Bonsoir ! Je sais que ça fait longtemps que je n'ai rien posté, c'est tout simplement que j'étais en train d'écrire une mini fiction, qui sera composée de deux chapitres ! On devrait appeler cela un two-shot !
Le titre vous interpelle peut être et c'est normal. J'ai décidé de reprendre un morceau d'épisode, celui où Reese porte cette bombe posée par Kara, j'ai retranscris la scène que j'ai prise et j'ai écris la suite que j'aurais voulu voir.
J'espère que vous apprécierez ! Et je remercie toutes les fidèles qui me laissent des commentaires régulièrement ! :-)
Bonne lecture !
Chapitre 1 : Sauvetage et conséquences
Il ouvrit la porte et s'avança, ses pieds s'enfonçant dans les cailloux, l'air frais venant frapper son visage. Il pivota et continua son chemin. Il avait prit sa décision et comptait bien la respecter. Il ne voulait mettre personne en danger. Il s'était retrouvé dans cette situation parce que le passé l'avait rattrapé, une fois de plus.
-Je n'arrive pas trop tard.
Il ferma les yeux et se figea sur place. Cette voix, même s'il ne le voyait pas, il la connaissait entre mille.
‑Je vous avais dis de ne pas vous approcher du bâtiment.
Il le lui avait dit. Il avait coupé la communication juste après et visiblement cela avait été une erreur. Il tourna la tête en direction de la voix qui l'avait coupé dans son élan.
-C'est comme ça que j'ai compris ce que vous alliez faire.
Finch était là. Si sûr de lui. Il n'était pas dupe, seulement intelligent. Il avait apprit à connaître son agent et était capable de prédire certaines de ses actions. Il s'avança vers lui.
-N'avancez pas. Ordonna John, levant la main pour le stopper.
Finch s'arrêta, sortant les mains de ses poches et souffla. Reese sortit le disque de sa veste et le posa sur le sol avant de se relever. Il ancra de nouveau son regard dans celui de Finch.
-Voyez ce qu'il y a sur ce disque et désamorcez-le.
Il pouvait bien faire ça. Donner à l'informaticien un moyen de connaître la raison de la vengeance de sa partenaire des missions douteuses qu'il avait eu avec la CIA. Il montra son dos à son patron, voulant s'éloigner. Il entendit Finch avancer vers lui.
- Laissez-moi…
C'en fut de trop pour Reese, qui dégaina son arme et la pointa vers Finch. Pourtant il s'était promit de ne jamais mettre Finch dans une situation comme celle-ci. Mais c'était plus fort que lui et il le faisait pour une bonne raison. Finch avait déjà été blessé par une bombe et il ne voulait pas que cela se reproduise. De plus il ne voulait pas entraîner son patron là dedans, pour plusieurs choses. Tout d'abord parce qu'il ne méritait pas de connaître la souffrance à nouveau, il avait été habitué à le voir boiter et grimacer ces derniers temps. Puis il savait que Finch ne méritait pas de mourir sitôt, il avait fait quelque chose pour aider le monde et il n'avait pas été remercié comme il le fallait. Finch méritait le bonheur mais cette idée rendait triste John. Parce qu'il s'était aperçu lors de l'enlèvement de Root que la présence de Finch était primordiale pour lui. Sans lui il se sentait perdu, seul.
-Qu'allez vous faire ? Tirer ? Demanda Finch, ayant levé les bras et un brin agacé.
Bien sûr que non, qu'il n'allait pas tirer. Il voulait seulement lui faire comprendre qu'il devait partir. Jamais il ne se permettrait de faire du mal à cet homme. Parce qu'il avait des sentiments pour lui depuis quelques temps. Ces sentiments étaient nés tout doucement, il ne les avait pas remarqués au début. Il s'en était aperçu quand il s'était réveillé un matin. Tout simplement parce qu'il avait sourit à l'idée de retrouver Finch à la bibliothèque, qu'il était de bonne humeur rien que d'imaginer son ami manger avec appétit les donuts qu'il allait lui ramener et savourer délicieusement son thé habituel.
-C'est mon passé qui me rattrape.
Il fit une pause, réfléchissant à ce qu'il allait dire.
-Cela ne vous regarde pas.
-Mais le présent, si. Argumenta Finch.
Reese voyait qu'il n'avait nullement peur de lui et de l'arme. Finch avait une confiance aveugle en lui.
-Je ne vous laisserai pas. Alors arrêtons de perdre du temps.
Il était déterminé à faire quelque chose pour le sauver. Reese remarqua son regard. Ce regard bleu qu'il aimait tant voir briller à la lumière du jour. Là ils reflétaient de l'inquiétude mais il y avait aussi quelque chose d'autre qu'il ne put déterminer. Il hésita, baissant légèrement son bras. Il ne savait pas combien de temps il restait exactement sur le minuteur de la bombe qu'il portait. Plus ils parlaient, plus ils allaient perdre du temps et cela pouvait exploser à tout moment. Finalement il se laissa faire et capitula, baissant son arme. Finch accouru vers lui en boitant. Il ne préféra même pas le regarder faire. Parce qu'il avait peur tout simplement. Peur de voir les réactions de l'informaticien. Peur de l'entendre dire qu'il ne pouvait rien faire. Finch déboutonna la chemise et l'ouvrit, dévoilant le dispositif.
-Voyons un peu ce que nous avons.
-Vous en avez déjà désamorcé ? Ne put s'empêcher de demander l'ex-agent.
-Pas vraiment. Mais je connais les principes de base.
-C'est encourageant Approuva John, le regardant.
-Le téléphone est rattaché à un détonateur lié à un condensateur. La sonnerie alimentera le condensateur qui relâchera sa charge dans une explosion…
Reese ferma les yeux et secoua doucement la tête avant de les rouvrir.
-Finch. Sermonna-t-il presque.
-Désolé je fonctionne comme ça. S'excusa l'informaticien.
Reese savait qu'il allait lui expliquer le fonctionnement du gilet d'explosif. Il voulait seulement que Finch n' énonce pas tout, surtout la mort. C'était pourtant son objectif, mais maintenant qu'il était avec lui, cela avait changé. Il voyait en Finch un espoir de s'en sortir et il comptait bien saisir cette chance.
-Et le minuteur ? Demanda-il finalement.
-Si on n'arrive pas à la batterie, il faudra pirater le téléphone. Fit Finch, plongeant sa main dans la poche de son blouson pour attraper son téléphone.
-C'est faisable ?
-J'ai construit un des systèmes les plus complexes au monde. Je peux certainement déverrouiller un portable.
Reese le lâcha du regard, préférant ne pas entendre la suite, mais il le laissa continuer.
-Les téléphones ont un code de déverrouillage universel basé sur leur modèle et leur numéro IMEI. Pour celui-là c'est une des cinq combinaisons. Expliqua Finch, voyant des codes a quatre chiffres apparaître sur son téléphone portable.
-C'est bien.
Il priait pour s'en sortir maintenant.
-Le problème, c'est qu'après trois essais, le portable se bloque.
Nouveau problème. John sentit son espoir se faire balayer une nouvelle fois et repensa à sa première idée.
-Ce n'est pas un problème.
Il sentit Finch taper un code sur le téléphone piégé. Finch grimaça et regarda de nouveau la liste des combinaisons.
-Celui là n'a pas marché. Fit Reese, voulant avoir la confirmation.
Ce fut le cas lorsque Finch le regarda, ce regard spécial, qui avait le don de le faire taire en temps normal.
-Désolé.
Reese se tut, une bonne fois pour toute. Finch essaya un nouveau code. Il ferma les yeux et baissa la tête, regardant la main de Finch tremblante, entrer le dernier chiffre. Finch souffla de peur. Il avait encore échoué. Il ne restait plus qu'une seule tentative. Finch commençait à perdre de l'assurance et les secondes qui allaient suivre allaient sans doute être beaucoup plus stressantes. Il regarda les codes restants, cherchant lequel était le bon, quelle était la meilleure probabilité. Reese posa son regard sur lui et Finch le sentit instantanément.
-Quoi ? Questionna-t-il, sa voix trahissant sa peur.
-Je me rappelle vos paroles.
Il vit que lui s'en souvenait aussi. Il savait qu'un jour il allait devoir les ressortir et là c'était le moment opportun.
-Que tôt ou tard, on finirait tous les deux par mourir.
-Je préfère plus tard. Assura Finch.
Reese, intérieurement ne voulait plus mourir. Finch ne le voulait pas alors lui non plus. Il voulait à tout prix veiller sur cet homme qui l'avait sauvé.
-Après tout c'est moi qui vous ai entrainé là dedans.
-Je serais déjà mort si vous ne m'aviez pas trouvé.
-Dur à dire.
-Pas vraiment.
Finch ne le savait pas vraiment mais le jour où il l'avait rencontré, c'était la date où il avait prévu de mettre fin à sa vie. Mais le sort en avait décidé autrement, il avait fait sa connaissance. Un homme froid, sévère, milliardaire, un génie de l'informatique. Un homme qui était seul aussi. Qui lui ressemblait sur certains points. Il lui avait donné un boulot, lui avait redonné un sens à sa vie, l'avait sauvé. Il avait accepté parce qu'il savait qu'il était encore utile et seul Finch l'avait vu. Parmi des milliers d'anciens militaires, il avait choisi Reese.
Finch le regardait droit dans les yeux. Reese savait qu'il n'aimait pas quand il parlait de ce moment si particulier. Il sentait que l'informaticien avait changé, qu'il semblait beaucoup plus proche de lui, ce qui n'était pas le cas au début de leur partenariat. Eprouvait-il la même chose que lui ? Il n'avait pas le temps de lui poser cette question, il voulait d'abord s'en sortir, arrêter le minuteur.
-Choisissez le bon, Harold.
Cela mit encore plus la pression sur Finch, qui regarda à nouveau les combinaisons de chiffres. Son cœur battait la chamade, il commençait à ressentir la peur dans tous les membres de son corps, même son cerveau ne semblait plus suivre. Ses lèvres tremblaient. Son regard avait changé. Reese sentit les larmes monter. Une seule chance sur trois de s'en sortir.
Finch commença à saisir un nouveau code mais l'effaça aussitôt. Son corps entier tétanisé, il en avait oublié la douleur de sa nuque et de son dos. Il avait envie d'hurler, envie de sauver John, envie que tout cela se termine, envie de retrouver le cours de leur vie normale, sans bombe, sans blessure. Il sentait que le code qu'il avait failli entrer n'était pas le bon. Son esprit lui dictait de taper le quatrième de la liste. Reese le regardait fixement maintenant. C'était une manière pour lui de connaître son sort par la suite. Il était totalement impassible, seuls les yeux rougis trahissaient ses pensées.
Il entra le code et le portable se déverrouilla. Il se dépêcha d'annuler le minuteur. Lorsqu'il le vit arrêté sur les 7 secondes qui restaient, il ferma les yeux, releva la tête et souffla de soulagement, sentant toute la pression redescendre. Il rouvrit les yeux et pu voir l'apaisement dans le regard de son agent.
Une explosion retentit sur le côté et Finch sursauta. Il se rapprocha du bord et put voir une voiture enflammé.
-ll faut croire que Snow a finalement prit sa retraite.
Finch se tourna vers lui. John n'avait pas bougé depuis qu'il l'avait désamorcé. Il voyait dans la posture de son agent qu'il était perturbé, qu'il n'y croyait toujours pas quant au fait qu'il était toujours là. Il revint vers lui et se permit de poser une main sur son bras.
-Mr Reese ? C'est fini.
Reese regardait dans le vide. Finch ne l'avait jamais vu aussi mal.
-John ?
Son employé baissa enfin la tête et lui offrit un regard submergé par la tristesse. Finch déglutit.
-Il faut enlever ça. Dit Finch en avisant du regard le gilet.
Mais Reese ne réagit pas. Finch essaya de détourner son attention mais ce fut vain. Il soupira, surprit de voir un John aussi perdu, insensible aux mots, comme s'il était dans une bulle. Finch lui retira sa veste et finit de déboutonner la chemise. Il vit que Reese avait la chair de poule mais qu'il ne frissonnait pas. Il commença alors à se dire que son ami avait sérieusement besoin d'aide mais aussi d'attention. Il fit le tour, défit les sangles du dispositif et le retira délicatement. Il alla le poser loin d'eux et revint vers John. Il ne bougeait toujours pas. Finch lui remit tant bien que mal ses vêtements. Il ramassa le disque.
-John ? Venez, nous ne devons pas rester ici. Vous avez besoin de repos.
Finch se dirigea vers la porte et Reese le suivit à son rythme, le suivant comme s'il était son ombre. Finch prit le volant et ramena son agent à la planque. Une fois sur place, John alla s'asseoir dans le canapé, le regard dans le vague. Finch l'observa un instant se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire. Son portable se mit à sonner.
-Détective Carter ?
-Finch, vous savez si John est …
-Il est avec moi. Répondit-il aussitôt, devinant où elle allait en venir.
-Mais comment…
-Je l'ai convaincu détective.
-Je suis soulagée d'apprendre qu'il n'a rien… J'ai vraiment cru qu'il avait abandonné.
-D'ailleurs, j'ai laissé le dispositif, désactivé, sur le toit de l'immeuble.
-J'envoie une équipe le récupérer.
-Merci.
-Finch ?
-Oui ?
-Comment il va ?
Finch reposa son regard sur John, qui n'avait pas bougé d'un poil.
-Je ne saurai pas trop vous dire. Je pense qu'il aura besoin de repos.
-Je comprends, ce n'est pas évident de se dire qu'on s'en sort quand on porte une bombe. Appelez-nous s'il y a un souci.
-J'y penserai. Bonne soirée.
Il raccrocha et se rapprocha de Reese, se débarrassant de sa veste au passage, qu'il posa sur l'accoudoir du canapé.
-Mr Reese, vous êtes là ?
L'ex-militaire leva doucement la tête et le regarda fixement. Finch se raidit, ne sachant pas interpréter ce que les yeux de John reflétaient en ce moment.
-Je suis là. Répondit-il enfin.
La voix chancelante fit frémir Finch, qui alla dans la cuisine et revint avec un verre d'eau, qu'il tendit à John. Reese le bu d'une traite et posa le verre avec violence sur la table basse. Finch émit un geste de recul. Reese se leva et se rapprocha de lui, Finch déglutit mais se garda bien de ne pas bouger. Une fois que les deux hommes furent assez proches de l'un et l'autre, Reese reprit la parole :
-Vous m'avez sauvé…murmura-t-il.
-Je ne pouvais pas vous laisser faire.
-Qu'auriez-vous fait si vous n'aviez pas réussi ?
-Mr Reese, nous n'avons pas besoin de penser à cette autre alternative. Souffla Finch, mal à l'aise.
Reese soupira doucement. Il ferma les yeux.
-Vous devriez vous reposer Mr Reese, ces derniers jours ont été agités pour vous.
Reese rouvrit les yeux.
-Vous aussi Finch.
L'informaticien fronça les sourcils.
-Je n'ai pas couru dans les rues de New-York, ni porté de bombe, encore moins subi des interrogatoires en prison.
-Je sais Finch.
-Alors je n'en ai pas autant besoin que vous.
-Si.
-Et puis-je savoir pourquoi ?
-Vu la façon dont vous vous tenez, vous avez mal.
Finch se troubla. Reese n'avait pas tort. Il avait mit un peu plus de poids sur sa jambe valide et évitait de faire trop de mouvements avec sa tête.
-Ca ira.
Finch vit son agent grimacer et s'inquiéta.
-John, ça va ? Vous avez mal quelque part ?
-Ce n'est rien.
-John. Fit Finch, d'une voix plus sévère.
-Snow m'a seulement frappé à la tête avec sa crosse.
-Mr Reese ! Et vous dites que ce n'est rien ?! Faites-moi voir.
Finch passa ses mains dans les cheveux de Reese. Celui-ci sentit son cœur faire un bond. Finch avait toujours cette manie d'être délicat dans ses gestes lorsqu'il examinait une blessure et cela le déconcentrait souvent. Il ne pouvait pas éviter de se retrouver blessé, mais lorsque c'était le cas, il pouvait toujours compter sur son patron. Il avait toujours veillé, même pour la plus minuscule des coupures.
-Vous avez une belle bosse John. Allez vous allonger, je reviens.
Finch alla chercher la trousse de secours dans la salle de bain et repassa par la cuisine, préparant un petit sac de glace. Puis il alla dans la chambre où il trouva son partenaire allongé, qui n'avait même pas prit la peine de se débarrasser de son manteau ni de ses chaussures. Finch émit un son désapprobateur, ce qui fit hausser les sourcils de John.
-Vous ne pouvez pas vous mettre un peu plus à l'aise John ?
-C'est ça qui vous gêne ?
-Je vous ai demandé de vous allonger pour vous soigner déjà, mais surtout pour que vous puissez dormir après. Réprimanda Finch.
John avait besoin d'être remit en place, en plus d'une surveillance et d'une compagnie. Finch le laissa retirer le surplus et prit place sur le bord du lit.
-Mettez ça sous votre tête. Fit-il tendant le sachet froid.
Finch déboucha la bouteille de désinfectant et en versa un peu sur un morceau de coton. Il l'appliqua sur la coupure au dessus de l'arcade sourcilière qui avait souffert et nettoya proprement. Reese ne laissa rien apparaître. Une fois que Finch eu posé un pansement, il rangea le matériel et se leva.
-Maintenant il est temps que vous dormiez.
-Je ne suis pas fatigué Marmonna Reese.
-Peut être, mais ce n'est qu'une impression Mr Reese, je peux vous dire que vous l'êtes.
-Je croyais ce que c'était moi le plus observateur des deux.
-Vous l'êtes tellement que vous finissez par me transmettre votre art d'observation.
Reese émit un petit rire.
-Je suis un bon prof alors.
-Certainement. Maintenant taisez-vous et dormez. Ordonna Finch.
Alors qu'il allait se retourner pour sortir de la chambre, il sentit une main puissante attraper son bras. Il se senti légèrement déséquilibré et se retrouva assit non loin de Reese, qui le fixait intensément.
-Merci Finch.
Finch déglutit. Ce que John venait de lui dire lui faisait chaud au cœur bien sûr, mais il ne se sentait pas rassuré face à ces yeux qui le dévisageait.
-Je vous en prie John, si vous voulez bien me lâcher à présent …
Reese relâcha la pression et Finch pu sortir de la chambre, prenant soin d'éteindre la lumière et de refermer la porte. Il alla ranger sa trousse dans la salle de bain et il en profita pour s'adosser un instant au mur. Repensant à ce qu'il venait de se passer il y a seulement quelques secondes. Cette main si ferme qu'il avait senti sur son bras, il avait l'impression que c'était une brûlure. Lui qui détestait les contacts physiques, celui que John venait d'avoir envers lui, lui avait donné une autre impression. Son cœur s'était affolé quand il avait vu à quel point il était retombé très prés de lui. Ces yeux, ces lèvres, ce souffle qui avait légèrement balayé son visage. Cette voix rauque qui avait prononcé ces deux petits mots, avaient manqué de le faire chavirer. Il soupira.
Depuis qu'il avait comprit qu'il n'était pas insensible face à John, il avait du mettre en place quelques barrières supplémentaires pour ne pas se trahir. Parce qu'il ne voulait pas que leur partenariat se termine, que John parte parce qu'il n'accepte pas les sentiments qu'il éprouvait, qu'il se retrouve une fois seul. Il secoua la tête. Il avait une fois de plus fait un sacrifice personnel, après avoir faire croire à Grace sa mort, maintenant il devait faire croire à John qu'il était juste son ami et rien d'autre. Mais depuis quelques temps, il se posait beaucoup de questions.
Il avait noté du changement de côté de Reese, celui-ci semblait beaucoup plus joyeux, plus ouvert, plus taquin, plus attentif. Tous ces petits déjeuners, tous ces repas, toutes ces petites attentions qu'il avait, remettaient en question les opinions de Finch concernant Reese. John faisait-il cela parce qu'il avait quelqu'un dans sa vie ? Il avait vérifié cette hypothèse, en écoutant, ou plutôt en surveillant son agent de plus près, sur écoute. Mais il n'avait rien trouvé, Reese ne menait pas de vie du côté privé, il se contentait simplement de dormir chez lui, rien de plus. A partir de ce moment là, il avait eu beaucoup de questions sans réponse. Reese était heureux pour quelle raison ? Etait-il heureux grâce à son travail ? Ou autre chose ? Pourquoi tenait-il absolument à lui faire plaisir alors qu'il ne lui demandait rien ? Pourquoi était-il toujours inquiet quand il devait se rendre sur le terrain, au point qu'il ne veuille prendre sa place ?
Il se promit, tôt ou tard d'avoir des réponses à ces questions. Il coupa court à ses pensées et préféra retourner dans le salon. Il en sortit le disque de son manteau et le connecta à son ordinateur portable qu'il laissait toujours là. Le contenu n'était pas bénin, jugea-t-il en voyant les algorithmes très complexes apparaître sur son écran. Il tenta d'entrer dedans, de toutes les manières dont il connaissait mais, une par une, chacune de ses actions furent vaines. Il passa du temps à comprendre comment un codage pouvait-il être aussi complexe. Un moment il s'autorisa à se laisser aller un peu, se calant dans le canapé. Il regarda l'heure sur sa montre et manqua de s'étrangler. Il était deux heures du matin, il ne voyait jamais le temps passer quand il travaillait !
Cela faisait plus de quatres heures qu'il avait sauvé Reese. En y repensant, il se leva et alla le voir le plus discrètement possible. Il entrebâilla la porte et vit que son associé dormait. Il s'accorda un instant, notant ces traits si paisibles que John avait, il semblait détendu et serein. Mais Finch devina vite que cela ne pouvait qu'être une impression. Il referma la porte et retourna dans le salon. Il souffla. Il se sentait fatigué et ne voulait pas laisser son agent seul. Auparavant il aurait pu mais là il ne pouvait pas se le permettre. Il dénoua sa cravate, retira sa veste de costume, ainsi que ses chaussures. Il alla chercher une couverture dans le petit meuble du salon, éteignit la lumière et s'allongea dans le canapé, plaçant un coussin sous sa tête. Il déposa ses lunettes sur la table basse à côté de l'ordinateur et se laissa aller au sommeil.
Deux heures plus tard, il fut réveillé par des bruits. Il se frotta les yeux, cherchant où il était et se rappela de l'endroit. Il écouta plus attentivement et comprit que cela venait de la chambre. Interpellé, il se redressa péniblement, mit ses lunettes et se dirigea vers l'origine des sons. Il ouvrit la porte et entra doucement. Mais il vit son agent complètement agité dans son sommeil. Il écarquilla les yeux, voyant que les gesticulations de celui-ci étaient tout de même impressionnantes. John était sans doute en train de se battre dans son rêve. Il se rapprocha de lui et s'assit là où John ne se battait pas avec un soit disant humain invisible. Il plaça ses deux mains sur les épaules de son partenaire et le secoua, inquiet.
-Mr Reese !
Mais John continua, avec beaucoup plus de mouvements. Finch du un instant reculer pour éviter un coup et recommença.
-John !
Reese se leva d'un coup et Finch ne pu rien voir venir, tout se déroula à une vitesse. Il se retrouva allongé sur le lit, mais sa tête était au dessus du vide. Reese venait de prendre l'avantage sur lui, il était à genoux sur le lit, tenant fermement la chemise de Finch au niveau de ses épaules. Mais Reese ne semblait pas réveillé.
-Pourquoi tu m'as fais ça ?! Hurla d'un coup l'ex-militaire.
Finch resta confus. A qui pouvait-il parler comme ça ? En jugeant l'emploi du tutoiement, il se douta un instant que cela concernait quelqu'un que Reese connaissait personnellement.
-John ! Réveillez-vous !
Mais cela n'eut pas l'effet qu'il souhaitait. Reese était complètement dans son rêve et il se retrouva secoué sous la force de celui-ci. Il attrapa la chemise de Reese, ne voulant pas subir des secousses trop violentes pour son dos et sa nuque. Reese se retrouva essoufflé et Finch haletait, se sentant mal. Si sa voix ne permettait pas à Reese de sortir du monde de l'imaginaire, encore moins son contact, il ne voyait plus qu'une seule solution. Mais c'était quelque chose qu'il n'aimait pas, qui ne faisait pas partie de ses règles. Cependant il connaissait la force de John et ne voulait pas s'y frotter. Il était même persuadé que Reese n'agirait pas comme ça, même jamais s'il savait que c'était lui. Avant qu'il n'eu le temps de mettre quoi que ce soit en place, Reese recommença.
-T'es qu'une garce, j'avais confiance en toi et tu m'as trahi.
Au moins maintenant Finch était sûr que c'était une femme. Cela lui donna la réponse à ce qu'il devait faire. Il se concentra, sentant son estomac se tordre, lui qui n'aimait clairement pas se faire agiter, commençait à en subir les effets néfastes. Il attendit que Reese se calma un peu et en profita pour plier son genou et assener un coup, là où il savait que ca pouvait faire mal, pas trop violement sinon il savait qu'il le regretterait. John étouffa son cri et ouvrit les yeux, avant de tomber à côté, enfouissant sa tête dans la couette.
Finch voulu se lever mais fut prit d'un tournis et se laissa retomber lourdement. Il regretta aussitôt son geste en sentant son cou craquer et gémit. Reese se redressa en l'entendant, glissa près de lui, le tira et l'installa plus confortablement, coinçant un oreiller sous sa tête.
-Ne me dites pas que je viens de m'en prendre à vous ? Paniqua John.
-Si …Souffla Finch qui essayait de calmer ses battements de cœurs.
-Alors c'est vous qui …
Finch vit que John avait laissé une main sur ses parties.
-Désolé Mr Reese, je ne le voulais pas mais j'ai été un peu obligé.
-Ne vous excusez pas, c'est mérité, au moins je suis réveillé. Fit l'agent, ne voulant pas laisser son patron éprouver des remords.
Finch ferma les yeux et grimaça brièvement.
-Finch ? Je vous ai fais du mal ? Demanda-t-il, posant une main compatissante sur son bras.
-Hormis me secouer comme un sac, non.
-Bon dieu ! Pourquoi est-ce que j'ai fais ça ? Je suis désolé Finch, je ne voulais pas vous faire du mal.
-Vous vouliez faire du mal à une femme. Fit Finch.
-Comment vous savez ?
-Vous parliez.
-Je vois. Je parlais avec Stanton.
Finch fronça les sourcils. La femme qui avait failli tuer Reese aujourd'hui et Reese avait essayé de la tuer dans son rêve, du moins c'était l'intention qu'il avait vu.
-Je comprends mieux … Emit Finch, d'une voix faible.
Finch se redressa mais eu un rictus de douleur. Reese s'empressa de placer une main dans son dos et l'aida à s'asseoir. L'informaticien se mit debout et boitilla plus fortement, sortant de la pièce. Reese eu un mauvais pressentiment et se leva. Il se pinça les lèvres, Finch lui avait quand même mit un coup bien placé et il se força à avoir une démarche neutre. Il se dirigea là ou il l'avait entendu partir et le trouva agrippé au lavabo dans la salle de bain, une serviette humide sur son cou, la respiration saccadée. Alarmé, il se rapprocha de lui mais Finch leva une main en sa direction pour le stopper. Reese fut choqué.
-Finch… Laissez-moi-vous aider.
-Non Mr Reese, ca ira.
-Non, je ne crois pas. C'est de ma faute si vous avez mal.
-Non. C'étaient peut être vos mains mais ce n'était pas vraiment vous.
Finch ferma les yeux et soupira.
-Physiquement c'est moi. Se borna Reese. Laissez-moi assumer le rôle de l'infirmier pour une fois Finch.
-John. Je ne remets pas en doute vos compétences, mais je ne veux pas que vous me touchez.
-Je ne vous ferai pas de mal et vous le savez autant que moi Harold.
Finch rouvrit les yeux et tressaillit légèrement. Reese ne voyant aucune réponse de sa part, entama un pas vers lui.
-Arrêtez-vous.
-Finch, s'il vous plaît. Je veux me faire pardonner.
-Vous l'êtes John, je ne vais pas vous en vouloir pour ça.
-Harold, je vous en prie.
Finch eu un frisson, Reese était en train de le supplier, ce qui n'était pas dans la nature de l'agent. Il souffla longuement et repassa la serviette sous de l'eau chaude avant de la remettre en place. John le regarda faire, mais cela devenait de plus en plus dur pour lui de rester sur place. Il jeta un œil au placard de pharmacie et se dirigea vers lui, Finch capta le mouvement et suivit du regard les gestes de John dans le miroir. Reese pivota et Finch le vit se rapprocher de lui. Il savait que l'agent était têtu alors il préféra ne pas retenter de le repousser. Reese attrapa la serviette et la lui retira délicatement, dévoilant la cicatrice. Finch déglutit, c'était la première fois que John la voyait, il l'avait toujours caché. Il entendit Reese déboucher un tube et sentit une noisette de crème froide se poser sur sa peau chaude.
-Oh.
Reese referma le tube et le posa sur le lavabo. Finch sentit ses mains se poser sur sa nuque et se raidit.
-Détendez- vous …Le supplia John.
Reese commença par étaler la pommade. Finch sentit tout son corps prit de tremblements. Des mains si douces, si chaudes, qui glissaient tendrement sur son cou, lui faisait de l'effet. Reese le massait dignement bien et il se surprit à se laisser aller et se détendre, faisant confiance à celui-ci. Il lâcha un petit soupir, sentant les bénéfices de ce petit massage improvisé. Reese étala bien le produit, s'assurant d'en mettre suffisamment, pendant cinq bonnes minutes. Pour lui c'était un vrai challenge. Il touchait son patron et appréciait ça, il avait envie de se pencher et de déposer un baiser sur cette peau dévoilée, mais il se retint.
Finalement il se lava les mains et Finch lui adressa un faible merci, presqu'inaudible. Reese lui tendit des analgésiques qu'il avait prit aussi et Finch le regarda un instant dans les yeux, troublé. Il les prit et en avala un comprimé avec un verre d'eau.
-Finch ?
-Oui Mr Reese ?
Reese fit la moue.
-Prenez le lit, c'est mieux pour vous.
-John, c'est vous qui avez absolument besoin de repos.
-Je sais Finch, mais moi je peux dormir dans le canapé sans souffrir, pas vous.
Finch était décontenancé. Reese insistait pour son bien être.
-Mais John, si vous avez de nouveau un cauchemar… Commença Finch.
-Oui ?
-SI j'essaye de vous réveiller…
Reese comprit où il voulait en venir. S'il dormait dans le canapé et que cela recommençait, il allait sauter une fois de plus sans doute sur Finch et il allait se retrouver sur le sol, ce qui était très dangereux si on prenait en compte la présence de la table basse.
-Alors il ne reste qu'une solution.
-Et laquelle ? Emit Finch, perplexe et perdu.
-On partage.
Finch ouvrit grand la bouche.
-Je ne …
-Finch, vous êtes gagnant là-dessus. Vous serez sûr que je me repose, vous pourrez me surveiller même si vous dormez. En plus vous vous serez plus confortablement installé. Argumenta John, ayant placé ses mains sur les bras de Finch.
-Vous gagnez aussi dans un autre sens Mr Reese. Tenta Finch.
Reese eu un petit rire.
-Très bien, nous avons ce que nous voulons, l'un pour l'autre. Cela vous gêne-t-il ?
-Je ne sais pas Mr Reese.
-Je me ferais tout petit, vous pourrez prendre toute la place que vous voulez. Taquina Reese.
Finch lui offrit un léger sourire, ravi de retrouver l'agent qu'il connaissait.
-Très bien. Capitula-t-il.
Reese hocha la tête et laissa son patron passer devant lui. Il eu un air triste en le voyant marcher difficilement et se tenir au mur d'une main pour avancer. Il avait bien fait d'insister pour que Finch dorme sur un matelas plutôt que sur de la mousse rembourrée. Finch s'installa d'un côté et Reese en fit de même. Une fois allongé, Finch soupira et Reese le voyant à moitié endormi ne put s'empêcher de sourire et de remontrer la couette sur lui. Reese ne tarda pas non plus à rejoindre les bras de Morphée, la présence de Finch changeait tout, l'apaisait.
A suivre ...
