Romance en cinq actes

Petit délire après des histoires dramatiques. Pas de plot, soyons honnête. Un peu de détente. La guerre… quelle guerre ?

Je reconnais de bonne grâce que c'est un peu tiré par les cheveux. Ne m'en voulez pas trop.

Je pense que c'est ma dernière histoire avec des ados. Je vieillis l'air de rien.

Toujours ma vieille manie de conserver certains mots en anglais…

Hogwarts : Poudlard

Exposition

« Ton problème, Drake, c'est que tu te prends trop la tête », gloussa Blaise Zabini en s'appliquant avec soin l'huile de monoï.

Draco soupira. D'abord, il détestait qu'on l'appelle « Drake », ça faisait bellâtre américain sans cervelle, Blaise le savait mais il l'employait quand même. Ensuite, il détestait la désinvolture de son ami. Pour lui la vie était si simple, ses parents n'attendaient rien de lui. Gay, mauvais élève, fainéant, ses parents s'en fichaient alors que lui portait la pression des siens qui exigeaient qu'il soit parfait en tout. Et il l'était.

Sauf en quidditch, songea-t-il amer, conscient que cette dernière année au sein de l'équipe ne changerait rien. Jamais il ne volerait le Vif d'Or à Potter. Ce qui le consolait relativement, c'était que personne ne le gagnait face à lui.

Et enfin, ce qu'il détestait, c'était le bronzage impeccable de son ami. La vie était dégueulasse : quand certains bronzaient sans souci, d'autres ressemblaient à des écrevisses au bout de dix minutes à moins de mettre une crème de protection indice 50. Et pas une avec une odeur sexy bien sûr ! L'huile de monoï par contre…

« Mais dis-moi, Blaisou, je t'ai vu avec personne cet été. Aucun mec à l'horizon. T'as une MST ou des hémorroïdes ? »

Blaise se redressa et souleva ses lunettes de soleil pour souligner l'offense :

« Pas de Blaisou ! C'est réservé…

- A ta môman, je sais, c'est mignon. Alors ? MST ou tout rouge ? »

C'était minable, ok. Surtout que l'été avait été quasiment chaste aussi pour lui mais lui il avait beaucoup étudié ce qui n'était certainement pas le cas de son ami. A moins que le farniente en chaise longue ne soit devenu une nouvelle matière enseignée à Hogwarts.

« Et toi, ma poule ? Le grand méchant loup tu l'as vu ? », ricana le-dit fainéant.

Il l'avait vu mais ça n'avait pas été génial. Parfois il se demandait s'il n'était pas frigide ou s'il n'intellectualisait pas trop l'acte. Bien sûr, il tombait parfois sur de bons amants mais rien de magique. Il n'avait que 17 ans, il avait le temps, non ?

Mais pourquoi Blaise ne répondait pas ? Avait-il…

« Un petit ami ! Tu as un petit ami ! Tu as un petit ami et tu ne me l'as pas dit !

- Ecoute, c'est compliqué. Disons que c'est un PQF (plan cul fixe) parce qu'il est vraiment, vraiment canon et performant. Un truc de ouf mais il est sentimental et il criserait que je baise ailleurs alors… je m'accorde un peu de vacances et à la rentrée qui va voir des étoiles ? »

Un large sourire éclaira son visage. Draco rajouta à sa liste anti-Blaise ce sourire idiotement ravi que lui n'avait jamais eu le plaisir d'arborer.

« C'est ton mec, quoi », tenta-t-il de minimiser.

Lui aussi aimerait bien avoir « un mec », son mec. Mais voilà, il était en haut de sa tour d'ivoire et tout le monde s'en tapait en fin de compte et s'amusait en bas, sans lui. Souvent il se disait qu'il était trop tard pour en descendre, qu'il changerait une fois adulte, quand personne ne le connaîtrait vraiment.

« Quel grand gros mot, rit Blaise. Je le laisse me baiser régulièrement mais on se mariera pas, hein. A la fin de l'année je passe à autre chose. On est clairement pas assorti et je vise mieux socialement. »

Mais ça Draco s'en fichait. Le malheur des autres (fut-ce celui du pauvre amant qui était un ex en sursis sans le savoir) lui importait peu finalement, le sien lui prenait tellement d'énergie.

« Mais pour revenir à toi, poursuivit Blaise d'un ton presque docte, saisis les occas' même les plus… incongrues. Fais-toi baiser par un sang-de-bourbe ou pis encore, un Griffy. »

Et il rit, content de sa blague.

Draco, lui, finit son cocktail et décida de ne plus écouter les babillages de son ami. Les vacances tiraient à leur fin et une année de dur labeur s'annonçait.

Au moins, avec le retour à l'école, pourrait-il reprendra sa petite activité interdite mais ô combien délicieuse.

Un mince sourire s'étira enfin sur son visage et il somnola à l'ombre de son parasol (une crème qui pue et vous rend encore plus blanc et collant ? No way !) jusqu'à l'heure du dîner.

Prochain chapitre : Nœud dramatique