Dragons et Magie :

Prologue :

Licianne parle :

J'avais 9 ans lorsque je suis arrivée à la cité de Vallnore.

J'avais grandie vécue à Uru'Baen. Je n'ai jamais connue mon père, mort quant j'étais toute jeune. C'était un soldat au service de Galbatorix. J'avais été élevée par ma mère, Dame Juliana.

Ma mère était d'une extrême douceur et d'une grande bonté. Elle s'était liée d'amitié avec Dame Séléna, épouse d'un dragonnier prénommé Morzan. Elles sont toutes deux tombés enceinte à la même période. Dame Séléna a accouché d'un petit garçon, Murtagh, moi je suis née trois jours plus tard. Ma mère fut désignée comme nourrice de Murtagh et à ce titre, nous avions le droit de vivre au palais.

Murtagh et moi avons grandis ensemble. Nous étions inséparable. Lorsque Murtagh a été frappé par l'épée de son père, j'étais à son chevet et lorsque sa mère est décédée, j'étais là pour le consoler.

Je me rappelle qu'il venait toquer à la porte de nos appartements, passait la tête dans l'embrasure de la porte et demandait :

« Dame Juliana, est-ce que Licianne est là ? »

Et l'instant d'après, nous faisions les quatre cent coups sous le regard amusé de ma mère qui ne pouvait se résoudre à punir ses deux garnements.

A l'âge de huit ans, Murtagh venait me chercher durant mes heures de cours, où le frère Jean tentait vainement de m'inculquer quelques notions, et criait :

« Licianne ? Tu viens ? On va se promener ? »

Nul besoin de me le demander deux fois. Nous quittâmes la salle d'étude en courant, montions sur un cheval, que Murtagh s'avait déjà monté, et nous élançâmes dans la forêt.

Notre univers était parfait, fait de jeux, de joie et de disputes parfois. Et oui, mon ami était quelques fois arrogant et moi je le remettais à sa place. Mais nos disputes ne duraient guère longtemps.

Nous pensions que rien ne pourrait bouleverser notre petit monde d'enfant.

Malheureusement, quelques jours avant mon neuvième anniversaire, ma mère tomba gravement malade et décéda.

Je n'étais pas encore remise de ma peine, qu'une femme se présentant comme ma tante, arriva pour m'emmener dans un endroit inconnu. Je ne voulais pas partir. Partir signifiait quitter Murtagh qui était la seule personne qu'il me restait. Je ne pouvais accepter cette séparation.

Mais le destin en décida autrement et malgré mes protestations, je quittai Uru'Baen avec ma tante le soir même, sans avoir pu dire au revoir à mon ami.

Si le décès de ma mère avait été douloureux, quitter Murtagh fut à la limite du supportable.

En chemin, ma tante m'apprit que l'endroit où nous allions s'appelait la cité de Vallnore. C'était la dernière cité libre ses sorciers. Vallnore était, comme la cité Elfique du Waldenvarden, un endroit dont l'emplacement était méconnu du roi.

Ma première question fut :

« Pourquoi m'emmenez-vous chez les sorciers ? »

Ma tante me regarda, étonnée.

« Comment, vous l'ignorez ? Votre mère ne vous a jamais dit qu'elle fessait partie d'une lignée de sorciers ? »

« Non »

« Ma chère enfant, vous êtes la dernière descendante d'une famille de sorciers. J'en suis une, tout comme votre mère. Mais il semblerait que son destin était à Uru'Baen. Mais vous Licianne, vous devez apprendre à maîtriser la magie. Il est temps pour vous de retourner dans le monde auquel vous appartenez. »

« Mais j'étais bien à Uru'Baen avec Murtagh. Pourquoi ne pouvait-il pas nous accompagner ? Il est très intelligent vous savez. »

« Mon enfant, vous devez comprendre que chacun à sa propre destiné. Celui de votre ami est à Uru'Baen, le votre est à Vallnore. »

« Le reverrais-je. ? »

Son regard se perdit dans le lointain.

« Nul ne peut le dire. » Répondit énigmatiquement ma tante.

Mes premiers jours à Vallnore furent pénibles. J'avais du mal à m'intégrer et mes nuits étaient agitées. Je me réveillai souvent en appelant Murtagh.

Mes petit à petit, le souvenir de mon ami se dissipa et je commençai à considérer la cité de Vallnore comme étant ma maison, les autres enfants devinrent mes amis et la magie ma vocation.

Mon enfance à Uru'Baen faisait partie du passé, tout comme Murtagh.

Mais le passé fini toujours par refaire surface à un moment ou un autre…