TENTATION GRISE
Genre : yaoi
Pairing : sifflote
Disclaimer: Personnage secondaires : Reuno et Ville Valo sont les chanteurs respectifs de Lofofora et H.I.M et ne m'appartiennent pas.
Personnage ephemère : Tentadora est le fruit de mon imagination et toutes ressemblances avec des personnes réelles ne sont que pur hasard.
Personnages principaux : Les Dir en Grey ne m'appartiennent pas.
Sur ce, bonne lecture !
Chapitre I : Mangeons le fruit jusqu'au défendu
Il est minuit quinze. Pile. C'est une heure banale certes, mais pas pour tous. Pas pour les connaisseurs de celle que l'on surnomme la sweet.
« Douce ». C'est un peu paradoxal lorsqu'on connaît ses effets sur le corps humain après une forte dose. À manier avec précaution. À introduire délicatement. À ne pas abuser.
Il est donc minuit quinze. Heure où le célèbre bar « Euphoria » ouvre l'arrière salle…
Le premier à rentrer dans la pièce est grand et mince. Les cheveux bruns avec tout de même des mèches teintes en bleu. Son visage est fin et pâle, ses yeux noirs et cernés. Il se mord la lèvre lorsqu'il pose une longue main osseuse sur la poigné rouge vive de la porte. Et si ce soir il prenait une dose trop forte ? Et si elle avait raison de lui ? De son corps, de son esprit, de son humanité ? Son ventre se tord et son sourire s'élargit, c'est ça qui est bon, c'est cette peur qui est jouissive…
-Toshiya ! Tu es le premier !
Il s'assoit en face de la femme dont la voix vient de claquer dans le silence accablant de la salle. Ses doigts tremblants remettent en place une mèche de cheveux derrière son oreille et il ouvre une bouche pâteuse :
-Ca va Tentadora ?
La jeune femme acquiesce positivement. « Tentadora » est son surnom ici, « tentatrice » en espagnol, sa langue d'origine. Sa voix forte retentit à nouveau, les « r » sont légèrement roulés, l'intonation est lente et le timbre est sensuel.
-Tu veux commencer ou on attend les autres ?
-…Maintenant s'il te plait.
Elle sourit et se lève. Ses cheveux tombent en cascade sur ses reins, tout en elle n'est que sensualité et mysticisme. Il la suit et le drôle de couple entre dans une petite pièce juxtaposée au bureau de Tentadora. La porte se ferme…
oOo
« I don't like the drugs, but the drugs like me... »
À l'entente de ces paroles, qui retentissent de façon violente dans le bar, épousant les courbes des danseurs, frappant contre les murs, Shinya retient un frisson désagréable. Il n'aime pas être dépendant… de quoique ce soit. Il a toujours détesté ça. Que ce soit d'une boisson, d'une substance, d'un jeu, d'une femme… Et pourtant il est là ce soir, encore une fois, il est minuit et demi, il a un quart d'heure de retard, il a envie, il a peur, il a des remords, il jubile, il est dépendant, il le sait, il s'en fiche, il en est inquiet, il est impatient … Debout devant la porte, le corps raide comme la Justice et le dos trempé par la sueur, il se décide enfin à la pousser. Tentadora est là, assise sur son bureau, les jambes croisées et s'allumant une cigarette. À la vue du jeune homme son sourire refait surface et ses yeux s'éclaircissent.
-Shinya mon cœur ! Depuis combien de temps tu n'es pas venu me voir ?
Il s'approche d'elle timidement et baise sa joue.
-Depuis trois semaines et deux jours… Je suis le premier ?
-Non Toshiya est déjà passé, dit-elle en montrant du menton le corps luisant de sueur du brun.
-Bonjour Toshiya.
Pas de réponse. Ce dernier semble avoir été trop épuisé par la sweet. Une main passe dans son cou et il tourne la tête pour se retrouver à quelques centimètres de la ténébreuse espagnole.
-Tu es prêt mon joli ?
Une minute plus tard, ils ont disparu derrière la porte…
oOo
Les cheveux attachés en une queue négligée, les yeux soulignés de noir, les lèvres sèches, le regard absent, Die sort discrètement de son appartement, après avoir vérifié que Miyavi dormait toujours. Ca fait un moment qu'il n'a pas goûté à ce fruit défendu au nom étrange, mélange de trois langues, ou déformation d'un titre de roman. Personne ne sait, tout le monde s'en fout. L'essentiel est que sous ce nom intriguant se trouve une substance euphorisante qui tient les humains en laisse, qui les rends dépendants de sa douceur et de sa violence.
Il n'habite pas loin de l'Euphoria, ainsi il décide de s'y rendre à pieds. Il fait bon cette nuit, l'air est doux, le ciel étoilé.
De la musique retentit, le roux se retrouve devant un homme en costume noir, lui-même devant l'entrée du Bar.
-Bonjour Die.
-Bonjour Yoshiki.
Il entre sans difficulté, il est devenu un peu un « habitué », ce petit Bar -pourtant privé- n'a plus de secret pour lui, il connaît le videur, il connaît les serveurs, il connaît Tentadora.
Devant la petite porte, il n'hésite pas une seconde. Une fois dans le petit bureau une voix l'interpelle faiblement.
-…Die…Tentadora est avec Shinya…
Le roux se retourne, Toshiya est affalé sur un divan cramoisi et son regard est vitreux.
-Tu es déjà passé ?
-Oui, elle est toujours aussi douce, stimulante… impénétrable…
Sur ces mots, la porte principale s'ouvre et un jeune homme entre.
-Tentadora n'est pas là ?
-Elle est avec un client.
Le petit blond se mord la lèvre et se balance d'un pied à l'autre.
-Je vais l'attendre alors.
Le silence reprend ses droits. Die regarde le nouvel arrivant. C'est un employé, ça il en est sûr car il porte un jean noir très serré et un tee-shirt de la même couleur avec deux simples mots, écris en blanc : Grey temptation. Cette tenue est celle réservée aux barmans et l'inscription sur le devant est un clin d'œil à la Sweet. Tout dans ce bar est fait pour rappeler l'existence de cette drogue unique. La très rare poudre surnommée sweet, la douce substance au nom curieux de Dir en Grey.
Un ange passe. Toshiya, pupilles dilatées et bouche ouverte, regard obstinément le plafond et semble nager dans la volupté. Die est assis sur le bureau de l'espagnole et examine le blond. Il doit être nouveau, il ne l'avait jamais vu auparavant. Celui-ci lève le poignet et scrute sa montre. Apparemment son service va reprendre car il se retourne anxieusement vers la porte menant à la salle principale du bar.
Soudain la porte s'ouvre sur Tentadora.
-Ah Die !
Elle sourit et s'avance, n'ayant même pas remarqué le blond.
-Tout va bien ?
-Oui, je viens pour…La « grey temptation », répond t-il en avisant le tee-shirt du barman.
-Kyô ! Tu étais là, je ne t'avais pas vu. Qu'est ce qu'il y a ?
Le roux la considère avec étonnement, jamais il ne l'avait entendu parler sur ce ton, si dur, si amer.
-Et bien je… j'ai un petit problème avec…la tâche que vous m'aviez donné…
oOo
Shinya ouvre les yeux et les refermes. Ca fait deux bonnes minutes qu'il fait ça, à intervalles réguliers d'une seconde. Son corps est trop lourd pour bouger, il est étendu par terre avec pour seul souvenir le regard de Tentadora posé sur lui, tandis qu'il s'injectait dans le sang cette substance illicite. Puis les alentours avaient disparus, il s'était retrouvé dans son monde emplis de voluptés et de douceurs sucrées.
Sa tête commence à tourner, il a chaud mais ne suffoque pas pour autant. Le bonheur. Soudain il perçoit des voix derrière la porte et se lève avec un sourire et surtout avec beaucoup de mal. Il ouvre la porte et distingue quatre personnes : Tentadora, Die, Toshiya et un blond dont le visage lui est inconnu.
-Bonjour, lance t-il avec une voix nigaude et un sourire niais.
Personne ne lui répond et il soupire en se posant telle une masse sur le canapé, tout près de Toshiya.
oOo
La brune ne bouge plus. Shinya est rentré dans la salle mais personne ne semble l'avoir remarqué. Toshiya, l'esprit encore brumeux, tente de se lever mais ses jambes flanches. Une fois à terre, en faisant fi de sa posture quelque peu vulgaire, il demande d'une voix pâteuse :
-De quoi il parle le p'tit gars ?
Suivi d'un rire emportant celui de Shinya avec.
Tentadora est toujours figée, Die regarde ses courbes avant de se rendre compte que celles du barmans sont bien plus intéressantes. Et la voix de l'espagnole retentit enfin.
-J'espère pour toi qu'il n'est pas mort…
-Non ! …Mais totalement amorphe. Je… je l'ai fait marcher un peu et puis… il s'est évanoui. Il respire hein mais… le problème c'est que…
La brune perd patience et s'approche de lui lentement.
-Où est le problème petit imbécile ?!
Le roux aimerait faire quelque chose pour le blond mais il est bien trop épuisé… En manque de la Dir en Grey. Conscient qu'on l'a oublié il prend la parole, brisant le silence instauré par la brune intimidant le pauvre barman.
-Tu sais Tentadora, demain je travail et j'ai un besoin viscéral de la sweet cette nuit alors si tu pouvais…
-La ferme !
Die se tait sous le ton imposant. La brune se retourne face à son employé et lui aboie presque dessus :
-Quel est le problème ?! Réponds insolent !
-Heu… en faite il n'y a plus de… plus de Kisaki…
Tentadora frémis. Kisaki est le remède contre les overdoses provoquées par la Dir en Grey.
-Je ne veux pas d'un cadavre alors tu te démerdes pour en trouver !
Kyô sort du bureau de sa patronne en déglutissant, lui non plus ne veut pas un cadavre sur le dos. Et il ne veut pas être viré. Il monte à l'étage après avoir supplié Reuno, son collègue, de prendre son service et après milles promesses de dédommagement il peut enfin retourner près du client en pleine overdose.
Une fois dans la chambre, il avise le brun couché sur le lit, évanoui, un rictus dérangé sur le visage. Le blond se hâte de venir consulter sa respiration et, rassuré de sentir son torse se lever régulièrement -bien que faiblement- il tente de faire le point. Qui pourrait lui fournir ce précieux liquide à cette heure ? De plus, le temps lui est compté. La porte s'ouvre et il sursaute violemment.
-Hmm, Tentadora m'a envoyer paître alors... J'aimerais bien me rendre utile.
Le blond le dévisage. C'est le roux de tout à l'heure.
oOo
Kyô tourne en rond, portable à l'oreille, murmurant des menaces envers son correspondant si celui-ci ne se dépêche pas de répondre. Die quant à lui parle au brun évanouit, espérant une quelconque réaction de sa part.
-Ah enfin !
Le roux se retourne, il semblerait que la personne ait enfin daigné décrocher son téléphone.
-J'ai un gros problème vieux….. un mec en pleine overdose…….. Oui je n'en ai plus……..De la Dir en Grey….. Oui si possible………..Comment ça t'en as pas ?!……Ah t'es pas sûr. Regarde vite !……..C'est bon ?………….Grouilles !!
Le blond raccroche et souffle bruyamment avant de se placer près du lit.
-Secoue-le s'il te plait.
-…
-Putain t'es sûr qu'il est pas mort ?!
-Oui son cœur bat… doucement mais il bat.
Kyô tourne sur lui même en étouffant une plainte puis s'assoit sur le lit et entreprend d'essuyer le sang coulant par le nez du brun.
-Comment il s'appelle ?
-Je ne sais pas… C'est une connaissance de Tentadora, moi c'est la première fois que je le vois.
-Tu es nouveau ici ?
-Hum…Disons qu'avant je n'étais pas barman mais j'étais déjà ici.
-Tu faisais quoi alors ?
Un homme entre, coupant net la discussion, au plus grand soulagement du blond.
-Ville putain j'ai crus que tu serais jamais là !
oOo
Une injection directement dans le cœur et il s'est relevé tel un automate.
-Ca va ?
Pas de réponse, le brun se contentant de regarder le blond comme s'il était un extra-terrestre tout en reprenant sa respiration. Puis il pose son regard sur la seringue plantée dans son torse et étouffe un cri. Il relève enfin la tête lorsque Kyô prend la parole.
-Dîtes quelque chose…
-…Kaoru..
-Pardon ?
-Je m'appelle Kaoru…
oOo
La seringue est toujours plantée dans le torse imberbe du dénommé Kaoru. Le barman aimerait s'en saisir et l'y arraché de son trône tellement cette vu le dérange mais il n'ose pas de peur de faire souffrir l'ami de Tentadora, sa patronne. Celui-ci halète tel un asthmatique et ses pupilles dilatées fixent avec effroi le grand brun –ayant apporté le remède- poser sa main sur l'objet médical. Ville tire d'un coup sec, faisant fermer les yeux du blond, sursauter Die et hurler le principal concerné.
-Bon, Kyô t'es bien gentil mais va falloir me dépanner maintenant…
L'interpellé tourne lentement la tête vers le grand brun, le regard impassible mais les lèvres courbées par la rage montant imperceptiblement, et lui répond sèchement :
-Va demander du fric à Tentadora.
Die tend un mouchoir à Kaoru, un peu oublié, afin qu'il s'éponge le sang maculant son visage gracieux.
-Venez, on va aller prendre l'air…
Il l'aide à se lever et tous deux quittent la pièce, laissant ainsi Kyô et Ville se toiser tranquillement. Une fois la porte fermée, le brun reprend la parole.
-Tu sais bien que venant de toi c'est pas du fric que j'attends… Allez… tu as l'habitude de faire ça pourtant…
oOo
Dehors, la nuit fraîche prend la gorge des deux junkies. Aucun mot n'est prononcé, le roux tenant par les épaules un Kaoru au teint plus pâle que la mort et aux yeux plus vides qu'un puis.
-Vous n'êtes pas un habitué de la sweet ? demande Die au bout d'un long silence.
-…pourquoi…cette question ?
-Comme ça, pour parler, répond le roux d'un air désinvolte.
-Et bien…Si, j'en suis habitué… mais d'habitude j'en prend en compagnie de… de Tentadora...
Le roux fronce les sourcils, quel rapport ?
-Avec qui alors ?
-Le blond de tout à l'heure.
oOo
Kyô hurle. Ville rit. Tel un serpent il s'insinue entre les jambes du blond, toujours vêtu de son jean noir.
-Alors Kyô ? Tu ne veux pas ?!
Il se débat pendant que le grand brun lui maintient les bras d'une de ses mains pour caresser de façon équivoque la boucle de la ceinture du barman avec l'autre.
-Comme avant… comme dans ce temps où tu en vivais mon cher…
Sur ces mots la porte s'ouvre, découvrant Tentadora. Elle ne réagit pas outre mesure à la scène devant elle et ne répond nullement aux appels de son employé, se contentant de demander sèchement :
-Il est mort ?
Ville relâche Kyô et s'approche de la brune, la rassurant, se déclarant sauveur du pauvre drogué et atteste comme une évidence :
-C'est pour ça que je réclamais mon dut !
L'espagnole sourit et se retourne pour sortir de la chambre et, tout en fermant celle-ci à clé, une fois dehors, elle crie :
-Tu devrais y être habitué Kyô !
oOo
-Bon, bah j'vais rentrer moi.
Kaoru ne semble pas l'avoir entendu et pourtant, au bout de deux longues minutes il répond :
-Bonne nuit.
Et le roux se met à marcher, laissant derrière lui le brun, assis sur un banc, devant le bar Euphoria , se souciant peu de son devenir à présent. Le brun se relève au bout d'une demie heure pour ensuite retomber de faiblesse et de fatigue. Il étouffe un juron et des mains le saisissent pour le redresser avec force.
Levant la tête, il se trouve face aux deux billes ambres qu'il a déjà croisé plus tôt… Kyô.
-Ca va ?
Kaoru bouge la tête négativement. Le blond réfléchit un instant, le regard las, puis nonchalamment il prend le menton du brun pour l'embrasser, avec peu d'entrain mais beaucoup de talent. Après le court échange de salive, la voix toujours molle il demande :
-Et là, monsieur le junkie… ça va mieux ?
Question à laquelle il n'obtient nulle réponse. Il lâche son menton et s'assoit, Kaoru en faisant de même, légèrement sonné. Une demie-heure passe et Ville sort du Bar pour regagner son logement. Voyant Kyô tourner la tête à son passage, avec une mine de dégoût pure et dure, Kaoru demande :
-C'est pas votre ami ?, d'une voix enfantine et innocente.
-… plutôt un client.
Le brun hoche la tête, croyant comprendre les propos de sa charmante compagnie.
oOo
Shinya est toujours au sol, fixant le plafond de ses yeux fatigués. Tentadora rentre dans la salle et l'interpelle, ainsi que Toshiya –posé sur le bureau central de la pièce- afin qu'ils s'en aillent.
-Et si vous croisez Kyô, dîtes-lui de reprendre son poste.
-Kyô ?
-Le blond de tout à l'heure.
Toshiya acquiesce et entreprend de porter son acolyte jusqu'à la sortie.
oOo
Une nouvelle soirée qui commence. Il est vingt-trois heures et des poussières et les clients commencent à affluer. Kyô, au bar, se dépêche de préparer divers cocktails. Tentadora est dans son bureau, fumant une longue cigarette en attendant l'heure de la Dir en Grey et de ses accros.
-Voilà votre boisson monsieur.
Le blond dépose une chope de bière devant son client et relève les yeux vers lui. Etonné, et reconnaissant la personne grâce à ses cheveux, il balbutie un :
-Je… je vous reconnais vous êtes…
-Die. Vous allez bien depuis hier ? demande t-il avec un sourire amicale.
Le barman acquiesce faiblement avant d'aller servir un autre client. Le roux boit une gorgée du liquide, puis une autre après l'avoir observé tel un critique d'art. Le critique semble la trouver à son goût… Après l'avoir terminé à un vitesse honorable, il avise la piste de danse. Des jeunes filles dont les parents doivent ignorer la présence ici, des vieux pervers qui dansent avec les dites jeunes filles, des junkies, des couples, des junkies, des célibataires, des serveurs qui tentent de se frayer un passage à travers la foule, des junkies, Shinya ; des junkies.
-Salut ! lance t-il à l'arrivant, d'un ton peu pâteux pour une fois.
L'androgyne s'approche de lui et s'assoit sur un grand tabouret juxtaposé à celui de son camarade de beuverie. Il commande une bière également au petit blond et entame la consommation de celle-ci, pendant que Die s'éclipse au toilettes, fatalement pris d'une envie humaine doublée par l'ingestion du breuvage doré.
Ouvrant la porte il manque une crise cardiaque et ne retient pas un cri d'effroi incontrôlable : les murs, blancs initialement, sont recouverts d'une couche visqueuse de sang appartenant visiblement à la personne gisant parmi les flaques poisseuses. Cette silhouette ne lui est pas inconnue, mais il ne saurait dire, à ce moment, à qui elle appartient… L'envie de se soulager l'ayant quitté, il revient d'un pas stressé et maladroit vers le bar et interpelle Kyô.
-Qu'est ce qu'il y a ?
Tu devrais appeler ta patronne, je pense que vous aller avoir des problèmes si vous ne faites pas vite…
Ne comprenant pas les propos du roux, le barman demande des explications, quels problèmes ? Pourquoi ? Die lui prend le bras et le traîne jusqu'à l'endroit souillé d'un cadavre qui risque de nuire, c'est peu de le dire, à la réputation du bar. Une fois entrés dans les toilettes, Kyô constate avec effroi que le fournisseur du Kisaki, Ville, est couché sur le sol, la tête fracassée, le ventre troué finement à diverses endroits… Mort en un mot.
-Que…Qu'est ce que…
Die passe ses bras autour des épaules du blond en le voyant tourner de l'œil.
-Je…ne supporte pas la vue du… du sang…
En avisant son visage livide, le roux croit volontiers ses propos et le soulève, sort des toilettes tout en refermant la porte et en priant pour que personne n'ait une soudaine envie. Il le porte jusqu'au bureau de l'espagnole, forçant le passage entre la masse compacte de danseurs éméchés, et ouvre tant bien que mal la porte rouge. Une fois à l'intérieur, et ne voyant pas la brune, il pose Kyô, comateux et blanc comme un linge, sur le canapé vermillon et se dirige vers la porte adjacente au bureau. Une fois celle-ci ouverte, il découvre Tentadora, fumant doucement et observant Kaoru s'injecter dans le sang une dose de la sweet. Agacée, l'espagnole demande à Die ce qu'il fait ici.
-Je pensais que la présence d'un cadavre dans tes chiottes t'intéresserait !
oOo
La vision brouillée de Kaoru lui envoie une vague image de Tentadora sortant de la petite fumerie avec une autre personne. Il referme les yeux. La volupté l'entourant le conforte dans sa décision : bien qu'à la suite d'une overdose, il n'aurait pour rien au monde dut avoir peur d'en reprendre. Cette sensation de pur plaisir engendrée par la Dir en Grey est absolument unique. Un flot de sensations affluent, provoquant frissons et extase à grand renfort de sublimité et de douceur. Soudain il décide de se lever pour aller danser. Une subite envie de se déhancher fiévreusement, de sentir la présence des autres et de se dire que lui seul est sous l'effet d'une drogue complètement stimulante, que lui seul a le privilège d'avoir dégusté un avant goût de ce qu'on appel le Paradis. Bien sûr, s'il était sobre il se rendrait compte que c'est un imbécile : la seringue contenant cette douce substance a été plantée bon nombre de fois dans les avants-bras de tonnes de junkies débauchés. Mais l'illusion d'être unique le transcende et il sort de la pièce.
Tentadora ne dit rien. Elle observe avec sérieux le cadavre de Ville et annonce avec une voix neutre et vierge de tous sentiments humains :
-Kyô, vas chercher un sac poubelle. Le plus grand que tu pourras trouver.
Le blond s'exécute, la nausée au bord des lèvres et les mains tremblantes. Une fois revenu dans les toilettes, il tend le sac en plastique avec une mine de dégoût flagrante. L'espagnole ne s'en formalise pas et jette dans les bras de Die l'ustensile noir.
-C'est toi qui l'a trouvé, c'est toi qui t'en charge, puis elle se retourne vers son barman, Quant à toi, faire partir les clients. Tu n'as qu'à inventer une futilité.
Une fois de plus, le blond obéit aux ordres de sa patronne et monte sur le bar.
-S'il vous plait ! Nous sommes victimes d'une fuite de gaz, par conséquent nous vous demandons de bien vouloir vider les lieux rapidement.
Heureux de sa capacité à mentir et à jouer la comédie, le blond observe le résultat de son astuce. Les plus lucides tentent de faire sortir les invalides et les impuissants. Seul Kaoru reste au milieu de la salle, le regard fixé au plafond, le corps raide et la bouche étirée en un sourire étonné et ébahit. Kyô descend de son perchoir et s'approche de lui, passant la main, avec mal, devant son visage tourné vers le haut.
-J'avais jamais remarqué que le plafond était rouge…, déclare le brun d'un ton surpris et presque enfantin.
Kyô soupire.
-Il faut partir monsieur.
-Et en plus il tourne…
-Rentrez chez vous.
-Tiens, il change de sens…
-Kaoru…
-C'est magnifique… !
-Kaoru…
-Oh, j'ai le tournis…
-Kaoru !!
L'interpellé baisse la tête et se retrouve face au barman. Celui-ci a les sourcils froncés et semble attendre, avec le moins de patience possible, une quelconque réaction de la part du drogué.
-C'est moi… ?!
-Rentrez chez vous.
oOo
Die hisse difficilement le sac sur son épaule et entreprend de sortir par la porte des toilettes, préalablement ouverte par les soins de l'espagnole. Celle-ci lui montre le chemin vers sa voiture personnelle et il place son fardeau dans le coffre de l'Alfa Roméo noire.
Tentadora lui met ensuite entre les mains une clé aux proportions exagérées et lui dit d'une voix chancelante, trahissant quelque peu son stress :
-Tu vas conduire… Jusqu'à la déchetterie. Et tu… Tu jetteras le corps dans le broyeur… Compris ?
Die acquiesce et rentre dans la luxueuse voiture. Les sièges en cuirs rouges altèrent un instant son équilibre. Il démarre. La déchetterie n'est pas loin, Tentadora l'attendra sur le trottoir.
-J'aurais mieux fait de rester avec Miya…
oOo
Kyô réussit enfin a pousser Kaoru dehors. Celui-ci tombe rudement sur le bitume et se frotte la hanche en honorant le barman d'onomatopées fleuris. Tentadora sursaute et se retourne vers la porte du bâtiment. Elle avise le brun par terre, puis Kyô, resté devant l'entrée de l' Euphoria.
-Il n'est pas en état de conduire, déclare doucement ce dernier.
-Ramène-le imbécile.
Le barman s'avance alors vers Kaoru, toujours affalé sur le trottoir et s'esclaffant désormais comme un joyeux crétin. Il tente de le soulever et y arrive sans mal, constatant avec une pointe d'amusement que ce jeune drogué est bien léger, malgré l'insignifiante et craquante brioche qui semble avoir élue domicile sur son ventre.
oOo
Die revient vers le bar et s'arrête à quelques mètres de Tentadora.
-Alors ?!
Le roux ne répond rien mais pose sa main sur l'épaule de l'insupportable espagnole. Celle-ci prend la mine blafarde de Die pour un oui et souffle, rassurée.
-Bon je… je rentre chez moi. Pas la peine de venir chercher ta dose demain…Je vais fermer le bar une petite semaine je pense…
oOo
Kyô fixe la route en réfléchissant : la soirée a été réussit… Il tourne la tête vers l'attrayante vermine occupant la place du mort dans sa petite voiture.
-Kaoru… réveillez-vous, je ne sais pas où vous habitez.
L'apostrophé grogne et se tourne un peu plus vers la fenêtre, retombant dans un sommeil léger et salvateur. Le blond repose ses yeux sur le feu rouge, passant au vert, et échafaude un plan malsain où le brun tiendra le rôle d'alibi. Il soupire de contentement.
oOo
Tentadora sort une longue cigarette et la pose sur ses lèvres peintes d'un rouge vulgaire et agressif. Sa main tremble encore et son esprit lui renvoi les images du cadavre ensanglanté de Ville. Elle passe la troisième vitesse et soupire à nouveau. Quelle journée…
oOo
Kaoru ouvre difficilement les yeux. Une main le secoue tel un pommier et il sent la nausée lui tordre l'estomac.
-Qu'est c'qui s'passe ? demande t-il au prix d'un effort insurmontable pour sa cervelle embrumée.
-On est arrivé chez moi. Descendez de la voiture, vous allez dormir ici cette nuit.
Le junkie ne répond rien, il ferme un œil tout en fixant, de celui resté ouvert, le visage sérieux qui le détaille.
-Pourquoi… j'suis pas chez moi… ?
Le blond lui répond qu'il n'était pas prudent de le laisser seul dans cet état.
-De plus, vous dormiez et je ne sais pas où vous logez…
Il ponctue sa phrase d'une main tendue vers Kaoru, invitation à sortir une bonne fois pour toute du véhicule.
Une fois arrivé devant la porte, Kyô tente de faire tenir le brun en équilibre contre le mur tandis qu'il sort les clés de sa poche. Son pantalon noir, celui porté par tous les barmans de l'Euphoria, possède deux poches mais celles-ci sont vides. Il tâte alors son tee-shirt, en un mouvement inutile car logiquement, elles ne sont pas ici. Il soupire rudement et entreprend de redescendre dans le parking.
-Attendez ici.
Kaoru le regarde partir, les yeux exsangues. Ceux-ci dérive sur le dos du blond s'éloignant, et il soupire d'aise : la sweet lui renvoie ses sensations au multiple, un simple atterrissage de mouche sur son bras le chatouille à l'en faire mourir de rire, une simple consonne prononcé par le barman et son ventre se tord de frissons exquis. Il arrête ses élucubrations un instant : quel rapport entre une mouche et Kyô ? Son rire résonne fortement dans le couloir jusqu'à faire sortir une vieille dame, Béatrice, française et désagréable. Avisant le brun, parterre, hilare et se tenant les côtes, elle se met à piailler bruyamment :
-Encore un chevelu ivre ! Il a bu et il vient vomir devant chez moi ! Police !!
Kyô choisit ce moment pour arriver et débute une véritable dispute polémique avec la voisine : non ce n'est pas parce qu'on a les cheveux long qu'on est un délinquant, non ce n'est pas parce que notre jean est moulant qu'on est gay, non ce n'est pas son chat qui a pissé sur le pallier… En son fort intérieur, le blond ne peut s'empêcher de trouver la situation très amusante étant donné que Kaoru est un junkie, qu'il a des tendances homosexuelles à en croire la réponse à son baiser de l'autre nuit et oui, c'est son chat qui a pissé sur le pallier de cette chère Béatrice. Et je crois qu'il va récidiver si elle continue de gueuler…
-Kaoru ?
Un « oui » parvint aux oreilles de Kyô, entre deux rires. Si il est dans cet état il ne va pas me servir cet imbécile heureux…Il va falloir l'aguicher. Il soupire, résigné.
-Entrez.
Le brun avance prudemment dans le lieux hostile et sursaute quand Kyô reprend la parole. Cette voix le grise à un point… Phénoménal.
-Je vais me changer, je pue l'alcool.
-…Oui.
Le blond ricane et se rend dans sa chambre. Kaoru reste, penaud, dans le salon et examine. Une bonne odeur lui caresse vicieusement les narines, lui rappelant un peu la Dir en Grey, cette douce tentation grise…
L'appartement est sobre, sauf près de l'aquarium qui est entouré de katana tous plus beaux les uns que les autres. Il se retourne ensuite lorsqu'il entend Kyô revenir près de lui.
-Oh… Mon... Dieu !
Le blond ne peut retenir un rire rauque face à l'expression de Kaoru. Totalement réussis.
-Vous voulez une bière ?
Le brun acquiesce bêtement et suit du regard le bassin de Kyô s'éloigner. Encore une fois, sauf que là… Le blond s'est revêtit d'une chemise moulante comme jamais, aux teintes délicieusement rouges, quelque peu transparente. Son pantalon en cuir laisse entrevoir la peau des cuisses par des trous manifestement fait au cutter... Ses cheveux blond tombent sur ses épaules comme pour narguer le brun qui aimerait bien, lui aussi, caresser sa nuque. Sentant la chaleur prendre place en ses reins, Kaoru décide de s'asseoir, les jambes ne pouvant retenir son corps vaseux.
Le blond revient, un verre à la main, et s'assoie à proximité du junkie, complètement perdu dans sa contemplation du barman et de l'espace l'entourant, ne sachant pas s'il est tête en haut ou tête en bas, près de Kyô ou en Kyô, drogué ou saint d'esprit.
Les lèvres de son hôte remuent, dictant sûrement des mots, constituants sûrement des phrases, avec des verbes, des adjectifs peut être… Peu importe, ces lèvres se rapprochent, paraissent plus belles encore, sont-elles aussi douces qu'elles semblent le promettre ?
Kyô pose finalement sa bouche contre celle de Kaoru, et sa langue vient caresser impatiemment celle du brun. Sa main s'est logée dans le creux de son cou, frissonnant à la fraîcheur de sa peau. Kaoru passe ses bras autour de la fine taille de Kyô, avant de câliner les bras, jouissant des muscles fermes passant sous la pulpe de ses doigts.
Kaoru est totalement perdu, ne comprenant rien, se posant des réponses en cherchant les questions, ou le contraire, ou les deux, ou rien, le néant, pense t-il à autre chose qu'aux mains de Kyô remontant sur son torse, détachant les boutons, frôlant les pectoraux ? Ou alors, son esprit se tourne plutôt vers l'entrejambe du barman, appuyant fortement sur la sienne ?
Le blond délaisse sa bouche pour observer Kaoru, celui-ci semble ne rien comprendre. Drogue ou gaucherie ? Peu importe, il l'embrasse à nouveau, allant de plus en plus loin dans ses attouchements, jusqu'à ce que, sentant le sexe du brun entre ses doigts, il parvienne à faire oublier tout l'univers alentour à son charmant invité…
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Elle change de position, lassée et dégoûté, fatiguée et brassée par les images de Ville, mort, dans les toilettes. Soupirant de manière peu féminine et surtout agacée, Tentadora décide finalement de se lever pour grignoter un morceau. Remède vieux comme le monde : quand l'appétit va, tout va. Une banane lui fera t-elle oublier le crâne explosé de son ami… ?
De retour dans son lit, elle fixe d'un air contrit le plafond. Peut-être était-elle la cause du meurtre du brun ? Encore une histoire de drogue … Un nouveau soupir…
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Les lèvres se retrouvent une énième fois, voracement, et ils tombent, harassés, sur le matelas de Kyô. Le blond observe un instant Kaoru prendre une cigarette et tirer dessus, l'air comblé.
Il s'approche de lui et lui pique le cylindre, passant une main dans le dos du brun pour aller titiller les hanches.
-C'est la première fois que je couche sous l'effet de la drogue…
Annonce Kaoru, avec le sourire d'un gamin découvrant la nicotine. Kyô fixe un instant ses yeux brillants et avise les pupilles dilatées. Pourquoi est-il toujours réveillé bordel ?!
Le blond appuie sur le torse de son amant d'une nuit afin de le coucher, puis pose délicatement ses lèvres sur ses paupières avant d'écraser la cigarette sur sa table de chevet.
-Il est temps de dormir, déclare t-il au bout d'une minute.
-..Oui…
Kyô s'allonge correctement, ils sont côte à côte et transpirent, ils sont proches et pourtant un monde de noirceur et de mensonges les sépare.
Au bout d'une dizaine de minutes, le barman sent le poids de Kaoru peser plus rudement sur le matelas et l'observe un instant : il dort. La danse commence…
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Tergiverser… Voilà un bon moment qu'elle ne fait que ça, assaillie de questions sans réponses, de remords, de peur et de nausée, Tentadora décide finalement, à trois heures du matin passées, d'aller prendre une douche, comme pour rincer toutes les insanités qui semblent couvrir la moindre parcelle de sa peau cuivrée.
Elle se lève donc, droite et fière, malgré la peur, comme par habitude innée. Elle enlève sa chemise de nuit et rentre dans sa douche aux couleurs bleutées. La brune tourne la tête, ayant perçu un bruit inhabituel, mais l'oublie bien vite, mettant cette paranoïa sur le compte des émotions de la journée. Elle se tourne vers la paroi et, tout en sentant dévalée sur sa peau l'eau brûlante et réconfortante, s'amuse à retracer du doigt les mosaïques diverses couvrant le mur.
Soudain, un bruit sourd retentit et une douleur la frappe dans le dos, comme si un missile lui traversait violemment la colonne vertébrale. Cette sensation remonte le long de son épine dorsale, semblant s'accroître et se déverser dans tous ses membres. Ses yeux, exorbités, fixent avec effroi et vacuité les taches de sang couvrant désormais le mur face à elle, et la brune laisse son corps tomber lourdement contre celui-ci, glissant au sol en faisant des traces de ses mains parmi le liquide vermillon. Un spasme secoue son être, ses paupières restent ouvertes, en direction de la paroi souillée de son propre liquide interne, et elle recrache faiblement un mélange de déjection et de sang.
Le tueur observe, en baissant son revolver, le corps de Tentadora bouger sensiblement avant de se figer éternellement.
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Die ouvre les yeux, un mauvais pressentiment, ridicule et probablement infondé, l'assaillant. Il se tourne et son nez se retrouve confronté aux mèches bleus de son compagnon, le faisant ricaner malgré les émotions de la journée. Miyavi bouge dans son sommeil. Le roux soupire. Tout ce que je lui fais endurer…Je sais qu'il est au courant pour mes escapades nocturnes, qu'il est au courant que je me drogue, qu'il est au courant de tout ça…Et pourtant je continu à le faire en cachette…le faisant souffrir… Depuis combien de temps je ne l'ai pas touché sans qu'il me repousse ? Une éternité…
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So close, no matter how far. Couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are, and nothing else matters...
Kaoru ouvre les yeux, surpris et au bord de la crise cardiaque. Il avise le radio-réveil à sa droite et comprend que non, on n'est pas en train de l'attaquer à coup de hache, ce n'était qu'un cauchemar, interrompu par la voix chaude du chanteur de Metallica. Il pivote en direction de Kyô et secoue délicatement son épaule tatouée.
-Kyô, c'est l'heure d'aller travailler…
Le blond lève, au prix d'un effort surhumain, une paupière hautaine et croasse :
-Quoi ?
Kaoru réitère son affirmation, à laquelle le barman répond :
-Tentadora a dit à Die qu'elle fermait pendant une semaine… Elle va sûrement m'appeler pour me prévenir aussi…
Le brun l'embrasse doucement en hochant la tête.
-Tu as écouté aux portes ?
Le tutoiement rappel à Kyô qu'ils ne sont plus des inconnus désormais.
-Non, ils n'étaient pas loin, c'est tout. Tu vas bien ?
-Je suis sobre.
Le blond se redresse, échangeant un baiser avec Kaoru, timide, sage, doux, agréable. Une journée à eux pour découvrir la personnalité de l'autre, une fois que le téléphone aura sonné, prévenant que le barman ne travail pas aujourd'hui. Mais le téléphone ne sonnera pas.
A SUIVRE
Alors ? A votre avis, qui a tué Ville ? Et Tentadora ? Est-ce la même personne ?
°O° San qui écoute Purple Haze en boucle et qui déteste l'écologie °O°
