Autant en emporte le vent

Auteur : Fleur de Minuit

Disclaimer : La Saga Harry Potter appartient à J.K Rowling etc, Autant en emporte le vent à Margarett Mitchell et ses héritiers.

NDA : Bien que les premiers chapitres ne le laissent pas deviner, il s'agit bien d'un Drarry.

NDA 2 : Je relisais Autant en emporte le Vent pour la millième fois. Et la scène de la bibliothèque s'est imposée à moi avec les personnages d'Harry Potter. L'idée était lancée. Il m'a fallu adapter l'histoire au monde magique. J'espère que je vous ferais passer un bon moment. Certains passages sont recopiés du roman, d'autres totalement inventés. Ne m'accusez pas de plagiat, s'il vous plait, s'il vous plait, s'il vous plait (je suis à genoux là)… C'est juste une adaptation. Bisouilles tout le monde.

Chapitre 1

Harry Potter était de retour au Terrier depuis la veille. Le lendemain, en effet, aurait lieu le mariage de Bill Weasley et Fleur Delacour. Il savait que ce serait sans doute le dernier événement joyeux avant longtemps : les rumeurs concernant une entrée en guerre plus ouverte et plus active que les quelques escarmouches – qui avaient déjà beaucoup coûté – s'amplifiaient. D'ailleurs, au repas du soir, tout le monde ne parlait que de cela : la guerre, la guerre, la guerre.

Harry avait lui aussi déjà trop perdu à cause de la guerre : ses parents, d'abord, morts en le sauvant de Voldemort, puis, Sirius, son parrain, Dumbledore son mentor et chef de l'Ordre du Phénix. Sans compter l'attrapeur de Pouffesouffle, Cédric Diggory, qui, certes n'était pas un ami, mais un bon camarade. Et Bill, qui avait été blessé par le loup garou Fenrir Greyback… Alors, dire que Harry en avait assez de la guerre était un euphémisme. Il aurait voulu ne plus jamais entendre ce mot même s'il savait qu'il était un maillon indispensable de cette guerre. L'un ne peut survivre tant que l'autre vivra. Lui seul avait la mission de tuer Lord Voldemort… ou d'être tué par lui pour ce qu'il en savait.

Alors, Harry s'était créé un petit monde à lui, au coin de son esprit où la guerre n'existait pas. Là, il pouvait prétendre qu'il n'était pas le Garçon-qui-a-Survécu. Là, il n'était pas l'Espoir du Monde Sorcier. Il n'était que Harry. Et ce soir, en cette veille de fête, Harry avait bien l'intention de ne pas laisser la guerre perturber sa bonne humeur. Il était trop heureux d'être revenu dans le monde sorcier après un été horrible auprès de son oncle et de sa tante. Le dernier, songea t-il avec un soupir heureux. La famille Weasley avait été, dès le début, la famille d'adoption de son cœur. Il était donc revenu avec plaisir dans la maison biscornue qui était leur foyer. Il n'avait pas encore revu Ginny qui étaient partie, d'après ce qu'il avait appris avec Mr Weasley à Londres afin d'accueillir les parents de Fleur. Il devait admettre que cela l'arrangeait de repousser leurs retrouvailles. Il discutait en ce moment avec les jumeaux, Ron et Hermione.

« Alors, qu'a dit votre mère en apprenant que vous aviez envoyé le colis pétard à explosions de Doxys à Percy ? demanda Harry aux jumeaux, Fred et Georges. »

« Tu la connais, Harry, s'esclaffa Georges. Elle a tempêté, hurlé, crié, juré de nous renier comme fils. »

« Je crois qu'elle avait même l'intention de nous battre, confirma Fred. Mais nous avons pris nos balais et nous sommes allés à notre magasin. »

« De toutes façons, même elle ne peut nier que ce prétentieux l'a bien cherché en nous snobant de cette manière. Mon seul regret est de n'avoir pu… »

« … voir Percy se débattre avec les Doxys pendant quelques minutes et découvrir le sort de Pustules Semi Permanent attaché au colis. Il restera couvert de pustules pendant un mois. »

Harry et ses deux comparses accompagnèrent les jumeaux dans leur fou rire. Ces deux-là lui faisaient du bien. Ils gardaient en toute circonstance leur sens de l'humour et de la farce. Leur mère n'arriverait jamais à les dompter.

« Pour changer de sujet, Harry : demain, tu danseras avec moi ? demanda Hermione en souriant. »

« Oui et avec nous aussi ! s'écrièrent les jumeaux. »

Harry les regarda, héberlué.

« Danser? »

« Hé ho, on te rappelle que c'est le mariage de Bill. »

« Oui, mais pourquoi voulez-vous danser avec moi ? »

« Parce que tu seras certainement le garçon le plus mignon de toute la soirée, répondit Hermione avec un regard malicieux. Après Ron. » (Et celui-ci piqua un fard)

« Même si on ne connait pas encore toute la partie Vélane de la famille de Fleur. Alors, tu dis oui, pour les danses ? »

« On est des garçons ! protesta Harry. Enfin, sauf toi, Hermione. »

« Alors, moi, tu danseras avec moi, sourit-elle. »

Les jumeaux le regardaient comme s'il venait de la lune.

« Et quel est le problème avec nous ? »

« Les garçons ne dansent pas ensemble. »

« Euh… C'est une coutume moldue, ça ? »

« Vous voulez dire que chez les sorciers, ça se fait ? »

« En effet, Harry. J'ai lu dans « Mœurs et Coutumes des sorciers » que c'était bien accepté, expliqua Hermione. »

« Alors, tu nous réserves des danses ? »

« Mais vous êtes sérieux ? »

« Harry, Harry, Harry… Toute une éducation à refaire. Bien entendu que des hommes ont le droit de danser ensemble, deux femmes aussi, d'ailleurs. Même les loups garou et les sorcières… je crois que le seul tabou est »

« De danser avec un Troll. »

« Ou pour un Sang Pur partisan de Tu-Sais-Qui, de danser avec un né de Moldu ou un sang mêlé ou un traitre à son sang. Enfin, eux, c'est toute une autre histoire. Blague mise à part, tu ne savais pas que les couples de même sexe sont ce qu'il y a de plus normal dans notre société ? »

« Non. »

« Eh bien ! ils le sont. Ils sont moins fréquents que les couples hétéros, mais quand même. Alors, vas-tu nous répondre ? Tu danseras avec nous ? Si tu promets, on te confie un secret. »

« Si vous n'avez pas peur de vous faire marcher dessus, pourquoi pas. C'est quoi ce secret ? »

« Les garçons, nous avons promis de ne rien dire ! protesta Hermione. »

« Demain, on annoncera un autre mariage, chuchota Fred sur le ton d'un conspirateur. »

« Qui ? s'étonna Harry. Charlie ? »

« Non. Si ça se trouve, tu es déjà au courant, d'ailleurs. Elle ne te l'a pas écrit ? »

« Qui ? »

« Ginny s'est fiancée à Blaise Zabini, révéla Georges. »

Le visage de Harry ne changea pas d'expression mais il pâlit dangereusement comme quelqu'un qui vient de recevoir un coup et qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Fred et Georges se regardèrent, atterrés.

« Bien sûr, nous supposons qu'ils auraient voulu te l'annoncer eux-mêmes, mais ils ne seront pas là avant demain matin. »

« Tu sais, c'est assez récent. Ils se sont mis ensemble euh… eh bien il y a un mois, quand Blaise est venu s'installer ici pour se protéger des Mangemorts : il n'a pas voulu se joindre à leur cause. Je crois que c'est la guerre qui les a rapprochés. Tout le monde s'y attendait, remarque, expliqua Hermione. Peut-être pas aussi vite, cependant. »

« Ah bon ? demanda Harry d'une voix blanche. »

« C'est vrai que tu ne les pas vu ensemble. Alors, Harry, maintenant, c'est sûr, tu danseras avec nous ? »

« Oui, répondit-il comme un automate. »

Les jumeaux exultaient. Bien sûr, Harry avait toujours été un de leurs meilleurs ami, leur presque frère, mais jamais il n'avait montré qu'il pouvait avoir un intérêt autre pour eux.

Harry s'excusa, déclarant qu'il voulait se reposer un peu avant le diner, ce qui ne manqua pas d'intriguer ses amis. Il se forçait à sourire pour ne pas dévoiler son secret. Pourtant, une fois seul dans la chambre qu'il devait partager avec Ron, il laissa tomber son masque. La douleur lui gonflait le cœur au point qu'il lui semblait qu'il allait éclater. Non seulement Ron et Hermione étaient ses meilleurs amis et ils lui avaient caché une nouvelle pareille, mais… la souffrance lui tordait le visage. Ginny Weasley épouser Blaise Zabini ! Cela ne pouvait pas être vrai ! Il était presque sûr que c'était une blague des jumeaux, un de leurs mauvais tours. Oui, ils avaient voulu lui faire une blague. Harry connaissait à peine Zabini, mais sérieusement, personne ne pouvait être amoureux de Zabini au point de vouloir l'épouser ! Ginny ne pouvait pas en être amoureuse ! C'était… c'était lui, Harry, qu'elle aimait ! Il le savait, non ? Et puis, on ne se mariait pas si jeune , ni si vite!

Il entendit des pas dans l'escalier et se recomposa un visage neutre, à tout hasard. Ron et Hermione entrèrent et s'installèrent sur le lit d'en face.

« Cette nouvelle t'a secoué, remarqua Hermione. Ecoute, Harry, Ginny nous avait fait promettre de ne rien te dire, elle voulait te l'annoncer elle-même. »

« Et en tant que meilleurs amis, vous n'auriez pas pu vous dire que cette nouvelle, comme tu dis, m'intéresserait ? »

« Harry, tu avais rompu… tenta Ron. »

« Le temps de cette foutue guerre ! cria Harry. Je ne voulais pas que Voldemort puisse m'atteindre en lui faisant du mal. Et la première chose qu'elle fait, quand j'ai le dos tourné, c'est de se fiancer à un … un Serpentard ! »

« Sérieusement, Harry, il est… sympa quand on le connait. »

« Et si c'était un espion ? »

« Il est passé au Véritaserum, révéla Hermione. Il est vraiment de notre côté. Et amoureux de Ginny. »

« Désolé, mec. Après votre rupture, nous pensions vraiment que tu n'étais plus amoureux de ma sœur. Vous êtes trop différents, Harry… »

« Je voulais la protéger ! Et nous ne sommes pas si différents que ça. »

« Si, Harry, dit Hermione. Vous avez à peine quelques points communs. Regarde Ginny, elle aime sortir, danser, s'entourer d'amis ou de simples connaissances… toi tu ne te sens bien qu'en milieu connu. Elle ne craint pas d'être l'attention de toute une foule, toi tu préfères passer inaperçu. Et j'en oublie. Harry, le Quiddich et votre appartenance Gryffondor et l'Ordre du Phénix sont vos seuls points communs. »

« Les différences enrichissent. »

« Dans votre cas, elles auraient fini par ruiner même le respect et l'affection que vous vous portez. Je suis désolée, Harry. Si désolée…»

Hermione prit Harry dans ses bras, et ils restèrent sans bouger en attendant l'heure du dîner, dans un silence confortable, tous les trois dans la pénombre… Harry repensait au passé avec Ginny. Comment, quand elle était petite, elle était déjà rougissante devant lui. Il repensait au ridicule poème qu'elle lui avait écrit, leur aventure dans la Chambre des Secrets, tous ces regards qu'elle lui lançait, ces sourires, ces joues qui se coloraient quand il faisait attention à elle, et puis leur premier baiser, ceux qui avaient suivi… comment elle avait pleuré quand il avait rompu. Etait-il en plein cauchemar ?

Au dîner, le soir, Harry ruminait ses tristes pensées, touchant à peine au délicieux repas de Mrs Weasley. Son chagrin se masquait parmi les rires de la famille et des amis, accompagné par les regards de triste compréhension de Ron et d'Hermione. Et puis, au moment du dessert, Harry réalisa une chose. Là, un immense sourire se peignit sur son visage, alors que ses deux amis le regardaient bizarrement. Il se promit d'éviter d'être trop longtemps seul avec eux pour ne pas avoir à leur dire. Leur dire qu'il savait comment Ginny changerait d'avis.