Manga: Bleach
Titre: Une personne pour la vie
Pairing: Renji/Byakuya
Rating: M
Disclaimer: Tout appartient à Tite Kubo, je ne fais que lui emprunter quelques uns de ses personnages :)
Résumé: "Lorsque tu fais totalement confiance à une personne sans retenue, tu obtiens un de ces deux résultats : une personne pour la vie ou une leçon pour la vie." C'est en lisant cette citation que m'est venue l'idée de cette fic, c'est pourquoi je trouvais sympa de l'utiliser comme résumé. Malheureusement je ne sais pas qui en est l'auteur et ne peut donc pas le citer mais ce n'est pas de moi ;)
Note: Me revoila après une abscence de 6 mois! :D Tout d'abord je tiens à m'excuser auprès de ceux qui suivent ma première fic mais sachez que je ne l'abandonne pas, loin de là! Mon ancien Pc a finit par rendre l'ame en emmenant avec lui cette fic et plus partciulièrement les chapitres que je n'avais pas encore postés :s Ca m'a un peu dégoutée sur le coup ce qui explique cette longue abscence mais j'ai enfin surmonté ce traumatisme! :D Je suis donc en train de continuer "in vino veritas" et parallèlement j'ai commencé cette nouvelle fic pour me remettre un peu dans le bain :) J'ai essayé de prendre en compte les différents conseils que j'avais reçu dans les review donc j'espère que le résultat vous plaira :) n'hésitez pas bien entendu à me dire ce que je pourrais améliorer, supprimer,... Je suis là avant tout pour apprendre :) Sur ce je vous souhaite une bonne lecture!
Chapitre 1:
Alors ce n'était rien d'autre qu'un rêve… Il aurait dû s'en douter, c'était bien trop beau pour être vrai. Cette journée avait pourtant si bien commencé…
Impulsif, irréfléchi, écervelé, fougueux, autant de mots que la foule des hommes avait pris l'habitude d'employer lorsqu'elle tentait de décrire qui il était. Dans le fond ils n'avaient pas tort. Une grande partie de sa personnalité pouvait facilement être résumée dans ces quelques mots même s'il ne s'agissait là que de la version officielle, celle qu'il se plaisait à donner en spectacle.
Ce portrait de sa personnalité ne le dérangeait pas plus que ça. Pour être tout à fait franc, il devait même avouer que ça lui faisait exactement l'effet inverse. Il était différent, l'assumait et s'assurait que ça se sache. C'était dans son caractère et le moins qu'on puisse en dire c'est que ça en dérangeait plus d'un.
Les réactions étaient diverses et variées mais il avait appris à s'en amuser allant parfois jusqu'à en éprouver un réel plaisir. Il adorait en effet repérer l'étincelle prenant place dans les yeux de ceux qui autrefois lui auraient craché au visage pour un regard trop peu docile à leur gout. Il n'y décelait pas toujours le respect premièrement recherché mais leur apparente soumission face à l'être qu'il avait réussi à devenir à force d'entrainement suffisait à gonfler son ego et ensoleiller sa journée. Il était depuis longtemps révolu le temps où Abarai Renji s'écrasait devant eux, désormais il leur tenait tête et voir leurs visages de nobles, pour la plupart, s'offusquer d'un tel comportement était devenu sa petite gâterie quotidienne. Oui, c'était définitivement ce qu'il préférait.
A cette pensée un sourire amer vint étirer les traits jusqu'ici crispés du jeune homme.
Pourquoi ?
Il ne comptait plus les fois où on l'avait regardé de haut, où on l'avait méprisé. Surement devaient ils penser que vu le milieu dont il était issu c'était déjà lui accorder trop d'importance. Sa place ? Il lui en avait fallu du temps et de la persévérance pour qu'enfin ils acceptent de reconnaitre qu'il la méritait entièrement. Et bien qu'il soit encore loin d'avoir atteint son objectif final il était fier du chemin déjà parcouru. Jamais il ne s'était permis le luxe de se ménager et malgré cela il avait toujours autant de mal à réaliser tous les progrès qu'il avait fait jusqu'à maintenant. Il était le premier conscient de sa force mais jamais dans ses rêves les plus fous il ne s'était imaginé atteindre un jour un tel niveau. Ses capacités, son grade, sa persévérance c'étaient ça sa victoire mais sa plus grande fierté restait le respect qu'il avait eu tant de mal à obtenir.
Le tableau n'était bien évidement pas parfait. La réalité étant ce qu'elle est, il était bien conscient que certain ne changeraient jamais et ce malgré tous les efforts qu'il pourrait déployer pour tenter d'y remédier. Il resterait à jamais dans leur esprit ce chien errant qui en quittant le Rukongai s'était imaginé pouvoir changer quelque chose à sa triste condition.
Jusqu'à ce qu'il y a quelques instants encore il aurait pu clamer haut et fort que ces gens-là ne le toucheraient plus jamais, qu'il avait depuis longtemps cessé de les écouter et qu'ils ne parviendraient plus à le blesser d'aucune façon que ce soit ; mais il y a quelques instants encore il était persuadé que lui ne faisait justement pas partie de cette catégorie d'individus, qu'il était différent, qu'il avait changé…
Se serait-il complètement trompé à son sujet ? Avait-il été totalement aveuglé ? Subjugué par cet homme ? Jusqu'où ce rêve l'avait-il éloigné de la réalité ? Quand avait-il seulement commencé ? Il ne le savait pas, il ne le savait plus. Non…en fait il n'avait jamais voulu le savoir. Il refusait obstinément de s'en souvenir car son cœur n'en aurait très certainement pas supporté d'avantage. Se souvenir revenait à admettre qu'il s'était bel et bien fait manipuler par cet homme et actuellement il ne se sentait pas la force de se prendre une nouvelle baffe en pleine gueule.
Ce rêve s'était imposé à lui tel un doux poison le consumant lentement et cruellement. Il ne s'y était pas tout de suite accroché préférant rester distant face à une telle situation. Son univers se voyait totalement chamboulé et sa vie venait, en l'espace de quelques heures, de prendre un virage à 180 degrés. N'importe quel être normalement constitué aurait paniqué ou aurait tenté de prendre un minimum de recul, et c'est ce qu'il avait fait.
Du moins les quelques premiers jours…
Il ne lui avait en effet pas fallu bien longtemps avant de faire sauter toutes ses bonnes résolutions préférant de loin se laisser aller à cette doucereuse toxine. Et tout comme dans un rêve tout lui parut normal, réel, se déroulant sans encombres jusqu'à ce que survint le réveil.
C'est à cet instant qu'il réalisa toute la puissance de ce poison qui s'était insinué en lui et lui parcourait désormais les veines. Il l'avait définitivement dans la peau.
La douleur était insupportable, indescriptible mais surtout d'une rapidité effrayante. Elle vous prenait soudainement et c'est à peine si vous aviez le temps de réaliser ce qui était en train de vous arriver. Il lui avait en effet suffi d'une toute petite seconde pour que s'entrechoque en lui toute une série d'émotions dont il aurait préféré continuer d'ignorer l'existence.
Si seulement il avait s'agit d'une véritable blessure il aurait su comment réagir, son corps aurait bien évidement souffert mais son esprit, lui, l'aurait supporté. Un petit séjour à la quatrième division aurait suffi pour que sa vie reprenne un cours relativement normal mais là il avait tellement mal qu'un retour à la normal lui paraissait totalement surréaliste. Il ne ressentait plus rien d'autre que cette douleur lancinante lui broyant le cœur, respirer lui semblait de plus en plus difficile et son sang battait dangereusement dans ses tempes lui faisant douloureusement tourner la tête. Une boule avait pris place dans le fond de sa gorge et ses yeux le brulaient de plus en plus mais il refusait de se laisser aller.
Le mal qui l'accablait s'était accru de plus en plus mais il semblait enfin avoir atteint son point culminant. Son esprit avait commencé à se calmer et il se préparait à affronter la dure réalité en face. Les choses s'éclaircissaient petit à petit dans sa tête et il se prépara à supporter cette fin en soi connue et redoutée de tous, la désillusion.
C'était comme si tout lui paraissait soudainement parfaitement clair. Les battements de son cœur se firent à nouveau régulier et cette boule qui lui obstruait jusqu'ici la gorge disparut progressivement jusqu'à ne plus devenir qu'un lointain souvenir. Son corps qui une seconde auparavant lui était insupportable car incapable de l'aider à lutter contre le mal qui l'envahissait lui sembla tout à coup plus léger et enveloppé d'un duveteux brouillard. Il venait de se retrouver projeter dans un monde aux antipodes de celui dans lequel il se trouvait un instant plus tôt. Plus rien n'avait plus la moindre importance et la seule chose qui le rattachait encore un tant soit peu à la réalité était cet écho qu'il percevait au loin.
Il se laissa encore aller quelques instants à cette douce euphorie jusqu'à ce qu'il réalise qu'il était à l'origine de cette voix qu'il devinait parfois plus qu'il ne l'entendait. Et ce fut la douche froide.
Il était à genoux par terre, ses mains crispées sur ses genoux trouant presque le tissu de son uniforme et il riait à s'en casser la voix. Il était incapable de savoir depuis combien de temps il était dans cet état, le choc avait très probablement été trop douloureux et l'avait momentanément plongé dans un état proche de la démence. Cependant, une fois le constat de sa situation établi, son rire se transforma bien vite en sanglots et les larmes parvinrent enfin à s'échapper noyant les joues de l'officier surpassé par les évènements.
Là, allongé sur le parquet froid de la salle de séjour, une fois que le plus gros de la crise fut passé, il se trouva tout d'abord misérable. Lui qui avait toujours su se protéger de ces langues de vipères venait de se prendre la raclée du siècle. Il savait pertinemment bien que tout était de sa faute ou presque. C'était lui qui avait fait le premier pas mais il avait suffi d'une phrase de cet homme…juste une seule…
Comptes-tu t'enfuir ?
C'était à cet instant qu'il avait considéré que ce qu'il y avait entre eux - car il ne parvenait pas à mettre un nom dessus - pouvait devenir sérieux et c'était certainement à cet instant que son fameux rêve avait débuté.
Au fur et à mesure qu'il replongeait dans ses souvenirs il commença à considérer sa faiblesse autrement. Après mure réflexion il se rendit compte en effet qu'il n'aurait tout simplement jamais pu lutter contre. Il était inutile de s'acharner à nier l'évidence. A quoi bon se fatiguer ? Cela faisait maintenant des années qu'il lui appartenait corps et âme.
Aujourd'hui ça allait bientôt faire sept mois qu'ils étaient ensemble. Certes il ne pouvait pas prétendre au grand amour, ce n'était pas ces quelques mois de relation qui allait lui octroyer l'orgueil de considérer avoir entièrement conquis le cœur de Byakuya Kuchiki, le célibataire le plus en vue et le plus inatteignable de toute la Soul Society.
Il était à bout de forces, le choc qu'il avait essuyé plus tôt l'en avait totalement vidé, lui ôtant presque toute capacité, mais malgré cela il parvint tout de même à laisser s'échapper de ses lèvres un petit rire triste. Il fut pratiquement inaudible mais il suffit à traduire toute la peine qu'éprouvait à cet instant le jeune shinigami. Comment avait-il pu s'imaginer pouvoir un jour le faire entièrement sien ? Ça lui paraissait tellement inconcevable à l'heure actuelle qu'il n'avait pu s'empêcher d'en rire. Il pouvait se montrer tellement stupide parfois…
En repensant à la façon dont tout cela avait commencé il considéra qu'il pouvait déjà s'estimer heureux que ça ait duré aussi longtemps. C'était encore une fois son impulsivité qui avait pris le pas sur sa raison et dieu seul devait savoir comment il avait réussi l'exploit, non le miracle de s'en tirer entier et ce en conservant un aspect plus ou moins humain. Il était même presque parvenu à s'en sortir sans aucune égratignure mais c'était sans compter sur la fierté de son capitaine qui n'avait apparemment pas la même conception que lui d'un premier rendez-vous.
Ce jour-là, le dix-sept mars pour être tout à fait précis, avait été marqué par le retour de Rukia au Seireitei. Rien de définitif, il s'agissait seulement d'une visite de routine durant laquelle elle était sensée rendre un rapport complet sur Ichigo Kurosaki. Les pouvoirs du lycéen étant ce qu'ils sont il avait été décidé que Rukia resterait en mission à Karakura afin de surveiller le développement de ceux-ci.
Elle revint donc au Seireitei, rendit son rapport essentiellement constitués de croquis de son cher Chappy à son capitaine et fila sans plus attendre rejoindre Renji qui lui avait donné rendez-vous dans un de leurs bars habituels.
Lorsqu'elle arriva la plupart des vices capitaines et même quelques capitaines s'y trouvaient déjà fêtant à leur manière le fait qu'ils soient toujours en vie. Trouver à chaque fois un nouveau motif pour se bourrer la gueule était vite devenu lassant, il avait donc été décidé d'un commun accord de tout simplement célébrer leur survie. D'un point de vue objectif il était clair que le métier de shinigami était, et il s'agissait là d'un doux euphémisme, une profession à haut risque mais si en plus de cela on prenait la peine de s'attarder sur certains des cas psychologiques rares qui constituaient le Gotei 13, on avait vite compris l'exploit que représentait le fait pourtant simple de survivre. Le célébrer était donc devenu tout naturel ; de plus une telle excuse suffisait à dissiper toute trace de culpabilité chez les quelques réfractaires qui possédaient encore quelques restes de conscience et qui auraient trouvé tôt ou tard un moyen de casser l'ambiance en leurs faisant remarquer que boire alors qu'on porte sur ses épaules le destin de l'humanité toute entière était totalement irresponsable.
-Ehhhh Rukiiiiia !
Rien n'est comparable au plaisir qu'on ressent lorsqu'on retrouve ses plus proches amis après une longue absence. Cette chaleur qui vous réchauffe le cœur, cette euphorie qui vous parcoure lorsque vous vous laissez aller à imaginer la merveilleuse soirée que vous vous apprêtez à passer en leur compagnie, toutes ces petites choses qui font qu'ils sont pour vous comme la famille que vous avez vous-même choisie d'avoir. C'est ce que n'avait cessé de s'imaginer la jeune shinigami sur le trajet qui la séparait du bar mais c'était sans compter sur les penchants fortement alcoolisés de sa fameuse famille qui, à cet instant, se rapprochait clairement plus de l'animal que de l'être humain.
Elle s'était jurée de faire un effort, d'apprendre à canaliser son agressivité et de refouler cette tendance qu'elle avait de constamment marteler le visage de cet homme, ou plutôt de cette chose vu son état actuel. Elle s'était en effet rendue compte de cette mauvaise habitude qu'elle avait prise, notamment au contact de son meilleur ami, et faisait actuellement un gros travail sur elle-même afin de ne pas craquer mais l'envie de l'envoyer faire plus ample connaissance avec le plancher de l'établissement peu recommandable dans lequel ils se trouvaient se faisait de plus en plus présente. Elle pouvait en effet affirmer que ne pas défigurer Renji à cet instant précis resta à jamais gravé dans sa mémoire comme ayant été l'un des moments les plus durs de toute son existence.
Ce travail, qui se faisait actuellement fortement malmener, faisait partie d'un programme qu'elle avait soigneusement élaboré et qui consistait à la rendre plus féminine et donc plus attirante aux yeux d'Ichigo. Elle ne doutait absolument pas de la réussite de ce plan, son efficacité lui avait été démontrée à de très nombreuses reprises dans ces feuilletons dont elle ne pouvait désormais plus se passer et qu'elle dévorait littéralement en compagnie de Yuzu.
-Baka ! Dans quel état tu t'es mis ?!Je te rappelle que nii-sama ne t'a accordé que cette après-midi ! Même en supposant que je te ramène dès maintenant chez toi ça ne suffirait pas pour reconnecter tes quelques malheureux neurones qui avaient réussi l'exploit de survivre jusqu'ici !
Il est vrai qu'à ce moment précis Renji Abarai, vice capitaine de la sixième division, ressemblait bien plus à une vieille loque usagée qu'à un être humain. Il n'y pouvait rien lui, il avait juste suivit, c'est elle qui était venue avec cette histoire de saint Patrick la dernière fois qu'ils s'étaient vu. Il ne parvenait même plus à se souvenir de qui était ce fameux Patrick, le fait qu'il se souvienne de son prénom l'épatait déjà. L'avoir scandé toute la matinée une bouteille de whiskey à la main y était très certainement pour quelque chose… Bah ouais, quand on vient de la onzième s'il y a bien une chose qu'on sait faire, si on excepte la baston, c'est faire la fête ! Ikkaku, Yumichika et lui-même s'étaient donc fait un devoir d'honorer cette tradition et s'y étaient attelé dès les premières lueurs de la matinée.
La seule chose dont il parvenait encore à se souvenir était que toute cette histoire avait débuté à cause de la couleur des cheveux d'Ichigo. Rukia, qui pensait alors bien faire, n'avait pu s'empêcher, il y a de cela quelques semaines, de lui raconter tout ce qu'elle venait d'apprendre sur les coutumes et folklores du monde réel. Il considéra la plupart sans grand intérêt mais la simple évocation d'une fête dont l'activité principale était de boire avait immédiatement retenu l'attention du vice capitaine. Il fallait qu'il en sache plus.
La jeune shinigami ne voyant pas tout de suite se profiler l'embrouille continua alors encore plus vivement sur sa lancée, heureuse d'avoir enfin éveillé l'intérêt de son vis-à-vis. C'est ainsi qu'elle lui expliqua à grand renfort d'anecdotes tout ce qu'elle avait appris de cette célébration. Et l'une retint plus particulièrement l'attention du jeune homme qui à son écoute n'avait pas réussi à se contenir et s'était étalé par terre, riant à s'en faire mal aux cotes.
En effet il semblerait qu'il y a de cela quelques années, le jour de cette fameuse saint Patrick, plusieurs gamins avaient trouvé sympa l'idée de taquiner Ichigo sur sa couleur de cheveux. Les pauvres ignoraient bien évidement que le lycéen avait déjà passé l'entièreté de la journée à supporter ce genre de raillerie et le taux de tolérance de celui-ci venait à l'instant d'atteindre un seuil dangereusement bas. Personne ne sut vraiment ce qu'il s'était passé ce jour-là, mais une chose était sure, on ne les avait plus jamais vu trainer dans le quartier depuis cette rencontre avec le shinigami remplaçant.
En tout cas il n'en fallu pas plus à Renji pour décréter qu'ils la célèbreraient tous ensemble à leur manière lors de la prochaine visite de Rukia. Celle-ci s'était d'ailleurs débrouillée pour revenir le jour exacte, souhaitant respecter au mieux cette tradition qu'elle venait de découvrir.
-D'bord c't'ait ton idée ! Et puis Ichi avait qu'à pas être roux !
-C'est cela mon petit Renji.
Il semblerait qu'un malheureux neurone ait à nouveau tenté de se connecter, du moins c'est ce qu'en conclu la jeune femme en constatant que son meilleur ami parvenait encore à aligner quelques mots. Ils ne voulaient certes pas dire grand-chose mais chaque effort mérite qu'on l'applaudisse. Et au vu de l'expression de pure concentration qu'affichait actuellement le lieutenant, elle en conclut que celui-ci lui fut tout particulièrement difficile. Oh nii-sama…comment diable faites-vous pour supporter ce pitre à longueur de journées ?
A cette pensée elle ne put s'empêcher d'idéaliser une fois de plus son cher frère. Le respect qu'elle éprouvait pour cet homme ne cessait effectivement plus de s'accroitre et chaque jour qu'elle passait en sa compagnie suffisait à intensifier ce sentiment de profonde estime qu'elle éprouvait à son égard. Il faisait définitivement partie, avec son capitaine, des hommes pour lesquels elle ressentait la plus grande admiration. Et ne pas avoir encore tué cet abruti et ce au bout de tant d'années lui paraissait tellement inconcevable… C'était tout simplement surhumain.
Enfin bref, discuter à ce stade-ci ne rimait de toute façon plus à rien, mieux valait pour sa santé physique à lui et sa santé mentale à elle qu'elle le traine au plus vite jusque dans son lit. Avec un peu de chance ce crétin parviendrait à s'étouffer dans son sommeil…
-C'est ça… Dis, au lieu de raconter des conneries, aide moi plutôt à te relever.
-Ehhhh ! 'ssaie pas d'changer d'sujet ! C'est tout sa faute à Ichi…
C'est sur cet argument des plus convainquant qu'ils sortirent de l'établissement et se retrouvèrent à marcher côte à côte, de façon très approximative, en direction de l'appartement du vice capitaine.
La nuit était tombée, dévoilant une lune bien pleine. Les rues s'en retrouvèrent donc relativement bien éclairées au grand soulagement de Rukia qui craignait de devoir parcourir toute cette route à l'aveugle. Elle galérait déjà bien assez comme ça.
Le peu de luminosité du bar et l'état plus que déplorable dans lequel il se trouvait à ce moment-là l'avait empêché de s'en rendre compte plus tôt, mais maintenant que l'astre les éclairait et que l'air frais de la nuit lui faisait reprendre peu à peu ses esprits, il constata que Rukia était vraiment très belle ce soir. Il savait qu'il risquait sa vie sur ce coup là mais l'envie de la taquiner fut soudainement bien trop forte. Il n'aurait peut-être pas pris un tel risque en temps normal, à vrai dire il y aurait très certainement réfléchi à deux fois avant de l'ouvrir, mais actuellement l'alcool faisait encore son petit effet et il ne put réprimer ce caprice.
-Eh eh ! C'est pour Ichi tout ça ?
Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour et son visage s'empourpra instantanément. Cet imbécile avait vu juste et semblait à nouveau capable de prononcer une phrase un tant soit peu correcte. Elle aurait dû s'en douter, dès qu'il s'agissait de dire des conneries ses faibles capacités mentales semblaient alors bien vouloir reprendre du service. Elle allait le leurs faire regretter…
-Il en a de la chance…
Hein ?! Cette dernière réplique la coupa instantanément dans son élan. Elle qui s'apprêtait à lui en coller une fut à ce point perturbée que, prise au dépourvu, elle en lâcha immédiatement son fardeau et ce beaucoup trop brutalement au gout de Renji.
-Aie ! Tin Rukia tu pourrais prévenir !
-Baka ! Ça t'apprendra à l'ouvrir sans jamais réfléchir !
-Pas la peine de crier ! Ahhh…tin j'ai connu mieux comme façon de dessaouler. Et au fait, c'était un compliment pas une déclaration ! Finalement il a peut-être pas autant de chance que ça l'gamin.
Et ce fut une victoire par KO pour Rukia Kuchiki. Certes elle n'avait pas gagné dans les règles de l'art, les capacités motrices de son adversaire étaient fortement diminuées et il se trouvait déjà au sol lors de l'impact, mais chaque être vivant a ses limites et il arrive un moment, et ce moment en l'occurrence, où il convient d'apprendre à son très cher meilleur ami à assumer ses propos.
-T'as toujours autant de poigne à ce que je vois. Bon, évite de m'arracher la moitié du visage cette fois, mais tu m'as manquée sale brute ! Et ce n'est pas une demande en mariage !
Le vice capitaine se décida enfin à se redresser enlevant au passage les derniers restes de béton incrustés dans sa peau et ses vêtements et évitant le semblant de coup de poing qu'avait tenté de lui envoyer son amie.
-Baka !
Elle ne put cependant pas s'empêcher de sourire à la remarque du jeune homme, lui aussi lui avait manqué et pas qu'un peu. Eux qui s'étaient côtoyés en permanence pendant des années se voyaient désormais continuellement séparés par l'une ou l'autre mission. Ils adoraient leur poste de shinigami, ils ne changeraient ça pour rien au monde, mais ils avaient tous les deux toujours autant de mal à supporter l'absence de l'autre.
Renji était toujours occupé à se redonner une apparence plus ou moins potable lorsque Rukia se blottit contre son torse. Ça le prit au dépourvu l'espace d'un instant mais bien vite il répondit au câlin de la jeune femme. Il ne comprenait que trop bien ce besoin qu'avait sa meilleure amie de lui prouver son affection autrement que par des mots. Après tout ils avaient depuis longtemps dépassé le stade de simples amis, ce qu'il y avait entre eux était maintenant beaucoup plus fort et s'apparentait d'avantage à une relation de frère et sœur plutôt qu'à celle de bons copains.
C'est à ce moment-là qu'il regretta pour la première fois d'avoir autant bu à cette soirée. Il ne put s'empêcher de penser qu'il aurait bien plus profité de la compagnie de plus en plus rare de sa meilleure amie s'il s'était pour une fois contenté de rester sobre.
-Ben si tu veux tout savoir cet imbécile n'a toujours rien remarqué.
Hein ? Il fallut quelques secondes à Renji pour comprendre que la discussion était revenue au point de départ et donc au shinigami remplaçant et au look de Rukia. Apparemment cet idiot était toujours aussi naïf et ce malgré les années qui passent…
-Quel crétin. T'sais le connaissant j'pense qu'il ne le remarquera pas. Vas y cash ou écrit le en grand sur une pancarte si tu veux des résultats plus concrets.
Un peu vexée de voir son plan ainsi critiqué elle se défit légèrement de l'étreinte du jeune homme tout en maintenant quand même un certain contact, ne désirant pas définitivement briser ce moment bien trop exceptionnel à son gout. Elle lança alors à son vis-à-vis un regard qui lui fit comprendre avant même que les mots ne sortent de sa bouche qu'il venait de gaffer une fois de plus.
-Et depuis quand, toi, tu t'y connais en relations amoureuses? Je n'arrive même pas à me souvenir de la dernière fois que tu as été en couple…
C'est alors que l'étincelle se fit dans l'esprit de la shinigami. Avait-il seulement déjà eu une seule histoire sérieuse ? Elle était au courant de ses très nombreuses conquêtes mais maintenant qu'elle prenait la peine d'y réfléchir elle ne se souvint pas avoir jamais entendu qu'une seule d'entre elles avait duré plus d'une nuit ou d'une journée dans le meilleur des cas.
Renji, quant à lui, avait beau être toujours saoul, il parvint toutefois sans grandes difficultés à suivre le raisonnement qui se déroulait à l'instant dans l'esprit de la jeune fille. Les expressions qui passaient sur son visage ne laissaient, en effet, pas une grande place au doute.
Décidément ! Cette journée avait pourtant très bien commencé mais elle ne comptait visiblement pas se terminer de la même manière. S'il y avait bien un sujet sur lequel il préférait éviter de s'engager, surtout avec elle, c'était bien celui-là. C'est pourquoi il tenta de s'extraire de cette situation inconfortable le plus vite possible en cherchant une explication qui satisferait son amie et qui mettrait un terme définitif à cette conversation. Malheureusement pour lui, cette tâche s'avéra en réalité bien plus difficile que prévue.
En effet, il se rendit compte, à sa plus grande honte, que sa dernière relation remontait à tellement longtemps qu'il n'était même plus capable de s'en souvenir lui-même. Quel était son nom ? Était-ce un gars ou une fille ? C'était le trou noir. Quel boulet ! Ce n'était pas un saint, loin de là, il était même particulièrement connu pour ses frasques d'un soir, aventures nocturnes, sex friends,…Appelez ça comme vous voudrez. Cependant, lorsqu'on tentait d'approfondir la question et qu'on s'intéressait au nombre de relations longue durée qu'avait eu le vice capitaine, on en tombait vite des nues. Elles devaient très probablement se compter sur les doigts d'une seule main ce qui était dérisoire en comparaison avec le nombre d'aventures qu'il avait eues jusque-là.
-…
-…
-…
-C'est bien ce qu'il me semblait…
Vu l'air dépité qu'affichait à l'instant son meilleur ami, elle consentit à ne pas trop s'attarder sur cette discussion. Mais il lui restait cependant une toute petite chose à éclaircir avant qu'elle ne le laisse vraiment tranquille. Une question la travaillait depuis un petit temps déjà au sujet de Renji et l'occasion lui sembla parfaite pour qu'elle se décide à le la lui poser.
-Et il n'y a personne avec qui t'aimerais bien tenter quelque chose de sérieux ? Personnellement je ne vois pas trente-six explications possibles à un si long célibat. La seule personne que je connaisse qui soit capable de le maintenir aussi longtemps c'est nii-sama sauf que lui, contrairement à toi, il a au moins l'excuse d'être veuf. Du coup j'en suis venue à la conclusion que tu devais aimer quelqu'un et que cette personne, qu'elle en soit consciente ou pas, t'empêchait de t'engager dans une relation avec quelqu'un d'autre.
A ces mots le vice capitaine afficha une pâleur inquiétante avant de s'empourprer à une vitesse ahurissante. Elle avait bien évidement raison sur toute la ligne mais il lui était impossible de l'admettre. Impossible car s'il lui disait qu'elle avait effectivement vu juste, la suite logique des évènements était de lui dire de qui il s'agissait et c'était bien là que se situait le nœud du problème. Comment annoncer à votre amie d'enfance que vous craquez depuis des années sur son frère adoptif, l'homme le moins accessible de tout le Seireitei ?! Non. Tout mais pas ça. Certes il était totalement torché et était encore incapable, il y a de cela quelques instants, de tenir debout par ses propres moyens mais il lui en aurait fallu beaucoup plus pour qu'il commette une telle erreur.
Malheureusement pour lui il n'avait pas affaire à n'importe quel shinigami et Rukia était capable de se montrer beaucoup plus fourbe que ce qu'elle ne voulait bien laisser paraitre.
Elle hésita un court instant mais le silence dans lequel se murait depuis quelques minutes déjà son très cher meilleur ami commençait sérieusement à titiller sa curiosité, assez en tout cas pour qu'elle prenne la décision de rebrousser chemin. Ce n'était finalement pas un petit verre de plus qui allait le tuer. Nii-sama comprendrait surement et son foie survivrait très probablement. Après tout, à la onzième, il avait dû en voir des bien pires. Il n'avait donc rien à perdre mais elle, elle avait tout à y gagner. Il lui fallait assouvir sa soif de curiosité au plus vite, d'autant plus qu'elle allait avoir droit en primeur absolue au scoop de l'année. Que Renji ne le crie pas sur tous les toits était logique mais qu'il ne lui dise pas à elle et ce même après qu'elle le lui ait demandé, elle devait tenir là l'information du siècle.
Elle ne croyait pas si bien dire…
C'est ainsi qu'il se retrouva à nouveau à faire la tournée des bars en compagnie de Rukia qui finit tant bien que mal par obtenir de lui ce qu'elle voulait. Une foule d'émotions s'entrechoquèrent alors dans l'âme de la jeune shinigami tandis que Renji était encore une fois occupé à faire plus ample connaissance avec le sol. Elle ne l'avait pas frappé. Rukia était, en effet, beaucoup trop abasourdie pour que ça lui vienne à l'esprit. Mais Renji, persuadé qu'il allait en être ainsi, s'était préparé à éviter le coup et, l'alcool aidant, s'était lamentablement vautré et ce sans l'aide de personne.
Elle fut d'abord choquée mais ce sentiment fut bien vite chassé et remplacé par une colère noire. Elle avait une confiance absolue en Renji et elle finissait toujours par tout lui raconter même les choses qui la mettaient extrêmement mal à l'aise. La discussion qu'ils avaient eue il y a quelques heures à peine en était le parfait exemple, mais ce crétin, pendant toutes ces années, jamais il ne lui avait donné le moindre indice…Finalement ce fut la déception qui prit le pas sur toutes les autres. Elle parvenait à concevoir qu'une telle révélation pouvait être effrayante, surtout vu la position qu'elle occupait, mais s'était-il réellement imaginé qu'elle allait le détester pour si peu ? La connaissait il aussi mal ?
-C'est donc là tout ce que tu penses de moi ?
Ses mots furent à peine audibles mais ils suffirent à traduire toute la peine que ressentait actuellement la jeune femme. Elle jeta au vice capitaine un dernier regard rempli de tristesse puis s'enfuit de ce bar miteux qu'elle avait elle-même choisi. Renji quant à lui n'esquissa pas un geste et la laissa partir.
Il ne sut pas combien de temps il resta là, allongé sur le sol. Son taux d'alcoolémie brouillait totalement sa notion du temps mais une chose restait clair dans son esprit, s'il attendait que le soleil se lève, il serait trop tard, il devait impérativement aller retrouver son amie et se faire pardonner.
Quand il y repensait tout aurait pu être évité s'il avait pris la peine de réagir à ce moment-là. Il aurait suffi qu'il lui attrape le bras et l'emporte dans un câlin forcé. Il y aurait très probablement laissé quelques dents ou quelques cotes, et serait très probablement passé par tous les noms possibles et inimaginables, mais les connaissant tout ça se serait bien terminé et sa vie aurait repris un cours plus ou moins normal. Mais non. L'idiot qu'il est s'était précipité vers la demeure Kuchiki ne réalisant même pas qu'il était totalement suicidaire de s'y aventurer à une heure aussi tardive et, sa discrétion légendaire aidant, il se retrouva nez à nez avec un Byakuya en colère qui, ne voulant pas que plus de monde soit dérangé, l'emmena de force dans leur bureau de la sixième division pour qu'il s'explique au sujet de son comportement.
Ce trajet, aussi court soit-il, fut l'un des plus pénibles qu'il lui ait été eu de faire. Malgré sa grande expérience, le mélange gueule de bois/shunpo le tout se terminant par une approche des plus intime avec le parquet avait de quoi vous mettre KO le plus endurci des hommes. Si en plus de cela on prenait en compte le fait que ça devait bien être la dixième fois qu'il se ramassait en l'espace d'une soirée, on pouvait relativement facilement s'imaginer l'état dans lequel se trouvait actuellement le vice capitaine.
Byakuya, quant à lui, toujours fidèle à lui-même, ne pris pas la peine d'attendre que son lieutenant se remette de ses émotions pour le questionner. Il considérait qu'il avait déjà fait preuve de suffisamment de tolérance à son égard et commençait tout doucement à perdre patience.
-Vice capitaine Abarai, maintenant que nous nous sommes suffisamment éloignés vous allez me faire le plaisir de m'expliquer le pourquoi de cette intrusion tardive dans ma propriété.
Traduisez : « maintenant que vos cris ne pourront plus être entendu de quiconque trouvez-moi vite une excuse valable qui m'évitera de vous réduire en un tas de chair informe ».
A ce souvenir un doux sourire étira les traits fatigués du lieutenant. Sa témérité n'avait vraiment aucunes limites. En effet encore aujourd'hui il ne saurait expliquer son geste, peut-être s'était-il dit qu'au point où il en était tout ce qu'il risquait était une mort un poil plus douloureuse.
C'est ainsi que dans un élan de pure folie il se releva, épousseta rapidement son uniforme qui avait déjà connu des jours meilleurs, attrapa par le col son capitaine qui ne s'attendant pas à une telle réaction ne fit rien pour l'éviter et plaqua désespérément ses lèvres sur les siennes.
Il n'eut pas à attendre longtemps avant de ressentir la douleur prédite quelques instants auparavant. Un genou, beaucoup trop osseux à son gout, venait en effet de faire connaissance avec son bas ventre et plus particulièrement avec son service trois pièces ce qui lui fit immédiatement lâcher prise. Tandis qu'il se pliait en deux sous le coup de la douleur le noble tenta de s'arracher à la prise de son lieutenant mais c'était sans compter sur les tendances masochistes de son subordonné qui le rattrapa et l'emporta dans sa chute. L'atterrissage fut particulièrement brutal ce qui fit qu'il se retrouva bientôt à califourchon sur son supérieur à moitié sonné. C'était l'occasion ou jamais d'attaquer et il ne fallut pas longtemps à Renji avant d'en arriver à la même conclusion. C'est ainsi que, profitant de l'affaiblissement passager du plus âgé, il lui immobilisa les poignets au-dessus de sa tête dans une prise ferme. Une fois qu'il eut vérifié qu'il ne pourrait plus s'échapper il se décida enfin à partir à la découverte du corps de son capitaine en commençant les hostilités par la nuque.
Cette initiative marqua la fin définitive de sa petite vie tranquille et le début de ses problèmes.
à suivre...
Voila j'espère que ce n'était pas trop mauvais :s n'hésitez pas à me dire ce que je pourrais changer, améliorer, supprimer,... :)
Gros bisous!
Pioush :3
