Titre: 14 Février

Chapitre: Mello

Auteur: FayVerte

Raiting: K+ à cause de présence possible si on cherche éventuellement de yaoi. Et aussi parce que j'ai essayé d'en chercher dedans (avec un tel succès que... enfin bon, passons).

Genre: Quand les péchés s'affrontent.

Avertissement: Cette histoire traite potentiellement d'une relation homosexuelle. Nous parlerons ici de Shonen Ai. Les allusions (il y en a vraiment ?) en font donc une possibilité. Mais ce texte ne tourne pas vraiment au tour de ça. Merci, si vous êtes homophobe, de ne pas juger le machin selon ce seul critère.

Discalmer: N'étant ni Takeshi Ôbata ni Tsugumi Ôba, je peux affirmer que rien ne m'appartient.

14 Février

Mello

Mello se rendit compte en se levant qu'il avait attendu ce jour toute l'année. Aujourd'hui, il allait revoir cette personne.

C'était quelqu'un d'à part qu'il ne comprenait pas assez et cherchait trop à deviner. Chaque année, elle revenait le hanter et ils se rencontraient au gré de sa volonté à elle. Lui ne pouvait que la guetter, parfois toute la journée durant. L'année dernière, elle ne lui avait apporté ses chocolats que quelques minutes avant le changement de jour. Et pourtant, il n'avait pas un seul instant douté de sa venue. Elle devait prendre un malin plaisir à l'avoir sous son pouvoir ainsi, le contraignant à une patience qu'il doutait de jamais posséder.

Cela pouvait sembler étrange et l'était sûrement mais cette personne, il ne lui parlait qu'une fois par an. Le reste du temps, ils se croisaient. L'éviter alors qu'ils vivaient sous le même toit aurait été une chose stupide quand il pouvait se contenter de l'ignorer, voir lui pourrir la vie si le besoin s'en faisait sentir. Non, ils se voyaient. Ce jour était le seul où il avait le sentiment d'avoir une vraie conversation avec elle, quelques soient les modalités utilisées. Le reste du temps, ils portaient les masques qu'ils possédaient et étaient tout à la fois. Il n'était pas différent avec elle, mais il n'avait plus à être la personne que sa vie au sein d'un groupe nécessitait qu'il soit. Il était une personne pour elle uniquement.

Une année, il était parti en courant en la voyant se diriger vers lui, armée de son cadeau empoisonné. Ce n'était pas tant une fuite qu'un test. Et la personne l'avait poursuivi. Elle lui avait couru après sans en paraître incommodée, peut-être même un peu amusée. L'année suivante, il l'avait suivie comme son ombre, attendant qu'elle lui offre ses chocolats, cherchant à deviner le moment où elle les lui présenterait. Et il n'avait fait que se tromper.

Mello aimait le chocolat. Terriblement. Il ne le cachait à personne et en consommait en quantité. Ce n'était pas une habitude mais bien un réel plaisir qu'il prenait. Et pourtant, tous les 14 février, ces chocolats il les refusait.

Aussi étonnant que ce soit, la personne ne s'en était jamais offusquée. Elle se contentait de sourire et revenait l'année suivante. Il se souvenait de tous les jours où ils s'étaient rencontrés pour la simple et bonne raison qu'elle en modifiait sans cesse le déroulement. Tenter de prévoir ses actions était devenu un jeu auquel il ne s'améliorait pas. Et le temps passant, il s'énervait de plus en plus, allant une fois jusqu'à lui jeter sa boite à la figure.

Elle était pourtant bien belle cette boite. De couleur rouge, plutôt rectangulaire, elle contenait différents chocolats qu'il pourrait s'amuser à deviner en les piochant au hasard. Elle n'avait rien de romantique, sans carte ou cœur rose affligeant pour l'orner, et se contentait de lui être présentée, attendant le refus qui venait invariablement.

Un jour, juste une fois, il avait pensé en prendre un pour y goûter. C'était le premier jour. La boite était alors ouverte, recelant des merveilles pour ses papilles qui en salivaient d'avance, supposant le goût envahissant son palais. Les yeux brillants, son corps s'était tendu vers la boite, la main s'approchant avec délicatesse d'un emballage doré. Puis il avait soudainement stoppé son mouvement, revenant à sa position initiale et avait observé la personne qui lui faisait face, cette personne qui voulait lui offrir des chocolats un 14 février.

Mello se savait impulsif mais n'ignorait pas posséder une compréhension assez fine de l'autre. Il lui suffisait pour cela de se concentrer dessus quelques instant, de se forcer à limiter les pensées qui voulaient déborder de son cerveau, se profiler devant lui, mûrir, obtenir un peu de son attention. Il l'avait donc longuement fixée mais rien ne vint. Aucune illumination, pas d'éclair de génie, rien qu'un gamin idiot qui se sentait battu.

Après tout, pourquoi lui offrir des chocolats ce jour précisément ? Il ne croyait pas à une déclaration d'amour. C'était d'une naïveté extrême et serait se surestimer. Que pourrait bien lui trouver l'autre ? Il avait pensé à une proposition de paix mais il se savait seul dans cette guerre. L'autre n'abonderait pas dans son sens, se contentant de le regarder tourner en rond et tomber, encore. Il avait longuement réfléchis, fixé sans que le regard ne cille jamais, la boite toujours tendue vers lui qui semblait énorme par rapport à la taille de l'orphelin.

Les questions étaient toujours plus nombreuses. Il se les posait principalement dans les jours précédent celui de leur « conversation » et ne trouvait aucune réponse. Même, il se les posait de plus en plus souvent. Au court d'un examen, avant de s'endormir, en écoutant de la musique, en rêvant des fois, il repensait à ces 14 février qui avaient traversé sa vie et le laissaient perdu. Il pensait à cette personne qui se contentait de nier son existence le reste du temps, doutant qu'elle ait à faire des efforts pour cela. Le jour était-il vraiment choisi pour son symbolisme ? Ne cherchait-on pas plutôt à vérifier sa résistance en appuyant sur son péché ? Etait-ce une blague qui lui était adressée ? Devait-il faire passer ces chocolats à quelqu'un d'autre ? Fallait-il y voir un maître donnant un os à ronger à son chien tant délaissé ? Mello refusait cette explication car il ne s'imaginait pas en chien. En tigre encore, il aurait pu faire un effort mais le rôle du chien lui semblait bien trop ingrat. Ses pensées finissaient toujours par dériver tandis qu'ils se regardaient. L'autre lui donnait l'impression de suivre ses moindres pensées, son sourire s'étirant. Le reste de son corps demeurait immobile, les bras toujours tendus vers lui, la boite reposant sur ses mains, attendant.

Et il avait refusé. Refusé cette défaite, cette incompréhension, toutes ces possibilités avortées. Il avait refusé et l'autre recommençait, revenait encore et toujours le relancer. Il s'améliorait, composant des boites à l'apparence de plus en plus avenante qu'il ne pouvait se permettre de goûter.

Et il refusait toujours. L'autre en face de lui le regardait au début avec un sourire qui sonnait plus faux qu'un violon désaccordé. Plus le temps passait et moins ses réponses étaient évidentes. Il se contentait maintenant de regarder ces yeux moqueurs, rieurs, qui le tournaient en dérision.

Mello aimait le chocolat. Terriblement. Mais il préférait au cacao le goût savoureux de la victoire. Et il doutait que son orgueil puisse jamais se remettre d'une telle défaite contre Near.

Note de fin de l'auteur: Oui oui, je vais bien. Et vous ? Alors, comme vous avez pu le remarquer, la tension qui régit cette histoire, le suspens insoutenable qui vous envahit alors que vous vous demandez qui, mais qui peut bien vouloir offrir des chocolats à Mello... hum. Cette histoire n'est pas encore assez mature. Il est possible qu'elle soit retravaillée dans un futur lointain. Malheureusement, les jours n'attendent pas et la publication se fait aujourd'hui. C'est ça qui est amusant avec l'écriture. Parfois, elle est là et on a besoin de tout jeter sur une feuille à la déchirer sous les traces d'encre. D'autres fois, la cartouche est presque vide et on doit secouer pour écrire car on en a envie. Et tant pis si l'encre n'est pas là.

Quelle pensée subliminale! Laissez une review si vous le voulez et surtout, merci d'avoir lu.

Oh, et bonne saint valentin à vous, profitez bien des crises de foie avant l'arrivée des « J'ai pas un peu grossi chéri ? ».

Bien que cette histoire soit complète, des « suites » devraient être postées pendant quelques jours.