Deuxième fanfiction en tirant un couple au hasard ! Elle sera en 2 chapitres normalement, en espérant que ça vous plaise.

Le titre est une référence à la chanson Just Impolite de Plushgun :)

Si la scène que Yukimura observe au début vous dit quelque chose, c'est normal, elle est tout bêtement tirée du manga (sauf que normalement il n'y assiste pas), comme la suivante avec Chinmei (tome 14). C'est pour que la suite de l'histoire ait l'air plausible ;) (mais en fait c'est n'importe quoi) et évidemment les personnages ne m'appartiennent pas !

Yukimura était arrivé il y a peu de temps au coeur du territoire Mibu et déjà il pouvait observer tout un panel de gens intéressants. Il avait bien sûr reconnu Chinmei. Les trois autres protagonistes lui étaient inconnus mais, si il avait bien suivi l'affaire, ils appartenaient eux aussi au groupe des 5 planètes. Yukimura avait pris soin de rester à distance, dans l'ombre; il jugeait préférable de ne pas se faire remarquer. Cependant, pour le moment, les planètes semblaient bien trop absorbées par une querelle pour réellement deviner son aura, qu'il tâchait de contrôler.

Un mince jeune blond menaçait Chinmei de son sabre enflammé, Chinmei dit quelque chose comme «Hiii Keikoku ne m'en veux pas !». Yukimura, aimant connaître les détails, se pencha, intéressé; ainsi cette brindille ardente s'appelait Keikoku (ou quelque chose à la sonorité proche). Et celle-ci répliquait quelque chose comme « ... pardonnerai pas... ramené ici... me battre contre Kyo !». Il se serait battu contre Kyo ? Intéressant.

«Ce n'est pas ma faute, c'était un ordre !» piailla Chinmei. Yukimura fronça les sourcils; craignait-il réellement le courroux de son jeune collègue ? Il était pourtant tout à fait capable de se défendre... C'était sans doute encore l'un de ses faux-airs. Il parlait à présent de bras à rattacher et les filles en infirmières approuvèrent. Quoi ? Rattacher un bras ? Yukimura tendit l'oreille et parvint, malgré le crépitement du sabre brûlant à saisir la réponse de l'intéressé «Je peux me battre sans bras gauche.». Chinmei lui conseilla alors de se reposer s'il ne voulait pas perdre son bras, avant de trouver un prétexte pour s'éclipser. Son interlocuteur resta figé quelques secondes puis s'éloigna dans la direction opposée sous le regard curieux de Yukimura Sanada.

Ce dernier se reprit bien vite et emboita le pas à Chinmei qui avait déjà une bonne longueur d'avance, sans se faire remarquer. Quand il le retrouva, dans l'une des cours, il venait de massacrer une unité de guerriers en donnant l'impression de ne pas avoir esquissé le moindre mouvement.

«J'aime l'amour, alors je vous ai rendu heureux tous en même temps ! ... Cela ne sert à rien d'être trop honnête. Il faut toujours garder un ou deux tours dans son sac. Tu es d'accord avec moi ? -se tournant lentement avec un sourire de vicieux- N'est-ce pas mon Yuki ? Ou devrais-je dire... Yukimura Sanada ?»

L'interpellé avait pris soin de prendre une pose avantageuse; décontractée mais classe. Il faut toujours soigner son entrée si l'on veut être pris au sérieux. Mais il était aussi capable de se faire passer pour un débile quand c'était utile. En tout cas, peu importe l'occasion, Yukimura pensait que son beau visage s'adaptait à toutes les circonstances, et puis, être beau, c'était un bonus appréciable. Il se disait parfois qu'il aurait dû être comédien; il aurait pu endosser de poignants rôles féminins, à son avis.

...

Après son entrevue avec Chinmei, et plus angoissé à propos de l'avenir qu'il ne l'admettrait jamais, Yukimura estima qu'il avait besoin de distraction. Ça tombait bien; il savait déjà à qui il avait envie de rendre visite. Quelqu'un d'assez brave / inconscient pour tenir tête à Chinmei et qui avait un bras fraîchement raccroché grâce à la science Mibu, voilà qui pouvait se révéler fort intéressant !

...

Être membre des cinq planètes conférait certains avantages tels qu'avoir ses propres appartements, point sur lequel Yuan avait insisté chaque fois que son disciple était, par habitude, revenu squatter un peu chez lui. Comme la planète de feu était supposé être convalescent, Yukimura était parti du principe qu'il serait chez lui. En réalité, Luciole préférait largement se vautrer au soleil, mais Saishi et Saisei gâchait tout en passant leur temps à lui faire la morale sur les risques d'insolation.

Yukimura se colla à la porte en bois et papier de riz qu'il avait identifiée comme étant la plus probable, pour tenter de capter le bruissement d'un mouvement ou les émanations particulières d'une aura signalant la présence de quelqu'un à l'intérieur. C'est ce moment que choisit Luciole, finalement vaincu par les insupportables infirmières et une intervention de Taihaku, pour arriver dans son dos.

«L'emblème des 6 pièces...

Yukimura sursauta, jura intérieurement, maudit sa propre négligence, celle de Saizo et se haït pour cette entrée en scène déplorable.

- Tu connais donc mon nom ! se réjouit-il, en se redressant et joignant les paumes de ses mains avec un large sourire.

- Non.»

Yukimura resta interdit tandis que Luciole passait devant lui pour rentrer dans ses appartements, l'ignorant complètement. Il décida de le suivre à l'intérieur sans y être invité, en se disant que, quand on vous surprend avec déjà un pied dans le plat, autant en profiter pour y aller franco. Fort heureusement, le Mibu ne s'en formalisa pas.

La pièce était incroyablement dépouillée, comme si son locataire avait oublié d'y habiter; du parquet au sol, de chaque côté des murs blancs, l'autre extrémité de la pièce était le reflet de celle par laquelle ils venaient d'entrer. Mis à part qu'au lieu de donner sur un couloir, elle semblait donner sur une sorte de terrasse, au vue de la lumière qui passait au travers. Luciole l'ouvrit, la brise glissa à l'intérieur de la pièce. Une table basse sur laquelle était posée une coupe d'amandes et c'était à peu près tout ce qu'il y avait comme ameublement. Une porte latérale semblait donner sur une chambre.

Luciole attrapa un coussin qui traînait sous la table basse pour le poser sous sa tête, comme il s'allongeait par terre, dans le carré de lumière dévoilé par l'ouverture de la porte coulissante. Alors seulement, il songea à demander à l'inconnu pourquoi il était là.

Yukimura approcha, tout sourire, pour s'agenouiller à côté de son hôte. Et à vrai dire, il ne savait pas trop par comment commencer. «Approche, laisse moi voir ton bras, ce sera notre petit secret» semblait déplacé.

«J'ai entendu dire que tu avais perdu un bras.

- J'ai aussi entendu ça. Mais j'en ai toujours deux.

- Fascinant.

Et Yukimura ne parlait pas du bras. Ce type était tellement détaché. C'était vraiment fascinant. Il reprit:

- Ça m'intrigue vraiment, je peux regarder ton bras qui a été rattaché ? S'il-te-plaît.»

La planète de feu le fixa un moment et Yukimura se demanda si c'était vraiment son expression par défaut, d'avoir l'air sur le point de vous sauter à la gorge.

Se fiant à son instinct, Luciole finit par le laisser faire. Mais quant bien même il sentait que l'autre n'émettait aucune animosité à son encontre, il garda son sabre juste sous sa main droite. Son aura, sur la défensive, était plutôt dissuasive. Mais c'était la spécialité de Yukimura de s'insinuer dans le périmètre des autres. Tout à l'heure, la Planète avait dit pouvoir se battre sans son bras gauche, il attrapa donc le dit bras, retroussa la large manche et observa sous toutes les coutures. Et bien... c'était un bras tout à fait ordinaire. Doux au toucher et dépourvu de cicatrices. À croire que Saishi et Saisei l'avait poncé avant de le recoller. En y regardant de très près il pouvait deviner une légère marque mais elle s'était déjà bien estompée.

Les cheveux de son invité penché dessus, le lui chatouillait alors Luciole retira son bras, faisant peu de cas de l'air déçu qu'il engendra.

«C'est toujours le même bras ou ils en ont fait pousser un neuf ?

- ...Toujours le même, je crois.

- Impressionnant. Les mibu pourraient donc vraiment être en quelque sorte, immortels ?

- Peut-être.» répondit laconiquement Keikoku.

Il haussa les épaules, ne voyant pas trop où était le sensationnel, et se releva. Il cassa une amande dans la paume de sa main. Il n'aurait pas vraiment su dire d'où elles venaient, quelqu'un avait dû les apporter. Yuan peut-être. Il se rassit.

«Je connais Kyo, avança Yukimura pour relancer la conversation.

- C'est moi qui vais tuer Kyo !

Keikoku semblait avoir trouvé un regain d'énergie. Yukimura ne put qu'admirer le flamboiement de ses yeux félins.

- Parce qu'il t'a coupé un bras ?

- Non. Pour devenir plus fort.

- Et si je tue Kyo aux yeux de démon avant toi ? risqua Yukimura. Il aurait aimé lui prouver qu'il n'était pas une menace à prendre à la légère.

- Tu n'y arriveras pas. Sinon, c'est toi que je tue.»

Logique implacable. Yukimura sourit; il aimait ce genre de naïveté.

Il se perdit un peu dans un débat intérieur sur la pertinence d'une baston; d'un côté, il avait hâte de tester les yeux de Hochequeue, son adversaire potentiel semblait aussi enclin que lui à se battre avec quiconque semblait fort et, si leurs forces s'égalaient, ils auraient pu devenir des sortes d'amis-rivaux. Mais bon, ça pouvait aussi mal finir et le Mibu était convalescent alors ça perdait de son intérêt... Ce dernier le tira de ses pensées.

« C'est la saison des cerises...

Yukimura releva la tête.

- Oui. Il nous faudrait des cerises. Et du saké.

Les yeux de Luciole s'illuminèrent un peu:

- Il nous faudrait carrément du saké !

Yukimura fut facilement gagné par l'enthousiasme, relatif, de son interlocuteur:

- Demain. On se retrouve ici. Dès cinq heure de l'après-midi pour se pinter au saké !»

Il battit des mains comme un enfant et Keikoku hocha la tête, ses lèvres s'étirant en quelque chose qui ressemblait à un début de sourire.

Sur cette vision magique, Yukimura se dit que c'était le bon moment pour partir, maintenant qu'il savait comment il allait s'occuper pendant la soirée du lendemain.

Sur le point de sortir, il ne put s'empêcher de lancer une taquinerie d'une voix suave, ne serait-ce que pour tester les réactions de son interlocuteur. Et puis ça l'amusait, surtout.

« À demain alors pour qu'on se soûle et que j'abuse de ton corps !

-devant le manque de réaction: à moins qu'il n'y ait que Kyo qui ait le droit de te toucher... Ce qui expliquerait ta rancoeur; il t'as laissé tombé après avoir eu ce qu'il voulait. Aaah les hommes.»

Son interlocuteur répondit par un vague mouvement de tête qui aurait pu vouloir dire, oui, non ou fais ce que tu veux. Quelle déception.

Le samouraï se retrouva dehors en quelques enjambées lestes. Le soleil était encore chaud. Il fit quelques pas avant de mettre le doigt sur ce qu'il le gênait.

Pourquoi Keikoku ne s'en offusquait-il pas ? N'importe quel type à qui il aurait fait ce genre de sous-entendus aurait répondu par un regard meurtrier, des démentis convaincants ou au moins un ricanement méprisant. Et là, non. Du coup, ça lui donnait l'impression d'une possibilité. Qu'il ne cherchait pas au départ, mais une possibilité. Maintenant qu'elle était là, il n'arrivait plus à l'ignorer. Pire, il se sentait obligé de la considérer; comme pour les cerises, il n'était pas ici pour en manger mais c'était la saison des cerises, il fallait en profiter. Ça y est: il délirait.

Mais par ailleurs, la Planète n'était pas non plus clairement rentrée dans son jeu. Ça empirait les choses; en effet; comment être sûr de quoi que ce soit ? À moins qu'il n'ait rien compris mais, le sous-entendu n'était pas vraiment fin. Le mystère demeurerait entier.

En plus il avait des tas d'excuses; il n'y avait pas l'air d'avoir tellement de filles ici, il n'en avait fréquenté aucune depuis qu'il était parti s'entraîner au mont Kurama, les hommes ont des besoins, bla bla... Bon, il n'imaginait pas non plus coucher avec le Mibu. Un type, aussi attirant soit-il, ne peut égaler une jolie fille. Alors quoi ? Il avait besoin de compagnie et d'aventure, sans doute. Sous ses dehors paisibles, Yukimura pouvait se révéler être quelqu'un qui se posait trop de questions. Sur des sujets trop futiles.

Du saké et des cerises. Est-ce que ça allait vraiment l'aider à y voir plus clair de passer une soirée qui, avec un peu de recul, avait des airs de soirée pyjama ?

L'idée que Yukimura se faisait d'une soirée pyjama est assez particulière.

...

«Sire Yukimura. Vous êtes en train de cueillir des cerises.

- Que tu es observateur Saizo.

- ... -ignorant le sarcasme- On ne devrait sans doute pas ! On reste en territoire hostile !

Ça ne peut pas être si grave...

Il sourit. Saizo fronce les sourcils.

- ... Ce Mibu vous perturbe.

- ... Je ne suis pas perturbé. Juste sans-gêne.»