Note : Ce texte était ma participation au thème 2 de la première édition du concours-marathon « À vos claviers » de Saam et Extraa sur HPF. A chaque thème, en peu de temps, il fallait pondre un texte selon des contraintes données.
Thème 2. - "Comment alors peut-on s'imaginer / Que pareille amitié vienne à sombrer ? /
J'en fus témoin et je peux de mémoire / Vous raconter la très pénible histoire.
Contraintes :
- Vous devez écrire un texte sur la citation ci-dessus. C'est à dire, vous devez vous en inspirer. Votre texte doit se rattacher à la citation d'une manière ou d'une autre.
- Vous devez écrire entre 500 et 1000 mots (on tolère une marge de +10%)
- Vous devez au moins trois mots de cette liste à votre texte : traîtrise, perle(s), acidulé, poussière, lierre(s).
J'ai eu l'idée assez vite cette fois mais j'étais sous les 400 mots. Là, je viens de retravailler dessus et j'arrive à 450 mots sur Word tout pile, 520 mots sur HPF \o/
Disclaimer : personnages et univers appartiennent bien évidemment à J.K. Rowling et je ne touche pas une seule petite noise pour l'écriture de cette fiction
Nous étions quatre
Le jour se lève et je regarde, impuissant, la poussière virevolter dans l'éclat des rayons qui parviennent jusqu'à moi.
Le jour se lève.
Le jour se lève…
J'ai beau me répéter cette phrase, elle me semble tellement incohérente. Creuse. Mensongère.
Alors je reste là, immobile, à genoux, les mains ancrées au sol comme si elles pouvaient ralentir ma chute. Mais je sombre. J'ai sombré. Avec eux, avec elle. Notre amitié.
Oui, c'est fini. Tout est fini. Et si le jour se lève aujourd'hui, c'est uniquement sur les ténèbres. En tout cas pour moi.
À la nouvelle, paralysé, je ne pouvais pas y croire, ne voulais pas réaliser. Pourtant, il l'a bien fallu. J'ai entendu les cris de liesse, vu le ciel s'illuminer de joie, pendant que sur mes joues se sont mises à couler des perles amères.
Alors, je ne sais trop comment, je suis rentré. Ecorché. Et je suis tombé.
En d'autres circonstances, j'aurais été le premier à partager le bonheur et les rires qui se sont propagés. En d'autres circonstances, nous aurions été les premiers.
Mais c'est justement parce que je me retrouve seul aujourd'hui que le reste du monde est en fête. Trois vies brisées et un cœur déchiré, voilà le tribut final que nous avons payé pour le salut de tous. Sans compter le petit Harry, toujours en vie d'après la rumeur, mais à quel prix ?
Oui, c'est parce que notre amitié a été frappée, soufflée par la traîtrise, que le jour se lève pour les autres. Notre amitié. Notre fraternité.
Nous étions quatre. Inséparables. Complémentaires. Unis par le secret, nous voilà brisés par lui. Par son Gardien qui a failli, lui en qui j'avais autrefois toute confiance, lui pour qui nous aurions donné notre vie.
Je ne voulais pas y croire, ne le pouvais pas, aveuglé par l'aura de ce lien qui nous unissait et que nous pensions inaltérable. Mais dès l'instant où le doute s'est insinué, nos jours étaient comptés.
Nous étions censés tout faire, tout donner, pour nous protéger. Pour moi, ils avaient déjà montré à quel point notre amitié prévalait. Union sacrée. C'est comme ça que je la voyais. Comme ça que James la voyait, bien sûr. Et Peter… Comme ça que Sirius…
Mes mains se crispent sur le plancher et pour la première fois de ma vie, j'aimerais que la pleine lune éclaire les jours à venir. Qu'elle m'emporte. Qu'elle me brise. Je voudrais tout oublier. Ne plus avoir conscience. Souffrir à en crever pour arracher cette peine et ce désarroi qui me rongent de toute part.
J'aimerais pouvoir crier. Me libérer. Hurler.
Nous étions quatre.
Mais l'un de nous a cédé.
Et maintenant je suis seul.
À tout jamais.
