Bonjour tout le monde, alors je ne vais pas blablaté pendant longtemps. Les gens qui me connaissent savent pertinemment que je suraime les séries, tout particulièrement The 100. J'étais très attaché au personnage de Lexa, et la dynamique du Clexa. Et plus particulièrement au jeu d'actrice de Eliza Taylor et Alycia Debnam-Carey. Bref je suis encore en deuil. Comme je l'ai dit, j'adore The 100. Mais j'adore aussi TWD et FTWD. (Toujours en deuil de Beth d'ailleurs bref !). Tout ça pour dire que j'écris un histoire sur FTWD avec plusieurs personnage de The 100, car plus honnêtement je ''maîtrise'' mieux les personnage de The 100, et je les trouve tellement plus charismatique. Voilà !

Juste pour rassurer les gens qui me suivent, je n'abandonne certainement pas Stay Together. J'avais juste besoin d'une coupure. Et puis comme ça je pourrais alterner les deux. Stay Together est un immense chantier où j'ai déjà beaucoup d'intrigue, de drama et je ne compte pas le laisser inachevé. :)

Pour cette fiction, je ne sais pas où ça va me mener honnêtement. Mais j'aime l'écrire, et j'ai plusieurs idées par-ci par-là. Donc j'espère que ça vous plaira. Enjoy ! :D

À bientôt, Cottigny.


The 100 / Fear The Walking Dead.

DISCLAIMER : The 100 et FTWD ne m'appartienne pas.

Life is about more than just surviving.


1- Survivor.

Point de vue de Alicia Clark.

Je ne savais pas combien de temps j'étais restée là. Chris ne s'arrêtait pas de pleurer. Je n'avais pas la force de lui dire quoique ce soit, de faire quoique ce soit. Tout ce qui nous arrivait été surréaliste. Matt devait être avec moi. Liza ne devait pas mourir. Tout se bousculait dans ma tête. Pourquoi ma mère et Travis n'étaient toujours pas remontés de la plage ?

Je fermais les yeux et essayais de ressentir toute la chaleur du soleil. J'essayais de stopper les bourdonnements dans ma tête. De retirer le bruit du coup de fusil. J'ouvrais les yeux en espérant que tout soit redevenu à la normal, mais tout était pire. J'entendais parfaitement les pleures de Chris cette fois-ci. Je restais paralysée sur ses larmes, sur ses sanglots. Le monde avait changé, j'aurais dû aller à Berkeley. J'aurais dû être loin de Nick, loin de ma famille. Loin de tout ces problèmes. Je ne savais plus si je devais vivre ou bien s'il était question de survie maintenant.

Un sanglot de Chris me ramenait à la réalité. On ne pouvait pas sauver tout le monde. C'était ça la triste réalité de ce monde. Avant de m'accroupir pour relever Chris, je fixais le trou dans la tête de Liza. Le sang ne coulait plus, il était séché.

- Chris vient, ça sert à rien.

- Lâche moi ! Hurla-t-il.

Je me remettais sur mes deux pieds en mettant mes mains en l'air. Tout se mélangeait, j'étais contrariée par sa réaction. Et j'étais tout autant lassée de la situation. Je faisais plusieurs pas en arrière en regardant Chris s'accrocher à sa mère. Le soleil frôlait l'océan, il allait bientôt faire nuit. Travis remontait, je fronçais des sourcils avant d'apercevoir ma mère derrière lui. Ils s'arrêtaient près du corps de Liza, Travis posait une main sur l'épaule de son fils. La réaction de Chris était sans attente, il lui hurlait dessus :

- Pourquoi tu as fait ça ?! On avait des médicaments ! On aurait pu la sauver !

- Chris je n'avais pas le choix, confiait Travis larmoyant.

Je fronçais des sourcils une nouvelle fois, ma mère venait vers moi avec une mine à faire peur.

- Maman.

- Monte à la maison. On arrive, fit-elle en poussant pour me montrer le chemin.

- Maman, qu'est-ce qu'on fait ? Pourquoi Liza est morte ? C'est l'infection ?

- Alicia monte, reste avec Nick, ordonna-t-elle.

Je contractais ma mâchoire en secouant légèrement la tête. Elle avait le visage dur, tout comme moi. Le chemin jusqu'à la villa était pénible. Qu'est-ce qu'on allait faire ? Il fallait qu'on réagisse, on ne pouvait pas rester là. Los Angeles était une ville de plus de 16 millions d'habitant, enfin c'était avant. Maintenant qu'est-ce que c'était ? Une ville de gens mort ? De mort vivant. Il fallait bouger, on ne pouvait pas être en sécurité dans une aussi grande ville, restons lucide putain.

- Calme toi Alicia, me parlais-je à moi-même.

Je passais mes mains dans mes cheveux pour serrer mon crâne avant d'avancer plus rapidement vers la villa. Cette journée était catastrophique. Mes mouvements étaient stoppés par le silence religieux qu'il y avait. Ofelia et Daniel Salazar n'était plus sur l'immense canapé. Le rythme de mon coeur s'accélérait. Je regardais à droit, à gauche le plus doucement possible avant de poser un pied dans le salon. Je n'entendais que le bruit de ma respiration. La peur me gagnait plus rapidement que je pouvais l'imaginer. Chaque pas que je faisais était millimétré, où était Nick ? Je traversais le salon, et longeais un mur en béton. Ma main frôlait le mur menant à la cuisine, je passais ma tête le plus lentement possible.

- Nick ! Criais-je en me faisant plaquer sur le frigo.

- Chuuut chut, fit-il péniblement.

Je fronçais des sourcils, mon frère avait posé une main sur ma bouche pour m'empêcher de dire quoique ce soit. Mes narines se dilatèrent de plus en plus. J'avais froid dans le dos, j'étais terrifiée. Tout compte fait, peut être que c'était une délivrance, que tout pourrait se stopper le plus vite possible. Tout ce cauchemar. Nick avait les yeux qui partait en vrille, je ne savais pas s'il était en manque ou complètement paniqué. Mais paniqué de quoi ? Je le repoussais en voyant Victor Strand arriver derrière lui. Il chargeait un revolver. Je cherchais des réponses dans les yeux de Nick. Strand était impassible, il était prêt à tirer. Mais sur quoi ?! Victor tendait le bras et fermait un oeil pour viser l'entrée de la cuisine juste à côté du frigo.

PAN.

Le bruit m'avait étourdie. Nick s'était instantanément accroupis, j'étais restée scotché contre le frigo. La détonation ne venait pas de Victor Strand. Avant même de comprendre quoique ce soit, la lumière s'allumait et Daniel Salazar venait de rentrer dans la pièce avec son fusil de chasse. Mon frère était toujours à terre et Victor Strand était hors de ma vue derrière le plan de travail. Mes oreilles étaient en feu, je n'entendais qu'un sifflement. Daniel Salazar ne bougeait pas d'un millimètre, au loin j'entendais ma mère criait le nom de mon frère et moi. Je ne savais toujours pas qui avait tiré.

- Montrez vous, ordonna Daniel.

Ma mère arrivait brusquement derrière l'hispanique. Elle tenait elle aussi une arme à feu, son regard était interdit. La peur me gagnait à une vitesse folle. Je n'osais pas bouger.

- Baissez vos armes.

La voix venait de retentir. Je ne savais pas pourquoi, mais toute la situation se détendait d'un seul coup. C'était une fille, sa voix n'était pas vieille, il n'y avait pas d'hésitation. Elle était en vie. Ce n'était pas un mort vivant.

- Qui êtes-vous ? Demanda ma mère toujours son arme en main.

Je décidais enfin de bouger du frigo pour me décaler derrière l'ilot de la cuisine. Je voyais Strand se tenir le haut de l'épaule. Il avait sûrement été touché. Nick s'approchait de lui pour l'aider, depuis quand mon frère s'occupait de quelqu'un autre que lui ?

- Nous pouvons nous entraider, lança mère pour pondéré la situation.

- Il n'y a pas de nous, déclara sévèrement Daniel Salazar.

- Baissez vos armes, répéta-t-elle.

Ma mère donna un coup de coude à Daniel, il avait le regard méchant. Il attendait quoi ? Qu'on se fasse tous buter ? Il avait un pauvre fusil à pompe. Il avait une cartouche dedans, et la fille devait avoir facilement une dizaine de balle. Il fallait rester logique. Je jetais un regard noir à ma mère pour qu'elle choisisse la bonne solution. Madison posa son arme à feu au sol et la faisait glisser vers l'embrasure de la cuisine. Daniel voyait rouge de colère. Je sentais un frisson m'envahir quand j'entendais un bruit de pas arriver vers nous. Je voyais désormais le bout de l'arme rentrer dans la cuisine. Je retenais mon souffle, Daniel Salazar pointait toujours son fusil de chasse.

- Qu'est-ce que vous voulez ? Demanda ma mère.

Daniel était prêt à tirer, il avait le doigt sur la gâchette.

- Papá, deje caer el arma. Elle est jeune, ça pourrait être moi.

La voix de Ofelia venait de retentir. Elle se trouvait non loin de ma mère.

- Papà, supplia Ofelia en marchant vers Daniel.

Je regardais la scène sans broncher. Daniel Salazar baissa son arme une fois que Ofelia était à ses côtés. Il la tenait toujours fermement, prêt à répliquer. La jeune fille qui tenait le pistolet fit un nouveau pas vers la cuisine. C'était à ce moment là que je la voyais réellement, elle avait les cheveux blonds foncés avec des racines noirs. Ils étaient tressés. Elle avait le visage dur, des parfaits yeux noisettes en amande, ses paupières et le dessous de ses yeux étaient sombre. Elle devait avoir des origines asiatique.

Tout le monde la regardait. Elle avait du sang sur ses vêtements. Des vêtements particulièrement usés. Je voyais parfaitement son thorax se levait et s'abaissait. Elle jetait un oeil vers moi avant de baisser son arme. Un silence dérangeant s'installait, personne ne bougeait. Ma mère fit un pas vers la jeune femme, elles se regardèrent sans ciller. Des bruits de pas de courses se firent entendre, Travis déboulait dans la pièce suivit de Chris. Daniel Salazar avait pointé son arme sur la jeune fille. Ils étaient tout les deux armes en main.

- Qui êtes vous ? Lança Travis perdu.

- Papa, baisse ton arme, conseilla Ofelia.

- Calmez vous, essaya ma mère en bougeant ses deux mains vers le bas.

Travis avança rapidement vers Madison en posant lourdement sa main sur le canon de Daniel. Ofelia et Daniel commençaient à se parler en espagnole. Travis avait les mains en l'air en avançant vers la jeune fille.

- Qu'est-ce qui vous êtes arrivé ? Demanda-t-il. Qui êtes-vous ?

La jeune femme reprenait une bouffée d'air après m'avoir regarder dans les yeux une nouvelle fois.

- Ils se déplacent, ils cherchent à se nourrir, fit-elle difficilement.

- Qui ? Demanda ma mère.

- Les marcheurs morts. Ils ont faim.

Ma mère et Travis s'échangèrent un regard remplie de peur.

- Je cherchais une cachette. Mais il s'est attaqué à moi, déclara-t-elle en désignant Daniel Salazar.

- Vous êtes blessée ? Demanda ma mère.

- Elle a sûrement été mordu ! Faut la buter ! S'affola Nick en se relevant.

- Je n'ai pas été mordu, déclara-t-elle froidement.

- Ah, fit mon frère bêtement.

- Est-ce que tu es seule ? Demanda Ofelia.

- Oui.

- Quelqu'un t'a suivit... Quelque chose t'a suivit ? Questionna ma mère.

Elle secoua la tête lentement. Du coin de l'oeil, je voyais Nick relever Victor Strand. Il se tenait toujours le haut de son épaule. Je plissais des yeux pour voir ce qu'il avait... C'était seulement une éraflure. La jeune femme croisait mon regard avant de baisser son arme.

- Il fait nuit, on ne peut pas sortir, annonça Travis.

- On va pas laisser maman dehors, s'énerva Chris.

- Elle est morte, déclara durement son père. Je ne vais pas risquer ta vie pour récupérer son corps.

- Vas te faire foutre putain, cracha Chris en partant plus loin dans la maison.

Ma mère avait réussi à faire emmener Victor, Daniel et Ofelia dans un autre salon. Je n'avais pas tout compris, mais il semblerait que Ofelia avait commencé à faire un pansement pour Victor. Et elle aussi pour sa propre blessure. Nick examinait de haut en bas la jeune fille pendant plus de dix minutes. Je n'avais pas bouger, et Madison avait convaincu Travis d'aller retrouver Chris. Cette journée était affreuse... Travis était bizarre, il était terrifiant par moment.

Nick s'approcha de la jeune fille qui n'avait toujours pas bouger. Je roulais des yeux devant sa façon de la regarder.

- Nick dégage de là, sifflais-je.

On s'échangeait un sourire sarcastique avant qu'il ne daigne partir de la cuisine.

- Maman ! Appela mon frère. Où sont mes médocs ?

Je secouais la tête légèrement. Il n'allait jamais arrêter, il n'essayait même pas. Avec tout ce qui nous tomber dessus il pourrait au moins faire l'effort d'être moins insupportable. D'être plus vivable. Je remarquais que maintenant que j'étais seule avec l'inconnue. Elle n'avait pas bouger, elle tenait toujours son arme dans les mains, mais ne la pointait pas sur moi. Nos yeux étaient connectés entre eux. Elle semblait impassible, comme si rien ne l'atteignait. Je savais que ma mère allait bientôt revenir, par peur qu'il m'arrive quelque chose à cause de cette fille. Mais aussi car elle saignait de l'avant-bras, et il fallait que quelqu'un la soigne du mieux qu'on pouvait. D'ailleurs quelles étaient les règles maintenant ? Fallait il être égoïste ? Aider les gens ? Ou bien se créer un groupe hétéroclites avec des personnes tous plus qualifié les uns que les autres ? Qui allait faire les règles ?

- Anya.

Le son de sa voix me ramenait à la réalité.

- C'est mon nom. Anya Wood.

Je hochais la tête.

- Alicia Clark.

La ligne de sa mâchoire m'annonçait qu'Anya serrait les dents. Elle contractait ses doigts sur son pistolet, je restais là sans bouger. Je n'avais pas confiance, je ne la connaissais pas. Elle venait de débarquer dans le refuge qu'on avait trouvé. J'entendais ma famille au loin. Qu'est-ce qu'on devait faire maintenant ? Survivre ?

Madison rentrait dans la pièce pour venir face à moi. Je regardais toujours Anya derrière son épaule.

- Victor n'a rien de grave, fit-elle à voix basse. On partira demain matin. Il a dit qu'il y avait assez de chambre. Alicia tu m'écoutes ?

Je contournais les yeux pour rencontrer ceux de ma mère. Je hochais la tête le visage fermé.

- Travis et Nick ont besoin de moi. Je... Je pense que tu pourrais essayer de trouver une chambre pour cette fille, et une pour toi.

- Pardon ? Dis-je durement.

- Il faut que vous vous reposiez.

- Elle va pas venir avec nous quand même, on sait pas qui c'est, marmonnais-je.

- Tout comme Victor ou les Salazar, fit sévèrement ma mère. Écoute Alicia, elle a une arme et dans la situation actuelle avoir quelqu'un qui sait utilisé une arme et surtout qui a vécu à l'extérieur est un plus.

Je fronçais des sourcils. Alors d'accord, c'était ça maintenant ? On devait se servir des autres. Je fixais Anya derrière l'épaule de ma mère.

- Alicia, elle doit être un peu plus âgée que toi...

Ma mère attendait que je m'occupe d'elle. Je mettais déjà ma vie entre parenthèse pour mon frère, et là je veillais sur quelqu'un que je ne connaissais même pas. Il y avait même pas dix minutes elle avait une arme pointé sur nous.

- Trouvez une chambre, annonça ma mère en se tourna vers Anya. On part demain.

Anya fermait longuement les paupières en contractant une nouvelle fois la mâchoire. Je n'avais pas peur d'elle. J'étais soulée, et j'avouais que je n'avais pas envie de comprendre la situation. Ça faisait maintenant plus de 10 jours que tout partait en vrille totale. Je levais les yeux au ciel en soupirant avant de passer devant ma mère. Je quittais la cuisine. Anya disait quelque chose à ma mère sans que je n'entende quoique ce soit. Je m'appuyais contre la rambarde des escaliers en attendant cette fille. Elle arrivait plusieurs secondes après moi. Anya me regardait avec la tête droite, elle me prenait de haut ? J'arquais un sourcil puis faisais un signe de tête pour qu'elle monte en premier. Il était hors de question que je puisse être devant elle avec son arme dans le dos.

On montait en silence. J'observais ses gestes, et zieutais plusieurs fois son arme. Elle posait une main sur l'embrasure d'une des portes de chambre. Anya faisait un pas dedans, elle regardait la décoration. Un léger sourire en coin passait sur mes lèvres. Elle n'était pas habituer à ce genre de maison. Tout comme moi. Je n'avais pas été aussi privilégier que les gosses de ce quartier. Anya tournait sur elle-même lentement. J'étais toujours appuyé contre la porte à la fixer. Son bras se tendait pour atteindre la commode à côté de l'entrée. Elle posa doucement son arme sur celle-ci, sa main se mit à trembler. Une couleur rougeâtre était sur le manche de son pistolet. Je regardais du sang à moitié séché sur sa main qui allait jusqu'à son poignet.

Anya n'avait plus son arme. Elle était sans défense.

La jeune femme se retournait. Je ne comprenais pas sa démarche, j'avais l'impression d'être plus stressé que quand elle tenait son pistolet. C'était complètement con... Je n'avais pas la tête à réfléchir. J'étais fatiguée. Liza était morte, Matt aussi... On ne pouvait pas sauver tout le monde. Anya pencha sa tête ce qui me ramena à la réalité.

- Tu saignes, réalisais-je.

Elle passa naturellement une main derrière son bras. Quand elle la retira du sang était visible sur celle-ci. Je fis un pas vers elle.

- Enlève ta veste.

Anya m'obéissait, je laissais mon appréhension de côté pour poser ma main sur son bras. Je l'invitais rapidement à s'assoir sur le bout du lit. Anya déchirait la manche de son t-shirt. J'arquais un sourcil, cette fille était à la fois bizarre, forte et étonnante.

- Ils vont arriver, fit-elle.

Je me levais pour prendre une serviette humide dans la salle de bain.

- Qui ? Demandais-je.

- Ils rodent, ils cherchent à se nourrir. Ils nous trouvent toujours, avec le bruit, avec les lumières, avec le sang.

- Les gens morts ?

J'essuyais le sang séché en évitant d'appuyer trop sur son bras. Elle hochait la tête. Je ne savais pas quoi penser. J'avais compris que la population revenait à la vie. Et ça sans se faire mordre, comme ma vieille voisine. Que c'était un virus. Qu'est-ce qu'on allait devenir ?

- Tu peux nettoyer la plaie ?

Je secouais la tête pour revenir à la raison. Je passais la serviette sur sa coupure, Anya ne bronchait pas je la voyais seulement serrer les dents et contracter le poing.

- Tu viens d'où ? Demandais-je.

- Pasadena. Enfin de Seattle mais je fais mes études à la CIT. Enfin je faisais.

- California Institute of Technology, soufflais-je étonnée.

- Génie militaire et spatial. Je suis en quatrième année.

- Comment tu t'es retrouvée là ? Je veux dire... Seule dans la rue ?

Anya semblait réfléchir et j'avais arrêté tout geste.

- Ma famille était venu me voir, se souvenait-elle. On a été séparé par la foule. Ils venaient me chercher, on devait se retrouver pour partir vers l'Est.

- Ils sont... Mort ?

- Mon mère a mordu mon père, ils sont mort. J'ai vu ma tante et mon cousin partir loin, je sais pas s'ils sont en vie.

Je baissais les yeux et regardais sa plaie tuméfier. Tout le monde ne pouvait pas survivre. Anya le savait. Je le savais. Matt était mort. Liza était morte, la mère d'Ofelia. Ma vieille nourrisse aussi. Énormément de monde était mort. Il y eut un silence pendant plusieurs minutes.

- Alors ? Fit-elle en tournant la tête vers moi.

- Euh... Il te faut un bandage. Ça sera mieux. Y a sûrement des trucs dans la salle de bain.

Je me levais et me dirigeais vers celle-ci. J'ouvrais les placards et tombais nez à nez avec des pilules, et une trousse de premier secours. Je prenais la petite valise et me focalisais sur les médicaments. Nick allait les prendre. On en avait besoin, mais mon abruti de frère serait capable de les voler. Je fermais le placard avant de me diriger vers Anya. Son pistolet était toujours sur la commode. Je reprenais ma place derrière elle pour lui mettre tout doucement de la pommade puis un bandage autour du bras.

- Tu comptes faire quoi ? Partir ?

- Je dois aller au lieu qu'on s'était dit avec ma famille. Après ça... Je ne sais pas.

- Comment ils sont ? ...Les rôdeurs ?

- Agressif. Terrifiant, fit-elle froidement en se levant.

Je faisais la même chose qu'elle. Elle regardait plusieurs fois le lit puis avalait sa salive. Je ne savais pas à quoi elle pensait, elle semblait impassible mais quelque chose la préoccupait.

- Tu peux dormir, annonçais-je en essayant de comprendre son attitude.

Anya hocha la tête et reprenait sa veste puis son arme. Je ne bougeais pas, elle se dirigeait vers le lit pour s'y asseoir.

- Est-ce que quelqu'un monte la garde ? Demanda-t-elle.

J'ouvrais la bouche pour répondre que non, mais je me stoppais toute seule en voyant son sérieux. Anya me fixait sans ciller. Je hochais la tête faiblement en me dirigeant vers le couloir.

- Je vais monter la garde, annonçais-je plus ou moins sûre de moi.

Je laissais la porte entrouverte et m'asseyais sur un canapé qu'il y avait. Victor Strand avait un palace, c'était immense. Pourquoi il voulait tant aller sur l'eau ? Est-ce qu'on serait plus en sécurité ? Ce n'était pas dit du tout. Même l'armée n'était pas suffisante pour nous aider. La nature reprenait ses droits.

Anya ne semblait pas plus taré que mon frère ou Daniel Salazar. Elle avait dû survivre seule dehors. J'étais vraiment admiratif devant son courage. Elle avait beau avoir une tête à faire peur, elle semblait savoir de quoi elle parlait. Et puis, ce n'était pas une folle sortie d'un asile. Ou bien une délinquante venant d'une prison. Anya avait fait des études, elle avait une famille. Le monde nous changeait. On devait survivre.

- Alicia ? Qu'est-ce que tu fais ? Tu dors pas ?

Ma mère venait d'arriver de l'escalier. Je secouais la tête pour lui répondre, puis tendais mon bras.

- Je monte la garde, tu peux me donner ton pistolet ?

Ma mère me regardait à la fois choquée, et inquiète. Elle savait autant que moi que je ne plaisantais pas. Et si Anya avait réussi à rentrer dans la villa alors les morts aussi. Nick passait derrière ma mère pour aller dans une chambre. Ma mère tendait son arme en se pinçant les lèvres.

- Alicia, tu n'as pas à faire ça. Je peux le faire.

- J'ai dit à Anya que je le ferais.

Ma mère gardait toujours son pistolet dans sa main.

- Elle t'a.

- Qu'est-ce qu'on va devenir maman ? Coupais-je. Travis croit qu'il y a un remède mais le gouvernement ont dû tout essayer déjà. Qu'est-ce qu'on fait ? On suit Strand alors qu'il est pire que bizarre, ou bien on bouge ?

- On est en sécurité ici. Strand a des ressources.

Je fronçais des sourcils. Je n'étais pas stupide, Los Angeles étaient une grande ville, et la population était infecté. Faire abstraction du danger était stupide. J'arquais un sourcil en reprenant une longue respiration. Je secouais ma main et ma mère me donnait l'arme.

C'était comme une décharge électrique. Le metal était si froid qu'il brulait presque. C'était beaucoup plus lourd que je pouvais le penser. Ma mère me fixait incertaine et je lui faisais un signe de tête. J'étais sûre qu'elle ne dormirait pas de la nuit. Qu'elle serait préoccupé par Nick, ou bien par moi. Ou encore la tristesse de Chris, et le changement de comportement de Travis. J'avais fait le tour de la maison, très lentement. C'était bizarre, j'avais mal au coeur. Je le sentais faire des mini arrêt à chaque bruit venant de dehors. Je ne pensais pas avoir peur, j'étais fatiguée, et dépité par la situation. Est-ce qu'il fallait survivre ou bien mettre fin à tout ça le plus rapidement possible ?

Je me stoppais dans la cuisine pour prendre une boisson puis m'asseyais face à l'ilot. Strand et Nick étaient je ne savais où. Daniel Salazar était dans un coin de la villa, son fusil à la main en surveillant Ofelia. Chris ne dormait pas, il était dans un bureau. Ma mère essayait de calmait Travis, ils étaient sûrement entrain de se reposer, ou bien ma mère pleurait. La dernière fois qu'elle avait pleuré, c'était après la mort de mon père. C'était y a longtemps. Et il restait Anya, qui dormait.

Je posais ma tête sur le marbre froid. Il fallait survivre maintenant. Matt, Griselda, ma nourrisse, Liza, ils étaient morts. Le monde dans lequel je vivais n'existé plus.

Je levais la tête d'un coup. J'avais entendu un bruit. Je me remettais debout, mais un bruit sec me faisait sursauté. Je me retournais face à la baie-vitré prête à tiré. Mon coeur battait à cent à l'heure. Mes mains ne tremblaient pas. Qu'est-ce que j'allais faire ? Qu'est-ce que je devais faire ? Mes yeux étaient grand ouverts, je cherchais de l'air pour calmer mon coeur. J'étais horrifiée par ce que je voyais.

Point de vue de Eliza Griffin.

- Je ne suis pas sûre que ta mère et Kane ont comprit notre intention, marmonna Raven à côté de moi.

- Je sais, faut la retrouver.

- On peut pas laisser Octavia seule.

- Elle doit être avec Bellamy.

- Tu parles, bougonna Raven en croisant les bras.

- Hey... Je sais moi aussi je m'inquiète. Mais Bellamy ferait tout pour sa soeur, confiais-je en posant ma main sur sa jambe.

Raven se retournait vers moi, elle était inquiète. Tout autant que moi. Elle tournait la tête pour voir Los Angeles dans la pénombre. Il faisait nuit, les seules lumières qu'il y avait été des incendies. On roulait tranquillement, dans un 4x4. Ma mère avait ordonné à Kane de faire un tour de la ville pour trouver des survivants aptes à nous suivre. Je ne savais pas ce quelle était ses caractéristiques mais je n'étais pas réellement enchanté.

Abby était venu me chercher, ce n'était pas son genre. Elle était sortie assez tôt d'une intervention chirurgical. Son visage l'avait trahis sur le champs. Et puis elle ne venait jamais me déranger pendant mon stage. Personne ne devait savoir que j'étais la fille de la chef de chirurgie général du plus grand hôpital de Los Angeles. Je devais être traité comme une élève lambda.

Dès que ma mère m'avait trouvé tout c'était enchainé, heureusement pour moi Raven devait me rejoindre pour aller manger à l'hôpital. Octavia avait répondu qu'elle nous rejoignait après avoir retrouver son frère. C'était la dernière fois qu'on avait eut du réseau, la dernière fois qu'on avait eut des nouvelles d'Octavia et Bellamy.

Je jouais nerveusement avec mes doigts à l'arrière de la voiture. Tout était partie en vrille. Le monde s'effondrait sans qu'on ne puisse intervenir. L'homme avait causé la destruction de la terre. J'étais réaliste. Ça faisait maintenant plus d'un mois que des cas isolés avait été recensé. Les autorités ne nous avaient pas tenu informé. Certains chirurgiens avaient déserté l'hôpital. Rapidement les émeutes avaient eut lieu, les rassemblements étaient un bain de sang. Les militaires avaient prit le relai. Kane n'avait pas voulu qu'on aille dans un camps de surveillance de l'armé. J'avais vite compris pourquoi... Les débordements des militaires avaient été conséquent. On avait vu des familles entière se faire abattre seulement car ils avaient été exposé à quelqu'un qui avait été contaminé. Ma mère et moi, on savait que même proche de quelqu'un ce n'était pas ça qui nous contaminé. C'était quelque chose en nous. Le gouvernement ou bien l'armée avait brûlé une partie entière des habitations. Seulement brûlé ou non, les morts revenaient à la vie. Ils zonaient. Ils rodaient. Et ils nous tuaient.

Raven se penchait vers moi. Je tournais la tête de façon qu'elle atteigne aisément le creux de mon oreille.

- On aurait dû monter avec Monty et Jasper.

Elle se recula, et je fixais ses yeux sombre. Je savais où elle voulait en venir. Ça aurait été facile de prendre le contrôle du véhicule si c'était Monty qui conduisait et non Kane. Raven posa sa tête sur la vitre. Elle avait le regard triste. Ce n'était pas son genre, c'était elle la plus drôle d'entre nous. La plus optimiste. Celle qui nous bottait le cul. Et là, elle ne l'était pas.

On roulait tout doucement, certains rôdeurs essayaient d'approcher de la voiture.

- Pourquoi on fait ça de nuit ? On voit rien, on devrait plutôt trouver un endroit ou se reposer avant d'aller vers l'Est, lançais-je irrité.

Abby et Kane s'échangèrent un long regard. Kane hocha la tête avant de tourner dans une ruelle. Monty et Sinclair suivaient à l'arrière. Je prenais la carte qui se trouvait derrière le siège passager. On longeait le canal, je savais que pas loin de là il y avait eut un camps militaire. Peut être qu'on serait à l'abris pour la nuit. Je tapotais l'épaule de ma mère et lui montrais. Elle hochait la tête avant de donner les indications à Kane. Rapidement, on rejoignait le camps. Je ne savais pas qu'elle heure il était. Les portes étaient ouvertes, notre cortège rentrait sans problème. J'avalais ma salive quand le moteur se stoppa. Kane jetait un oeil à l'arrière avant de trouver les yeux de ma mère. Abby hochait la tête.

- Je sors en premier, déclara-t-il.

Raven se retourna prendre le pied de biche qui était sur la plage arrière. Elle croisait mon regard. Elle était frustrée, voir peut être énervée. Raven était déjà lassée de notre condition. Est-ce qu'il y aurait un remède ? Vu le silence radio du gouvernement, des médias, des militaires ou bien même de ma mère et Kane. Non. Pas pour le moment. Et je ne pensais pas qu'il y en aurait un d'ici peu. Je n'étais pas pessimiste, je voyais seulement ce qu'il y avait devant moi. Et c'était loin d'être encourageant.

BAM.

Un bruit sourd me fit sursauté, et du sang gicla sur la vitre de ma portière. Je ne comprenais que maintenant que Sinclair avait écrasé un tuyau sur le crâne d'un mort-vivant. J'écartais les yeux en regardant cette chose glisser lentement le long de ma portière. Raven sortait de la voiture en vitesse, je me retournais pour prendre la retenir mais elle était déjà face à un autre rôdeur. Je soufflais bruyamment en sortant à mon tour pour l'aider.

- Raven ! Reviens, ordonnais-je en voyant qu'elle allait vers un nouveau mort.

Je me tournais rapidement pour prendre le 9 millimètres. Et l'étuis de la machette. Je me retournais et entendais grogner non loin de moi. Une sueur froide envahissait toute ma colonne vertébral. Ses yeux étaient globuleux, du sang coulait de sa mâchoire à moitié tombante. Sa gorge était ouverte, j'étais nauséeuse. L'odeur était insoutenable. Sa carotide se balançait au rythme de sa marche. Le bruit de ses grognements raisonnaient dans ma tête. J'étais paralysée par l'angoisse et le dégoût. Tout était répugnant. Les feulements me sortaient de mon observation.

Mes mains étaient rapide, et je m'étonnais à ne même pas trembler un peu. Je retirais d'un coup la machette de l'étuis et assommais un coup violent dans la boite crânienne du rôdeur.

- Merde, soufflais-je en retirant difficilement ma machette de son crâne.

Un autre venait à ma droite. Bon sang ! Pourquoi on s'était arrêté si rapidement sans regarder ? Je plantais ma lame entre ses deux yeux. Le choc de la machette contre l'os laissait une onde parcourir l'intérieure de mon bras. Je donnais un grand coup de pied sur le thorax de la femme morte pour reprendre mon arme.

- Raven ! Appelais-je.

Des grognements étranges m'interpelaient. C'était Raven qui lutter contre deux hommes et une enfants. J'approchais en vitesse, je foulais l'herbe d'un jardin puis sautais par-dessus la barrière. Mes mains touchèrent le sol une fois de l'autre côté, je trouvais rapidement mon pistolet et gardais adroitement ma machette entre mes mains. Mon sang était chaud, il me brulait les veines. L'adrénaline me faisait avancer, et je laissais la peur derrière moi. Raven explosa le crâne d'un rôdeur alors que j'insérais la machette à la tempe de la gamine.

PAN.

La détonation du pistolet me fit me retourner. Le troisième rôdeur tomba à genou juste derrière mon dos. Il frôlait ma jambe et je faisais un bon pour me décaler de cette chose monstrueuse. Je tournais la tête et voyais Kane toujours l'oeil dans la lunette de son sniper. Mon coeur battait fort, mais j'étais en vie. Je lui fis un signe de tête pour le remercier. Et je remarquais maintenant qu'il n'y avait plus de mort-vivant aux alentours.

- Qu'est-ce qui t'a prit de sortir de la voiture ? Fis-je durement le plus bas possible.

Raven levait les yeux au ciel.

- Kane et Sinclair avaient besoin de nous, déclarait-elle entre ses dents.

Je regardais derrière elle, et voyais un portillon qui menait dans une ruelle. J'attrapais son bras brutalement. J'avais compris ses intentions.

- On ne peut pas aller chercher Octavia et Bellamy, pas toute seule, clarifiais-je.

- Personne n'ira si on y va pas, fit-elle entre ses dents.

Je soupirais et passais une main dans mes cheveux.

- Écoute Raven, on peut pas aller les chercher maintenant. Les rôdeurs sont plus actifs la nuit, et puis ils ont sûrement dû entendre le coup de feu. Certains ne vont pas tarder à arriver. Il fait nuit, on a qu'à prendre la maison qui est là pour se reposer. Et demain on ira.

- Ta mère ne voudra jamais te laisser partir et faire demi-tour, siffla-t-elle. Tu le sais autant que moi. Je vais y aller, et on se retrouve à l'Est.

Je secouais la tête en roulant des yeux.

- Tu es complètement stupide, tu m'as habitué à beaucoup mieux venant de toi Reyes. Jamais je te laisserais risquer ta vie inutilement. Y aller seule est du suicide. Bref, s'il te plait, arrêtons de debater là-dessus.

Raven me regardait dans les yeux. Ils étaient pétillants, on était fatigué. Épuisé et perdue. Elle clignait plusieurs fois des yeux, avant d'hocher la tête. Je descendais ma main et entremêlais nos doigts ensemble pour la tirer vers les autres. Monty avait un boîtier dans les mains et était monté sur le toit de sa voiture. Raven arquait un sourcil à côté de moi :

- Tu cherches quoi Green ?

- Je capte rien.

- Bien joué Sherlock.

- Raven, soufflais-je pour la calmer.

Sinclair, Kane et ma mère étaient entrain de sécuriser une maison. Jasper avait une arme qui ne maitrisait pas encore entre les mains. Il était adossé à la voiture.

- Je regarde si j'ai un réseau. L'internet et les cellulaires sont HS, et le téléphone satellite est aussi mort.

- Qu'est-ce que tu veux nous dire Monty ? Demanda Jasper.

- Les grandes ondes n'excitent plus. La communication est genre... Morte. Les seules choses qui pourrait nous servir à l'avenir serait les radios, et encore si elles sont ouvertes dans les deux sens.

- Pourquoi tu penses à ça maintenant ? Questionnais-je.

- Il vient de comprendre qu'il y a aucun moyen de retrouver les gens qu'on aime, que maintenant ça sera silence radio avant de tomber sur des personnes par hasard. Il dit qu'on est dans la merde. Que maintenant on est un groupe de sept, avec une chirurgienne, un ingénieur enfin plus un prof qu'autre chose, un sénateur d'un gouvernement qui est apparement mort, oh et quatre pauvre étudiants. Ça aurait pu être pire hein, mais bon voilà le monde est entrain de crevée, et les peu de gens qui restent veulent nous bouffer le cul, trancha Raven.

Tout ce qu'elle disait était vrai, mais nous saper le moral encore plus n'était pas la solution. Jasper baissait la tête pendant que Monty descendait du toit pour balancer son boitier dans la voiture. Je faisais un coup de tête pour montrer la maison. Jasper traînait des pieds pour y aller suivit de prêt par son ami. Raven soupirait avant de s'engouffrer dans la maison. Je refermais la porte derrière moi, instinctivement je faisais glisser la commode qui se trouver à l'entrée pour bloquer l'accès.

- Juste au cas où, lançais-je en voyant Raven qui était adossée contre la rambarde de l'escalier.

Je passais devant Raven, et arrivais dans une sorte de salle à manger. Kane, Sinclair et ma mère étaient là entrain de regarder une carte. Monty et Jasper apparaissaient avec de la nourriture entre les mains. Les adultes arrêtaient de parler en nous voyant.

- Il faut faire demi-tour, annonçais-je. Il faut aller voir si Bellamy et Octavia sont bien au commissariat.

- On ne fait pas demi-tour, déclara Kane.

- On doit aller à l'Est avant que les grands rassemblants de rôdeur ne tombent. La nuit dernière celui du stade près de la base militaire c'est ouvert, nous informa Sinclair.

Je voyais le regard insistant de Raven à mes côtés.

- Ce n'était pas une question en fait, demain on part Raven et moi. Et on se retrouve au coin qu'on s'était dit. Salt Lake City, c'est ça ?

- Eliza ! S'énerva ma mère d'un coup. Tu ne sortiras pas de cette maison toute seule.

- Je ne suis plus une gamine, et puis même c'est pas la question. Ce sont mes amis. Et je ne vois même pas comment tu peux ne pas vouloir faire demi tour. Ce sont les Blake de qui ont parle ! Octavia a toujours vécu avec nous.

- Ils sont morts Eliza, fit froidement Kane.

Je fronçais des sourcils et tournais la tête vers lui.

- Je t'ai pas parlé. Et tu en sais strictement rien. Ce n'est pas parce qu'on est pas sous ta protection que ça veut dire qu'on meurt. Les Blake ont des ressources. En les connaissants, ils n'auront pas bouger. Octavia doit savoir qu'on reviendra toujours la chercher... Maman... S'il te plaît. C'est Octavia !

Un silence de plomb s'installa. Raven et moi attendions la sentence. Abby fixa pendant un petit moment Kane. Pourquoi diable elle avait besoin de son putain d'avis ?!

- Non, il faut qu'on aille à Salt Lake City. Là bas il y a une base médical qui pourra nous aider, et.

- Tu les abandonnes alors ? Coupais-je en retenant mon trop plein d'émotion.

J'oubliais tout ce qu'il y avait autour de nous, et restais figé face à ma mère.

- Tu vas les oublier comme papa ? Tu ne sais même pas s'ils sont mort !

Raven posait une main sur mon épaule. Ma voix trahissait mon ton dur. J'étais énervée, abattue. Tellement écoeuré par son choix.

- La dernière fois que tu as eu des nouvelles remontes à plus d'une semaine. Tu ne vas pas risquer ta vie, et la notre pour une cause peine perdu, essaya Abby.

Je ne disais rien. J'étais trop émotionnellement atteint pour répondre. J'essayais de trouver quelque chose dans ses yeux, trouver une réponse, savoir si elle était bien sérieuse. Les minutes passèrent dans un silence religieux. Je secouais la tête et me dégageais brutalement de Raven. Je prenais les escaliers et m'engouffrais dans une chambre au hasard. Sans réfléchir je commençais à faire les cents pas. Évidement Raven ne tardait pas à me rejoindre, elle fermait la porte derrière elle.

- Tu veux en parler Griffin ?

Je me retournais d'un coup et montrais la porte du doigt.

- Elle abandonne ! Elle abandonne déjà ! On est tous dans la merde, mais être égoïste ne sert à rien. Elle abandonne les Blake... Elle abandonne Octavia putain ! On est un trio, c'était Octavia, toi et moi. Et ma mère le sait, elle venait nous chercher en soirée, elle nous emmenait à l'école, elle... Elle l'abandonne... Elle a abandonné mon père.

- Eliza, murmura Raven.

- Désolée.

- Tu as pas à être désolée quand tu es avec moi. Tu le sais depuis le temps.

Je hochais la tête lentement. La main de mon amie me caressait doucement la joue, elle me fit un signe de tête pour montrer le lit. On s'allongeait rapidement toute les deux, je retirais ma veste en cuire et elle son blouson rouge sombre. Raven s'installait, et je me collais à elle en posant ma tête sur son épaule.

Le temps passait et je ne trouvais pas le sommeil. Les bruits qui venaient de dehors me tenaient réveiller. Et puis je n'arrêtais pas de penser à Octavia et Bellamy. Il fallait que je les retrouve. Je ne pouvais pas les abandonner, ils avaient toujours été deux face au monde entier. Dès que Octavia avait eut 15ans leur mère était morte. Et leur père, et bien il s'était envolé alors que leur mère était enceinte de Octavia. Leur mère faisait le ménage chez des voisins à nous, et avait donc préférer scolariser ses enfants vers son boulot. C'était là où j'avais rencontré Octavia. J'avais 8ans à l'époque, et elle 7 ans. Autant dire que Octavia même aussi jeune bottait le cul des garçons qui s'en prenait à moi. Et puis j'ai partagée mon goûter avec elle, et à cet âge là c'était le lien d'une amitié qui allait duré. Ce n'était bien que plusieurs années après que j'avais compris que Octavia n'avait pas assez d'argent pour avoir un goûter à l'école.

Je ne pouvais pas la laisser, il fallait que j'aille voir si elle avait bougé. Si elle était morte. C'était inconcevable de partir de Los Angeles en ayant pas tout tenter pour la retrouver. Comme je l'avais dit, on était un trio. Et ça depuis nos 12 ans, Raven avait partagée ma classe de travaux pratique au collège. Elle m'avait sauvé la mise en se mettant dans mon groupe au lieu que je me tape cette peste de Charlotte. De fil en aiguille, on était devenue proche. À 15 ans, ma mère l'avait accueilli à la maison. Le père de Raven avait refait sa vie au Canada sans se retourner, et sa mère avait sombrer dans l'alcool. Dès qu'elle le pouvait Raven passait son temps chez moi. Quand sa mère fut retrouvé morte, mes parents ont tout fait pour avoir la garde de Raven.

C'était ma famille. On était un trio. Je ne pouvais pas laisser les Blake.

- Tu réfléchies trop Griffin, marmonna Raven à moitié endormie.

- Faut qu'on aille chercher Octavia, lançais-je m'asseyant. Maintenant.

- Eliza, si tu es entrain de déconner c'est vraiment pas le moment.

Je me remettais sur mes deux pieds et attrapais ma veste, mon pistolet et l'étuis de ma machette. Raven arquait un sourcil et hochait la tête, je l'avais presque vu sourire. Raven zieuta partout dans la pièce et ouvrait le placard qui était là. Je la regardais faire tout en approchant de la porte qui menait au couloir. Je posais mon oreille et entendais aisément les adultes au rez-de-chaussée.

- Ça devrait le faire, fit Raven.

Je me retournais et voyais mon amie saisir un club de golf. Je savais pourquoi c'était, et je n'avais pas envie d'imaginer plus. J'espérais réellement que notre idée n'allait pas causer notre perte. Que tout se passerait bien. Là j'étais optimiste, car clairement on était à Los Angeles ! Et maintenant c'était Los Angeles avec des bouffeurs de moelle.

- On peut pas passer par la porte d'entrée, lançais-je. Ils sont toujours debout. Et puis il y aura forcément un d'eux qui montera la garde.

Raven se dirigeait vers la fenêtre de la chambre.

- Trop haut, soupira-t-elle. Je me péterais une jambe si je saute.

Elle avait raison, c'était trop risqué. Je tournais la tête et lui donnais un coup de coude. Raven hocha la tête et on allait dans la salle de bain qu'il y avait dans la chambre. On la traversait pour arriver dans l'autre chambre à disposition. C'était sans surprise que Monty et Jasper sursautèrent à l'unisson. Jasper avait déjà son fusil pointé sur nous.

- Wow ! Calme ok ! S'exclama Raven les bras en l'air.

- Qu'est-ce que vous faites ici ? Se précipita Monty.

- Jasper baisse ton arme, ordonnais-je.

Il obéit, et les deux se levèrent pour nous faire face. Raven passait devant eux pour regarder par la fenêtre. Elle se retourna vers moi et me sourit.

- Ça va pile poile sur le toit du perron. On aura des prises, et on pourra rejoindre la voiture. Carrément easy, lança-t-elle.

- Vous vous barrez ? S'étonna Monty.

- On va chercher ton fantasme Jasper, déclara Raven.

Je roulais des yeux et m'approchais d'elle.

- Octavia ? Fit Jasper. Mais comment ?

Raven abordait une mine faussement dégouté.

- Han, en plus c'est vrai ? Octavia est un de tes fantasmes. J'en reviens pas. Enfin... Elle a un beau cul mais bon un peu de respect Jasper bordel.

- J'y vais en première, déclarais-je en passant la remarque de mon amie.

- C'est juste que voilà quoi, je l'ai vu traîné avec vous l'autre jour au campus. Et bref.

Je secouais la tête et passais une jambe en dehors. J'avais les deux pieds sur le toit, et Raven arrivait rapidement après moi. Monty et Jasper passèrent la tête par la fenêtre. J'approchais du rebord, je mettais ma main dans les aires.

- Reyes, appelais-je en levant les yeux au ciel.

- Oui pardon, riait-elle.

Elle me retenait et je prenais appuie sur la structure en bois. Après deux trois mouvements je me retrouvais sur le sol. Je restais dos à la maison et protégeais la voie à Raven. Après de longue minute, Raven arriva à mes côtés. Je me retournais et commençais à taper du pied.

- Pourquoi vous nous avez suivis ? Râlais-je. Je ne veux pas risquer vos vies inutilement.

- Tu trouves que les Blake sont inutiles ? Lança malicieusement Jasper.

Raven haussait des épaules avec un petit sourire. Je ne voulais pas être responsable de tout ça, de ce petit groupe qu'on venait de former. Je soupirais puis m'accroupissais pour sortir de la propriété. On atteignait les voitures sans difficulté. Monty allait ouvrir la voiture quand je le stoppais.

- Attend, on va d'abord ouvrir la grille, tu vas desserrer le frein à main. Et on va pousser la voiture pour faire le moins de bruit possible. Quand on sera plus loin, tu démarras. Ok ?

- Oui chef, lança Jasper alors que Monty approuver d'un signe de tête.

Derrière la grille il y avait plusieurs mort-vivant. Cinq au total, Raven prit un long couteau dans la voiture pour le passer agilement entre le grillage. Jasper les avait attirer hors de la route pour pouvoir laisser la voiture se couler le plus facilement possible. Comme je l'avais dit on laissait rouler la voiture pour être un peu plus loin de notre refuge.

On entrait tous dans la voiture. Raven conduisait, si je me souvenais bien du trajet on en avait pour plus de 20 minutes de route. Les quartiers étaient quasiment désertique et c'était tant mieux. Je sentais l'angoisse gagnait chaque partie de mon corps. Je devais retrouver Octavia et Bellamy. Ce n'était pas la peur ou le stresse qui allait me corrompe à cette tâche. Raven ralentissait.

- Putain, souffla-t-elle.

Devant nous à à peine trente mètres se trouvait une horde de rôdeur. Jasper passa sa tête du côté avant de la voiture.

- Passe par là, conseilla-t-il en montrant une ruelle.

Raven obéissait. Jasper lui donnait les indications. Personne ne bronchait dans la voiture. Si les rôdeurs étaient aussi près du commissariat alors ma mère et Kane avait raison. Les Blake étaient mort. Mon corps tout entier se retournait à cette pensée. Ça ne pouvait pas être possible pas maintenant. C'était trop tôt pour que tout s'arrête. Que nos vies n'aient plus aucun sens.

- Eliza, m'appela Raven en secouant mon bras.

Je n'apercevais que maintenant qu'elle s'était garée dans un parking souterrain. Je fronçais des sourcils, et remarquais que les deux garçons étaient déjà hors du véhicule. Ils avaient ouvert le coffre.

- Le commissariat est juste au-dessus, annonça Raven. On a qu'un escalier à prendre. Ouvrir les portes et...

- On sera fixé, finissais-je la boule au ventre.

On sortait de la voiture. Monty et Jasper étaient déjà armée, on avait que des petites armes à feu. Seul Jasper avait un fusil. J'avalais ma salive. Monty hocha la tête, et on se dirigeait tout les trois vers la porte des escaliers. On avait trois étages à monter. Tout se passait en silence, on entendait seulement nos pas dans la cage d'escalier. Arrivé devant la porte, Jasper se colla contre le mur et tenait son fusil face à la porte en face de nous. Monty surveillait nos arrières. En fait, y être aller à quatre n'était peut être pas une idée si stupide. Raven fit un signe de tête et ouvrait la porte d'un coup. J'étais déjà très étonné quelle ne soit pas fermé à clé. Je n'aimais pas avoir des mauvais pressentiments. Les lumières étaient allumés, les policiers avaient leur propre générateur. Le commissariat était petit. Je le savais. On était déjà venu avec les filles. En cellule de dégrisement, Bellamy nous avait fait sortir plus rapidement. Il y avait quatre cellules, la réception, deux vestiaires, trois bureaux privatif, une salle de bureau, et deux autres salles.

Je marchais devant, Raven était juste derrière moi. Il y avait du sang parterre, et deux corps de rôdeurs. Je reprenais une bouffée d'air, mais mes lèvres tremblaient déjà. Je serrais mon pistolet un peu plus fort. Jasper me tapait l'épaule et me montrait l'armurerie.

- Vide, souffla Raven.

Bellamy les avait sûrement prit. Il était loin d'être stupide. J'espérais vraiment qu'il est fait ça. Du sang gisait au sol, des traces de luttes étaient devant nous.

- Oh putain, se répugna Monty à voix basse.

Un corps était devant nous. Mort. Il avait un troue entre les deux yeux, le mur derrière était décoré de ses bouts de cervelles. Le pire du pire c'était tout ses organes qui étaient sur le sol. Son intestin serpentait entre ses pieds. Jasper vomissait derrière nous. On ne pouvait pas le réprimander, c'était un spectacle particulièrement répugnant.

On passait les vestiaires, plusieurs corps étaient au sol, mort eux aussi. Raven s'approcha de la porte qui menait à salle de repos. Elle colla son oreille contre celle-ci. Ses yeux s'illuminèrent d'un coup.

- Y a quelqu'un.

Je souriais tout comme Jasper. Un sentiment fort se propageait dans mon coeur. L'espoir. Bellamy et Octavia étaient sûrement là ! Je faisais un pas vers la porte et posais ma main sur la poignet. J'étais excitée et déjà émue de les retrouver. J'ouvrais grand la porte.

- Aaaaaah.

PAN. PAN. Le bruit raisonnait derrière moi. Ma respiration fut coupé au moment où mon dos percuta violemment le sol. J'avais chaud, j'étais terrifié. Mes deux mains étaient logés sur les épaules d'un corps moisie. Je sentais mes ongles s'enfoncer dans de la chaire visqueuse. Une odeur forte et pesante arrivaient dans mes narines, et le pire de tout était la mâchoire tombante qui effleurait mon menton. Je ne savais pas ce qui se passait. J'entendais Raven et Jasper. Des coups de fusil. Mon corps tremblait. Les claquements de dent du rôdeur me tétanisaient. Je n'avais plus de force. Mon coeur battait dans mes tempes. Le grognement était constant au-dessus de moi. J'allais y passer. J'allais me faire mordre. Quelque chose attrapait mes pieds. Je me débattais en les secouant du mieux que je pouvais. Des petits cries s'échappèrent de ma bouche. Je retenais mes larmes grimper au creux de mes yeux. La chaleur était suffocante. La peur m'empêchait de respirer. Je serrais les dents le plus fort possible et donnais toute ma force pour soulever le rôdeur au-dessus de moi. Mes bras s'affaissaient, mes muscles me tiraillaient.

Une giclée de sang moisi et visqueux arrivait sur mon visage. Mes yeux étaient fermé et mes oreilles sifflante après une nouvelle détonation. Deux mains passèrent sous mes aisselles, je décollais du sol d'un seul coup. Je n'avais pas le temps de réaliser quelque chose que j'étais tirée hors de la salle.

- Cours ! Hurla Jasper.

Je dégainais mon pistolet et tirais sur le rôdeur qui venait à ma droite. Raven me percutait à l'arrière.

- Bouge ! Eliza ! Cours !

Je tournais la tête. Tout se stoppait pendant une demi-seconde. La porte du commissariat était ouverte. Les rôdeurs arrivaient quatre par quatre. C'était affreux. La mort venait à nous. Raven me tirait violemment le bras. Mon cerveau se remettait en marche. Il fallait fuir ! Partir d'ici. Est-ce qu'Octavia et Bellamy avait eut ce genre de surprise ? Mon coeur se serra. Je secouais la tête en courant le plus vite possible. Je glissais hors du couloir en arrivant sur le palier des escaliers de secours.

Jasper se tenait à la rambarde alors que Monty et Raven bloquèrent la porte avec le club de golf de mon amie.

- Y en a trop, s'alarma Jasper.

- La porte ne va pas tenir longtemps, paniqua Raven.

- Ils remontent du sous-sol je vous dis ! Cria Jasper.

- Alors on bouge ! Ordonnais-je en poussant Jasper vers la cage d'escalier.

On se précipitèrent tout les quatre dans les escaliers. Je gardais une main sur la rambarde. L'escalier était interminable. Monty tirait vers le bas dans le vide. Jasper arriva en premier, ses gestes étaient gauche, et il avait du mal à ouvrit la lourde porte. J'arrivais à ses côtés pour la pousser alors que j'entendais un nouveau coup de feu de Monty. Raven arriva violemment et la porte s'ouvrait. Deux rôdeurs alertés par le bruit étaient juste au pas de la porte. Raven tirait deux coups dont un qui allait directement exploser la cervelle du mort-vivant. Les détonations avaient raisonnait dans tout le parking sous-terrain. Je plantais d'un seul coup ma machette au centre du crâne du deuxième.

- Ils arrivent ! Paniqua Jasper.

On courait à toute vitesse. Je n'avais jamais autant couru de ma vie. Des sueurs froide envahissait ma colonne vertébrale. Une goutte longeait l'arête de mon nez. Je n'entendais que nos bruits de courses. Monty me dépassait et contournait la voiture pour ouvrir la portière arrière. Raven sortait les clés de sa poche. Elle paniquait avant de rentrer maladroitement devant. Je longeais le capot et faisais un geste de recul en voyant deux femmes mortes tendre les bras vers moi. Raven galèrait à démarrer le moteur. J'ouvrais ma portière, et m'engouffrais dans la voiture, en refermant la porte le bras d'une des femmes se coinçait entre la portière et la voiture. Je refaisais le geste plusieurs fois.

- Allez, suppliais-je entre mes dents.

Le moteur démarra. Raven fit une marche-arrière rapide. La porte s'ouvrait et le rôdeur tombait au sol. Raven n'attendait pas que je puisse fermer la portière qu'elle roulait déjà à toute vitesse. Une horde de rôdeur arrivait.

- Par là ! Lançais-je en montrant du doigt la barrière.

- Elle est fermée, s'énerva Raven.

- Fonce ! Criais-je.

Raven reprenait une grande bouffé d'air et appuyait de toute ses forces sur la pédale d'accélérateur. Je fermais les yeux en protégeant mon visage d'un bras. Le 4x4 percuta de plein fouet la rambarde. Le pare-brise se fissurera de mon côté. Raven roulait tellement vite qu'on se prenait la petite bosse juste en sortant du parking. On se retrouvait deux secondes dans les airs avant de retomber lourdement en écrasant par la même occasion un rôdeur. On chancelait brutalement tout les quatre dans la voiture. Raven braqua d'un seul coup vers la gauche. Sa vitesse ne désemplissait pas. Les pneus grinçaient quand elle prenait des virages. Monty et Jasper soupiraient un grand coup. Mon coeur battait à tout rompre. Je tournais la tête vers Raven, elle serrait tellement le volant que ses phalanges étaient devenu blanche. Je la regardais inquiète. Je savais qu'elle était désemparée.

Je tournais la tête pour cacher mes larmes naissante. Mes narines se dilatèrent, je fermais les yeux violemment et sentais quelque chose de salée dans ma bouche. On avait perdu Octavia. Et Bellamy. J'avais risquée la vie de mes amis. J'avais trahis Octavia, on l'avait abandonné.

Après plusieurs minutes Raven s'arrêta brutalement sur le bas côté.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Demandais-je inquiète.

Raven retira sa ceinture et se pencha à l'extérieur.

Bleurk.

J'avalais ma salive et entendais une nouvelle fois Raven vomir. Je passais une main sur son dos. Après une longue minute, elle se rasseyait sans rien dire et continuait la route beaucoup calmement. On arrivait à notre refuge de fortune. Je regardais la montre de mon père, on était partie plus d'une heure. Monty et Jasper ouvrèrent la grille et on poussait la voiture assez difficilement.

Je secouais la tête. Abby, Kane et Sinclair étaient toujours autour de la table de la salle à manger. Ils n'avaient même pas remarqué qu'on était partie. C'était sûrement un tant mieux. Après cette nuit, ils n'allaient plus nous lâcher une seconde. Surtout pas en voyant le nombre de munition qu'on avait gâché. On montait un par un sur le perron pour revenir dans la chambre des garçons.

Je tirais Monty pour l'aider à rentrer dans la maison.

Les deux garçons n'étaient pas abattue. Enfin beaucoup moins que Raven ou même moi. Après tout, ils ne connaissaient pas vraiment Octavia et Bellamy. Mon coeur se comprimait une nouvelle fois, à chaque fois que je pensais à eux, c'était comme une lame de rasoir à l'intérieure de mon coeur. Raven se dirigeait vers la porte de la salle de bain.

- Attend, fit Monty.

- Quoi ?

Le ton de Raven était froid. Monty chercha dans son sac à dos, il posait sa veste sur le lit et jetait quelque chose en ma direction. Je le rattrapais aisément.

- Un Talkie-Walkie ? Demanda Raven en arquant un sourcil. Qu'est-ce que ça peut nous foutre ?

Monty se pinça les lèvres et tendait un bout de papier. Je donnais le talkie-walkie à Raven et prenais le papier hésitante.

- Quand tu as ouvert la porte, un rôdeur est tombé sur toi. C'était la folie. Mais je suis rentré dans la pièce, et y avait ça, m'informa-t-il le regard intense.

Je jetais un regard à mes camarades avant de baisser les yeux sur le bout de papier.

- Lis-le, s'excita Japser.

- Si vous trouvez ce message c'est que j'ai dû partir... Oh mon dieu. C'est ?

- Continue ! S'exclama Raven.

Je retournais à la lecture avec le coeur qui se réchauffait dangereusement.

- J'ai dû partir avec Bellamy. On a attendu dix jours. Si vous avez le message c'est que vous êtes encore là vous aussi. On a rencontré des gens. On a des munitions. On part à l'Est, direction Salt Lake City. Le talkie-walkie émet à une distance de 10 kilomètres. Allumez le tout les jours à 12h et à 18h pendant 5 minutes...

- May We Meet Again, murmurait Raven en lisant.

- Octavia, finissais-je.

Instinctivement je plaquais le mot sur mon coeur. Ma trachée était sèche, j'avais un noeud à l'estomac. Je passais une de mes mains sur mon visage. J'étais crispée. Mes lèvres tremblaient et ma respiration était irrégulière. Je reprenais une grande bouffée d'air avant de remercier Monty d'un signe de tête. En silence je retournais vers l'autre chambre. Raven arrivait pas longtemps après moi. Elle me regardait dans les yeux, je savais qu'elle voulait parler. Dire quelque chose par rapport à Octavia et Bellamy. Mais je n'avais pas la force de dire quoique ce soit. Ils allaient dans la même direction que nous, mais ça ne voulait pas dire qu'ils prendraient la même route. Est-ce que nos chemins allaient être différent ? Chaotique ? Je ne voulais pas espéré encore plus. Mon coeur n'avait pas cessé de faire des hauts et des bas depuis le début de cette soirée.

- On va les retrouver, fit Raven en me regardant droit dans les yeux.

Elle était déterminée. Il n'y avait pas de peur, ni de doute. Elle était sûre. Je regardais plusieurs points sur son visage. Après plusieurs minutes je hochais la tête.

- On va les retrouver, murmurais-je.