Que vous passiez vos nerfs sur moi, lorsque vous être de mauvaise humeur, passe encore… Que vous me fassiez servir le café à tous vos dirigeants, tous aussi lubriques les uns que les autres, cela je peux aussi faire avec… Mais que vous osiez poser la main sur moi alors là non… Je vous interdis de me toucher… Et d'ailleurs vous n'en n'aurez plus l'occasion car je donne ma démission… »
Elle le lâcha et se dirigea les poings serrés vers la porte du bureau. Elle l'entendit gémir de douleur et lui dire dans une plainte :
« Vous vous en sortirez pas comme ça Summers, je vais vous attaquer en justice pour coups et blessures… »
Elle se retourna avec un sourire ironique.
« Faites donc ça, monsieur Standford… Ah et si j'étais vous, j'irais au plus vite à l'hôpital pour me faire plâtrer le coude et le poignet… »
Elle se retourna et sortit du bureau où ses pas l'amenèrent directement vers le bureau de la comptable.
« Salut Mary, tu peux me préparer mon chèque pour la semaine s'il te plait ? Je viens de donner ma démission, je repasse dans dix minutes le prendre, le temps de ranger mes affaires…»
Un quart d'heure plus tard, elle sortait définitivement de la holding. Elle réfléchit un instant et décida d'aller se promener un peu dans le parc qui se trouvait à quelques mètres, histoire de faire retomber la tension qui coulait encore dans ses veines.
Elle s'installa sur un banc et laissa des larmes de frustration couler lentement le long de ses joues. Voilà, elle venait de mettre la dernière pierre à l'édifice de sa vie ratée. Et comme le matin même, elle repartit dans l'analyse de ce qui s'était passé depuis plusieurs années.
Après le combat contre la Force et la chute de Sunnydale, elle avait cru, que le fait de ne plus être la seule tueuse allait lui faciliter les choses, pour pouvoir enfin vivre comme n'importe qui. Mais hélas, elle s'était vite rendu compte que la « normalité » n'était pas faite pour elle.
Le pire restait sa vie amoureuse. Depuis longtemps, elle sut qu'elle ne pourrait jamais avoir une relation stable avec quelqu'un. Les passions qu'elle avait vécues avec Angel, Riley et Spike n'avaient prouvé qu'une chose : elle n'était pas faite pour l'amour tout simplement.
L'ironie du sort était que depuis que Sunnydale n'existait plus, elle avait adopté une façon de vivre ses pulsions de post patrouille. Et si elle voulait vraiment mettre un nom dessus, c'était ni plus ni moins le Want Take Have de Faith. Chaque fois qu'elle revenait d'une patrouille ou d'une mission, elle allait dans des endroits glauques pour trouver un partenaire qu'elle laissait seul, avant que le soleil ne se lève. Sa vie amoureuse était vraiment pathétique comme tout le reste d'ailleurs.
Tout naturellement, son esprit revint à Faith et à ce qui s'était passé sur le toit de l'Hypérion dix ans auparavant. Les horreurs qu'elle lui avait dites et l'enlèvement de celle-ci par le Conseil sous ses yeux alors qu'elle n'avait pu faire le moindre geste. Elle se souvint aussi des six mois suivant qu'elle avait passé, pour avoir la moindre information sur ce qu'était devenue la brune. Et la réponse finale : ils avaient été obligés de l'abattre alors qu'elle tentait de s'échapper.
Elle lui avait elle-même dit qu'elle la tuerait si elle osait lui demander de lui pardonner un jour. Mais au fond d'elle, elle savait que c'était la colère et la rancune qui avaient parlé. Jamais elle n'aurait voulu que cela se passe ainsi et pourtant, cela faisait dix ans à présent que Faith était morte et elle n'arrivait toujours pas à oublier et surtout à se pardonner.
Il fallait qu'elle fasse quelque chose, pour son équilibre mental et elle savait parfaitement quoi faire. Elle fouilla dans son sac, sortit son téléphone portable et composa.
« Giles ? »
# Oui Buffy, quelque chose ne va pas ?
« Si tout va très bien. Je veux juste que vous me disiez exactement où se trouve le nouveau siège du Conseil, là où ils se sont réunis après l'attaque de la Force… »
# Mais pourquoi veux-tu savoir ça Buffy ?
« Je veux savoir c'est tout… Arrêtez de toujours vouloir des explications à ce que l'on vous demande, donnez moi l'adresse et c'est tout… »
Il y eu un grand blanc et finalement la voix de l'ancien observateur se fit entendre.
# Ils se sont installés à New York, mais je ne connais pas l'adresse exacte…
« Merci Giles, pour l'adresse je vais me débrouiller… A plus tard… »
Elle se leva et d'un pas décidé, retourna vers l'endroit où elle avait garé sa voiture et repartit chez elle…
à suivre
