1- Premier pas d'écrivain

1998

Emma ne se rendait pas compte de ce qu'elle venait d'accomplir : Amour charnel , son premier livre en tant qu'écrivain. Cela faisait des mois entier qu'elle se tuait au travail pour enfin aboutir a quelque chose de concret : un livre. Il la faisait rêver, et elle espérait en faire rêver à leur tour plus d'un. Je ne vous résumerais pas l'histoire, car Emma en fait partie, mais ça, elle est encore loin de le savoir…

Telle une danseuse qui dansait sur scène, elle parcourait son petit appartement trois pièces (ce qui lui suffisait amplement) dans le centre de New York. Emma était jolie, pleine de vie et d'énergie, comme prête à affronter le monde telle un oisillon sorti de son nid. Ses yeux émeraudes reflétaient de nombreux souvenirs et tandis qu'elle se recoiffait en prenant soin de ne pas casser les boucles rebondies de ses longs cheveux blond, pratiquement platine, elle ne cessait de penser à la date de sortie de son livre, désormais achevé et posé sur la table de son salon. Son appartement était éclairé par une vive lumière qui pénétrait par une minuscule faille entre ses rideaux rouges. Emma avait l'habitude d'écrire dans le noir, cela activait beaucoup son imagination. « 18 décembre » « ouah, ça fait long, dit-elle avec un air triste, nous ne sommes encore qu'en septembre. »

Quand la jeune femme eut terminé de se recoiffer, elle prit un manteau et fila dehors sans même prendre la peine de fermer le verrou, seul un tour de clé se fit entendre dans le couloir vide de l'immeuble. Elle descendit les escaliers et croisa Mme Granny, la femme de ménage de l'immeuble :

« Belle journée n'est-ce pas ? » dit-elle à Emma en souriant.

« Oui, je sors justement pour prendre un peu l'air, rester enfermé toute la journée, ça déprime » lui sourit Emma en retour.

« Je comprends. Alors ce livre, finit ? » dit-elle amusée.

« Et oui, je ne te cache pas que c'était très dur mais je suis contente, pour un premier livre, j'ai mes chances » répondit Emma qui était sure d'elle, ce qui ne manqua pas à l'œil de Mary.

« Tu es sure de toi, c'est une très bonne qualité, garde là, tu en auras besoin Emma » elle lui fit un clin d'œil puis reprit en sifflant son ménage, balayant par çi, par-là, les paliers des habitants.

Emma se contenta de lui sourire. Derrière ce sourire se cachait de vrais sentiments maternelles pour Mary, elle la considérait comme sa propre mère, étant très complices et s'invitant l'une et l'autre quelque fois histoire de discuter un peu. Elle aimait par-dessus tout son côté protecteur et rassurant, et comme Mary était d'un âge assez avancé, cela accentuait cette impression.

« A plus tard Mary » finit par conclure Emma qui venait de sortir de ses pensées. Elle dévala les escaliers comme si elle voulait rattraper le temps perdu, mais étant prudente de nature, la jeune fille ralentissa le pas jusqu'à arriver à la porte d'entrée où il y avait les boîtes aux lettres. Elle décida qu'il était préférable d'ouvrir la boite aux lettres au cas où le facteur serait passé seulement maintenant. Elle regarda sa montre puis, due finalement s'y prendre à deux fois pour comprendre ce qu'il y avait inscrit dessus : 11 :34

« Ah, non, il n'est pas encore midi, il ne devrait pas encore y avoir de courrier » se dit la jeune femme. Elle ouvrit tout de même la boite aux lettres en soufflant « on ne sait jamais » deux tours plus tard, la porte s'ouvrit dans un grincement qui fit frissonner Emma de la tête aux pieds … Mais était-est-ce vraiment ce grincement qui lui fit cette effet ? Non, car la porte d'entrée venait de s'ouvrir derrière elle et quelqu'un était en train de marcher vers elle. Ce devait sûrement être une femme car elle pouvait entendre distinctement le bruit des talons qui s'arrêta subitement.

« Excusez-moi mademoiselle, je cherche Mr Hellgess, on m'a dit qu'il était dans ce bâtiment, mais je ne suis pas si sûr que ça » La jeune femme faisait sa taille. Elle devait être légèrement plus vieille et semblait être une femme d'affaire (mini-jupe noire, collants noirs très fins et veste marine, sans oublier des talons et des boucles d'oreilles blanches perles qui lui allait à merveille). C'etait une très jolie brune, aux cheveux mi-long et au brushing parfait. Elle sentait la pomme fraichement cueilli et des yeux noisettes qui plongeaient dans ceux d'Emma et qui la ramena rapidement sur terre (mais seulement après l'avoir scruter dans les moindres détails.) « Peu de jeunes hommes doivent lui résister à cette femme » pensa-t-elle, déboussolée.

« Mademoiselle je vous ais posé une question » insista la jeune femme sur un ton très strict.

« Merde. Elle m'a posé une question ? » Emma avait même d'oublier ce pourquoi cette jolie femme était en face d'elle.

« Oh, oui bien sûre ! (elle venait subitement de se rappeler de la question) étage 4 numéro 21 » dit-elle très mal à l'aise.

« Merci. » La jeune inconnue lui adressa un sourire parfait puis se retourna et monta dans l'ascenseur aussi vite qu'elle était arrivée. » Emma mit 1 minute avant d'enfin reprendre ses esprits. Puis une avalanche de question déferla dans sa tête : Mais qui était cette femme ? Pourquoi lui faisait-elle cet effet-là ? Quel âge avait-elle ? Pourquoi voulait-elle voir un avocat de renommée mondiale ? Mais ce qui l'intriguait le plus c'était ceci : Pourquoi ressemblait-elle autant au personnage le plus intriguant de son histoire ?Même carrure, même ressentit en la voyant, même vêtements, elle avait crut voir son personnage en vrai. Mais que se passait-il ? C'est en se posant toutes ces questions qu'elle regarda l'heure : 11 :47.

Elle se retourna. Sa boite aux lettres était vide et, sans savoir pourquoi, elle remercia cette boîte aux lettres, même vide, de lui avoir permit de rencontrer cette jeune femme si…originale.

« Merci… »

Pourquoi ? Pourquoi le destin en avait fait ainsi ?

En tout cas, Emma savait pertinemment que ce qui venait d'arriver n'était surement pas un hasard…