Au départ, j'écrivais une toute autre fic où Louis et Scorpius étaient ensemble ; et par erreur, j'ai écris Albus au lieu de Louis. Catie me l'a fait remarquer, et nos esprits se sont emballés, et ça m'a inspirée. Du coup, ça donne ça ! Merci à elle, du coup, d'avoir inspiré cette fic 3

Merci à Steph, qui en plus d'être une bêta formidable est une nana géniale ! 3

J'écoute exclusivement du Crystal Castles en écrivant cette fic, d'où le titre de la fic, les titres des chapitres, et les chansons utilisées dans les chapitres même.

Rating là pour vulgarité et un peu de seks sous-entendu.


BONNE RENTREE !

Et pour fêter ça, on commence tranquille, avec un chapitre qui pose un peu les bases... mais pas de soucis, ça va pas durer ! ;)

Je posterais toutes les semaines si j'arrive à continuer à écrire régulièrement chaque chapitre, sinon ça sera toutes les deux semaines ; je vous tiendrais au courant en note de fin ! Bonne lecture, profitez bien !

La chanson du chapitre est Not in love - Crystal Castles ft. Robert Smith


Not in love
ch.1

And we were lovers
Now we can't be friends
Fascination ends

You keep me under your spell, you keep me under your spell, you…

Lassé, Scorpius se retourne dans le lit, faisant face à l'homme allongé à ses côtés. Les yeux fermés, les cheveux emmêlés, le corps dénudé, ce dernier semble assoupi. Du bout des doigts, Scorpius tapote son bras, jusqu'à ce qu'il entende un lourd soupir échapper à son amant.

- Quoi ?
- Change.
- De ?
- La musique, imbécile.
- J'aime bien.
- On l'écoute en boucle depuis une heure. Change, Al.

Soupirant de nouveau, le jeune homme finit par ouvrir les yeux et se redresser. Farfouillant dans les vinyles entassée au pied de leur lit, il a un cri de victoire en tombant enfin sur le convoité.

- Crystal Castles, ça te va ?
- J'ai le choix ?
- Oh, allez, tu sais que tu adores ça.
- J'arrive pas à croire que Ted ait gardé tous ces vinyles.
- On aimait les mêmes choses… Il devait se douter que je les lui demanderais un jour ou l'autre.
- Ça a dix ans bientôt cet album, non ?
- Ouais, je sais pas si je t'ai dit, d'ailleurs, mais ils ont annoncé une tournée pour fêter les dix ans du groupe avec Edith.
- Cadeau d'anniversaire?
- Deal !

Et, avec un grand sourire, Albus glisse le vinyle, lance la musique puis se faufile de nouveau sous la couette, se blottissant contre Scorpius.

- On est pas bien, là ?
- Pour être tout à fait honnête, je meurs de chaud et je serais mieux sur la couette que sous la couette et…
- Scorpius, l'interrompt alors son compagnon, en levant les yeux au ciel. Je veux dire, c'était plutôt une bonne idée, non ?

Gardant le silence quelques secondes, Scorpius ressasse rapidement les évènements des dernières quarante-huit heures. Après avoir, enfin, reçu une réponse positive de son maître en Sortilèges pour son apprentissage à Bristol, Scorpius avait déjeuné avec Albus pour lui annoncer la nouvelle. Aussitôt, Al avait eu l'idée d'appeler Louis, son cousin, qui devait emménager sur Bristol d'ici quelques jours et de lui proposer une colocation. Scorpius avait d'abord été réticent, aimant son confort et sa tranquillité, mais…

- On pourrait s'installer juste ensemble, non ?
- Oh, allez, t'aimes bien Lou ! On fera des soirées, ça deviendra le QG cool des jeunes de la famille et…
- Et notre intimité ?
- On est sorciers, Scorp !

On est sorciers - son excuse pour tout, sa solution à tout. Merci bien, il le sait parfaitement, qu'ils sont sorciers. Mais être en couple et vivre avec un autre, est-ce que c'est vraiment la bonne solution ? Un endroit à eux deux, juste à eux, sans aucun risque d'emmerdes, c'est bien aussi, non ? Seulement, voilà, quarante-huit heures plus tard, calé contre Albus, Scorpius vit bel et bien avec Louis aussi. Leur appartement est parfait, spacieux, leur chambre est arrangée avec tout leur bazar et il se sent déjà chez lui. Les pièces sont insonorisées - et testées à peine quelques minutes plus tôt ; Louis est effectivement très sympathique, mais… C'est Louis. Et Louis, ça a toujours été l'élément mystère pour Scorpius, dans le grand puzzle qu'est la famille Weasley. Ni trop sérieux, ni trop dévergondé, ni trop calme, Louis est un condensé de tout le monde, des petites touches prises par-ci, par-là, à qui il n'a jamais parlé plus que cela. Si Albus est avant tout son meilleur ami, tout comme Rose, et qu'il a une affinité particulière avec Lily, Scorpius s'entend bien avec tous les cousins Weasley. Sauf Louis - jamais sans plus. Il n'a aucun souvenir de fous rires partagés, de blagues en commun, de discussions sérieuses - juste cette tension qu'il semble y avoir entre eux deux, sans qu'il ne sache d'où elle est fondée. Pas novice, ni même violente, il y a simplement quelque chose, entre eux, qu'il ne sait définir, et qu'il n'est pas sûr de vouloir creuser. Avant, à se croiser une fois tous les mois, Scorpius s'en fichait totalement. Là, à vivre ensemble, puisqu'il a été terriblement faible face à l'enthousiasme d'Albus, Scorpius est confronté à cet élément mystère. Aussi, au fond de lui, le jeune homme n'arrive pas à se sentir tranquille. Il ne sait pas si c'est simplement Louis, la question de leur relation au jour le jour ou même ce déménagement, cette nouvelle situation, le grand pas en avant qu'il vient de prendre dans sa relation avec Albus et en même temps la bizarrerie de ce pas… mais un nœud lui noue terriblement le ventre. Décidant d'occulter ce mauvais présage stupide, Scorpius ressert ses bras sur Albus et embrasse sa tempe délicatement.

- Mouais, c'était pas une si mauvaise idée.
- Rien que pour pouvoir m'baiser quand tu veux, c'est ça que tu penses ?

Pouffant doucement, Scorpius glisse ses lèvres sur la joue d'Albus, cette fois-ci, puis effleure ses lèvres.

-Hmm, non, pas seulement. Je trouve ça agréable, je pense, ce nouveau…
- Oh, euh, stop. Je vais augmenter le son, tu vas me refaire l'amour, très fort, mais je me sens vraiment pas de repenser à nous, là, maintenant… C'est épuisant un déménagement, tu sais ? rajoute-t-il à la dernière seconde, comme semblant de justification.
- Pas fatigué pour me sucer, mais trop pour me parler ? roule des yeux son copain, avant de lâcher un rire et de plonger vers ses lèvres.

Après tout, ils n'ont jamais vraiment parlé. Ce n'est pas leur fort, la discussion. Ils préfèrent agir, se montrer qu'ils s'aim…s'apprécient vraiment. Ils s'embrassent, lient leurs corps jusqu'aux extrêmes, se serrent en s'en étouffent, apprennent à faire gémir l'autre d'une seule caresse mais, parler, non. Jamais. C'est épuisant, de parler. C'est plus simple, de faire glisser les mains sur le corps de l'autre, de pincer son téton, lorsqu'on est en colère, et de le faire se cambrer, ou de laisser sa langue râpeuse se faire son chemin le long de son torse pour le tendre encore un peu plus. C'est plus simple, de dégager tous les vêtements d'un coup de baguette et de le prendre en bouche, brusquement, passionnément, jusqu'à le faire exploser. C'est plus simple de le faire crier, se tendre de bonheur, se crisper d'extase et se libérer, d'un seul coup, dans son corps. C'est plus simple, de faire l'amour. Parce que c'est l'amour, qu'ils font, n'est-ce pas ? C'est bien ça, faire l'amour ?

Ça a toujours été comme ça, entre eux. Scorpius qui suit Albus, et qui se rassure lui-même sur ce qu'ils entretiennent. Depuis… depuis longtemps. Leur cinquième année, surtout.

Ça faisait trois mois le jour où il s'était voué à accepter ça, à l'époque, qu'ils faisaient ça. Qu'Albus n'avait qu'à lui lancer un regard, avant d'aller se coucher, un regard lourd de sens. Un regard qui l'incitait à se lever, de longues minutes après avoir entendu les ronflements des gars de leur dortoir. Trois mois que Scorpius se disait que c'était de la folie, que ça allait finir par tout gâcher entre eux. Trois mois qu'ils se rejoignaient dans une salle, qu'ils s'expérimentaient. Un baiser, une caresse, des membres qui se touchaient. Scorpius ne savait pas trop ce que c'était, au juste, ça, ce qu'il se passait. Il savait juste qu'ils le faisaient en secret, mais que ça faisait du bien. Que de passer leur temps ensemble, ça avait créé cette chose entre eux, cette tension. Et que de se toucher, ça l'apaisait, ça lui faisait du bien. Il ne savait pas si c'était bien, mais ils le faisaient. Et ils n'en parlaient pas. Surtout pas.

Ne pas parler. C'est une phobie qui les suit, encore aujourd'hui. Mais c'est pas grave. Ça a toujours été, jusqu'à maintenant. Qu'est-ce qui pourrait arriver ?

There are times when I will need
Times when I will need you

Scorpius s'écroule sur Albus, le souffle court. Son copain glisse une main dans ses cheveux, et lui caresse lentement le crâne, alors qu'ils reprennent tous deux petit à petit leurs esprits. Scorpius se décale un peu, s'allongeant de nouveau sur le matelas, puis pose son bras sur la hanche d'Albus et le serre contre lui. Ils restent ainsi, de longues minutes, bercés par les pulsations vibrantes de Crystal Castles et la voix de leur chanteuse. Sans s'en rendre compte, toujours blotti contre son homme, il s'endort alors.

Ce n'est que de longues heures plus tard, le bras droit engourdi par le poids du cou d'Albus, que Scorpius revient sur terre, se sentant plus reposé que jamais. Retenant un bâillement bruyant, il cligne plusieurs fois des paupières, jusqu'à ce que sa vue soit totalement stabilisée. Et, alors, son regard se dirige immédiatement vers l'homme qu'il tient dans ses bras, toujours assoupi. De sa main gauche, il caresse lentement les traits de son visage, s'amusant du pointu de son nez et de la douceur de ses joues. Albus ne supporte pas qu'il lui dise, mais il a la peau douce d'un bébé, et Scorpius en raffole. Il peut passer des heures entières à lui caresser le corps, enchanté par sa douceur. Après un rapide coup d'oeil au sablier magique posé sur leur table de nuit, Scorpius manque de s'étouffer en réalisant l'heure tardive. Il se penche alors vers Albus et, doucement, dépose un baiser sur sa tempe. Puis un second, et un autre encore, jusqu'à ce qu'Albus ouvre les yeux en grognant. À la vue de Scorpius, penché sur lui, les cheveux tout emmêlés de sa nuit et de leur ébat de la veille, sa bonne humeur lui revient aussitôt.

- Bordel, c'est tellement bien de pouvoir dormir ensemble.
- Mmh, c'est plutôt agréable.
- C'était chiant, ça, à Poudlard. De pas pouvoir dormir comme on voulait. Et même pendant les vacances, mes parents étaient tellement relous…
- Ça se comprend, en même temps. J'aimerais pas savoir mon gamin avec son copain dans le même lit sous mon toit.
- Hum… Toujours est-il que là, c'est le pied total. Je t'avais dit que c'était une bonne idée, d'emménager ensemble.

Scorpius sourit, amusé de le voir revenir de manière aussi têtue sur ça. Il sait déjà qu'Albus y fera référence à chaque fois qu'ils parleront de l'appartement tant qu'il n'aura pas dit qu'il avait eu la meilleure idée du siècle.

- Allez, viens, on va déjeuner.
- Déjeuner ?
- Il est trois heures et quart, déjà.
- Merde ! J'ai un rendez-vous au ministère dans quinze minutes ! Merde, merde, merde, s'exclame aussitôt Albus, se redressant d'un coup.

Surpris, Scorpius l'observe s'affairer à toute vitesse dans la chambre, ouvrir grand le placard de leur armoire, saisir un haut bleu marine, un jean délavé et les enfiler en vitesse. Il se tourne alors vers son copain, toujours allongé au lit, et s'enquiert :

- Ça me va, ça ?
- Tout te va, baleine.
- Baleine, vraiment, ricane Albus en levant les yeux au ciel.

Il pénètre dans la salle de bain, jette un coup d'oeil à son reflet et semble alors hocher la tête de satisfaction. Quelques minutes plus tard, dents lavés et cheveux coiffés tant bien que mal, Albus se pose devant lui, reste immobile trois secondes avant d'aborder un énorme sourire.

- Bordel, on vit ensemble, Scorp. C'est du sérieux, là. C'est du réel.
- Hmm.
- Viens-là, s'exclame-t-il alors en se penchant vers lui, saisissant son visage de ses mains pour l'embrasser de toutes ses forces. Ça va aller avec Louis, hein ? Sois gentil, d'accord ?

Et, aussi subitement qu'il l'a saisi, Albus le relâche pour se détourner, quittant la pièce. Scorpius l'entend saluer Louis, faire du bruit dans la cuisine avant de transplaner bruyamment. Fronçant les sourcils, il se fait mentalement note de créer une zone de transplanage insonorisée dans l'appartement, s'il ne veut pas se faire réveiller à chaque fois que quelqu'un partira les matins, avec son sommeil fragile.

There are times when you're not around
There are times when I will need you

Bâillant la bouche grande ouverte, Scorpius finit par se lever également, enfilant un des bas de jogging qu'ils ont retiré précipitamment la veille. Passant une main dans ses cheveux, il hésite quelques secondes à prendre une douche avant de se présenter devant Louis mais se trouve rapidement ridicule à se prendre la tête ainsi. Ce n'est pas comme si Louis ne l'avait jamais vu en pyjama ou au saut du lit, entre les multiples étés passés au Terrier et chez les Potter… Aussi, plongeant les mains dans ses poches, Scorpius se dirige vers la pièce de vie principale, retenant un énième bâillement. Avachi dans un des canapés, Louis a le regard fixé sur un point dans le vide et semble complètement épuisé. Surpris par cet état lamentable, le fils Malefoy se laisse tomber sur le sofa d'en face et s'exclame :

- Mal dormi ?

Louis cligne brusquement des yeux et tourne la tête vers lui, comme surpris de le voir ici.

- Ah, Scorpius, désolé. Salut… ajoute-t-il avec un demi-sourire. Non, ça va, ça va… Je réfléchissais juste. C'était un peu rapide, ces deux derniers jours et… C'est pas contre vous, mais, il y a des trucs auxquels je dois penser que j'essayais d'éviter et…
- Je comprends, le rassure aussitôt Scorpius en secouant la main, comme pour balayer tout ça. C'est la même pour moi - en l'espace de quarante-huit heures, je me suis installé définitivement avec mon copain, mais aussi avec son cousin, et va falloir trouver un équilibre dans tout ça. Mais on est potes, c'est déjà ça, non ? conclut-il avec un clin d'œil.

Étrangement, l'espace d'un instant, Scorpius semble voir le sourire de Louis se figer un peu - seulement, le moment est si subtil qu'il se persuade rapidement d'avoir tout rêvé, encore dans les vapes, et se laisse convaincre par l'air enjoué qu'affiche le jeune homme. Ses lèvres sont relevées et laissent apparaître de délicieuses fossettes, sur lesquelles le regard de Scorpius s'attarde quelques secondes de trop. Il déglutit et reporte son attention sur son visage en entier, tâchant de ne s'arrêter sur aucun de ses traits en particulier.

- Cette piaule, ça va être un endroit de rêve. Tous les cousins vont nous jalouser, renchérit Louis alors en répondant à son clin d'œil.

Avant que Scorpius ne puisse répondre, il se relève brusquement et, l'air soudain décidé, s'exclame :

- Bon, et pour faire de cet endroit un endroit fabuleux, va d'abord falloir que j'organise ma chambre. Je te laisse, ça te dérange pas ?
- Fais ta vie, le rassure Scorpius d'un haussement d'épaules.

Avec un dernier sourire, Louis fait quelques pas en direction de sa chambre, contournant le sofa où son colocataire est avachi. Puis, brusquement, comme inspiré, il se retourne et se penche pour poser sa main sur l'épaule de Scorpius. Surpris, l'ancien Serpentard tourne la tête et se retrouve face à face avec Louis. Perturbé par leur proximité, il a un mouvement de recul instinctif et hausse les sourcils.

- Louis ?
- Ah, désolé, j'ai été un peu brusque, s'excuse-t-il avec un sourire contrit. J'ai juste oublié de prévenir Al' que Dom et son copain allaient passer ce soir pour nous aider à retaper les peintures, et que du coup je les ai invités à dîner… Ça vous dérange pas qu'ils restent un peu plus ?
- Tu veux rire, avec plaisir ! Vu le service qu'ils nous rendent, on leur doit bien ça, ajoute Scorpius avec un sourire rassurant.

Louis resserre alors un peu la main sur son épaule, comme pour achever la discussion et, après un dernier regard pour Scorpius, se détourne définitivement. Perturbé par ce coup d'œil prolongé, Scorpius respire profondément, le regard fixé sur la silhouette de Louis, s'éloignant peu à peu vers sa propre chambre. Réalisant que ça n'a rien de naturel, il se mord brusquement la lèvre et détourne le visage, laissant retomber lourdement son crâne contre le dossier du canapé. Louis est un bel homme. Scorpius le sait. Pertinemment. Mais Scorpius n'aime pas les hommes. Scorpius apprécie Albus. Parce que c'est Albus. Parce que ça a toujours été Albus - pas besoin de réfléchir. Alors tout ira bien. Ce foutu poids dans son estomac, c'est simplement parce qu'il a faim. Il meurt de faim, même.

Du bacon et des œufs, c'est ce qui lui faut. Une tranche de brun, et un cœur fondant orangé.

There are times when you're not around
And I'm losing my patience