Salutations à tous.

Cela faisait un moment que je travaillais sur une fiction par rapport au Marvel Cinematic Universe (ou MCU), grande amatrice de super héros que je suis. Et bien maintenant que les derniers films sont sortis au cinéma, je peux enfin m'y lancer !

Cette histoire est un Univers Alternatif. Certains évènements ont par conséquent été modifiés par rapport aux films. Aussi, je vous conseille de lire le préquel "Nuit de cendres" pour avoir plus de détails sur l'histoire d'Émotion Perdue.

J'espère que cette histoire vous plaira !

Sur ce, bonne lecture.


L'aube commençait à apparaître dans le quartier de Cobble Hill.

Les briques rouges de Brooklyn prirent une teinte rosée avec les rayons du soleil, tandis que les murs blancs arborèrent une teinte légèrement bleutée. Les rues étaient calmes et silencieuses, contrastant avec le chaos et la frénésie incessante des rues de Manhattan. Quelques chats errants vagabondaient sur les trottoirs, l'air un peu perdu, avant de disparaître dans la pénombre des ruelles.

Thomas contemplait l'extérieur depuis la fenêtre de sa chambre. Il aimait observer l'aube et voir les couleurs des immeubles changer petit à petit. C'était son petit rituel matinal, un instant de quiétude qui lui permettait de faire le vide dans son esprit.

Le jeune homme vivait seul dans un logement modeste aux couleurs grises, blanches et bleu nuit. Sa structure moderne et spacieuse la différenciait des résidences aux allures victoriennes que les gens avaient l'habitude de voir à Brooklyn. Tout était propre et épuré, et l'intérieur en lui-même était confortable et bien équipé : télévision, cuisine et salle de bain dernier cri, wifi stable… L'endroit approprié pour un solitaire comme lui. Ceci dit, bien qu'il ait un chez-soi, Thomas n'a jamais pris la peine de mettre des décorations extravagantes depuis qu'il a emménagé dans ce petit appartement il y a un an. Pas de tableaux, pas de posters, pas de goodies ou autres produits dérivés de ses films et séries préférés. Rien. À part une guitare et un MP3 qu'il s'était acheté lui-même, tout était resté en l'état où il était arrivé. Difficile de croire qu'un adolescent de seize ans puisse vivre dans un environnement aussi sobre et froid, qui plus est un mutant. Cependant, ce dernier n'était pas du genre à se complaire dans le luxe ou l'excentricité… Sa nature d'orphelin et ancien prisonnier lui avait appris à se contenter de l'essentiel. Tant qu'il avait un toit où dormir et la possibilité de vivre librement, l'absence de fantaisie entre ses murs n'avait aucune importance pour lui.

Thomas finit par soupirer, puis partit en direction de la cuisine afin de préparer son petit-déjeuner composé d'un chocolat chaud, des toasts et des œufs au plat. Il posa son portable sur la table, mit ses écouteurs et dégusta son repas en écoutant de la musique. Une fois rassasié, le jeune homme regarda l'heure affiché sur son écran : il était huit heures et demie du matin. L'adolescent rangea alors ses couverts à l'intérieur de son lave-vaisselle avant de revenir dans sa chambre pour mettre ses chaussures, son sweat gris, son manteau noir et son masque de santé en tissu noir sur le visage. Une fois habillé, Thomas sortit de son appartement, ferma la porte à double-tour et partit enfin à l'extérieur rejoindre son lieu de travail, le restaurant Orange Sunset, où il y travaillait en tant que serveur. Une brise printanière caressa doucement sa peau durant sa marche.

Le trajet ne dura pas plus de quinze minutes, et le jeune homme arriva très vite devant le Diner. Les clients matinaux commencèrent à se mettre en rang devant l'entrée, principalement des employés voulant prendre un repas consistant avant de partir aux quatre coins des arrondissements de New York. Tous étaient des habitués du Orange Sunset, et ils répondaient toujours présents pour l'ouverture de ce lieu atypique. Pourquoi atypique ? Parce que l'intégralité du personnel du restaurant était des adolescents orphelins de 16 et 17 ans. Le patron, Cameron Owen, héritier d'une famille fortunée et philanthrope, voulut montrer au public que des mineurs émancipés faute d'adoption pouvaient très bien s'en sortir par leurs propres moyens. Beaucoup étaient au départ sceptique par rapport à ce projet, pensant que ces jeunes employés ne pourraient pas tenir le rythme de vie du monde du travail bien longtemps. Et pourtant, leur bonne volonté et leur sociabilité ont eu raison de la méfiance des gens.

Thomas partit à l'arrière du Diner et entra à l'intérieur du bâtiment par un passage réservé au personnel. Il longea ensuite les couloirs jusqu'au vestiaire, où il revêtit son uniforme de serveur en moins de cinq minutes. Alors qu'il finit de fermer le dernier bouton de son veston, la porte s'ouvrit derrière lui. Une silhouette d'adulte se dessina à travers l'encadrement, les cheveux châtains bouclés s'arrêtant au niveau du cou, des lunettes noires posées sur le nez, élégamment vêtu et le sourire aux lèvres.

- Bonjour Thomas. Salua poliment Mr. Owen.

- Bonjour patron. Répondit ce dernier avec un sourire discret.

- Tu as l'air en forme.

- Oui, monsieur. Je suis toujours d'attaque pour une nouvelle journée de travail !

- Je vois ça. Rigola doucement le gérant du restaurant.

Les deux hommes se dirigèrent ensuite vers la salle principale où les collègues de travail de Thomas s'attelèrent pour terminer les dernières préparations pour accueillir les clients. Les bruits de pas attirèrent l'attention de la petite équipe, et tous se retournèrent pour saluer leur employeur et leur ami. Le jeune homme aida ses compagnons à faire la vérification des lieux afin que tout soit propre et fonctionnel, puis tout le monde se réunit à la cuisine pour faire un débriefing.

- Tout le monde est présent ? Demanda Mr. Owen.

- Oui patron ! S'exclamèrent tous les employés d'une seule voix.

- Bien. Je suppose que vous connaissez déjà très bien les règles à suivre, mais une petite piqûre de rappel n'est jamais de trop : le matin est la période la plus calme de la journée. Restez détendu et concentré, mais gardez un certain rythme pour conserver vos forces pour l'après-midi. Votre pause déjeuner se tiendra à 13 heures, et le service reprendra à 14 heures. Et si l'un d'entre vous se retrouve en difficulté, peu importe la raison, n'hésitez pas à me prévenir. C'est ok pour vous ?

- Oui patron !

- Parfait. Alors il est temps d'ouvrir ! Tout le monde en place !

Mr. Owen sortit de la cuisine et partit vers le bar. Il alluma les lumières, souleva les rideaux de fer qui protégeaient les vitres en verre et tourna le panneau de l'entrée face "OPEN". La journée pouvait enfin commencer.

Comme les clients étaient peu nombreux et qu'ils venaient tous prendre le menu Breakfast, seulement quatre serveurs sur huit étaient en activité, tandis que les huit cuisiniers étaient tous aux fourneaux. Thomas profita de cet instant de répit pour aller dans une salle de repos et rejoindre trois de ses camarades : Leon, son meilleur ami et partenaire du crime, Phoebe, sa deuxième meilleure amie et Lauren, une jeune fille rebelle au grand coeur. Tous étaient des enfants précoces ayant grandi dans le même orphelinat, Forescent, situé auparavant à Brooklyn avant d'être détruit par un incendie. Cela expliquait leur coordination parfaite et pourquoi ils s'entendaient aussi bien. Même s'ils n'avaient pas de familles, même s'ils n'étaient pas liés par le sang, ça n'avait aucune importance pour eux… Tous les seize formaient une fratrie, prêts à tout pour s'entraider et se protéger mutuellement.

- Hey, Tom ! S'exclamèrent Leon, Phoebe et Lauren en chœur.

- Hey, les gars.

- Bien dormi ? Demanda Lauren.

- Ca peut aller, et vous ?

- J'ai passé une grande partie de ma soirée à jouer à Team Fortress 2… Autant dire que je ne me suis pas couché tôt hier. Avoua Leon avec un grand sourire.

- Pareil. J'ai passé ma soirée sur Overwatch. C'était tellement satisfaisant de voir des idiots rager sur le chat ! Lauren arborait le même sourire aux lèvres.

Thomas roula les yeux au ciel, tandis que Phoebe pouffa de rire face aux affirmations de ses collègues. Le jeune homme s'assit ensuite à côté de sa meilleure amie. Les quatre adolescents se racontèrent des petites anecdotes qu'ils ont vécu ou entendu, puis ils s'amusèrent à jouer au jeu du "une seconde, un mot" où le but était de prononcer un mot ou un nom le plus vite possible. Tout le monde se prêta volontiers à l'exercice, et plusieurs tranches de rires s'ensuivirent lorsque l'un d'entre eux prenait les autres par surprise.

Le mutant appréciait beaucoup la compagnie de ses compagnons de l'orphelinat. Leon et Phoebe étaient ses meilleurs amis depuis qu'ils étaient petits, et étaient toujours prêts à l'aider en cas de besoin. Lauren était une excellente diplomate et ne se laissait jamais marcher sur les pieds. Noah et Kenna possédaient une force mentale et une détermination à toute épreuve. Allen et Ellen étaient des stratèges hors pairs. Caleb et Amber étaient de bons observateurs et possédaient des capacités d'apprentissages impressionnantes. Sebastian, Evan et Jonathan étaient les plus forts du groupe au combat. Rebecca, Meghan et Jessie, quant à elles, savaient faire preuve d'ingéniosité pour se sortir de toute situation compliquée. Ils étaient ses alliés, des fragments de couleurs qui égayèrent son quotidien.

Mr. Owen entra soudainement dans la salle de repos.

- Ah, vous êtes là.

- Ne vous en faites pas, patron, on ne s'est pas enfuit. Affirma Thomas d'un air détaché.

- Hahaha, j'imagine bien, sinon je vous aurais vu vous échapper par la porte arrière.

- Oh mon dieu ! Vous êtes Big Brother ! S'exclamèrent Leon et Lauren d'un air théâtral.

- Oui, je suis Big Brother… Et je vous retiens tous en otage ! Mr. Owen arbora un sourire diabolique puis prit dans ses bras les deux adolescents, avant de rire tous les trois comme des enfants.

Phoebe et Thomas s'observèrent un instant du regard, puis ils hochèrent tous les deux de la tête et se jetèrent sur leur patron. Mr. Owen ne protesta pas et prit le temps de tapoter le dos de ses quatre employés agglutinés contre lui, leur souriant avec tendresse. Le quarantenaire était le mentor de ces seize orphelins et les avaient aidés dans toutes les démarches pour leur permettre de se relever et d'avancer devant eux. Lui-même était passé par cette terrible épreuve de se retrouver seul au monde sans savoir quel avenir l'attendait au-delà des murs de son ancien internat à Londres. Il comprenait parfaitement la souffrance de grandir en marge des autres et d'avoir l'impression de ne pouvoir compter sur personne. Mais il avait réussi à s'en sortir une fois devenu adulte, et il comptait bien aider ses protégés comme il aurait aimé qu'on l'aide à leur âge.

Une fois libéré de toute pression contre lui, le gérant du Orange Sunset demanda à ses serveurs au repos de ranger les livraisons fraîchement arrivées dans la réserve de nourriture. Ces derniers s'exécutèrent sans plus attendre : Thomas et Leon se chargèrent de trier les différentes marchandises et de les déposer dans des conditions optimales de conservation, tandis que Phoebe et Lauren firent l'inventaire des aliments à disposition afin de voir s'ils étaient en rupture de stock ou non. Le travail fut très rapide à quatre, si bien qu'il ne fallut qu'une demi-heure pour terminer le rangement et le référencement. Et dire qu'à leurs débuts, ils mettaient une heure entière pour accomplir ces deux tâches… Maintenant, ils battaient des records de vitesse.

Voyant qu'il était dix heures passé, les quatre amis décidèrent qu'il était temps d'épauler leurs collègues car de plus en plus de clients affluaient au restaurant. Ils prirent leurs plateaux, les menus et des serviettes chaudes sur l'avant-bras, puis entamèrent leur service. Le pic de fréquentation arriva vers midi, changeant drastiquement du calme des premières heures du jour, mais ils ne perdirent pas la cadence et enchaînaient les commandes comme un seul homme. Et avant qu'ils ne puissent s'en rendre compte, c'était l'heure de la pause-déjeuner pour le personnel.

Thomas s'était préparé la veille des boulettes de viande à la sauce tomate, du riz et des pommes de terre cuites. Comme son métabolisme amélioré se développait plus vite que la normale, il avait besoin de manger une grande quantité de nourriture pour rester en forme. Il se débrouilla donc toujours pour ne jamais rester longtemps avec l'estomac vide, au risque de voir ses capacités surhumaines s'affaiblir et de s'effondrer de fatigue. L'avantage de son métier était qu'il apprenait à la fois à servir les plats et à cuisiner, lui permettant ainsi de se préparer des repas variés et équilibrés. De plus, ses collègues de travail étaient au courant de ses pouvoirs, pouvant dès lors savoir comment réagir lorsqu'il montrait des signes d'épuisement.

Leon et Phoebe s'assirent à côté de lui, et discutèrent de tout et de rien pendant un bon moment.

- Au fait, t'as prévu quelque chose demain après-midi, Tom ? Demanda Leon en mangeant une grosse fourchette de spaghetti.

- À part dormir, rien en particulier.

- On pensait organiser une soirée groupée demain soir tous ensemble. Ça faisait un moment qu'on ne s'était pas réuni tous les seize devant un film. Expliqua Phoebe.

- Yep. Surtout que Caleb a dégoté pleins de DVD dernièrement.

- Affirmatif ! Confirma ce dernier, assis non loin d'eux, en levant haut le bras gauche.

Thomas ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Caleb était un grand cinéphile et ne manquait jamais l'occasion de dénicher des films partout où il passe, que ce soit des films populaires ou des trouvailles méconnues.

- Ok, pourquoi pas. On va chez Jessie, comme d'habitude ?

- Ouais. Elle a tout préparé pour l'occasion. On pourra même rester dormir chez elle pour la nuit ! Phoebe fit un V avec ses doigts.

- Je pense que quelqu'un serait ravi d'entendre ça… Remarqua tout bas Leon, tout en observant Evan. Tout trois sourirent malicieusement.

L'heure de la reprise de service retentit. Tous les employés du Orange Sunset rangèrent leurs affaires puis revinrent à leur place en cuisine et en réception. L'affluence diminua drastiquement après quatorze heures trente, au grand soulagement du personnel qui parvint à souffler entre deux commandes. Thomas ne vit même pas le temps passer tellement ses gestes étaient mécaniques et minutieux. Etant habitué à avoir des cadres de vie organisés depuis l'enfance, travailler dans la restauration ne lui apparut pas comme quelque chose de contraignant. C'était une simple exécution de tâches répétés en boucle : tant qu'il restait concentré sur ce qu'il devait faire, les journées ne lui paraissaient jamais longues.

Vers vingt-et-une heures, heure de fermeture du Diner, les derniers clients quittèrent les lieux. Mr. Owen retourna le panneau attaché à l'entrée face "CLOSED" puis ferma les rideaux de fers, tandis que Thomas et ses collègues se chargèrent du rangement. Une fois le lieu parfaitement propre, les seize adolescents partirent se changer dans les vestiaires, satisfaits de cette nouvelle journée qui s'achève. Tout le monde sortit de l'arrière du Orange Sunset en même temps, à quelques minutes d'intervalles, puis ils se dirent au revoir les uns les autres avant de rentrer chez eux chacun de leur côté.

Sur le chemin du retour, Thomas sortit ses écouteurs pour écouter de la musique. Un morceau de jazz se joua alors à ses oreilles, lent et mélodieux, se mélangeant parfaitement avec l'environnement tranquille de Cobble Hill. Cela lui donna l'impression d'être dans un Brooklyn romancé dans les vieux films des années 60. Le jeune homme se laissa bercer par la mélodie, profitant de l'ambiance nocturne qui régnait autour de lui. La nuit était claire, mais le ciel était totalement noir. Pas une seule étoile ne brillait, comme si elles avaient été englouties par les ténèbres. La seule source de lumière qui illuminait les rues étaient les lampadaires et les phares des voitures.

Ce ciel rappela à Thomas le jour où le malheur frappa son destin… Ses parents, son oncle et sa tante ont été tués par quatre hommes alors qu'il n'avait que huit ans, avant que son ancienne maison au Queens ne soit réduite en cendres par un incendie. Seul lui a pu avoir la vie sauve grâce à l'intervention d'Iron Man. Le petit garçon fut par la suite placé à l'orphelinat Forescent de Brooklyn où il put trouver une forme de paix. Malheureusement, celle-ci fut de courte durée lorsqu'HYDRA, l'organisation criminelle la plus dangereuse du monde, le prit par surprise et le kidnappa un soir d'averse. S'ensuivit de longues séances d'expérimentations, d'emprisonnement et d'oppression constante, où son corps fut transformé en outil d'espionnage puis en mutant. C'était durant cette période qu'il apprit qu'HYDRA était en réalité les commanditaires des hommes qui ont assassiné sa famille. Fou de rage, le jeune homme décida de se venger contre l'organisation criminelle en l'attaquant silencieusement de l'intérieur, tel un virus. Ce fut au bout de trois ans, sous un ciel sombre dépourvu d'étoiles, que Thomas retrouva la liberté en faisant exploser les dernières bases d'HYDRA existantes autour du globe.

Depuis ce jour, l'adolescent menait une vie de chat, caché au milieu des citoyens de New York. Il se contentait de vivre au jour le jour sans jamais utiliser ses pouvoirs, sauf en cas d'extrême urgence - ce qui n'est arrivé que très rarement depuis qu'il réside à Cobble Hill. Il n'aspirait pas à un avenir grandiose ou à la reconnaissance… Tout ce qu'il voulait était de mener une existence paisible et anonyme.

Au moment où Thomas arriva au pied de son immeuble, la musique s'arrêta. Il entra dans le hall, prit l'ascenseur et monta jusqu'au deuxième étage. Une fois arrivé à la porte de son appartement, le jeune homme enfonça la clé dans la serrure pour l'ouvrir. Cependant, il remarqua non sans une certaine surprise que cette dernière avait été crochetée.

Comment se fait-il que la porte soit ouverte ? Je l'avais pourtant fermée, ce matin.

Thomas eut soudainement un mauvais pressentiment… Il ouvrit prudemment la porte, puis la referma en silence derrière lui. Il observa pendant un temps le salon dans les moindres détails : les fenêtres n'étaient pas brisées et aucun objet n'avait été déplacé. Il en fit de même avec la cuisine. Même constat. Tout était resté en ordre comme lorsqu'il était parti. Le jeune homme déduisit rapidement qu'il ne s'agissait pas d'un cambriolage. Mais il resta tout de même sur ses gardes… Si la serrure est restée ouverte, alors la personne qui s'est introduite chez lui était peut-être encore présente entre ces murs.

Le mutant avança à pas de loup jusqu'à sa chambre, prêt à réagir au moindre bruit suspect. La porte était étrangement entrouverte. Thomas décida de l'ouvrir en grand afin d'avoir le cœur net sur ce qu'il se passait. Et alors que sa vue s'habitua à la luminosité de la pièce…

- C'est un appartement très propre. Commenta une voix. Peut-être un peu uniforme, mais non moins agréable.

L'adolescent avait les yeux grands ouverts, son visage ayant du mal à dissimuler son choc… Le mystérieux visiteur qui venait de lui adresser la parole était une femme. Aux vues de son apparence, elle devait avoir la trentaine. Elle était vêtue d'une chemise à col roulé grise, un manteau bleu nuit, un pantalon et des bottes noires. Ses cheveux bruns étaient attachés en chignon, des petites mèches tombant le long de ses oreilles, et ses yeux bleu ciel semblaient l'analyser sous tous les traits. Thomas ne sut comment réagir… Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas parlé à un autre adulte que Mr. Owen que cette situation lui paraissait complètement hors du commun. Mais il reprit tant bien que mal le contrôle de son esprit en constatant que la personne en face de lui ne dégageait aucune hostilité. Il inspira un coup, puis demanda d'une voix taciturne :

- Qui êtes-vous ?

La jeune femme continua de l'observer sans un mot pendant plusieurs secondes, le visage impassible. Puis elle fit quelques pas en avant vers lui, avant de s'arrêter.

- Je suis Maria Hill, directrice adjointe du SHIELD. Nous souhaitons nous entretenir avec toi… Peter Benjamin Parker.