Hello ! Joyeux Thanksgiving ! :))

Rien ne m'appartient, tout à ABC, sauf l'intrigue.

Je me vois dans l'obligation de poster en plusieurs parties pour être dans les temps, je pense à deux ou trois chapitres tout au plus, je préfère plus court et plus régulier parce que je n'ai pas le temps d'écrire du 22000 mots (Coucou Miss Blacky ! ;)

Dossier "Raven" : Harcèlement phase 1...puisque tu te la coules douce à la casa...ECRIS ! Non mais sérieux ! ECRIS ! Et du SQ hein !

SQ

La malédiction est rompue, la magie est de retour, mais pas de spectre, ni de portail vers la forêt enchantée.

Emma se dandinait d'un pied sur l'autre face à la porte du 108 rue Mifflin. Elle avait déjà mis une plombe à oser venir jusqu'ici et là maintenant…elle hésitait encore.

Ses rapports avec sa Majesté s'étaient tassés dernièrement, depuis leur lutte conjointe pour sauver leur fils et son intervention pour la défendre contre la population en colère, passant de la haine pure à une indifférence polie, mais elle ne s'en sentait pas plus à l'aise malgré tout, et l'approcher restait une gageure.

La blonde inspira une grande goulée d'air et leva enfin la main pour toquer.

Regina faisait la poussière, elle détestait cela par-dessus tout, mais ayant promis à Henry de n'utiliser sa magie qu'avec parcimonie, et bien elle devait dorénavant se coltiner son ménage. D'un autre côté cela l'occupait, puisqu'elle n'était plus la bienvenue à la mairie, ni nulle part d'ailleurs.

Deux coups brefs sur la porte la sortirent de ses sombres pensées, elle se dirigea vers l'entrée d'un pas pressé, curieuse de savoir qui osait s'aventurer chez l'Evil Queen.

— Miss Swan ? Un problème ? Henry va bien ? Qu'est-ce…

Emma s'empressa de lui couper la parole pour la rassurer.

— Bonjour Mme Mills, tout va bien, Henry est à l'école, ne vous inquiétez pas, tout va bien.

Les deux femmes se scrutèrent un instant, puis la brune n'y tint plus.

— Et donc ? Que faites-vous là ?

Le ton froid et irrité fit encore plus douter Emma sur le bien fondé de sa visite, elle se trouvait ridicule d'espérer de l'aide de la part de sa Majesté, mais son désespoir était tel qu'il l'emporta finalement.

— Je…je voulais vous demander si…si vous…enfin si je…

La sauveuse se racla la gorge plusieurs fois, elle voyait le sourcil de Mme le maire se lever de plus en plus haut, et elle avait l'impression de se ratatiner sur place, face à ce regard acéré, elle baissa les yeux, penaude, et se lança.

— Heu laissez-moi vous expliquer…voilà, ma mère, enfin je veux dire Snow…oui donc Snow a pensé que pour ce premier Thanksgiving en famille et bien…heu comment dire…disons que…enfin je…

— Miss Swan !

Emma sursauta à l'interpellation musclée et leva deux émeraudes timides et perdues.

— Euh oui ?

Regina se noya un bref instant dans ce regard innocent, puis elle détourna la tête et se mordit violemment la lèvre inférieure pour se calmer. Le manque d'assurance d'Emma l'agaçait au plus haut point, mais elle devait faire preuve de patience et d'un minimum de gentillesse si elle voulait voir son fils régulièrement. Elle reposa ses yeux sur la sauveuse, toujours dans l'expectative, et essaya de garder un ton courtois.

— Considérant que vous n'êtes sûrement pas là pour m'inviter à ce fameux repas familial…que puis-je pour vous ?

Oui bon, la courtoisie n'empêchait pas le sarcasme, si !?

Emma rougit et balbutia.

— Ben euh…euh non…moi…moi ça irait mais…enfin Henry aussi mais…

Regina se fustigea intérieurement… « Bravo ! C'est encore pire ! On ne va jamais y arriver ! »...elle intervint donc rapidement pour soulager la conscience de la mère biologique de son fils adoré, se fendant d'un sourire peut-être plus diabolique que sympathique, mais l'intention y était, cela compte non !?

— Je plaisantais Miss Swan, nous n'en sommes pas là pour l'instant, ni jamais, ni…peu importe…je réitère donc…que puis-je pour vous Miss Swan ?

— M'apprendre à cuisiner !

Emma attendit de longues minutes que le fou rire de Mme Mills se tarisse enfin. Pourtant elle n'avait pas perçu l'attente comme désagréable, au contraire, car voir sa Majesté ex-Evil, mais toujours un peu quand même, se laisser aller à rire d'une façon si naturelle, si magnifiquement naturelle, et bien…waouh ! ça méritait vraiment d'être vécu !

Elles se retrouvèrent donc, une nouvelle fois, face à face et silencieuses. La blonde semblait ébahie, un petit sourire niais au coin des lèvres, comme si elle venait enfin de comprendre le sens de la vie. La brune, quant à elle, se déclenchait presque une contracture de l'arcade à force de la froncer exagérément en direction d'une Emma extatique.

Un petit raclement de gorge plus loin, sa Majesté rompit la trêve.

— Et bien c'était très amusant, merci de votre visite, et j'en profite pour vous demander si je peux garder Henry cette fin de semaine ?

La sauveuse redescendit sur terre brutalement. Regina avait précipité ses mots et se reculait déjà dans son hall, comme pour prévenir de la fin très prochaine de l'entrevue.

Elle cligna des yeux plusieurs fois et bredouilla.

— Oui…non…si enfin…

— Vous êtes réellement incapable de construire une phrase correcte à l'oral…ou tout court…enfin Miss Swan ! Reprenez-vous !

Emma éclata de rire, à la surprise de sa Majesté, et expliqua ensuite.

— C'est marrant ! Y'a pas longtemps ça m'aurait vexée, ou au moins énervée, ce type de phrase à la con, mais pas après vous avoir vue écroulée de rire y'a à peine deux minutes…

— Langage Miss Swan !

La blonde rit encore un peu en se remémorant la scène, puis darda sur Regina deux prunelles étonnées.

— Ça vous rend tellement plus…humaine.

La brune leva les yeux au ciel.

— Ne faites surtout pas courir ce bruit malheureuse ! J'ai une réputation à tenir.

Emma rit encore, cette fois accompagnée, et quand leurs pupilles se croisèrent, elles partagèrent un moment de complicité rare et précieux. Elles se détournèrent presque simultanément, embarrassées. La sauveuse essaya d'enchainer pour disperser le trouble rapidement, elle avait vraiment besoin de la collaboration de Regina.

— Oui bien sûr que vous pouvez prendre le gamin pour le week-end…et pour les cours de cuisine c'est ok aussi ?

La brune se crispa et réfléchit à toute vitesse… « Dois-je accepter pour voir mon fils ? Est-ce une condition sine qua non ? »

— Et bien Miss Swan je…je ne comprends pas…vous avez dorénavant une maman donc il serait peut-être préférable de vous adresser à elle non ?!

Le sourire timide et charmeur que la blonde avait mis en place dans l'espoir d'une réponse positive se fana au gré des mots de sa Majesté. Elle marqua le coup le plus discrètement possible et se recula de l'entrée.

— C'est plus compliqué que ça mais bon…laissez tomber, n'en parlons plus…donc je vous amène Henry vendredi après le boulot ou vous préférez le récupérer à la sortie de l'école ?

Emma, engluée dans sa déception, avait fait sa proposition d'une voix un peu trop aigüe pour être sincère, et elle baissa la tête de gêne en attendant la réponse.

Regina l'observa un moment, dubitative. Maintenant rassurée sur le fait qu'il n'y avait pas de rétribution obligatoire, elle appréciait énormément de pouvoir profiter de la présence de son petit prince sans devoir supplier, ou menacer, ou je ne sais quoi, alors l'air triste et dépité de sa seule pseudo-alliée Charming la contrariait quelque peu.

— Une question Miss Swan…pourquoi est-il si important que vous appreniez la cuisine ?

La sauveuse releva les yeux vers elle, étonnée, mais sa désillusion pas encore totalement digérée la poussa à demander avec agressivité.

— Qu'est-ce que ça peut bien vous faire !?

— Langage Miss Swan !

— Quoi langage !? J'ai pas dit « qu'est-ce que ça peut vous foutre » ou « qu'est-ce que vous en avez à branler » ou…

— Oui bien d'accord je pense avoir saisi la nuance merci, vous pouvez effectivement être beaucoup plus grossière.

— Mais j'étais pas grossière du tout !

— Pas dans les termes certes, mais le ton…

— Quoi encore !? Le ton, la forme, le machin, le bidule !? Vous trouverez toujours un truc à me reprocher hein !? Non mais quelle débile de penser que vous pourriez m'aider !

La voix de la blonde n'avait cessé de monter au fil de la phrase, et le dernier mot fut presque crié, ce qui figea la scène un instant. Emma soupira de dépit et marmonna

— Faites comme vous voulez vendredi, je verrais bien si le gamin est là en rentrant…désolée pour ma…pour mon…bref désolée…au revoir Mme Mills.

Sa Majesté la regarda s'éloigner sans avoir eu la possibilité de réagir. Elle était maintenant rongée par le doute et la curiosité.

SQ

Le lendemain…

Regina composa le numéro du bureau du Shérif pour la vingtième fois d'affilée et s'interrompit avant le dernier chiffre, comme les dix-neuvième autre fois, perplexe. Elle regrettait leur échange de la veille, elle se posait aussi beaucoup de question sur le pourquoi de la demande d'Emma, elle voulait également faire plaisir à son fils, qui rayonnait dès qu'elle échangeait trois mots avec sa mère biologique sans hausser le ton, enfin bref, elle était coincée entre le marteau et l'enclume et ne savait pas trop comment gérer cette situation. Les interactions sociales ordinaires n'étaient pas sa grande spécialité, donc elle craignait d'aggraver plutôt qu'améliorer les choses.

Ella regardait le téléphone dans sa main, fixement, comme s'il allait lui apporter la réponse à toutes ses interrogations, puis, dépitée, elle le reposa sur son socle et elle décida d'aller s'occuper de la chambre d'Henry, pour que tout soit prêt pour ce week-end.

Le surlendemain…

Sa Majesté dut se rendre en ville pour faire quelques achats, elle n'allait pas nourrir son fils d'amour et d'eau fraîche, il lui fallait donc renouveler son stock pour lui concocter ses plats préférés. Si elle ne le voyait que quelques jours par-ci par-là, elle avait bien l'intention de le gâter au possible.

Dès ses premiers pas dans la superette de la ville, elle comprit son erreur, l'hostilité l'entourant aurait pu passer, pour ce que cela l'intéressait, mais le personnel des rayons frais disparaissait dans la réserve dès qu'elle s'approchait, il lui était impossible de se faire servir. Elle réfléchit un instant aux possibilités s'offrant à elle, elle pourrait invoquer les aliments directement chez elle, comme elle avait fait ces derniers temps, oui mais si Henry finissait par s'en rendre compte à force, surtout en étant au manoir avec elle plus souvent…ou aller faire ses courses à l'extérieur de Storybrooke, et puis quoi encore !...ou…le sourire d'une blonde aux yeux verts apparut dans son esprit, elle n'allait quand même pas aller se plaindre à la sauveuse comme une gamine malmenée à la récréation ! Non, certainement pas, mais considérant qu'Emma semblait être la seule à croire en sa possible rédemption, à qui pourrait-elle s'adresser à part elle ?

Regina soupira longuement en regardant ces abrutis de villageoises et villageois l'observer de loin, entre terreur et malveillance, elle reposa son panier de courses à l'entrée du magasin et se dirigea vers le bureau du Shérif d'un pas décidé.

Emma se grattait la tête face à l'amoncellement de plaintes jonchant la surface de son bureau, la plupart concernait Mme le maire, enfin ex-maire, ex-Evil Queen, ex un peu tout au vu des jérémiades qui ne cessaient d'augmenter au fil des jours. Certaine d'une stupidité hallucinante, car elle ne voyait pas comment sa Majesté aurait pu être responsable de tuiles tombées d'un toit, ou d'une crise d'appendicite, ridicule ! Les gens tenaient absolument à lui mettre tous leurs malheurs et petites contrariétés sur le dos, une vraie chasse aux sorcières.

Le bruit typique de talons aiguilles frappant le sol avec détermination lui fit relever les yeux en direction du couloir.

— Miss Swan, comment allez-vous ?

— Euh bien…bien bien…et vous Mme le mair…euh Mme Mills ?

— Et bien cela pourrait aller mieux, je l'admets, il se trouve que je rencontre quelques soucis avec la population, donc…

La brune s'arrêta brusquement en se demandant comment formuler sa requête, elle avait déjà sa solution en tête mais il fallait l'amener doucement. Elle ne pouvait plus exiger quoi que ce soit dans cette ville, oui mais elle était tout de même une citoyenne à part entière. Elle releva le menton.

— Shérif Swan ! Il est inadmissible que je ne puisse faire mes courses comme tout à chacun ! Les commerçants refusent de me servir ! Comment vais-je nourrir mon fils ce week-end !?

Emma se pinça les lèvres de contrariété… « Bande d'abrutis ! ».

— Vous avez tout à fait raison, c'est inadmissible ! Déjà qu'ils me pourrissent mes journées avec leurs délires paranoïaques en tout genre !

La blonde se dressa, furibonde, et attrapa sa veste.

— Venez ! On va aller faire vos courses…et le premier qui se met en travers de notre chemin passera la nuit au poste !

Regina se précipita pour la retenir par le bras alors qu'elle s'élançait déjà vers la sortie.

— Miss Swan attendez !...je ne demande pas une déclaration de guerre, je voudrais juste pouvoir m'occuper d'Henry correctement…je ne suis pas sûre qu'un esclandre favorisera mon…insertion.

Emma réfléchit et se raisonna.

— Ouais c'est peut-être pas une si bonne idée…mais ne dites pas « insertion »,on dirait que vous sortez de prison ou je sais pas quoi !?

— C'est tout comme…bien qu'à l'heure actuelle j'ai plutôt l'impression que ma peine ait été prolongée…

La blonde se racla la gorge, embarrassée par le voile de tristesse qui venait de s'abattre sur le beau visage de la Reine. Celle-ci s'en rendit compte et se reprocha ce moment de faiblesse, elle n'était pas là pour pleurnicher sur l'épaule de la sauveuse.

— Bref passons ! Nous pourrions trouver une parade plus diplomatique en attendant que ces stupides villageois comprennent que je ne suis plus l'Evil Queen.

— Hum...ok…ben vous pourriez commencer par plus les appeler comme ça par exemple…ça pourrait être un bon début…et vous pensiez à quoi autrement ?

Regina souffla de mépris pour la première proposition et enchaina sur la suite, puisqu'elle avait mené exactement le shérif où elle le voulait.

— Pourquoi voulez-vous apprendre à cuisiner ? Qui plus est avec moi ?

La blonde ne s'attendait pas à ce changement de sujet et elle resta bouche bée un moment. Sa Majesté attendit silencieusement qu'elle se reprenne.

— Mais quel rapport avec tout ça ? Enfin je veux dire…non là je vois vraiment pas le lien…

— Vous allez vite comprendre, répondez-moi.

Confuse, Emma tergiversa un instant puis haussa les épaules, après tout elle pouvait bien satisfaire sa curiosité.

— Ma chère nouvelle maman a décidé, genre pour la convivialité du truc, que tout le monde devait participer à la préparation du repas de Thanksgiving…et le problème c'est que je suis pas capable de faire cuire quoi que ce soit sans que ça se termine en catastrophe…en catastrophe carbonisée généralement…on peut pas être douée pour tout hein !?

— Certes Miss Swan, je vous soupçonne même de n'être douée en rien personnellement.

Réalisant ce qu'elle venait de dire, la brune se mordit la lèvre.

— Désolée Miss Swan, la perche était trop tentante.

— Ouais je vois ça…les habitudes ont la vie dure…mais ça fait partie des choses que j'adore chez vous alors vous privez pas…

Regina leva un sourcil fin et racé pendant que la blonde rougissait à vue d'œil.

— Tiens donc ! Et quelles sont les autres choses ?

— On n'était pas en train de parler cuisine là !? D'ailleurs…oui voilà ! Un autre truc que j'adore c'est que vous êtes une excellente cuisinière d'où ma demande.

Sa Majesté apprécia le compliment à sa juste valeur, mais garda une moue dubitative pour la circonstance.

— Snow était, et est toujours, votre colocataire, comment se fait-il qu'elle attende encore un miracle culinaire de votre part ?

Emma semblait très ennuyée par la question. Elle sautillait presque sur place, les mains coincées dans les poches arrières de son jean. On aurait vraiment dit une adolescente prise en faute et devant expliquer sa bêtise.

— Et ben j'ai peut-être un peu prétendu que Thanksgiving c'était ma grande spécialité…parce que je me suis peut-être un peu vexée qu'on m'écarte d'office vu mes capacités.

La sauveuse avait baissé les yeux au sol au fil de son aveu. Regina se surprit à la trouver attendrissante, sûrement parce qu'elle la comprenait en fait. Retrouver des parents à son âge, avec son vécu, enfin du moins ce qu'elle en savait par les recherches de Sidney, cela ne devait pas être tous les jours que « licorne et arc-en-ciel ». Elle déchiffrait parfaitement l'envie d'Emma de s'affirmer, de prouver sa valeur à ses « royaux » géniteurs. Et la brune décida qu'elle l'aiderait dans cette noble entreprise. Après tout, elle lui devait bien cela, car elle était tout de même un peu responsable de son parcours d'orpheline, et elle espérait aussi en retirer un bénéfice, il fallait bien noyer les apparences. Et en parlant de cela d'ailleurs…

— Pathétique !...mais nous pourrions nous soutenir mutuellement…ce n'est pas un repas très compliqué, une fois que vous savez qu'il faut une demi-heure par kilo de cuisson pour la dinde, à 200° chaleur tournante, la messe est dite !

Emma releva brusquement la tête en comprenant que la Reine acceptait de lui donner des cours. Elle expira avec soulagement.

— Oh merci Regina ! Vous me sauvez la vie !

— Ce n'est pas une raison pour devenir familière Miss Swan, et je compte sur vous dorénavant pour adoucir mon quotidien.

— Euh pardon !?

Sa Majesté ricana, satisfaite de son choix de mots qui rosissait délicieusement les joues de la sauveuse. Elle abrégea son supplice en lui tendant une feuille pliée en quatre.

— Ma liste de courses Miss Swan…amenez-les moi en me rejoignant ce soir pour votre premier cours de cuisine.

SQ

Merci ma chérie :) ma fidèle et courageuse chérie :))