Titre : Au fil de la lame
Titre du chapitre : Prisonnier d'un pirate
Rating : Attention c'est un M ! Pour le premier chapitre qui devait être un one-shot, après c'est beaucoup plus léger.
Disclaimers : Hétalia appartient à Hidekaz Himaruya
Personnages/Pairings : Arthur Kirkland (Angleterre)/Francis Bonnefoy(France), Antonio Fernandez Carriedo, Ecosse et les différents figurants dans les équipages (citons nos intermittents de la fanfiction sans visage et sans nom).
Résumé : Arthur capture Francis après un combat naval au XVIIème siècle pour lui demander un petit service. Un baiser échangé leur suffit pour réveiller dangereusement cette attirance refoulée qu'ils ont l'un pour l'autre. Avec de l'aventure, des disputes, des combats navaux, des duels à l'épée, que du bonheur matelot !
Epoque : Louis XIV, Guerre de Hollande 1672-78
Note de l'auteur : N'étant pas historienne, il y a sûrement un tas d'anachronisme dans cette fanfiction. Comme je n'ai jamais étudié cette époque en classe (mais quelle idée de choisir celle-là !), je me suis armée de ma culture Wikipédia, je me suis laissée porter par l'ambiance et voilà… Donc, ce n'est pas très fidèle à la réalité historique.
Nombre de chapitres : 6
Francis s'était perché à la vigie de son propre navire pour guetter le pavillon anglais de son rival. Il avait une excellente vue ainsi qu'un formidable instinct pour dénicher le Captain Kirkland dans ce dédale d'îlots des Antilles. Enfin, si ce fut bien Arthur aux commandes de cette frégate française capturée peu de temps auparavant.
Il voulait en avoir le cœur net tout en prouvant à son commandant actuel son génie pour trouver ce satané anglais en pleine crise d'identité.
Arthur lui donnait des sueurs froides depuis qu'il avait pris la mer quittant sa chère Angleterre sans aucun remords. Ce n'était plus l'adolescent hargneux des derniers siècles. Il devenait un jeune homme des plus audacieux, des plus caractériels et des plus dominateurs. Un véritable danger avec ses nouvelles colonies !
Avec Antonio dans la course, Francis avait préféré se jeter lui-aussi dans l'aventure pour garder sa place prépondérante en Europe et dans le nouveau monde. Et il était peut-être le seul que pouvaient écouter Antonio et Arthur pour plus de modération dans leurs ardeurs coloniales. Quoi qu'avec Arthur, c'étaient plutôt l'appel de la Mer et celui de faire chier son monde qui l'avait poussé à prendre les voiles.
Bon sang de bonsoir ! Le voilà, le gredin !
« A tribord ! Anglais en vue ! »
Le salopard les avait pris à revers. Arthur les avait canonné le premier, et il leur fonçait dessus à présent à pleine vitesse.
Contre une autre frégate, Arthur avait choisi l'abordage pour la récupérer. Et comme il fallait le prendre vivant, il allait tuer tout le monde avant même que Francis ne descende.
Le fumier de tacticien de ses deux !
Heureusement, il avait prévu ce genre de situation. Grâce à une nacelle, il rejoignit le plancher de son vaisseau juste à temps pour repousser la première vague d'assaillants armés aux poings. Il tirait sans sommation sur les abordeurs les plus problématiques tout en se frayant un chemin vers l'autre nation meurtrière.
Francis s'élança dans une brèche humaine pour venir entailler l'arcade sourcilière de son meilleur ennemi. Le sang pissa pour lui brouiller la vue. Bref avantage à la France qui frappa d'un coup de poing dans le foie. Avec l'alcool qu'ingurgitait le gaillard, il en vacilla.
Arthur se reprit en une pirouette rapide pour se réfugier derrière l'escalier menant à la poupe. L'acier français se figea dans le bois où se tenait auparavant l'anglais. Arthur eut un sourire narquois et désobligeant en essuyant son visage ensanglanté. Cette insolence irrita Francis au plus haut point. Il eut à peine le temps de dégainer son autre épée qu'Arthur se porta à l'assaut avec la rambarde comme bouclier.
Francis tenta de le déstabiliser pour qu'il se vautre dans les marches.
Les yeux émeraude se plissèrent de contrariété face à cette éventualité. L'acier s'entrechoquait que pour mieux se retrouver. Francis était meilleur épéiste qu'Arthur. Seulement, celui-ci savait improviser et se battre à la déloyale. Arthur n'hésita pas à tirer sur le commandant français qui bascula par-dessus bord pour se noyer s'il n'était déjà pas mort.
Décontenancé de ce coup bas, Francis se reçut la suivante dans l'épaule. Il faillit lâcher son arme de surprise et de douleur. Le mal était fait car il avait reculé instinctivement pour éviter une attaque à l'épée. Arthur enjamba l'obstacle entre eux pour maîtriser Francis en deux-trois mouvements dont un coup au visage. Francis sentit le tranchant de sa la lame contre sa jugulaire.
La France avait perdu la bataille.
Le second tentait de réorganiser les soldats français désemparés de la capture de leur nation.
« Epargne mes hommes…
- Tout dépendra de ton comportement. »
Il y avait une certaine délectation malsaine dans la voix du Captain Kirkland.
« Tout ce que tu veux de moi…
- Okay, viens avec moi… Je vous l'emprunte," cria-t-il à l'adresse des survivants du trois mâts français.
Arthur donna plusieurs ordres à ses pirates comme piller le navire de son or et de son rhum, abattre les mâts et libérer les prisonniers à leur départ.
« Tu me voulais, comprit Francis.
- Yeah », jubila Arthur avec un sourire sardonique.
Francis s'estima chanceux que son adversaire ne pousse pas le vice jusqu'à couler l'une des pièces les plus précieuses de son arsenal. Il devait être de sacrée bonne humeur au vu de sa clémence exceptionnelle. Sa blessure à l'épaule devenait tout de même lancinante faute de soins immédiats.
Arthur le mena manu militari dans sa cabine personnelle pour le pousser dans un fauteuil. Francis eut un grognement sourd dans la douleur procurée par un tel traitement.
« Plus dans les aiguë, mon cher, »proposa Arthur.
Avait-t-il osé seulement supposer de la clémence du Captain Kirkland en ce jour particulier ? Il était bon pour être malmené voire torturé dans d'atroces souffrances… Arthur lui proposa un verre de rhum alors qu'il sortait sa trousse de chirurgien. C'était une bonne tactique pour le droguer.
« Et tu crois vraiment que je vais boire, râla Francis.
- Libre à toi de souffrir plutôt que de me faire confiance. »
La nation française lui aurait déjà arraché la langue pour le ton doucereux qu'il avait employé à son encontre.
Francis eut un regard méfiant envers le liquide sirupeux puis il releva la tête vers le visage d'Arthur. Son rival semblait particulièrement amusé par le spectacle qu'il lui offrait. Arthur avait les yeux brillants suite à l'excitation de la bataille mêlée à de la malice pure. Ses courts cheveux blonds retombaient chargés de sel sur son visage angevin. Son sourire tirait en coin, ravi de cette opportunité d'humilier son ami d'enfance alors qu'il déboutonnait son manteau carmin avec sensualité.
« J'ai besoin de toi. Bois, la grenouille », confia Arthur d'une voix grave en enlevant son tricorne ornée d'une plume blanche impressionnante.
Francis se mit à rire sous la demande impérieuse et licencieuse à laquelle il ne cèderait jamais.
« Je ne savais pas que je te plaisais à ce point.
- Idiot… »
Arthur se pencha sur lui pour opérer alors que Francis attrapait le morceau de bois proposé dans lequel il mordit de toutes ses forces durant l'extraction de la balle. Ce fut douloureux mais il en avait vu d'autres.
Haletant, Francis laissa Arthur se dégager en libérant son genou de l'assise. Son meilleur ennemi avait un regard étrange comme s'il était intéressé par le rouge de ses joues et par les larmes au coin de ses yeux.
« Reste avec moi, fit Arthur avec douceur.
- Qu'est-ce que tu me veux?"
L'anglais soupira en prenant siège puis son visage s'éclaira d'une expression inquiétante.
« Crie pour moi…
- Pour quoi faire, demanda perplexe Francis.
- J'ai un prisonnier récalcitrant. Fais comme si j'abusais de toi.
- Ou sinon ? »
Arthur étira ses lèvres en une mimique carnassière alors que ses yeux brillaient de mauvaises intentions intimidant l'autre nation.
« Ou sinon, je le ferais pour de vrai.
- Oh ! Tu fais toujours les choses à moitié, se plaignit le français avant de crier. Vas-y, fais-moi mal pour voir ! Tu t'en mordras les doigts quand je me vengerais !
- Je vais me gêner, Froggie, hurla Arthur à son tour.
- Stupide anglais de mes deux ! Ne t'approche pas, non, ne t'approche pas.
- Tu es à ma merci, le français ! Supplie-moi de t'épargner. »
D'un regard hostile, Francis lui fit comprendre qu'il n'aurait pas ce plaisir. Il ne fallait pas exagérer. Ils se jaugèrent un instant jusqu'à ce qu'Arthur en abandonne la simple idée.
« Je vais te soumettre, tu vas en pleurer pendant plusieurs jours tellement j'aurais serré ton petit cul.
- Ah ! Mais t'es sérieux ! Lâche-moi ! Vire tes pattes de là. C'est privé, là, ajouta comme empreint de panique le corsaire.
- Pas pour moi ! Pleure, chien de français !
- A l'aide, il veut ma mort ! »
Arthur le pinça l'épaule pour lui rappeler le sérieux de la situation. Il avait un petit peu surfait sa dernière réplique.
« Crie pour moi ! »
Ensuite, côte à côte, ils s'adonnèrent à toutes sortes de borborygmes inintelligibles avec une joie mal dissimulée sur leur visage. Les « ah », les « hun », les « oh, yeah», les soupirs, les gémissements, les hurlements du français mirent une sacrée ambiance dans la cabine du capitaine. Francis s'étonna de s'en retrouver excité, et même assez distrait pour oublier sa blessure. Arthur s'amusait à crier son plaisir de le dominer virtuellement. C'était un peu étrange mais immensément drôle. Francis n'avait jamais tenté l'expérience auparavant, et il se régalait d'être une victime aussi consentante.
Après cet épisode vocal, ils eurent un rire complice faiblement exprimé pour ne pas attirer les soupçons. Ils avaient un peu la voix cassée, et l'amusement se lisait sur leurs visages. Qu'est-ce qu'il avait grandi son petit Angleterre ? C'était maintenant un jeune homme au courant des tenants et aboutissants de l'amour dans toute sa splendeur.
« On devrait le faire pour de vrai, un de ces jours, se plut à plaisanter Francis.
- Ne me tente pas, français stupide. »
Arthur eut un sourire engageant en se penchant sur la nation française pour lui voler un baiser fugitif. Etonné du geste, Françis ne réagit pas immédiatement. Il s'était figé pour sonder les iris émeraude de son éternel adversaire si proche. Rien n'y transparaissait. A part une légère lueur de divertissement. Il n'avait jamais osé imaginer que son ancien protégé l'embrasse aussi impunément. C'était peut-être une feinte.
Francis déglutit puis s'humecta les lèvres.
Leurs souffles se mêlèrent, et un doux frisson s'empara de son corps.
Il y avait comme un fantôme plaisant sur sa bouche. Et un sentiment refoulé envahissait sa poitrine pour s'enrouler autour de sa gorge. Il avait toujours eu une préférence pour Arthur pendant leur enfance. Et bien que des guerres les aient déchirés, il ne pouvait totalement occulter ce que son cœur lui criait depuis qu'ils n'étaient plus des enfants.
Rivalité, complots, trahisons, comment passer cette barrière de siècles et comment reconnaître la sincérité ?
Fier de son effet, l'anglais s'imposait en conquérant.
« T'es plutôt secoué.
- Il n'y jamais eu de ça entre nous », répondit sur le vif Francis.
Le français était méfiant d'autant plus que l'anglais semblait véritablement jubiler de ce qu'il provoquait comme réaction chez son prisonnier.
« De ça, demanda-t-il avec taquinerie. De quoi tu parles ? »
La nation française se sentait véritablement pris au piège tant par Arthur que par ses sentiments. Il avait toujours refusé de se laisser porter par son inclinaison naturelle pour Albion. Ses lèvres sèches et traîtresses se rappelèrent à lui. Il ne fit que les mordiller légèrement mais ce geste attira l'attention d'Arthur.
« Oh, de ça », fit-t-il en se rapprochant de nouveau.
La peur au ventre face à ses émotions, il recula autant que l'assise du fauteuil le lui permettait ce qui amusa terriblement son ennemi naturel. Le bond aux yeux d'émeraude eut un petit rire rauque devant son affolement.
« Ce n'était qu'un baiser. Rien de…"
Francis ne voulut pas entendre la suite, il s'avança pour l'embrasser avec passion pour ne pas avoir son cœur brisé une nouvelle fois. Il pouvait bien profiter de la provocation de son partenaire pour déchaîner ses pulsions. Il porta sa main sur sa nuque pour l'obliger à subir cette attaque inattendue des sens. Sous la surprise, sa victime ouvrit involontairement la bouche. Il en profita pour rencontrer cette langue soumise de la sienne si possessive. Cet arrière-gout de rhum n'était pas pour lui déplaire tout comme les différentes sensations de cette bouche mutine.
Il s'évertua à lui rouler le patin du siècle bien que son partenaire ne soit pas très coopératif. Essoufflé, il le relâcha à contrecœur. Les iris furieux de Mister Kirkland envoyaient des éclairs. Parfait. Soit Arthur allait bouder dans son coin (Francis en aurait prié le Seigneur), soit celui-ci allait s'énerver sur le mobilier et sur son prisonnier (Alléluia).
« Ça, c'était un baiser. Un vrai », affirma-t-il avec aplomb pour le défier.
Ce fut au tour d'Arthur de maltraiter ses lèvres. Il bouillait littéralement de rage tout comme il hésitait sur ce qu'il devait faire devant une telle offense. Francis le repoussa légèrement en croisant ses jambes puis il posa son menton sur son poing dans une attitude désinvolte. Il espérait en jouant les indifférents couper toute riposte licencieuse. Il paraissait d'un calme trompeur à l'extérieur mais, à l'intérieur, tout son être était tendu par cet échange.
Il n'avait pas aimé, il avait adoré.
Son cœur battait avec affolement pour ce baiser. Ce qu'il ressentait remontait à la surface devant l'air vexé de son homologue britannique. Qu'est-ce qu'il pouvait être mignon en ces occasions ? Quand son visage se fermait pour exprimer une rage sourde, il était à croquer. D'ailleurs, c'était bien pour cette raison que Francis n'arrêtait pas de le titiller. Il réagissait ces temps-ci en s'énervant. Il pouvait être gêné parfois, et sa mimique de vierge effarouchée en était d'autant plus délectable. Francis aimait Arthur parce qu'il lui était tellement facile de le mettre dans tous ses états. Rien que par la parole. Et leurs moments de complicité le ravissaient bien qu'ils soient rares en ce moment d'adversité.
Arthur ne devait se rendre compte de rien concernant ses sentiments sinon il les balayerait sûrement d'une réplique assassine.
Les yeux verts brillèrent d'une lueur de détermination. Francis savait qu'il allait passer un sale quart d'heure et que, cette fois-ci, il hurlerait pour de vrai.
Contre toute attente, Arthur, séducteur, passa une main tendre sur son visage qui le fit frémir.
« Je suis bien tenté de te tester. Il paraît que tu es le meilleur des amants.
- Seulement quand j'aime… Je vais te mordre. »
Arthur se renfrogna encore plus sur lui-même. Il semblait blessé dans son amour propre, il détourna le visage en grommelant quelque chose d'incompréhensible dans sa langue natale. Francis froissa son nez en se redressant légèrement alors que son rival se relevait dans une attitude expectative.
Il avait l'impression qu'ils s'évaluaient sous un œil nouveau.
Francis était bien tenté par la proposition d'Arthur, et il ne cessait d'y songer en l'observant avec une concupiscence mal dissimulée à présent. Il ne bougeait pas tourmenté par le désir et par la raison. Quel mal y aurait-t-il à assouvir l'un de ses fantasmes ? Ou à succomber à ce que son cœur lui dictait ? Aucun. Tant que cette petite sauterie n'aurait aucune répercussion sur leur relation, il n'y avait rien à craindre. Il y aurait sûrement un avant et un après le laissant pensif et peu emprunt à l'action.
Il pouvait lire une certaine attente chez Arthur ainsi que de l'incertitude. Il avait l'air de peser également le pour et le contre de s'envoyer en l'air une bonne fois pour toute avec son rival. Et pourtant, il y avait une certaine fierté mal placée qui commençait à le gagner vu son air renfrogné.
Une tension délectable s'installait doucement mais sûrement.
Elle pourrait bien se terminer en bagarre musclée (loué soit le Seigneur tout puissant) tout comme en baise intense (inutiles soient les prières chastes et pieuses).
« Tu es sûr de toi », demanda Francis pour cacher son mal être.
Arthur eut un reniflement de mépris.
« Comme si je voulais forniquer avec toi…
- Faire l'amour est tout un art pour moi. Je n'initie pas n'importe qui… »
Les joues de l'anglais rougirent ce qui fut sa perte que ce soit de colère ou de honte.
« Et… »
Francis releva sa botte pour en passer le bout sur l'érection de son hôte dans un mouvement lancinant. De façon pas trop appuyée, en une caresse légère, il le fit se tendre.
« …Il me semble que tu ne serais pas vraiment contre. »
Le corsaire profita de l'embarras du pirate pour se lever et pour l'approcher. C'était décidé, il le ferait aujourd'hui sien. Il attrapa son visage, et après un sourire tendre, il l'embrassa à nouveau en le rapprochant de lui dans une étreinte légère. Il ne fallait pas le brusquer s'il désirait arriver à ses fins.
Il retira sa bouche de ses lèvres pour déposer plusieurs autres baisers un peu partout alors qu'il s'appropriait une hanche pour rapprocher leur bassin faisant rencontrer leurs érections.
« Je suis excité par toi, murmura Francis à son oreille en plaçant la main de son partenaire sur sa virilité. C'est le moment de prendre le large… Si tu as peur de ce que je pourrais te faire. »
Ce regard agacé ravit Francis.
« Je le veux », répondit le Captain Kirkland avec un frémissement dans la voix.
Maintenant, il n'était plus question de reculer. Tout ceci sonnait comme un défi. Francis se devait de lui démontrer toute son expertise en la matière.
« Oh, tu l'auras voulu, mon lapin, dit-t-il en rapprochant ses lèvres des siennes.
- J'attends, mon chéri. »
Francis s'appropria de nouveau cette bouche récalcitrante alors qu'il glissait ses mains sous la chemise en flanelle du capitaine. Il eut plaisir à découvrir la musculature de ce ventre avide de caresses tout comme il se réjouit d'un baiser plus enjoué. Il délaissa son partenaire pantelant pour nicher son nez dans son cou et ainsi l'attaquer sur quelques points sensibles. Francis se félicita de son instinct pour le corps à corps alors que son amant soupirait sous la sollicitation de l'un de ses tétons dressés par l'envie. Son autre main descendit le long de sa colonne vertébrale avec sensualité pour se poser sur l'une de ses fesses et pour rapprocher encore leurs bas-ventres enflammés. Un léger déhanché pour faire monter la température avant d'asséner le coup de grâce.
« Recule, Arthur… »
Surprise.
« …Jusqu'à ta couche. A moins que tu ne veuilles que je te porte… »
Colère.
« …comme une princesse. »
Oh, fureur !
Francis s'empara de la garde de l'épée anglaise de son bras valide pour faire obtempérer son rival récalcitrant. Alors que celui-ci se dirigeait à reculons vers son lit avec un air furibond, le français s'amusait à le dévêtir de la pointe de sa lame nouvellement acquise en un attouchement léger. Il s'amusait de jouer ainsi avec son ange d'outre-manche jusqu'à le laisser pratiquement à nu pour le dévorer des yeux. Tout ceci, c'était enfin pour lui.
« Tu me le payeras, l'avertit le blond. Et si c'est pour t'échapper et pour me ridiculiser…
- La proposition me tenterait bien. Voyons, il faut mettre un peu de piment à la chose sinon je ne serais pas aussi renommé. Enlève tes bottes… »
Le voir aussi énervé était jouissif en lui-même. Il pointa le bout de la lame sur le cœur tant convoité.
« …Et plus vite que ça. »
Pendant que son anglais tergiversait sur la meilleure malédiction qu'il pourrait lui lancer, Francis attaqua son numéro de charme en se dévêtissant à son tour. Il rencontra très vite une certaine difficulté du fait de sa blessure. Et donc, son déshabillage pour allumer l'anglais se transforma très rapidement en une bordée de juron qui satisfit quand même grandement celui-ci.
« Tu as besoin d'aide, peut-être ?", demanda-t-il avec un sourire amusé.
Francis serra les dents en se contorsionnant alors que sa chemise se teinta à nouveau de rouge.
« En temps normal, commença celui-ci essoufflé, ce ne serait jamais arrivé.
- Bien sûr, branleur. Je t'attends. »
Les bras en arrière et les jambes ouvertes, Arthur s'installa sur sa couchette avec langueur comme pour le tenter. Francis n'hésita pas très longtemps avant de lui demander son aide d'une faible voix.
« Je n'ai pas bien entendu.
- Tu vas venir me débarrasser de mes vêtements pour que je te fasse vivre la meilleure partie de baise de ta putain de vie. Et puis, c'est de ta faute si je suis blessé.
- Et c'est de ta faute si mes habits d'apparat sont foutus.
- Tu vas bouder encore longtemps ?
- Autant de temps qu'il te faudra pour te désaper. »
La nation française prit une grande inspiration autant pour calmer la douleur de son épaule que pour digérer la répartie de son homologue britannique. Sans son aide, il ne pourrait pas se retrouver nu, et donc en profiter autant qu'il le voudrait. Et puis, tant pis, il avait une réputation à tenir. Cette virilité dressée devant lui avait besoin de toute son attention. Ce serait dommage de délaisser autant d'excitation même s'il n'obtenait rien pour lui-même. Il appréciait de donner de sa personne pour rendre faible tout amant à sa portée.
D'un pas chaloupé, il vint pour s'agenouiller entre les jambes offertes à ses bons soins. Il déposa sa bouche câline à l'intérieur des cuisses tout en caressant le bas-ventre qui se creusa sous un soupir.
« A quoi tu joues ? »
Francis préféra ne pas répondre en tirant comme il put le bassin vers lui. Il souffla légèrement sur le gland provoquant un frisson chez son amant. Il déposa une léchouille avant de susurrer.
« Toi, tu vas me supplier.
- Dans tes rêves, la grenouille.»
Francis lui adressa un sourire charmant par-dessus son érection problématique ce qui déclencha un froncement de sourcils. Il se pencha lentement pour la caresser d'un doigt léger la faisant se dresser encore plus. Il s'amusa un moment à le titiller ainsi se gorgeant de la vue inédite que lui conférait sa position sur ce sexe turgescent. Il s'imaginait déjà le prendre en bouche pour faire jouir son ancien protégé mais il était assez patient pour le faire languir.
Il posa sa langue sur l'intérieur des cuisses là où le muscle saillait, il s'évertua à la marquer d'un suçon alors que sa main libre chatouillait la toison d'or entourant ce sexe préoccupant. Il ne fut pas avare d'attentions périphériques. Il se releva même difficilement pour embrasser ce ventre se creusant sous ses attentions. Il grogna alors qu'un genou se pressait sur sa blessure et, pour se venger, il mordilla la peau tendre pour la marquer.
« J'attends toujours… »
Arthur avait les joues rouges, et il torturait sa lèvre inférieure en essayant de ne pas montrer son trouble sous les mains perfides du français qui cajolaient ses flancs. Celles-ci s'attardèrent sur les tétons dressés de désir ce qui provoqua un léger gémissement vite suivi d'un autre lorsque Francis attarda son menton puis ses lèvres sur l'extrémité de sa virilité.
« Pas de chance pour toi, je suis un épicurien. J'aime prendre mon temps… »
Il lécha une veine apparente sur la peau tendre du sexe anglais.
« …et l'attente n'en ait que meilleure. Qu'en penses-tu ? »
Pas de réponse verbale, mais cette bascule du bassin parlait bien pour lui. Devant une telle requête, il ne pouvait qu'être un peu plus agréable à son hôte. Il embrassa à nouveau cette cuisse offerte faisant glisser sa langue sur les points sensibles qu'il avait déniché auparavant puis il se dirigea vers cette turgescence quémandeuse. Quelques baisers sur cette longueur avec un va et vient langoureux sur la base arrachèrent une exclamation de plaisir. Après s'être complut à arracher toutes sortes de cris en passant juste sur la surface sa langue ou ses lèvres, Francis s'autorisa un arrêt en posant ses coudes sur les jambes flasques de son amant.
« Tu en veux plus ?
- Je te tuerais pour tout ça. »
Le français commença à le branler avec une lenteur indécente pour rendre ce souffle encore plus haletant. Un peu de liquide séminal s'étala sur sa main ce qui lui permit de mieux glisser sur son support.
« Tu crois que je suis dans un meilleur état quand je te vois comme ça… »
Effectivement, il se sentait excité à un point innommable à cause de l'abandon auquel se laissait aller son partenaire. Autant de luxure faisait tendre son érection douloureusement.
« C'est facile pour toi », rajouta-t-il.
A sa grande surprise, Arthur se laissa glisser un peu plus vers lui pour lui rendre la fellation plus commode mais surtout plus urgente. Il avait glissé une lame courbe sur sa gorge pour le menacer.
« J'ai assez attendu. Suce ! »
Cette injonction parut bien convaincante aux yeux de Francis bien que le ton presque suppliant utilisé pour celle-ci le combla de joie. Arthur était magnifique à ses yeux dans cette position. Il le surplombait mais il paraissait en attendre beaucoup. Son visage était marqué par ses précédents émois. Et d'une certaine manière, Francis était fier de l'avoir amené jusqu'à ces derniers retranchements.
« A vos ordres, mon Capitaine ! »
Francis s'exécuta prenant cette longueur en bouche, et le gémissement en retour lui parut aussi exquis que le goût sur son palais. Donner du plaisir était l'un de ses péchés mignons, et entendre celui qu'il portait dans son cœur, succomber à son expertise le ravissait au possible. Malgré l'inconfort dans son pantalon, il se consacrait totalement à son amant. Et il se promettait de le faire hurler rien qu'avec sa bouche. Il déglutit pour le prendre plus profondément en lui bloquant les hanches pour éviter tout geste malencontreux.
Francis ne comptait plus les cris de son anglais préféré sous ses va et vient dont la vitesse variait selon son envie et selon les gémissements retirés. Cette présence imposante dans sa bouche le laissant pantelant, et l'idée même d'être à l'origine du bien être de ce terrible Capitaine le ravissait intérieurement et remplissait sa poitrine d'une douce chaleur. Il se gorgerait bien encore de la voix si rauque d'Arthur dans ce moment de faiblesse mais la fin de leur petite activité allait bientôt prendre fin au vu de la tension qui l'animait. Et bien que celui-ci eut la prévenance de l'avertir de son éjaculation prochaine, il ne se retira pas recueillant cette précieuse semence dans sa cavité buccale et finissant de drainer les restes de plaisir de son obligé. C'était toujours meilleur ainsi.
Il se releva difficilement après avoir avalé le sperme de sa Némésis. Il rattacha ses cheveux tout en observant à loisir son partenaire se perdre dans son orgasme. Comme à son habitude, il ressentit beaucoup d'orgueil d'avoir amené un autre être sur les limbes du plaisir. Il se mordilla les lèvres alors que le goût sur sa langue ne disparaissait toujours pas mais cela ne le gênait que très peu au vu du résultat. Il se laissa choir contre Arthur en évitant de se blesser encore à l'épaule. Il profita de son esprit brumeux pour l'embrasser à loisir. Son anglais fit la grimace avant de le repousser.
« C'est vrai, tu es pas mal.
- Oh, que ça… L'attente n'en était que meilleure, n'est-ce pas ? »
Une main ennemie s'attarda sur son érection problématique le faisant se crisper.
« Si tu m'avais déshabillé, je t'aurais fait atteindre le septième ciel, fanfaronna Francis.
- C'est un peu à ton tour. »
Arthur le fit basculer sur son dos alors qu'il déboutonnait sa chemise, petit à petit, déposant de ci de là des baisers mouillés. Francis soupira de plaisir en se laissant faire. Cette main sur son sexe délaissé auparavant envoyait des vagues enivrantes dans son bas-ventre. Un baiser s'échangea alors que ce corps se pressait sur lui. Arthur grimaça à nouveau, et il se leva ce qui fit râler Francis.
« Rince-toi la bouche, wanker ! »
Francis accepta alors le verre de rhum qu'il avait tantôt refusé de boire.
« Ce n'est rien que pour te faire plaisir, grogna-t-il.
- T'aime vraiment ça, sucer des…
- Attention à ce que tu vas dire, sinon il n'y aura pas de second round.
- C'est toi qui es dans l'embarras.
- J'ai toujours une main pour me contenter. Et malheureusement, c'est souvent meilleur. »
Arthur en ria jaune. Il se promena un moment nu autour de lui alors que ses yeux brillaient à nouveau d'un étrange éclat qui ne déplaisait point au français. Et son sexe reprenant de la vigueur était une vue délectable pour celui-ci.
« Oh, que vas-tu faire ?
- Cette fois-ci, je te ferais hurler pour de vrai, clama Arthur.
- Ecoute, chéri. Ne le prends pas mal mais je recherche seulement le plaisir, répondit Francis avec une lueur pétillante au fond de ses yeux de lagon.
- Tu aimes bien te moquer de moi.
- La perche était vraiment trop tentante. Qu'est-ce que tu attends alors ? »
Arthur eut un regard blasé avant de se mettre à traficoter dans ses affaires comme si de rien n'était. Il remit certains rouleaux sur son bureau à sa place puis il se mit à fouiller dans l'un de ses coffres sans se retourner une seule fois vers lui. Tendu par le désir devant ces fesses rebondies, Francis commença à s'énerver de ce peu d'intérêt pour sa personne.
« Ne me dit pas que je t'ai vexé, râla-t-il. Reviens par ici. Tu me dois bien un retour, petit insolent.
- L'attente n'en sera que meilleure, branleur.»
Le britannique eut un petit sourire mesquin à son encontre alors qu'il agitait un petit flacon renfermant certainement de l'huile ou quelque chose de ce genre.
« Les élémentaires, mon cher. »
Francis renversa sa tête en arrière en gigotant mal à l'aise, il était dans cet état d'excitation depuis trop longtemps. L'idée de prendre son aimé avait été trop pour son corps échaudé. Il soupira alors qu'une chaleur plus intense le prenait, il se cambra même légèrement avec une langueur qu'il ne se connaissait point. Il n'avait jamais ce genre de comportement, il en fallait beaucoup pour l'allumer, mais là il s'agissait d'Arthur. Il croisa le regard attendri de son amant du moment. Nul doute que ce dérapage serait le dernier.
« Je te fais tant d'effet que ça.
- Oui, imbécile. Viens par ici. »
Francis avait caressé la couche d'une main en une invite explicite.
« J'ai un prisonnier à interroger. Et ce n'est pas toi. »
La nation hexagonale siffla entre ses dents d'exaspération puis il promena l'une de ses mains sur ses abdominaux en un effleurement sensuel. Quel idiot il était d'en attendre autant de sa Némésis ? Il soupira avant de passer celle-ci sous son pantalon pour s'occuper de son érection. Il gémit le prénom de son ennemi alors que celui-ci le regardait avec un intérêt non feint se masturber jusqu'à une jouissance rapide et sans éclat.
Francis déglutit, peu fier de s'être laissé aller à se soulager lui-même.
« J'ai été ravi du spectacle.
- Je ne sais pas ce qui me retient de te faire ravaler ta langue », grogna le français honteux.
Arthur eut un sourire avant de le rejoindre sur le matelas. Les yeux dans le brouillard, Francis l'observa se rapprocher suffisamment pour se coller contre lui. La chaleur de son amant avait tout d'agréable tout comme les questionnements qu'il pouvait deviner à sa mine pensive.
« Je devrais vraiment y aller, avoua le Capitaine, mais…
- Mais ?
- …j'ai bien envie de plus, soupira-t-il en s'étirant.
- Laisse-moi reprendre du poil de la bête, et tu verras les étoiles avant le soir. »
L'anglais commença à rire sur son épaule ce qui lui arracha un sourire satisfait.
« Toujours aussi modeste.
- Toujours.
- Tes vêtements sont vraiment gênants, râla Arthur en ouvrant encore plus les pans de la chemise.
- Je t'en prie, enlève-les-moi. Et rejoignons d'autres rivages, ensemble…
- Fais taire un petit peu ton égo !
- A vos ordres, mon Capitaine ! »
Le rictus satisfait d'Arthur fit espérer le meilleur à Francis. L'anglais lui prodiguait d'amples caresses en ne cessant de l'embrasser du coin des lèvres sur la bouche puis sur toute parcelle de peau dénudée par ses bons soins. Francis se retrouva très vite nu dans ses bras attentionné, et il se sentait reprendre de la vigueur sous les attouchements de plus en plus osés de son amant. Son cœur se remettait à battre plus fort alors que son sexe se gonflait d'envie. Et cette main sur son érection grandissante le faisait soupirer de bien-être au creux de l'oreille de son meilleur ennemi. Il était tellement vulnérable tant de corps que de cœur à cause de ce qu'il ressentait.
Arthur. Sa bouche cajoleuse, ses cheveux doux, son visage sardonique, son caractère difficile, sa domination provocante, sa poigne impérieuse, ses muscles vigoureux, ses fesses corruptrices et son sexe imposant. Tout était là. Dans cette étreinte aussi passionnée que rude.
« Hé, doucement, Mister Kirkland, plaisanta Francis quand celui-ci lui serra un peu trop fort ses hanches. On fait l'amour, pas la guerre.
- J'ai trop pris l'habitude de te faire du mal », répliqua Arthur du tac au tac en s'asseyant entre ses jambes.
Dans un soupir, Francis se releva à son tour pour lui faire face. Quel crétin susceptible ! Heureusement, il le tenait par le sexe. Il porta une main sur sa joue puis il l'embrassa en faisant rencontrer leur bassin pour une douce friction. Un gémissement enthousiaste répondit au sien alors qu'il s'accrochait à ce corps frissonnant sous ses doigts experts.
« Ne me fait pas attendre, cette fois-ci, quémanda Arthur.
- Ne t'inquiète pas pour ça. Je ne tiendrais pas, moi non plus. »
Francis s'appropria le petit flacon qui traînait dans les draps qu'il se fit très rapidement voler par sa Némésis.
« Tu te prépares pour moi, mon chéri, demanda Francis tout guilleret.
- Dans tes rêves, la grenouille.
- Là, on a un point de désaccord. Il va falloir négocier… »
Le sabre courbe de tout à l'heure se retrouva sous sa gorge en moins de deux mettant court aux pourparlers de manière radicale. Arthur avait un sourire triomphant alors que Francis le fusillait du regard. Il aimait assez Arthur pour subir ses assauts, là n'était pas la question. Il préférait de loin prendre plutôt qu'être pris surtout lors d'un premier rapport. Quand on ne savait pas encore trop qui on avait en face, il valait mieux protéger ses arrières. Il aurait préféré avoir une discussion mâture (avec Arthur, ce n'était pas gagné) sur le sujet plutôt que d'y être obligé.
« Tu es mon prisonnier, avança l'anglais vainqueur.
- Ce qui veut dire que tu ne serais pas contre qu'on inverse les rôles si tu étais à ton tour le mien. »
Arthur plissa les yeux puis il fit une moue adorable. Là, son niveau de français ou son entêtement ne lui avait certainement pas permis de tout comprendre. Traître, Francis commença à s'occuper de sa virilité pour lui faire perdre la tête alors qu'il lui expliquait tout l'enjeu de la chose.
« C'est un jeu Arthur. Si je suis ton prisonnier, tu peux me prendre. Si tu es mon prisonnier, je pourrais te prendre à mon tour.
- Tu acceptes d'être mon soumis, là maintenant.
- Tu as tout compris, mon Capitaine. Seulement la prochaine fois, on inversera les rôles.
- Dans tes rêves les plus fous, la grenouille.
- J'aurais essayé."
Complètement dominé, Francis s'allongea de tout son long pour se laisser faire. Il eut un sourire encourageant devant l'éclat de désir dans les yeux de l'anglais. Le Capitaine voulait prendre les commandes, très bien, tout serait fait pour son bon plaisir. Arthur s'allongea sur lui épousant son corps au possible. La rencontre de leurs peaux en elle-même les électrisa, leurs corps se tendirent à la recherche de l'autre alors que leurs langues joueuses s'étaient déjà retrouvées dans un échange complice. Francis n'oublierait jamais ce mélange de rhum et d'épices sur son palais bien agréable tout comme la sensation de ce muscle lingual imposant sa volonté sur la sienne. Il n'aurait jamais cru que ce serait aussi facile de s'abandonner à celui qui était à la fois honnis et aimé par son cœur, la crainte habituelle l'avait quitté tout bonnement.
Leurs regards se croisèrent, il y avait de la passion, il pouvait aisément la déceler dans ce brillant émeraude. Francis se serait bien noyé dans ses iris aux verts changeants mais Arthur avait détourné ses prunelles avec gêne. Il releva son torse pour venir l'embrasser à nouveau, ses lèvres de feu lui avaient déjà manqué. Il ferma les yeux appréciant l'instant, et il ne put s'empêcher de gémir le prénom de son amant quand son érection se frotta à la sienne. Sa hanche bougea toute seule en un mouvement de roulement, leurs désirs brûlants en vinrent à se bercer mutuellement en une légère danse, ils partaient en transe. Il n'y avait plus de nation, ils étaient juste deux hommes avec un attrait partagé. Si seulement tout était aussi simple que ce plaisir commun. Un soupir.
Des baisers furent volés du bout des lèvres avec une attention autre que la sensualité. Francis voulait faire passer tout son amour par ses gestes. Les mains anglaises s'attardèrent sur ses hanches ce qui le fit légèrement se crisper. Son amant ne tint pas longtemps pour venir titiller son intimité d'un doigt inquisiteur luisant d'huile. Francis frissonna puis il se détendit un maximum alors que sa langue s'amusait de nouveau avec celle de son homologue. Il râla un peu sous la sensation désagréable, il écarta plus les jambes pour faciliter le travail du pirate alors qu'il se détendait petit à petit. Des langues de feu agréables finirent par se propager dans son ventre alors que son amant entretenait son érection tout en le préparant avec prévenance. Le français ne s'était pas attendu à autant de douceur vu l'empressement de son anglais préféré.
Un sentiment fort naissait dans sa poitrine alors qu'il s'imaginait ne faire enfin qu'un avec son amour caché. Il gémit un peu plus fort alors que les doigts se retirèrent de son anus enfin dilaté. Arthur vint se placer entre ses jambes d'un mouvement lascif pour venir presser le bout de son sexe contre son orifice. L'excitation était à son comble pour le corsaire, il le voulait de tout son être. Francis respira profondément en tremblant devant ce qu'il n'aurait pas cru possible quelques heures auparavant.
Leurs fronts se touchèrent un instant puis leurs yeux s'explorèrent intensément. Francis crut voir alors ce qu'il avait toujours espéré de la part de son rival. Un peu d'amour et d'attention. Ce fut tellement bref qu'il jurerait l'avoir rêvé. La concupiscence para ensuite de leur étincelle les iris gemme.
« Tu es prêt ?
- Prêt à appareiller, mon Capitaine. »
Le visage d'Arthur se fendit d'un sourire conquérant alors qu'il s'appropriait son corps dans un long gémissement. Francis se mordit les lèvres en sentant cette présence l'emplir. Ils étaient enfin unis de corps. Arthur haleta près de son oreille sous la sensation forte tandis que Francis se sentait comblé en cet instant d'étreinte intime. Francis se sentait complet en étant aussi proche de l'homme qu'il l'aimait. Il n'était pas capable de lui avouer même aussi lié de corps qu'ils pouvaient l'être. Il bougea légèrement son bassin pour enjoindre son amant à plus d'action. Il fallait qu'il oublie ses états d'âme entre ses bras, l'allégresse l'emporterait sur ses émotions profondes. Il allait profiter de cette chance qui pourrait bien être unique.
Les coups de reins de son amant se firent lents comme pour le torturer tout en le laissant pantelant. Francis se raccrocha à tout jusqu'à enserrer les épaules d'Arthur en nichant sa tête dans le creux de son épaule. Arthur finit par trouver cette tâche délicieuse qui le faisait grimper au ciel à chaque fois qu'il la touchait d'un mouvement de plus en plus puissant.
« Encore, Arthur. Comme ça… Oh, oui. »
Il ne sut combien de fois, il murmura le prénom de son amour tandis qu'il le prenait parfois langoureusement, en le mettant au supplice, puis, plus vigoureusement, lui faisant toucher les étoiles.
« Arthur, c'est si bon. »
Il ne savait plus si c'étaient ses sentiments ou si c'était l'expérience d'Arthur pour ce genre d'activité qui lui faisait ressentir autant de choses. Sûrement un peu des deux. Il essaya de bouger pour augmenter les sensations mais Arthur le maintenait avec une poigne terrible. Tant pis, ce serait pour une autre fois.
« Continue, mon ange. »
Il se sentait partir de plus en plus loin, il ne se retenait pas d'embrasser ou de caresser son partenaire dans des gestes parfois convulsifs. Il criait son plaisir qui grondait dans son ventre grandissant à chaque instant pour venir fouetter ses veines en ébullition.
« Ah… Arthur… Oh, encore, encore, encore ! »
Il ne cessait de regarder ses yeux émeraude se voilant de ravissement et il prêtait attention à cette voix mâle animée et autre que la sienne.
« Francis, Ah… Bloody Hell… »
Il se gorgeait de la présence entière d'Arthur autant qu'il le pouvait. Leurs corps en sueur se recherchaient dans cette étreinte folle pour une course-folle vers la jouissance.
« Ah ! Ne t'arrête pas !
- Yeah ! »
Francis haletait tout contre l'épaule de son amant alors que son sexe se tendait douloureusement à chaque fois que sa prostate était tapée par cette hampe si dure en son sein. Il prit comme un soulagement qu'Arthur vienne le masturber alors que ses coups de hanche se faisaient de plus en plus empressés.
« Oh, mon Dieu, Arthur, je…
- Francis… »
Là, Arthur lui sortit tout un tas de truc dans sa foutue langue dont il n'eut jamais compris le sens tellement il était perdu dans son orgasme fulgurant. Vaseux, il sentit son arrière-train être encore mal mené un court instant jusqu'à ce qu'il entende comme dans un état second son amant le rejoindre.
Francis se raccrocha à lui quand il tomba à ses côtés dans un râle. Il eut un frisson en sentant un courant d'air sur son corps en sueur tandis qu'il se rapprochait du corps moite à ses côtés. Il se prélassa, heureux d'avoir fait l'amour avec son anglais.
« Tu m'as appelé mon ange, grommela Arthur. Et tu ne m'as pas mordu.
- C'est peut-être parce que je t'aime bien au fond », répondit Francis sans réfléchir.
Apparemment, son ange blond l'accepta plutôt bien dans son état post-orgasmique. Et ils s'endormirent ensemble.
Quand Francis se réveilla, ils étaient accostés à un port pour faire des provisions. Il n'hésita pas longtemps à se faire la malle. Il était encore libre de ses mouvements, il fallait en profiter même s'il aurait bien prolongé son séjour à bord du bateau du Capitaine Kirkland. Pour Arthur, ce n'était sûrement que de la baise. Il ne se ferait pas avoir à rester plus longtemps.
De toute façon, la France l'appelait à ses devoirs.
Et puis, la prochaine fois, ce serait au tour d'Arthur d'être son prisonnier.
Voilà, voilà... Donc, je devais m'arrêter là mais j'ai décidé de continuer... Et si vous croyez qu'Arthur est un prisonnier aussi facile que Francis, vous allez être déçus.
