Disclaimer : Je ne tire profit, en aucune façon, de cette histoire. Les livres The Vampire Diaries sont la propriété de L. J. Smith, de Hachette Livre, et les séries TheVampire Diaries et TheOriginals sont la propriété de Julie Plec et de Kevin Williamson. Elles sont produites par TheCW. Je ne retire rien de l'histoire qui suit et tous les droits de création des personnages leur appartiennent.
Rating : Pour tous ceux qui veulent / peuvent lire du TVD.
Genre : Drama / Family / Tragedy / Romance… (Mon domaine de prédilection^^)
Personnages : Elena Gilbert / Elijah Mikaelson / Autres
Situation temporelle : Paumée vers la fin de la saison 5.
Changements de situation : Elena est tombée sous le charme d'Elijah.
Autres : Je sais que c'est – encore – larmoyant, mais j'espère que ça vous plaira tout de même.
Date : 26 Aout 2014
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Voilà un second OS, en plusieurs parties. À la base, ce sont deux OS sans rien en commun, et puis j'ai pioché dans l'un pour alimenter l'autre, jusqu'à ce qu'ils se rejoignent…
J'espère qu'il n'y aura pas trop d'OOC. Des larmes et des réconciliations, comme d'ab, en tout cas.
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Bonne lecture.
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« Je n'en peux plus, Jer' ! » hurla Elena. « Qu'ils aillent tous se faire voir ! Ils veulent que je choisisse ? Eh bien, j'ai choisi ! »
Elle claqua la porte de sa chambre, la verrouilla et se laissa aller à une rage dévastatrice peu commune, même pour un jeune vampire. Jeremy, dans le couloir, ne bougeait plus. Il ne savait que faire. Il décida de laisser sa sœur se calmer.
« Je vais me préparer à manger, » lâcha-t-il dans un souffle, sachant très bien qu'elle l'entendrait.
Seul le bruit des objets qu'on brise lui répondit. Lorsqu'il revint, trois quart d'heure plus tard, plus aucun bruit n'émanait de la chambre de sa sœur. Il osa entrouvrir la porte et s'autorisa un soupire de soulagement. Elle s'était endormie. Plus serein, il se prépara pour la nuit et il s'endormit à peine sa tête avait-elle touché l'oreiller.
Le lendemain, arrivé en bas des escaliers, il s'accrocha de toutes ses forces à la rampe pour ne pas s'effondrer. Sur la table de la cuisine se trouvait une lettre, avec son nom dessus. Il secoua la tête négativement, refusant la réalité. Pourtant, il finit par s'approcher pour lire l'adieu d'Elena – puisqu'il ne pouvait s'agir que de ça.
Au lieu d'une lettre, il trouva une clé USB. Il la brancha sur son ordinateur. Elena apparut, le visage baigné de larmes. Elle tentait en vain de se maîtriser, mais finit par laisser tomber. Sa voix était hachée par les sanglots.
« Hey petit frère,
Si tu veux bien, appelle nos amis et attends-les pour regarder ça. Je ne veux pas te savoir en train de pleurer seul trop longtemps. »
Le jeune homme sécha ses larmes tant bien que mal et appela leurs amis, comme sa sœur l'avait demandé. Il ne put rien dire, rien expliquer, ni au téléphone, ni lorsque les premiers arrivèrent. Il avait descendu un ordinateur portable au salon. Ils s'installèrent vaguement dans les fauteuils / canapés de la pièce, ainsi qu'à même le sol. Puis Jeremy relança la vidéo du début.
« Hey petit frère,
Si tu veux bien, appelle nos amis et attends-les pour regarder ça. Je ne veux pas te savoir en train de pleurer seul trop longtemps.
Tu sais pourquoi je fais ça, bien sûr. Je pars. Je ne reviendrai pas. Ne te fais pas de faux espoirs. Je ne pourrai pas – plus – revenir.
N'en veux pas à Stefan et Damon. Au fond, ce n'est pas vraiment leur faute. Ils m'ont permis de prendre conscience que je ne pouvais rester près de vous. J'aurais dû mourir sur le pont, et alors vous ne m'auriez plus jamais revu. Là au moins, vous savez que je suis en vie.
Je vous en conjure, ne me cherchez pas. Je sais que je vous cause du chagrin et que je suis lâche de fuir ainsi. Mais je ne peux plus faire semblant. Je ne peux plus voir les gens que j'aime tomber devant mes yeux ou se sacrifier pour moi.
Je suis un Sosie Petrova. Lorsque je serai partie, les problèmes fuiront Mystic Fall. Au moins en partie. Klaus et les Originels s'en iront ou se disperseront. C'est le principal.
Jeremy, prends soin de toi, personne d'autre ne saura mieux le faire que toi. Tu es fort, bien plus que tu ne le penses.
Bonnie, je n'ose même plus de demander de me pardonner de te faire souffrir, je peux seulement t'assurer que ta peine fait la mienne.
Caroline, je t'admire pour avoir réussis à t'intégrer et à être assez forte pour rester près de nous. Tu as réussis, au-delà de tout ce que nous espérions pour toi.
Tyler, prends soin de Caroline. J'ai le regret de ne pas avoir cherché à bien te connaitre, mais je sais le principal. Tu es quelqu'un de bon, et tu es fidèle. Garde ça précieusement.
Matt, j'aurais tellement aimé te tenir en dehors de tout ceci, toute cette horreur. Ne penses jamais que parce que tu n'as aucun pouvoir, rien de surnaturel, tu es plus faible. Si tu n'avais pas été là, la moitié d'entre nous seraient morts.
Stefan, je n'aurais pas eu assez de mon éternité pour te remercier d'avoir fait partie de ma vie. Tu as été là quand je n'arrivais plus à supporter la vie, et tu m'as rendu l'espoir.
Damon, tu as sauvé ma mort, tu m'as empêché de sombrer dans la folie, tu m'as relevé quand plus personne ne savait quoi faire pour moi.
Vous m'avez sauvé la vie un nombre incalculable de fois, tous, au détriment de votre vie, le plus souvent. Vous n'avez pas hésité à sacrifier vos proches pour que je puisse vivre, et c'est dans la honte que je m'en vais. Malgré tout, ma lâcheté est plus forte que ma honte.
Je crois que je n'ai plus le droit de vous demander quoi que ce soit, mais je vais le faire une dernière fois. N'essayez pas de pourchasser les Michaelsons, s'il vous plaît. Oui, ils nous ont fait souffrir, mais nous aussi nous les avons fait souffrir. Il ne faut pas que vous vous vengiez. Il ne faut plus risquer une seule de vos vies. Cela n'en vaut pas la peine. La vengeance n'apporte rien. On est soulagés durant quelques minutes, quelques heures au mieux, mais la douleur revient vite.
Je me déteste de vous faire subir ça. Soyez heureux, tous, sans exception. Et ne laissez personne vous enlever votre bonheur. Chacun de vous, vous pourrez le trouver, ce bonheur, je le sais.
J'ai toujours et j'aurai toujours l'espoir.
Je vous fais la promesse solennelle d'être heureuse, vraiment, en tout cas, de vivre une belle éternité, de ne pas me morfondre et de profiter de ce que ce monde a à offrir.
Je vous aime. »
L'écran se fit noir. Pas un bruit ne s'échappait du salon. Stefan fut le premier à partir, sans un mot, titubant un peu. La porte ne claqua même pas. Damon s'enfuit à vitesse vampirique, laissant la porte grande ouverte. Caroline se blottit dans les bras de Tyler et Jeremy vint prendre bonnie dans ses bras. Matt se recroquevilla dans son fauteuil, enfouissant sa tête dans ses mains.
Personne ne pensa à arrêter la vidéo, qui tournait toujours, bien que l'écran soit noir.
Matt se saisit de son téléphone et composa le numéro de Klaus. Une sonnerie plus tard, le téléphone décrocha.
« Que veux-tu sale petit humain ? » grogna la voix de l'hybride Originel.
« Vous pouvez partir. Elena s'est enfuie. Elle ne reviendra pas, » murmura le blond d'une voix enrouée de chagrin.
Un ange passa au bout du fil, et Klaus raccrocha sans un mot.
Se doutant que l'Originel n'allait pas tarder à arriver, caroline, Tyler et Matt partirent. Quelques minutes plus tard, la sonnette retentit. Jeremy alla ouvrir.
Elijah et Klaus se tenaient devant le potentiel chasseur. Devant le visage ravagé de chagrin du jeune homme, Klaus grogna, haussa les épaules et se volatilisa. Elijah pinça les lèvres.
« Puis-je entrer ? » demanda-t-il – par politesse – de son éternelle voix neutre alors qu'il avait déjà l'accès à la maison.
Jeremy haussa les épaules en murmurant « entre ».
Le vampire le remercia d'un signe de tête.
Sur l'écran, le noir disparut pour faire de nouveau place à Elena, qui avait séché ses larmes.
« Ce qui suit, vous pouvez tous le regarder aussi, bien sûr, mais je souhaiterais que Elijah puisse le voir. »
La vampire s'arrêta quelques secondes puis reprit, s'adressant à l'Originel.
« Nous nous sommes tous fait souffrir. Nous avons tué des tiens, vous avez tué des nôtres. Il y a eu de la haine, de l'amitié et même de l'amour, je crois, de chaque côté. »
La jeune femme eut l'air gênée durant un instant puis soupira.
« Elijah, j'espère que je ne te causerai pas de problèmes en en parlant, mais je refuse de ne pas tout dire ce que j'ai sur le cœur. »
Elena se mordilla la lèvre et inspira un grand coup.
« J'ai décidé de partir pour beaucoup de raison. Dans celles-là, il y a mon impossibilité à faire confiance à qui que ce soit ou presque, aujourd'hui.
Parmi mes amis, y a ceux qui mentent pour me protéger, ceux qui mentent pour protéger d'autres membres de leur famille. Il y a ceux qui se font hypnotiser. Il y a ceux qui n'en ont rien à faire.
Et parmi mes ennemis, il y a ceux qui font des promesses alors qu'ils s'en moquent, ceux qui les font en sachant très bien qu'ils ne les respecteront pas. Il y a ceux qui en profitent pour jouer sur les mots et passer outre sans remords.
Et il y a toi. Tu es aujourd'hui le seul en qui j'estime pouvoir faire confiance. Alors j'aimerais que tu acceptes d'hypnotiser tous mes amis afin qu'ils n'aient pas envie de me rechercher. Juste ça, je t'en prie.
Quoi qu'il en soit, même si tu ne le fais pas, je te remercie, Elijah. Je sais que certains hurlerons à la trahison, mais je crois que tu es pour moi ce qui se rapproche d'un ami. Tu m'as permis d'y voir plus clair dans ma vie. J'espère que tu arriveras un jour à laisser tes regrets derrière toi et que tu trouveras un sens à la tienne. »
La jeune femme agita une lettre devant ses yeux.
« Pour toujours et à jamais, Elijah. »
L'écran redevint noir, pour de bon cette fois.
L'Originel ferma les yeux en soupirant. Il les rouvrit et se tourna vers Jeremy qui recula, secouant la tête.
« Non, je vous en prie, Elijah, ne faites pas ça. Je vous jure que je n'essaierai jamais de la retrouver, je… »
Le vampire attrapa le poignet du jeune homme et mordit dedans. Pas de Veine de Vénus. Il arracha le bracelet de Jeremy en grognant sous la douleur et le plaqua contre le mur.
« Tu vas oublier la seconde partie de la vidéo, » gronda l'Originel. « Je serai venu, aurai constaté la vérité, qu'Elena est bien partie et ne reviendra pas. Demain après midi, je reviendrai ici. Bonnie sera là, purgée de sa Veine de Vénus. Tu y veilleras. »
Et il partit sans un mot de plus.
Le lendemain, il hypnotisa la jeune sorcière. Il lui fit exécuter un sort extrêmement difficile qui nécessita une bonne partie du sang du vampire et un peu de celui de la sorcière. Mais il put ainsi lier les esprits des amis d'Elena au sien et les hypnotiser à distance. Il n'était pas certain du résultat, mais ne pouvait faire mieux. Il savait également que les effets de l'hypnose allaient disparaître avec le temps, mais pas avant quelques décennies.
Il quitta Mystic Falls sans se retourner.
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Deux jours plus tard, il se trouvait au pied de la montagne du Macchu Pichu. Il attendait que le guide commence sa visite. Il avait toujours aimé l'Histoire et il avait toujours plus ou moins négligé les civilisations sud-américaines. Malheureusement, en mille ans, il avait eu le temps de parcourir les pays dont l'histoire était la plus intéressante en long, en large, en travers en en profondeur. Non pas que l'Amérique du Sud n'était pas intéressante, mais il y avait peu de traces écrites de cette civilisation dont le savoir se transmettait par l'oral.
Des pleurs s'élevèrent derrière lui et il se retourna violemment. Il connaissait ces sanglots. Il les avait déjà entendus. Elle était là, à quelques dizaines de mètres de lui, maximum.
Elena.
Il se désintéressa du guide qui venait enfin d'arriver pour se diriger à l'oreille vers les pleurs qui résonnèrent une fois encore. Puis l'odeur du sang lui sauta à la gorge. Il grimaça. Elle avait dû tuer sa proie. Elle devait sans aucun doute s'en vouloir. L'odeur du sang le guida sans mal dans un bosquet dense de buissons et il la vit accroupie, tenant dans ses bras un jeune homme d'une grosse vingtaine d'années.
Mort.
Voir la jeune femme secouée de sanglots incontrôlables fit de la peine au vampire millénaire. Il s'avança doucement vers elle mais elle était tellement prise dans son désespoir qu'elle ne se rendit compte de sa présence que lorsqu'il lui toucha l'épaule.
La vampire sursauta au contact et Elijah se retrouva scotché contre un arbre en moins d'une demi-seconde. La demoiselle montrait les crocs, n'avait aucun contrôle sur elle-même et l'instinct du prédateur lui disait de tuer l'importun.
Elijah aurait pu se défaire de la poigne de la jeune vampire mais décida de la laisser se reprendre seule. Trois ou quatre secondes plus tard, leurs regards se croisèrent, les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent et elle fit un bond en arrière, avant de s'enfuir.
« Tu as un corps à enterrer, Elena, » lâcha le vampire en haussant légèrement la voix.
L'autre se stoppa net quelques centaines de mètres plus loin. Elle revint au pas de charge, pointant un index accusateur sur le vampire.
« Alors non seulement tu me suis, mais tu n'as pas été foutu de m'arrêter avant que je le tue ? » siffla-t-elle, le regard noir. « Si tu cherches à me convaincre que j'ai eu tord de partir, ce n'est pas comme ça que tu y arriveras ! » grogna-t-elle encore.
L'Originel ne supportant pas qu'on lui manque ainsi de respect plaqua à son tour Elena contre un arbre, enserrant sa gorge d'une main.
« Écoute-moi bien, gamine, » gronda le vampire millénaire, provoquant un frisson de peur chez la jeune femme, « tu te trompes lourdement si tu penses que je n'ai rien d'autre à faire que de pister ta misérable carcasse en sursis ! L'odeur du sang aurait attiré n'importe quel prédateur dans un rayon de quinze kilomètres ! Alors je te conseille de te calmer rapidement ou c'est moi qui vais te forcer à le faire et tu ne vas pas aimer ça, je te le garantis ! » Siffla-t-il d'une voix de plus en plus basse.
Les crocs de la jeune vampire se rétractèrent et ses yeux reprirent leur couleur naturelle en quelques secondes. Puis les larmes recommencèrent à couler, en réaction à la peur causée par l'Originel quelques instants plus tôt. La peine qu'Elijah avait ressentit un peu plus tôt refit surface. Il fit un pas en direction d'Elena, mais celle-ci recula d'autant, de la frayeur dans le regard. L'Originel soupira.
« Elena, tu n'as pas à avoir peur de moi. »
Mais la jeune femme garda la même attitude. Elijah garda le silence un instant, avant de l'inciter d'un geste à la regarder en face.
« Très bien, » acquiesça-t-il, « j'ai eu tord de m'énerver autant, et tu as eu tord de me manquer de respect. Ma réaction a été trop impulsive, tout comme la mienne. Cela te convient-il si je te dis qu'on est quitte, et que je ne suis pas – plus – énervée et que tu n'as rien à craindre de moi ? » Demanda le vampire sans reprendre son souffle.
Elena hocha la tête, les larmes coulant toujours, silencieuses.
« Bien, » sourit Elijah. « Il ne nous reste qu'à enterrer le corps de ce jeune homme. »
Ils ramassèrent le corps pour l'ensevelir un peu plus loin dans la forêt. La fugitive ne laissa pas l'autre vampire toucher à la pelle. Elle creusa le trou, à vitesse humaine, toujours versant des larmes qui ne voulaient pas se tarir. Elle déposa délicatement le corps au fond du trou et replaça la terre par-dessus. Une fois le travail fini, elle se laissa choir à genoux devant la tombe, la tête dans les mains. Le vampire millénaire s'approcha de nouveau, s'assurant de faire du bruit pour ne pas la surprendre, cette fois.
Il posa un genou à terre à côté d'Elena et laissa une de ses mains se placer sur l'épaule de la vampire, qui se remit d'un bond sur ses pieds, toisant Elijah.
« Je ne veux pas de pitié, » cracha-t-elle.
« Ça tombe bien, ça n'en est pas, » rétorqua le vampire.
Elle se pinça les lèvres pour ne pas dire encore une chose qu'il lui ferait immédiatement regretter. Il se releva et prit la jeune femme par les épaules.
« Partir était ton choix. Pour l'instant, tu ne peux pas savoir si c'était une bonne ou une mauvaise décision. Tu ne le sauras qu'avec du recul. Et tu ne sauras contrôler totalement ta soif qu'avec le temps. Tu dois être patiente, Elena, surtout si tu veux faire ça toute seule, » expliqua le vampire.
« Mais je ne supporte pas de tuer, » gémit-elle.
« Alors tu as besoin d'aide pour un moment encore, » assena le vampire d'une voix neutre, « le temps que tu saches t'arrêter toute seule. »
Elle le regarda, interrogative. Il comprit, et un léger sourire étira les coins de sa bouche.
« Tu pactises avec l'ennemi ? » ricana-t-il.
Elle secoua la tête.
« Non, » rétorqua-t-elle, elle aussi avec un léger sourire, « je pactise avec l'ami. »
Le regard d'Elijah se fit plus grave.
« Tu étais donc sérieuse, dans la vidéo, » souffla-t-il, songeur.
« Bien évidemment ! » s'écria-t-elle outrée. « As-tu vraiment cru que je te disais mon ami juste pour être certaine que tu les hypnotiseraient ? » s'énerva-t-elle.
« J'admets avoir eu un doute, » répondit-il, toujours calme.
La jeune femme serra – encore – les dents. Ne pas dire de bêtise.
« Peut-on y aller ? » finit par demander le vampire.
Il n'avait pas envie de s'étendre sur le fait qu'il avait espéré de tout son cœur qu'elle ne lui ait pas menti et qu'elle le considérait réellement comme un ami.
« Une minute, s'il te plait, » demanda-t-elle en s'approchant de nouveau de la tombe.
Les larmes jaillirent à nouveau.
« Bon sang, c'est insupportable, » renifla-t-elle. « Combien de temps durent ces problèmes d'émotions amplifiées ? » marmonna-t-elle ensuite.
« Ça ne s'atténuera pas. Mais tu les gèreras de mieux en mieux, » expliqua le vampire millénaire. « Éventuellement, tu peux te défouler sur des arbres ou des rochers quand tu en as à disposition, » ajouta-t-il dans un demi-sourire.
Elle soupira dans un sanglot et pour la troisième fois, il posa une main sur l'épaule de la jeune femme qui, cette fois l'accepta. Elle se retourna vers lui, et leva ses yeux baignés de larmes pour rencontrer le regard de l'Originel.
« Je ne supporterai pas de tuer une autre personne, Elijah, » souffla-t-elle dans un pauvre sourire, tentant de maîtriser ses glandes lacrymales.
Le vampire sourit, compatissant – réellement – et se servit de la main sur l'épaule de la jeune femme pour l'attirer légèrement vers lui. Elle se laissa faire et se retrouva emprisonnée dans un cocon de sureté et de sérénité. Son empathie vampirique naturelle se vautra dans ces sensations agréables qu'elle n'avait pas encore connues depuis sa transformation et elle serra l'Originel contre elle, de toutes ses maigres forces de vampire nouvelle-née. Il la maintint contre elle un bon moment, appréciant lui aussi le contact.
« Tu me trouveras présomptueuse, mais c'est la première fois que… » Commença Elena sans finir sa phrase.
« Oui ? » la relança le vampire en comprenant qu'elle ne voulait – n'osait – pas continuer.
« C'est la première… rien, laisse tomber » murmura-t-elle en recalant sa tête dans le cou de l'autre vampire.
Il tenta de la reculer pour avoir le fin mot de l'histoire mais elle s'agrippa à lui dans un grognement. Il soupira, mi-amusé, mi-agacé par le comportement relativement puéril de la jeune femme. Il se rappela son âge – une vingtaine d'année à peine – et son agacement s'envola.
« Elena, je saurais la fin de cette phrase de toute manière, » sourit l'Originel.
Elle se recula brusquement.
« Tu as l'intention de m'hypnotiser ? » gronda-t-elle, et seule son air profondément blessé empêcha le plus vieux de s'énerver encore.
« À vrai dire, je comptais sur la confiance dont tu m'avais parlé, » rétorqua-t-il, blessé lui aussi, en se détournant un peu d'elle.
« Oh, » lâcha-t-elle, « je… ok. »
Elle lui jeta un coup d'œil. Il regardait ailleurs. Ça l'arrangeait. Elle ne voulait pas qu'il la regarde.
« Dans la famille, j'étais… la grande sœur. Celle qui consolait. Celle sur qui on s'appuyait. Et là… Ça fait parfois du bien d'être la petite, » murmura Elena en tournant le dos au vampire. « Ne plus avoir à tenir les autres à bout de bras. Ne pas avoir à se cacher pour pleurer, avoir le droit de… s'effondrer… »
Les larmes de la jeune femme recommencèrent à couler, à son plus grand désespoir et son énervement. Elle croisa les bras et tapa du pied.
« Fantastiquement puérile comme réaction en plus du reste, » marmonna-t-elle, se moquant d'elle-même.
Elle inspira un grand coup et secoua la tête en se séchant les joues et les yeux.
« On y va ? » demanda-t-elle à Elijah en se tournant vers lui.
Il acquiesça et se mit à marcher à vitesse humaine, Elena à ses côtés, en silence.
« Pourquoi ne voulais-tu pas me le dire ? » demanda le plus âgée alors que le chemin qu'ils empruntaient – s'enfonçant toujours plus dans la forêt – commençait à grimper.
La jeune femme garda le silence.
« Elena, » reprit le vampire, « tu n'as pas à avoir peur de répondre à mes questions. Il n'y a pas de piège, je n'attends pas une réponse spécifique. Je souhaite juste une réponse. »
« Parce que j'ai pensé que nous n'en étions pas encore à parler de liens fraternels. Nous ne nous connaissons pas, et… » Bafouilla la vampire avant de s'arrêter, ne sachant comment formuler sa pensée.
« Effectivement, nous ne nous connaissons pas vraiment, » confirma Elijah. « Et les liens apparaissent, parfois disparaissent lorsqu'ils ne sont pas assez forts. Nos ressentis face aux autres, nous ne les maîtrisons pas. Nous ne pouvons que les accepter. Ils proviennent de nos instincts, et sont plus fiables chez les créatures surnaturelles que chez les humains. »
Il s'arrêta de parler et se tourna pour faire face à la jeune femme. Il prit une de ses mains dans les siennes.
« Je suis content que tu envisage un tel lien entre nous, Elena. Parce que je t'apprécie également, que je sais tu es une femme de parole, et que je te considère comme une amie, » poursuivit-il alors que la jeune femme fondait en larme une nouvelle fois.
« Ça m'énerve ! » ragea-t-elle en essuyant les gouttes qui coulaient.
Elijah la prit dans ses bras en riant franchement.
« C'est ça, moques-toi ! » marmonna-t-elle, un sourire aux lèvres.
« Je ne me moque pas, tu me rappelle juste des souvenirs, mes souvenirs. Lorsque j'étais comme toi, » expliqua-t-il.
« Fantastique, » railla la jeune femme. « Maintenant, je me sens parfaitement insignifiante et ignorante. »
« Je suis navré, Elena, je ne voulais pas ! » s'exclama l'Originel sans comprendre le second degré qu'elle avait employé.
Il la recula d'elle, la tenant à bout de bras pour savoir si elle acceptait ses excuses. Elle envisagea de le mener en bateau, mais son regard avait cette petite étincelle de tristesse, alors elle se contenta d'un doux sourire.
« C'était une plaisanterie, » avoua-t-elle. « De mauvais goût, je te l'accorde, mais ce n'était pas sérieux. »
Le vampire hocha la tête dans un sourire et reprit sa route, la vampire à ses côtés.
Ils restèrent un long moment sans parler, se contentant de marcher. La forêt devenait de plus en plus dense, et la pente, abrupte. Puis ils arrivèrent au sommet, en plein milieu des ruines de Macchu Pichu. Le paysage était magnifique. Les murs de pierre taillées au centimètre, les terrasses, les vestiges des bâtiments, le temple solaire…
« C'est magnifique… » Souffla Elena, tentant de regarder partout à la fois.
Elijah ne dit rien. Elle avait tout dit. C'était fantastique. Cela faisait des décennies qu'il n'avait pas vu pareil paysage. Il avait fait ce genre de randonnées des cantaines de fois, un peu partout en Europe, en Asie et en Afrique. Il avait vu des choses merveilleuses, peut-être même plus belles que celle-là.
Pourtant, à cet instant, à plus de mille quatre cent mètres d'altitude, au milieu de ses ruines d'un autre âge et pourtant si avancées technologiquement – pour l'époque – les émotions qu'il ressentait étaient plus fortes que d'habitude. Il était plus serein, il appréciait plus la vue, il était plus joyeux. Et lorsque son regard se posa sur Elena, qui le regardait aussi, les yeux remplis d'étoiles, son cœur se serra agréablement.
Laissant tomber la psychanalyse, il profita de ce morceau de bonheur.
Ils restèrent jusqu'à ce qu'il fasse nuit. Ils avaient profité d'un demi-coucher de soleil, quelques nuages cachant l'horizon. Ils redescendirent à vitesse vampirique. Une fois en bas, ils se regardèrent, hésitant.
« Tu as une chambre quelque part ? » finit par demander la jeune femme.
« Non, je suis arrivée ce matin. Et toi ? » Répondit Elijah.
« Je suis dans un motel à Santa Theresa, » expliqua-t-elle. « J'aurais bien voulu trouver plus près, mais en plein mois d'aout, c'est plein partout ! »
« Comment es-tu venue ? » questionna le vampire.
« À pied. »
« Eh bien, autant y aller dès maintenant, » sourit le plus vieux. « Avec ta vitesse de bébé, nous y serons demain matin au plus tôt, » se moqua-t-il en guettant Elena du coin de l'œil.
La réaction de la jeune femme ne fut absolument pas celle à laquelle Elijah s'attendait. Elle se tourna lentement vers lui, posant les mains sur ses hanches, un sourire carnassier sur les lèvres.
« Qui a dit que tu pouvais venir squatter mon motel ? » demanda-t-elle.
L'Originel fut ravie de cette réaction. Elle ne s'était pas laissé prendre au piège. Elle était restée calme, elle… n'était pas aussi jeune dans sa tête que le vampire l'avait pensé. Forcément, avec tout ce qu'elle avait vécu…
Elijah décida de s'amuser un peu. Il marcha sur Elena, la faisant reculer jusqu'à ce qu'elle se retrouve adossée contre un arbre. Il se pencha vers elle, posant son avant bras au dessus de la tête de la jeune femme. Il se pencha doucement vers elle, effleurant sa joue de ses lèvres, avant de plonger ses yeux dans ceux de la plus jeune.
« Mais vous allez m'inviter parce que vous ne savez pas me résister, très chère Elena, » dit-il dans un souffle à peine audible.
La fugitive leva une de ses mains et vint effleurer la joue du vampire.
« Je vous suis entièrement dévouée, cher Elijah, » murmura la jeune femme. « Là où vous irez, je vous suivrez, fusse-t-il être en enfer. »
Le vampire ne put empêcher un rire de s'échapper de sa bouche, ce qui déclencha un véritable fou rire chez son amie. Fou rire qui se termina invariablement par des larmes, dans un cri de rage.
« Combien de temps cela va-t-il encore durer ? » ragea-t-elle en essuyant ses yeux, alors que le vampire l'attirait contre elle, calant la tête de la jeune vampire contre sa poitrine.
« Dis-toi que chaque fois que tu craques, c'est une fois de moins avant que tu puisses te contrôler, » la rassura-t-il en passant sa main dans le dos d'Elena.
Elle hocha la tête avec un sourire. Elle profita des bras rassurants encore un instant et partit en courant.
Elijah entendit son rire et sa voix lui parvint.
« Eh bien, tu viens ? »
Il partit à sa suite et la rattrapa sans problème. Ils coururent une bonne heure avant d'arriver au motel – relativement miteux – où Elena avait sa chambre. En voyant la bâtisse délabrée, l'Originel s'arrêta net, attrapant le bras d'Elena alors qu'elle se dirigeait vers la porte marquée du numéro quatorze.
Elle se tourna vers son ami, étonnée.
« Il y a un problème ? » demanda la jeune femme devant l'air sidéré d'Elijah.
« N'y avait-il pas… d'autre motel dans… les environs ? » balbutia-t-il.
« Eh bien, celui-ci, je pouvais me le payer, » souffla la jeune femme « Les autres avaient trop d'étoiles sur leurs frontons pour être supportées par mon compte en banque. »
L'Originel resta silencieux quelques secondes.
« Va récupérer tes affaires et attends-moi dans ta chambre, » ordonna le plus vieux en filant à vitesse vampirique vers la réception du motel.
Elena soupira en refermant la porte de sa chambre. Elle aurait dû y penser. Connaissant les goûts de la famille Mikaelson en matière de niveau de vie, Elijah allaient les emmener dans le plus luxueux motel de la ville. Et pour être honnête, cela ne lui déplaisait pas. Tout en finissant de remettre ses affaires dans un sac de voyage, elle dut s'avouer que la seule chose qui la gênait – mais alors qui la gênait énormément – était qu'elle n'avait pas les moyens pour payer tout ce luxe, que Elijah allait vouloir payer – Stefan et Damon faisaient tout le temps la même chose, avec des goûts plus modérés – et qu'elle ne voyait pas comment refuser sans le froisser. C'est que les Originels avaient des meurs plutôt vieillottes.
Elle attendait depuis un bon quart d'heure lorsqu'elle entendit la course de son ami dans la forêt. Elle sortit sur le pas de sa porte et referma la porte derrière elle. Il reprit une allure humaine à quelques mètres d'elle.
« Je suis confus de ce retard, Elena, » présenta-t-il ses excuses en inclinant la tête. « D'autant plus que je n'ai pas pu trouver ce qu'il nous fallait. Je me suis permis de réserver la dernière chambre, où je dormirai sur le canapé. Cela te convient-il ? » Demanda-t-il, un peu inquiet.
« Bien sûr que ça me convient ! » s'écria la jeune femme avec un sourire. « Ce qui me convient moins, c'est que c'est complètement au-dessus de mes moyens. »
Elijah ne prit même pas la peine de répondre, penchant seulement la tête sur le côté avec un sourire malicieux. Elle le fusilla du regard, ne pouvant s'empêcher de rire à son tour.
Ils partirent à vitesse vampirique et arrivèrent dans un hôtel quatre étoiles absolument époustouflant du point de vue de la jeune femme.
« Je n'ai pas pu trouver mieux, c'est le moins mauvais du coin, » eut l'air de s'excuser Elijah.
« Tu plaisantes, j'espère, » s'étrangla la brune en se tournant vers son ami. « Surtout ne le prends pas mal, mais à force de vivre dans le luxe, on oublie ce que vivent les gens normaux, » souffla-t-elle, un peu inquiète de la réaction du vampire.
« Je suppose que tu as raison, » dit-il en réfléchissant. « Y allons-nous ? » lui proposa-t-il en tendant la main.
Ils se rendirent à vitesse humaine à l'accueil. La vieille femme les regarda arriver d'un œil mauvais. Elle les détailla de haut en bas, et Elena se sentit très mal. Elle n'avait rien à faire ici.
Elle vit Elijah avancer mais le retint par le bras, lui désignant les caméras de sécurité. Il ne pouvait pas l'hypnotiser.
La vieille grimaça devant les chaussures pleines de boue des deux jeunes gens en face d'elle. Elle sentit qu'Elijah aussi commençait à être mal à l'aise. Alors elle en eu marre.
« Bonsoir madame. Vous resterait-il une chambre s'il vous plaît ? »
« Il ne m'en reste qu'une seule, » lâcha-t-elle, glaciale.
Et soudain, Elena compris. On était en haute société. Et il était hors de question qu'un homme et une femme dorment dans la même suite – même s'ils n'étaient pas dans la même pièce – s'ils n'étaient pas ensembles, voir même mariés.
La jeune vampire saisit la main de son compagnon d'aventure et le tira un peu en arrière.
« Chéri, je n'en peux plus, » s'exclama-t-elle, faussement à voix basse pour que la vieille peau l'entende. « Si nous ne récupérons pas ces alliances demain, je demande le divorce. Je ne sais quelle idée a eu Père de nous demander de les faire faire ici, mais je n'en peux plus ! Je veux quitter ces habits pouilleux et rentrer chez nous ! » Finit-elle, la voix montant dans les aigus.
Elle se retint de rire devant l'air abasourdi du vampire, qui ne devait pas avoir compris. Elle s'avança vers la dame.
« Madame, je vous en conjure, s'il vous reste une suite, dites-le. Voilà des heures que nous parcourons cette ville à cause d'une lubie de mon Père, s'il vous plaît… » Gémit-elle, larmoyante.
La dame finit par la prendre en pitié et lui tendit une clé.
« Je vous demanderai de vous déchausser pour entrer dans l'ascenseur, » marmonna-t-elle du bout des lèvres.
Elena la remercia d'un sec signe de tête et se dirigea vers l'ascenseur, jetant un œil au numéro de la chambre. 483. Elle appuya sur le bouton d'appel et profita de l'attente pour enlever ses chaussures de marche. Elle grimpa dans l'ascenseur dès que les portes s'ouvrirent, Elijah derrière elle. Une fois les portes refermées, elle fit le tour de la cage du regard, à vitesse vampirique, puis passa ses mains autour du cou du vampire, se collant contre lui. Toujours abasourdi, il passa ses mains autour de la jeune femme. Il ferma les yeux, tentant de refouler les souvenirs qui affluaient. Les souvenirs de Tatia, de Katarina… et d'Elena. Il revoyait chacune de leurs rencontre, et cette fois-là, dans le parc, où…
« Je suis désolée, vraiment, ça ne doit pas être agréable pour toi, » murmura-t-elle, toujours collée contre lui. « Mais si elle ne nous avait pas cru mariés, elle ne nous aurait jamais laissé cette foutue chambre. Et c'est parce qu'il y a une caméra dans l'ascenseur que je suis… là où je suis en ce moment, » finit-elle, gênée.
Pas agréable pour lui ? Ah, quelle vaste blague. Ce qui n'avait pas été agréable, c'était d'avoir compris qu'elle jouait la comédie. Il se secoua intérieurement. Les doubles Petrova avaient toujours déchaîné les passions. Il n'avait qu'à profiter de ce qu'elle lui offrirait, ce serait toujours mieux que ce qu'il avait vécu avec les deux autres doubles. Au moins, cette fois, ce serait sincère. Et il préférait une amitié honnête qu'une aventure hypocrite.
Il oublia tout ça pour se concentrer sur la jeune femme lovée contre lui. Il resserra légèrement sa prise sur elle, passant un bras autour de ses épaules alors que l'autre allait trouver sa place autour de sa taille. Il la sentit se détendre, soupirant doucement et il ne put s'empêcher de sourire.
« J'aurais définitivement aimé être une petite sœur, » souffla-t-elle en se calant encore plus contre son ami, qui laissa échapper un rire.
« Mais maintenant tu as l'éternité pour être une petite sœur… si tu en as toujours envie, bien sûr, » murmura l'Originel à l'oreille de la jeune femme, qui releva brutalement la tête, les larmes aux yeux.
« Tu… veux… voudrais… » Balbutia-t-elle sans arriver à finir sa phrase.
« Avec joie, » murmura-t-il dans un sourire absolument fondant, provoquant une nouvelle vague de larmes à la demoiselle.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et ils sursautèrent, complètements immergés dans leur bulle. Ils rigolèrent, un peu gênés, et parcoururent le chemin jusqu'à la suite en silence. Elena ouvrit la porte et rentra. Elle admira quelques secondes le luxe de la chambre et fila à la salle de bain. Dix minutes plus tard, elle en ressortit, une serviette enroulée autour d'elle, et Elijah dut détourner les yeux devant la vision enchanteresse. Il voulait bien y mettre du sien, mais tout de même. Il s'engouffra à son tour dans la salle d'eau.
Lorsqu'il en ressortit, la jeune femme était couchée sur le canapé, une couverture sur elle et un oreiller sous la tête. Le vampire secoua doucement la tête. Il appréciait le geste de la jeune femme, lui laissant le lit, mais c'était juste impossible pour lui de la laisser faire. Il la prit doucement dans ses bras et l'emmena dans la chambre. Il la déposa sur le lit et la borda. Il resta quelques minutes à la regarder puis se résolut à aller se coucher. Elle avait légèrement imprégné l'oreiller de son odeur et il s'endormit, se sourire aux lèvres.
Le vampire millénaire fut réveillé par un cri étouffé. Immédiatement en alerte, il se précipita dans la chambre d'Elena qui était assise sur son lit, téléphone en main, et en larmes. Il se dirigea vers elle et lui prit doucement le portable des mains.
Ma chérie,
Je sais que tu veux réapprendre à vivre sans nous et que recevoir ce message est la dernière chose que tu souhaites. Mais ici, les ennuis ont empirés. Tu pensais que nous allions vivre en paix après ton départ, mais c'est l'inverse qui se produit.
Je ne veux pas que tu reviennes, au contraire, te savoir saine et sauve me rassure. Je voulais juste te prévenir, pour te laisser le choix de revenir ou non, parce qu'on m'a fait comprendre que tu aurais souhaité savoir ce qu'il se passait chez toi.
Je t'aime fort,
Caroline.
L'Originel posa le téléphone sur la table de nuit et attira Elena contre lui. Elle se laissa faire, sans un mot. Elle ne pleurait plus, ne bougea pas.
« Que veux-tu… Sais-tu ce que tu veux faire ? » Se reprit Elijah, en caressant les cheveux de la vampire.
Elle soupira.
« Ai-je le choix ? » demanda-t-elle, le regard dans le vide.
« Le choix existe, » souffla le vampire en resserrant son étreinte. « Il peut te paraître absurde, infondé, voir même totalement inhumain, mais il est là, il existe. Tu ne peux pas en faire abstraction sous prétexte qu'il ne te convient pas. »
Elle serra les dents. Il avait raison. Elle devait décider, et décider seule. Malgré tout…
« As-tu un conseil à me donner ? » demanda-t-elle dans un murmure.
« Suis ton cœur, » répondit simplement Elijah.
La jeune vampire hocha la tête. Elle avait décidé à l'instant même où elle avait fini de lire le message la première fois, de toute manière.
Le lendemain à la première heure, ils partirent pour l'aéroport le plus proche. Deux jours plus tard, ils était à Mystic Falls. Elijah posa la jeune femme à l'angle de sa rue, sortant de la voiture pour la prendre dans ses bras une dernière fois. Sans un mot, ils se séparèrent, et elle rentra dans la maison silencieuse. Jeremy s'était endormi sur le canapé, la télé encore allumée. Elle posa une couverture sur lui et monta se coucher.
Posant son téléphone sur la table de nuit, elle vit qu'elle avait un message. Numéro inconnu.
Ça ira
Elle ne put s'empêcher de sourire, laissant son index frôler l'écran quelques secondes. Il lui manquait énormément.
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