Titre : Draw me, I'll dream you
Auteur : Ipiu
Disclaimer : Mes chers personnages appartiennent au tout puissant Masashi Kishimoto !
Résumé : Shikamaru travaille comme modèle dans un cours de dessin où il rencontre Neji. S'engage alors un jeu de chat et la souris perturbant pour les deux jeunes hommes.
Couples : ShikaNeji, sur fond de ShinoKiba, TentenTema, SasuNaru et d'autres.
Chapitre 1 :
La pluie. Je déteste la pluie. Surtout un vendredi 13. Dans ces moments je suis encore plus irritable et renfermé. Alors que je paresse sur les bancs de la fac je ne rêve que de rentrer chez moi me pelotonner dans mon lit avec un chocolat chaud. Une vraie fillette ! Malheureusement mon programme est tout à fait différent.
Je promène mon regard sur la salle endormie, il faut dire que les cours de Ebisu-sensei sont particulièrement intéressants. Comme à son habitude, Choji, mon voisin de table et ami depuis tellement de temps que j'ai arrêté de compter, mange des chips par poignées tandis que deux rangs plus bas, Naruto l'hyperactif blond et Kiba le survolté brun s'amusent à lancer des boulettes de papier mouillé sur Shino, et ses éternelles lunettes opaques. De toute notre bande, c'est bien lui le plus reposant, c'est le type le plus calme que j'ai jamais vu. Tous les cinq, on se connaît depuis le collège et on ne s'est jamais quitté. Au point de tous choisir la même faculté d'architecture. Aujourd'hui, Naruto, Kiba et Choji vivent dans un appart à coté de celui que je partage avec Shino. Ce choix peut paraître bizarre, mais Shino et moi avons refusé de partager nos foyers avec une pile électrique, un chien (Kiba dort avec son chiot Akamaru…) ou un ogre, nous avons trop besoin de calme. C'est la seule fois où j'ai vu Shino s'énerver…et les garçons s'en souviennent encore (Kiba a vraiment eu la peur de sa vie).
Et depuis peu une nouvelle a rejoins notre petite bande. Tenten est vraiment une fille sympa, malgré ses deux étranges oreilles de mickey sur la tête en raison de sa coiffure…spéciale, elle est capable de calmer les deux boules d'énergie d'un simple regard. D'ailleurs, elle vient de lancer son compas à la figure de Naruto pour qu'il arrête d'embêter Shino.
Lorsque la cloche sonne, je rassemble mes affaires et, après un bref signe de tête à mes compagnons de supplice je sors sous la pluie battante et me dirige vers la fac d'art, lieu de mon job d'étudiant : depuis maintenant deux ans je travaille après les cours comme modèle.
J'aime bien ce job, tout ce que j'ai à faire c'est m'allonger et attendre. Évidemment il y a une contrainte : je dois poser nu. Mais je ferais n'importe quoi pour un job aussi peinard. De toute façon, je n'ai aucun complexe avec mon corps (mis à part avec mes cheveux qui me donnent l'apparence d'un ananas).
Je déboule trempé dans le petit atelier ou je vais bosser/dormir pendant une heure. J'adore cet endroit à l'odeur de papier et de peinture où il fait toujours chaud. J'aime les murs tapissés de dessins et l'atmosphère familière me remonte instantanément le moral. Seule quatre personnes sont présentes d'ordinaire à ce cours du soir facultatif, réservé aux élèves les plus doués, en plus de Mr Jiraya, le professeur d'anatomie (qui ne m'inspirait vraiment pas confiance quand j'ai commencé à poser ici. Certainement à cause des revues pas nettes qu'il avait amenées ce jour là).
Comme d'habitude, Temari, une jolie blonde très franche et au caractère bien trempé, me saute dessus en me plantant un gros baiser sur la joue. C'est elle qui m'a conseillé de travailler ici quand je cherchais du boulot pour payer l'appartement avec Shino. Sa passion première était la danse mais, suite à un accident, elle a dû y renoncer et s'est mise au dessin. Je l'admire beaucoup pour son assurance et sa loyauté envers ses amis, en plus, elle a une véritable âme d'artiste. Je l'aie connue en seconde. Alors que je regardais les nuages dans mon parc préféré elle s'est assise à coté de moi et a commencé à me parler. Elle est en quelque sorte ma meilleure amie.
Sont aussi présents Sai et Hinata. Sai est un rêveur qui n'a pas du tout le sens des réalités. Il n'est pas très doué avec les gens, et ne montre que peu ses sentiments. Hinata quant à elle, est une fille réservée et timide mais qui se révèle vraiment fabuleuse quand on sait l'apprivoiser. Ils sortent ensemble depuis presque un an maintenant et ils filent le parfait amour. Mais si Temari n'était pas passé par là avec ses flèches, tel un Cupidon à couettes, ils n'auraient probablement jamais osé faire le premier pas. Cela insupportait Tema de les voir se morfondre chacun de leur côté, je m'en rappelle. Elle les trouvait toujours plus stupide l'un que l'autre.
Le dernier participant du cours est Sasuke. Il est vraiment taciturne celui là. Pire que moi si c'est possible. Mais au fil du temps j'ai fini par le comprendre un peu mieux et on est devenu de bons amis. Suite à de nombreux problèmes dans sa famille, notamment l'homosexualité de son frère qui lui a valu l'exil, il est devenu terne et s'est totalement réfugié dans son art. Ses œuvres sont magnifiques mais empreintes de tant de douleur…j'aimerais vraiment qu'il trouve la personne qui refermera ses blessures.
Après avoir rendu son étreinte à Temari, je remarque une cinquième personne, cette fois tout à fait inconnue au bataillon, chose étrange sachant que je viens ici depuis plus de deux ans maintenant et que je connais de vue la quasi-totalité des élèves.
« -C'est le cousin d'Hinata. S'appelle Neji. » Me murmure Tema avant de partir s'installer devant son chevalet. J'ai à peine le temps de remarquer qu'il est un peu plus petit que moi, et qu'il a de très beaux cheveux, que Jiraya me demande de me déshabiller, avec son habituelle lueur perverse au fond des yeux. Je laisse mes vêtements dans un coin et prend la pose qu'il m'indique. Puis je me prépare à somnoler : dormir les yeux ouverts ça me connaît.
Je repense à la montagne de devoirs que j'ai déjà à rendre à la fac. Ma deuxième année d'archi s'annonce laborieuse…et nous ne sommes qu'à la mi-septembre ! Je me retiens de bailler à cette seule pensée.
Je laisse mon regard vagabonder sur les élèves qui s'acharnent à me dessiner dans cette posture vulgaire (Jiraya a le chic pour me mettre, je cite, "en valeur"). Est-ce que l'année va être aussi harassante pour eux ?
Je m'attarde sur la pâle silhouette du nouveau. Ses magnifiques cheveux bruns (encore plus beaux que ce que j'avais cru), retenus en queue de cheval, lui tombent jusqu'au milieu du dos et certaines mèches rebelles viennent encadrer son visage aux traits fin. C'est dans ces moment là que je prends conscience de mon infériorité capillaire… Mais revenons à lui, la concentration durci ses traits et il fronce les sourcils (pourquoi froncent-ils tous les sourcils quand ils me dessinent ? Je dois le prendre comment ?). Il dégage comme une aura de…d'un truc mystérieux et captivant. Il lève les yeux et me surprend en train de le mater (en même temps, il me détaille depuis tout à l'heure, j'ai bien le droit de me rincer un peu l'œil aussi…) et je croise ses yeux. De superbes yeux d'un bleu presque blanc. Impossible de détourner le regard. Au bout de quelques secondes, il me sourit, pas un vrai sourire, juste un tressaillement du coin gauche de la bouche, qui atteste d'une timidité presque à l'égale de celle de sa cousine. Je lui souris à mon tour, un petit sourire furtif puis je détourne le regard. Ce mec me fait trop d'effet, et le moindre signe se verrait vu que je suis nu et (merci Jiraya) extrêmement bien exposé. Dernier recours et échappatoire facile : je pense très fort à Choji, son visage bouffi plein de gras de chips. Instantanément la chaleur de mon corps redescend. Choji, je ne te le dirai jamais mais ta gourmandise m'a sauvé !
Pendant le reste de l'heure j'évite de trop observer le beau brun et je fuis littéralement son regard. Je ne suis pas très réactif d'ordinaire mais je préfère être prudent. Quand le cours se termine je m'empresse avec un petit soupir de soulagement de remettre mes vêtements, encore mouillés. Tema m'embrasse en me promettant de venir boire un verre avec moi prochainement, puisqu'elle n'est pas libre ce soir, et file à son baby-sitting. Sasuke me salue d'un hochement de tête avant de la suivre. Sai et Hinata roucoulent déjà comme si ils étaient seuls au monde et je décide de les laisser en tête à tête, mais au moment où je passe la porte je me retrouve face à Neji. En croisant son regard je rougis un peu, heureusement, à cette heure-ci, les couloirs sont plutôt sombres et il ne remarque rien.
« -Ce n'est pas trop long de garder la même position pendant une heure ?
-Non je m'en accommode. Mais Jiraya choisit vraiment des poses douteuses. »
Il rit à ma plaisanterie miteuse et mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Mon Dieu qu'il est sexy ! J'aime ce son. Je lui souris.
« -Et toi ? Ce n'était pas trop long de me dessiner pendant une heure ?
-Non, tu es intéressant à dessiner. »
Niah ? C'est un compliment ou une critique ça ? C'est comme de dire à un artiste que sa nouvelle œuvre est très personnelle. C'est de l'esquive.
« -Ce qui veut dire ? »
Il ne répond pas tout de suite. Je rêve ou il rougit ?
« -Que tu es bien foutu. »
…J'éclate de rire. C'est bien la première fois qu'on me dit ça !
« -Je suis flatté ! Mais je trouve que tu ferais un meilleur modèle que moi. »
Oups ! La gaffe du siècle ! Shika tu pouvais pas faire comme d'habitude et la fermer ? Maintenant je suis relégué au même niveau que Jiraya, catalogué pervers. Baka que je suis…
« -Enfin je veux dire que…non rien oublie. »
Shika, tu t'enfonces. Si tu ne sais pas quoi dire FERME LA !
Le silence se prolonge quelques instants puis il émet un autre petit rire. Décidément ce son est très apaisant.
« -Ne t'inquiètes pas, j'ai compris. On…on va boire un verre ? C'est vendredi soir et j'ai cru comprendre que Temari t'avait lâché. »
J'ai un petit bug. Il vient de me demander de sortir ? A moi la tête d'ananas qui met déjà les pieds dans le plat ? Bon après tout…
« -D'accord, mais c'est moi qui t'invite. »
Finalement cette journée ne sera pas si pourrie que prévue. Je l'emmène au bar « The Dolphin » que je fréquente toujours avec les quatre artistes. L'atmosphère y est détendue sous les lumières tamisées. C'est un bar d'habitués où je me suis pris les plus grosses cuites de toute ma vie. Surtout lors du dernier anniversaire de Temari, où tout le monde (mes quatre idiots de coloc' , Tenten, nos amis du cours d'anatomie et quelques autres intimes) était présent. Les propriétaires, Kakashi et Iruka, sont en couple, grâce à Tema là aussi. Ils sont très sympathiques même s'ils forment un duo étonnant.
Assis dans un coin reculé de la salle, je fais connaissance avec Neji. J'apprends, entre autres choses, qu'il a quitté le domaine familial, contre l'avis de son père, pour donner libre court à sa passion pour l'art et qu'il squatte actuellement le salon de l'appartement d'Hinata et Sai, en attendant de trouver un studio ou un colocataire. J'admire sa volonté et son courage pour affronter ainsi l'autorité paternelle. Nous discutons comme ça jusqu'à une heure bien avancée de la nuit. Ayant bu plus que lui, il m'offre de me raccompagner chez moi, ce que j'accepte avec plaisir.
Arrivé devant mon immeuble nous restons un moment silencieux, profitant simplement du fait d'être ensemble.
« -Bon et bien…à lundi. » finis- je par dire.
Parce que la situation commence à devenir un peu gênante. Il relève la tête et acquiesce en me souriant. Je lui rends son sourire et m'engouffre dans le hall de mon immeuble.
Je me sens étrangement léger.
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