Bonsoir mon petit asticot. Remus donc ton petit corps blanc et gigotant dans tous les sens du dégout. Tu es ici pour lire, aha. Permet moi de me moquer. T'as vraiment du temps à perdre, tu devrais te chercher un boulot. Love sur toi. C'était moi, Honeyz. Je vais maintenant venir frétiller à tes côté.

Tous les personnages appartiennent à Hidekaz Himaruya. Je crois. Sinon c'est une erreur de ma part.

On y rencontre England, Norway et Romania, qui, en toute logique, n'apparaissent pas le moins du monde dans le premier chapitre. Sauf England, mais à la fin. Ils sont présent sous les noms d'Arthur – parce que c'est officiel -, d'Aleksander – parce que j'ignore dans quel fanfic j'ai lu ça, mais ça lui va mieux que Lukas, et dans ma tête, c'est Aleks. Même si ça n'est pas de moi à l'origine, et je m'excuse auprès de celle à qui j'ai pris ça. Mais c'est vraiment bien trouvé. – et de Roman – parce que c'était trop beau, voilà. –

J'ai mis T pour attirer des morveux illégal de douze ans. Autrement, je ne sais pas si ça vaudra le coup, mais je suis politically correct et je fais dans la prévention. Bien.

Je m'excuse pour tout ce que j'ai dit d'inutile et tout ce que je n'ai pas dit d'utile.

Love sur mes clous de cercueils enfarinés, amis lecteurs de tout acabit.


Une bouille d'enfant. De grands yeux clairs, innocent. Cette éternelle écharpe, comme pour se protéger d'un prétendu froid. Et ce sourire… Mon dieu, ce sourire. Depuis que cette expression affable avait braqué sur lui les projecteurs de la terreur, Toris cherchait désespérément une manette qui aurait simultanément permis de faire repartir et le chauffage et les battements de son cœur. Mais ses S.O.S. silencieux ne semblaient atteindre personne, et surtout pas le grand russe souriant qui lui faisait front.

Celui-ci, sans sembler un seul instant remarquer la panique de son interlocuteur, dit simplement :

- Je croyais pourtant vous avoir bien fait comprendre de ne me contacter que si ça en valait vraiment la peine.

Son sourire n'en était que plus chaleureux. Il est plus que probable que le cœur du lituanien aurait alors brusquement arrêté sa course s'il n'était pas déjà en grève syndicale depuis quelques battements déjà.

- Peut-être faudra-t-il que nous prenions un moment pour que je vous le réexplique, da?

La pensée d'une séance entière seul avec cet homme permit à l'humanité de découvrir un nouveau degré de lividité quant aux couleurs que pouvait prendre un visage. Plus que probable qu'il se serait effondré si ça n'avait été de la présence d'Eduard et de Raivis dans son dos, soutient muet et tremblant face à la douceur glacé d'Ivan. Qui, de Dieu ou du Diable, l'avait choisi pour être leur supérieur? Pitié, quelqu'un…

- C'est que… nous avons quelque chose qui en vaut la peine, monsieur.

Toris se rappela d'apprendre à prier en letton. Dieu était peut-être sourd, mais il devait bien ça à Raivis pour tous les risques, délibérés ou inconscient, qu'il prenait. Avant que celui-ci ait pu rajouter des choses, qui lui aurait probablement attiré les pires catastrophes du monde (à savoir bénéficier de la séance d'éducation d'une heure, à y apprendre à ne pas déranger les grand quand ils parlent), Eduard le rappela presque silencieusement à l'ordre, avec un réflexe témoignant de l'habitude, et même, de la routine.

Si cette diversion n'avait pas rendu au lituanien beaucoup de ses couleurs, elle avait néanmoins détourné de lui l'attention directe de son interlocuteur, et respirer devint soudainement bien plus aisé. Il lui fallut tout de même aspirer vaillamment quelques difficiles goulées d'air avant d'oser adresser la parole à leur supérieur. En fixant le sol avec assez d'insistance pour le récurer consciencieusement, si ses yeux avait été des brosses à dents. Derrière lui, il sentait les autres faire de même.

- Il ne s'agit pas que d'un cas particulier, monsieur Braginski. Il y en a trois. Et je pense que nous pouvons d'ores et déjà affirmer qu'ils sont… spéciaux.

Et ce fut une des rares fois où le regard d'un tendre parme ne lui sembla pas porteur d'une menace directe.


Il patientait dans trois salles différentes. À trois extrémités du building, histoire d'éviter toute interférence. Ou communication. Honnêtement, il doutait que ce serait assez.

Respectivement, ils avaient six ans et sept mois, six ans et un mois, cinq ans et neuf mois. Tous trois étaient, coup du sort, blond. Miel pour l'ainé, paille pour le plus petit, et l'autre se voyait affublé d'une blondeur d'ange, presque blanche. Même génétiquement, on avait trouvé bon de les assortir. Pour Toris, tout ça sonnait d'avantage comme une mauvaise blague que comme une amusante coïncidence. Mais bon, qu'est-ce qui ici ne lui donnait pas envie de vomir?

Trois mômes que rien n'aurait dû conduire à la rencontre. Qui aurait du pouvoir grandir en toute simplicité, auprès de leurs familles respective, et mourir un jour ou l'autre sans rien pour troubler la routine. Une vie terriblement ennuyante, mais dont on tirait de bon souvenir quand elle-même tirait vers la fin… Une vie à évoquer en bon souvenir une fois qu'elle vous a mis sur le côté.

Comme si il avait suivi le cours de ses pensées sur son visage, Ivan eu à cet instant un petit rire étouffé, et son regard…* Toris déglutit. Certes, les gamins auraient pu espérer un destin différent. Mais ce qui est fait est fait. Lui-même devait reconnaître que, si son sort avait été autre, n'aurait jamais rencontré Raivis ou Eduard, même si leurs situations étaient relativement différentes. Rien ne les prédestinait, eux, pour ainsi dire. Alors que les mômes… Tout bien vient avec son lot de malheur, et comme eux avant, ils découvriraient le russe et… Au moins ne serait-il pas ses cobayes comme eux avant.

Il s'était de nouveau enfoncé trop profondément dans ses pensées, tentant d'échapper à des souvenirs un tant soit peu désagréable, et ce fut le regard ambré, et paniqué surtout, de Raivis, qui l'ancra définitivement dans l'instant présent. Ivan n'aimait pas attendre. Adressant une brève prière au ciel (promis, la prochaine fois, ce serait en letton) pour les trois petits, et espérant que pour eux le sort serait plus favorable qu'il ne l'avait été avec d'autre. Et que le prix serait moins lourd.

En compagnie d'Ivan, il pénétra la première des trois chambres. Eduard et Raivis demeurait à l'extérieur, l'un pour gérer tout problème et l'autre pour veiller à l'enregistrement de ce qui se dirait. On avait décidé que les gamins seraient visités du plus jeune au plus âgé, ce qui n'apportait pas grande différence, aux vues de leurs âges.

La pièce était toute basique. Un lit, une table basse aux coins ronds, une petite bibliothèque avec quelques livres d'images, un coffre à jouets et un large miroir. L'enfant était assis par terre, entre blocs de construction et dinosaures en plastiques. Sans se troubler, il posa sur eux ses prunelles vert sauvage, curieux et ouvert à tout. Toris eut un frisson, Ivan un sourire.


Ils avaient tranquillement énoncés les faits qui les avaient fait sélectionner ces trois petits au cœur de la masse. Beaucoup de choses, mais des détails en somme, qui ne leur servait qu'à allécher le grand méchant loup avant de lui livrer en pâture les trois petit cochons. Ou le petit chaperon rouge et ses sœurs primaires, à savoir bleue et jaune. Certes, jouer avec la patience du russe n'était pas spécialement recommandé, mais le jeu en valait la chandelle. C'était en tout cas ce dont il fallait le persuader, lui.

Sentant toutefois arriver la limite d'Ivan, et n'ayant surtout pas envie d'expérimenter celle-ci, ils avaient extirpé trois dessins. Tous différents, des gribouillages d'enfant signé – dans la limite du possible – par trois noms différents. Ivan n'eut même pas une lueur interrogatrice pour illuminer ses yeux parmes, à croire que même la surprise avait peur de lui. Par contre, quand l'équipe en face de lui projeta le résultat de la fusion de ces trois dessins, il eut un léger sourire qui pourrait, chez lui, correspondre à ce qui était le plus près de l'étonnement. C'était déjà ça.

Certes, c'était un patchwork indescriptible bariolé de couleurs variées. Certes, ça partait dans tous les sens sans la moindre recherche artistique. Certes. Mais duquel se détachait des formes blanches, rondes, sur lesquelles il était clair qu'aucun n'avait voulu passer du crayon.

- Et nous en avons des dizaines. Pas identiques, mais leurs assemblages donne… le même résultat.

Le russe posa ses yeux sur l'estonien, qui, comme à chaque fois, aurait préféré se taire. Mais il était celui qui se chargeait des travaux de ce genre, et il fallait bien qu'il les présente jusqu'au bout. Par contre, à l'interrogation d'Ivan sur les langues – quoiqu'il n'eut pas de gros doute à ce sujet – ce fut Raivis qui donna la réponse :

- Anglais, norvégien et roumain… En somme, comme leurs nationalités…

Cette fois, le sourire sur le russe, qui semblait en disposer de tout un panel divers et varié, se révéla à la limite du carnivore.


- Tu es Arthur, da ?

Il était accroupi à la hauteur du petit, qui hocha la tête. Le lituanien à côté eut un soupir, comme si il avait seulement pu en être autrement. La même question, il le pariait, allait être posé aux petits Aleksander et Roman. Quoique ce n'était pas elle qui lui faisait serrer les dents et supporter les gouttes de sueurs le long de son cou.

- Et dit-moi, petit Arthur, tu aimes les tournesols?

S'il avait pu dire à l'enfant que son avenir se ferait sur sa réponse à cette question.


* auquel nous ne donnerons aucun qualificatif car, le regard de Russia étant ce qu'il est, je suis totalement persuadé que nous n'arriverons pas à nous entendre sur ce qui y est transmis. Et puis, les points de suspensions, c'est tellement plus évocateur…