Bonjour à tous!

Pour vous occuper durant cette longue pause estivale que nous impose NCIS, voici une nouvelle fic, un petit bijou dont je suis tombée amoureuse. Vous allez me dire que je ferais mieux de terminer Périples internationaux avant de démarrer une nouvelle fic, et vous avez raison, mais je bloque totalement sur Périples internationaux, je n'arrive pas à écrire un chapitre potable...

Donc je me décide à vous faire découvrir When it all comes down. Cette fic est une pépite, j'espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire que j'en ai pris. Cette fic n'est pas de moi, je ne fais que la traduire. C'est la première fois que je me lance dans cet exercice, j'espère que je resterai la plus fidèle possible à la fic originale. Voici le lien de la version originale en anglais : s/6666799/1/When-It-All-Comes-Down

L'auteur est FS-13, j'ai essayé de la contacter pour lui demander son avis, la prévenir, j'ai attendu, mais elle n'a jamais répondu... Elle ne semble plus venir sur ce site. Donc je le reprécise ici : cette fic n'est pas de moi, je ne fais que la traduire le plus fidèlement possible, sans rien modifier, sans changer le moindre élément de l'histoire. Mon but est de rendre ce bijou accessible à tous les lecteurs francophones. Je n'ai rien ajouté à cette fic. Si vous vous débrouillez en anglais, l'auteur mérite que vous alliez faire un tour sur son profil et que vous découvriez les autres histoires qu'elle a écrite, que vous alliez lire When it all comes down en anglais.

Les chapitres sont assez longs, il y en a 20 en tout, j'en ai déjà traduit 8. Chaque chapitre débute par un extrait de chanson. J'ai laissé ces extraits de chansons et les titres des chapitres en anglais. Si vous ne les comprenez pas et voulez que je les traduise aussi, dites le moi, j'ajouterai la traduction entre parenthèses pour les chapitres suivants.

Cette fic est centrée sur le personnage de Ziva. Tony est très présent aussi, tout comme l'esprit d'équipe. Mon seul point négatif est que Tim est un peu laissé de côté, oublié par l'auteur. Les enquêtes du NCIS rythment le déroulement de la fic. Les passages en italique sont des flashbacks.

Après cette trèèèès longue présentation, je vous laisse découvrir cette fic à votre tour. J'espère qu'elle vous plaira autant qu'à moi et que j'ai réussi la traduction... J'attends votre avis pour savoir si je continue ou non.

Bonne lecture et vive les reviews!


Scene one - Broken

The broken clock is a comfort, it helps me sleep tonight
Maybe it can stop tomorrow from stealing all my time
I am here still waiting though i still have my doubts
I am damaged at best, like you've already figured out

I'm falling apart, I'm barely breathing
With a broken heart that's still beating
In the pain, there is healing
In your name I find meaning
So I'm holdin' on, I'm holdin' on, I'm holdin' on
I'm barely holdin' on to you…

Bip... Bip... Bip...

Ziva soupira et se retourna. L'agaçant "Bip... Bip..." de son vieux réveil placé sur la table de chevet la tirait de l'état de demi-sommeil dans lequel elle avait passé les quatre dernières heures. Elle coupa l'alarme bien qu'elle disposait encore de deux heures avant qu'elle ne soit techniquement obligée de se lever. Elle sortit du lit, ne désirant pas perdre plus de temps à lutter pour trouver le sommeil.

- R.A.S., dit Ziva en se dirigeant vers l'escalier pour aider Tony à finir de vérifier l'étage supérieur. Il se tenait au bout du couloir et venait d'ouvrir une porte.

- Pourquoi un seul type a-t-il besoin d'avoir autant de chambres? Se plaignait-il. Ziva rit alors qu'elle commençait à l'aider à vérifier toutes les pièces.

Ziva parvint à mettre la main sur son survêtement pour aller courir, le tirant du bazar qui régnait dans son sac de voyage. Emballer quelques affaires n'était certainement pas la tache dans laquelle Gibbs excellait le plus. Au moins il avait eu la présence d'esprit d'ajouter son survêtement au contenu du sac. Elle s'habilla sans porter la moindre attention aux gestes qu'elle effectuait, se rappelant à la dernière minute d'attacher ses cheveux, avant de sortir de la chambre. Elle descendit les escaliers le plus silencieusement possible. Le silence régnait dans la petite maison, ce qui n'était pas étonnant. Abby ne se réveillerait pas tant qu'elle n'y serait pas complètement forcée. Gibbs était probablement déjà dans sa cave, en train de travailler sur son bateau. Ziva comptait bien les éviter jusqu'à ce qu'elle ne doive absolument leur faire face.

- C'est une perte de temps, grommela Tony mécontent, alors qu'il se dirigeait vers une autre porte. Ziva lui sourit légèrement, un sourire tolérant, alors qu'elle aussi s'approchait d'une nouvelle porte. La dernière porte de l'étage.

- Ce couloir n'est pas sans fin...

Elle s'arrêta au milieu de sa phrase. Elle avait commencé à ouvrir rapidement la dernière porte quand celle-ci s'était ouverte en grand, brutalement. Elle se prit le bord de la porte dans la tête et tomba au sol. Tony se retourna au son de la jeune femme heurtant le sol.

- Ziva!

L'homme se trouvant toujours dans la dernière chambre enjamba la jeune femme momentanément étourdie et dévala l'escalier. Ziva secoua sa tête, ignorant la douleur qui provenait de l'endroit où elle avait pris le coup.

- Merde.

Elle se releva, sortit son arme, et poursuivit cet homme, Tony la suivant de près.

Les bourrasques du vent frais du matin fouettaient Ziva qui courait. Elles refroidissaient les perles de sueur qui apparaissaient sur son visage. C'était la première fois qu'elle courait depuis qu'elle avait été forcée d'emménager chez Gibbs. Elle empruntait donc une nouvelle route qu'elle ne prenait pas habituellement. Mais c'était réconfortant, d'une certaine façon. ça changeait de la routine.

Peut-être qu'elle avait besoin de ce changement. Elle inspira profondément, dans la mesure où ses poumons douloureux le lui permettaient. Elle commençait à ressentir les conséquences de l'effort qu'elle leur imposait. Ses jambes aussi étaient de plus en plus douloureuses. Elle ne savait pas exactement depuis combien de temps elle courait, ni même quel chemin prendre pour retourner chez Gibbs. Cela montrait bien le peu d'importance qu'elle avait accordé à la route qu'elle avait empruntée. C'était presque tentant, de ne pas rentrer, de simplement continuer à courir pour ne s'arrêter que quand ses jambes refuseraient de faire un pas de plus et ne la porteraient plus, la laissant s'effondrer sur le trottoir. Bien sûr, elle ne savait pas ce qu'elle ferait après en être arrivée à un tel point. Mais elle s'en fichait.

- Agents fédéraux! Crièrent en une seule voix Tony et Ziva en pointant leurs armes, se préparant à tirer sur leur cible. L'homme qui avait tenté de s'enfuir sembla penser à la même chose qu'eux. Il jeta un coup d'œil par dessus son épaule, et tira quelques balles. Il força les deux agents à éviter les balles et les empêcha par là de tirer. Ziva fut la première à se relever et à se préparer à tirer de nouveau. Elle entendit alors un autre coup de feu, l'homme en question tirant une fois de plus sur elle.

Mais soudainement elle se sentit tirée par derrière et poussée au sol, en dehors de la ligne de mir de l'homme qui les visait. Avant même d'avoir complètement touché le sol elle redirigea son arme en direction de leur cible, et appuya sur la gâchette. La balle alla s'enterrer dans une des jambes de l'homme en question. Il s'effondra dans un cri de douleur. Ziva sourit avec fierté puis se retourna sur le dos et s'assit, cherchant Tony des yeux.

- Merci...

Son souffle se coupa brutalement quand elle réalisa qu'il était lui aussi à terre. Sur le dos. Une tache de sang s'élargissant sur sa veste.

Gibbs remontait tout juste de sa cave quand Ziva rentra enfin, presque trois heures après être partie. Ils s'arrêtèrent un moment, chacun regardant l'autre d'un regard indéchiffrable. Gibbs balaya son agent du regard, prenant note de son air fatigué, de la pâleur de sa peau ce qui était assez étrange vu qu'elle venait de courir un long moment, et du regard absent qui se trouvait là où il avait l'habitude de voir briller une étincelle de vie. Une étincelle qui s'était éteinte avec son agent senior.

- Tony!

Ziva commença à se relever avant même d'avoir pleinement enregistré le fait que du sang couvrait le poitrine de Tony. Elle s'agenouilla et combla la courte distance qui la séparait de Tony en rampant. Le trou qu'avait causé la balle au centre de la poitrine de Tony narguait Ziva. La marre de sang qui se dessinait sur sa veste grise qu'il ne pourrait plus jamais porter n'arrangeait pas les choses. Non, non, non, paniqua Ziva silencieusement alors qu'elle pressait la blessure aussi fort qu'elle le pouvait avec une de ses mains. Tony gémit en réponse à ce geste. Elle sortit son portable de sa veste, composa le numéro des secours, puis précisa rapidement la situation et l'endroit où ils se trouvaient avant que l'autre personne au bout du fil n'ait pu dire le moindre mot. Ziva abandonna rapidement le téléphone quand elle vit Tony lever une main et venir la poser sur la sienne, qui pressait toujours sa poitrine.

- Zi...

Ses yeux acajous paniqués rencontrèrent vite les yeux vert pales de Tony, qui sourit légèrement.

- Allez, ne me regarde pas comme ça. Tu ne penses quand même pas que c'est ce qui va me tuer?

- Oh tais-toi, siffla Ziva en plaçant sa deuxième main sur celle de Tony. Je sais que tu ne vas pas mourir, tu es bien trop borné pour ça.

- Tu ne peux pas te débarrasser de moi si facilement, quelque soit la situation, promit Tony en riant un peu. Ziva grimaça quand le rire de Tony se transforma en une toux rauque.

- Je suis sûre que je ne pourrais pas, marmonna Ziva en baissant sa tête, comme si ça pourrait d'une manière ou d'une autre adoucir ses dernières paroles.

- Et puis, si je mourais, Gibbs me ramènerait à la vie juste pour pouvoir me tuer de ses propres mains. Qui veut avoir affaire à ce genre de galère?

Ziva releva sa tête pour pouvoir regarder Tony. Son sourire taquin était maintenant plus prononcé. Il essayait de la faire se sentir mieux. Ziva s'en voulut alors qu'elle prenait brutalement conscience de ce fait. Il ne devrait pas être en train de s'inquiéter pour elle. Il devrait être en train de se concentrer sur lui même.

- Tais-toi, ordonna-t-elle fermement, espérant que sa voix ne reflèterait pas complètement l'état dans lequel elle était. Elle sentit les doigts de Tony légèrement s'enrouler autour des siens.

- Bien Madame.

Ziva se sentit dirigée comme par une sorte de pilotage automatique, si c'était possible, alors qu'elle se traînait jusqu'en haut des escaliers. Elle ne s'arrêta dans la chambre qui lui avait été donnée que le temps de prendre des vêtements de rechange puis disparut dans la salle de bain. Elle verrouilla la porte derrière elle. Elle fit couler l'eau de la douche, aussi chaude qu'elle le put. Ziva ignora la douleur évidente que lui causa la rencontre entre sa peau fraîche et l'eau brûlante, alors qu'elle entrait dans la cabine de douche.

Après seulement deux heures de sommeil Ziva était déjà debout, et bien réveillée. Elle errait dans son appartement, se préparant à partir alors que Abby, qui avait dormi sur le canapé de Ziva après l'avoir presque sortie de force de l'hôpital la veille au soir, avait à peine remarqué que le soleil était sur le point de se lever.

- Ziva, il n'est que 6h du matin, murmura la gothique en regardant Ziva s'agiter dans la cuisine. Les heures de visites ne commencent pas avant 8h, sans mentionner le fait que tu ne t'es pas endormie avant quoi, 4h du matin? Retourne te coucher Ziva.

- Je ne suis pas fatiguée, répondit Ziva. Si tu veux dormir encore un peu, tu peux prendre mon lit, je ne ferai pas de bruit.

- Non, non, c'est bon, je suis réveillée, soupira Abby en quittant le canapé d'un pas lourd, dans le bas de jogging trop grand que Ziva lui avait prêté pour dormir. Je suppose qu'il n'y a pas le moindre magasin convenable situé près d'ici, qui vend des Caf'Pows?

- Désolée. Tu sauras te contenter d'un peu de café?

- ça devrait me tenir éveillée jusqu'à ce qu'on arrive à l'hôpital, céda Abby en se dirigeant vers la cuisine. Elle se saisit de la tasse de café que lui tendait Ziva. ça ne te dérange pas si on fait un petit détour sur le chemin pour l'hôpital, n'est-ce pas?

Ziva soupira et tenta de ne pas paraître irritée. Elle n'empêcherait pas Abby d'avoir son Caf'Pow. Et il n'y avait aucune raison de se presser vers l'hôpital, Tony allait bien, le docteur avait promis qu'il irait bien. L'opération s'était très bien déroulée, ils avaient réussi à retirer la balle, il allait aller bien. Ils n'avaient aucune raison de se ruer auprès de lui.

- Bien sûr Abby. On s'arrêtera où tu veux.

Abby lui adressa un faible sourire.

- Il va aller bien Ziva.

Ziva chercha à s'occuper les mains et servit donc une autre tasse de café.

- Je sais Abby. Je n'ai pas besoin d'être rassurée.

- Tu veux un câlin?

Ziva regarda Abby par dessus son épaule. Elle avait posé sa tasse de café sur la table et lui tendait les bras. Ziva sourit tristement en se dirigeant vers la gothique, puis laissa Abby la serrer contre elle dans une étreinte chaleureuse.

Toc... Toc... Toc...

Elle se séparèrent à l'entente des quelques coups donnés sur la porte d'entrée de Ziva. Le regard de cette dernière se perdit quelque part entre la porte et Abby, qui aperçut nettement le trouble qui s'emparait de son amie.

- Peut-être que mon voisin s'est encore enfermé dehors, murmura Ziva en se dirigeant vers la porte.

Son estomac se renversa quand elle regarda par le judas et vit Gibbs qui se tenait sur le pallier.

Abby se trouvait appuyée contre le mur, face à la salle de bain, quand Ziva sortit enfin dans la pièce. Elles se regardèrent un long moment, Abby contrôlant à peine l'expression qu'affichait son visage. Les yeux d'Abby remplis d'émotions contrastaient avec l'apathie qui devait se lire sur son visage, pensa Ziva.

Abby bougea soudainement, comblant l'espace qui séparait les jeunes femmes en deux enjambées. Elle enroula ses bras autour des épaules de Ziva. Elle ressentait le besoin de la serrer contre elle toutes les cinq minutes, depuis ce jour. Ziva réussit péniblement à lever ses bras pour lui rendre son étreinte. La tentative n'était pas très convaincante. Il y avait de grandes chances qu'Abby ne l'ait même pas remarqué.

- Tu devrais finir de te préparer, murmura finalement Ziva en s'écartant d'Abby. La gothique essuya ses yeux.

- Bien, bien. J'y vais. Ziva, est-ce que tu...

Ziva s'éclipsa dans sa chambre, et referma la porte derrière elle avant même qu'Abby n'ait eu le temps de lui demander comment elle allait.

- Il y a eu des complications... Les médecins ont fait tout ce qu'ils ont pu, mais ils... ils n'ont pas réussi à le sauver. Il est mort ce matin, aux aurores, expliqua Gibbs.

Les mots se répétaient inlassablement dans sa tête tandis qu'elle cherchait un élastique. Elle attacha ses cheveux encore humide dans son habituelle queue de cheval. Ses yeux croisèrent son reflet dans le miroir fixé au dessus de la commode. Elle regarda ses yeux. Ils étaient comme vides, ne semblaient pas contenir la moindre émotion. Ziva resta un long moment à fixer le miroir, examinant son reflet. Ses yeux absents, sa peau blanche, ses cernes, ils étaient les seuls signes qui révélaient la douleur qui l'habitait.

- Je ne te laisse pas seule ici, déclara Gibbs fermement, en déposant un sac de voyage sur les genoux de Ziva. La jeune femme fixa le sac, pendant que Abby regardait Gibbs de ses yeux rouges.

- Toi non plus Abby, je refuse que tu restes seule. On passera à ton appartement te chercher quelques affaires.

- Gibbs, je n'ai pas besoin d'une babysitter, dit Ziva en reposant le sac sur le côté.

- Je ne te laisse pas le choix David. Rempli ce sac.

Ziva soupira, n'ayant pas la force de se battre. Au lieu de ça elle s'éloigna d'Abby, se releva, et passa une main dans ses cheveux. Elle ne voyait pas pourquoi Gibbs refusait qu'elle reste seule. Elle n'était pas celle qui avait passé les quatre dernières heures à sangloter en continu. En fait, en y réfléchissant, elle trouvait qu'elle gérait plutôt bien la situation. Alors pourquoi Gibbs la forçait-elle à venir vivre chez lui quelques temps?

Bam!

Abby et Gibbs sursautèrent en entendant le bruit du verre qui se casse résonner dans la maison. Quelques secondes plus tard, Ziva apparut en bas des escaliers, l'air tranquille comme toujours.

- Ziva...?

- C'était quoi, ce bruit? Demanda Gibbs en jaugeant la jeune femme du regard. Ziva les regarda l'un après l'autre, puis baissa ses yeux vers le sol.

- Pas grand chose. Je te dois un miroir Gibbs.

Gibbs hésita un instant à lui demander ce qu'il s'était vraiment passé. Mais il décida qu'il ne valait mieux pas.

- Il est l'heure d'y aller, reprit Gibbs.

Le chemin jusqu'au cimetière se fit sans surprise en silence. Abby avait pris place à l'arrière avec Ziva. Elle laissa sa tête reposer sur l'épaule de son amie, reniflant de temps à autre. Elle se retenait difficilement de pleurer. Ziva prit aussitôt la main d'Abby dans la sienne et la serra doucement. Gibbs leur jeta un œil par le biais du rétroviseur. Il aurait aimé pouvoir faire quelque chose, quoi que ce soit, pour leur rendre les événements qui allaient suivre un peu plus supportables. Comme si une telle chose était possible...

McGee et Ducky se tenaient déjà à l'entrée du cimetière quand Gibbs, Ziva, et Abby arrivèrent. Abby se jeta immédiatement contre McGee, le serrant lui aussi dans ses bras. McGee lui rendit son câlin, enfonçant son visage dans ses cheveux. Ducky posa une main sur l'épaule de Ziva et lui destina un regard compatissant qu'elle se dépêcha d'ignorer.

- Allons-y.

Ils traversèrent le cimetière, Abby toujours accrochée après McGee. Il laissa son bras autour des épaules de la jeune femme. Ziva les suivit, un peu en retrait par rapport au groupe. Elle évitait ainsi de s'attirer d'autres regards compatissants. Elle n'en pouvait plus de ces regards, ils la rendaient malade. Au milieu du cimetière, un petit groupe s'était déjà rassemblé autour du simple cercueil, en bois marron clair. Bien qu'ils soient apparemment les derniers à arriver, il leur restait des places assise au premier rang.

Ziva remarqua à peine l'arrivée du prêtre, et le début de son discours. Son regard était perdu derrière lui, sur les planches de bois qui contenaient le corps de Tony. Dans le fond elle apercevait les pierres tombales de ceux décédés auparavant. Les mots que prononçait le prêtre arrivaient de temps en temps jusqu'à ses oreilles. Un homme exemplaire, loyal et fort, entendit Ziva. Ces mots sonnaient faux. Pas parce que Tony ne correspondait pas à la description que l'on faisait de lui, mais parce que ces mots sortaient de la bouche d'un étranger, d'un homme qui n'avait certainement jamais croisé Tony. Un inconnu ne pouvait pas savoir avec quelle passion Tony accomplissait chacun de ses gestes. Un inconnu ne pouvait pas savoir que derrière les blagues que Tony faisait à longueur de journée se cachait un homme sérieux, solennel, un homme qui aurait été prêt à tout pour les gens auxquels il tenait. Un inconnu ne pouvait pas savoir que derrière le comportement souvent enfantin de Tony se trouvait la personne la plus forte que Ziva n'ait jamais eu l'occasion de rencontrer.

Non. Un inconnu ne pouvait pas se douter de la moindre de ces choses. Comment un inconnu pouvait-il ainsi parler de Tony s'il ne l'avait jamais rencontré?

Gibbs fit glisser ses yeux vers Ziva, qui était assise à sa gauche. Elle n'avait pas vraiment l'air au courant qu'elle assistait à un enterrement. Elle paraissait regarder le vide, ses yeux étaient absents, seuls quelques étincelles de douleur brillaient dans ses yeux acajous. Cette air absent qu'avait Ziva depuis le décès de Tony inquiétait Gibbs. Il savait qu'arrivée à ce point il lui restait deux solutions. Soit elle se brisait et éclatait en mille morceaux, incapable de gérer plus longtemps les efforts que lui demandait cet air absent qu'elle arborait, soit elle continuait sur cette voie, empêchant toute émotion de surgir à la surface, jusqu'à ce qu'ils la perdent complètement.

Aucune de ces options n'était souhaitable. Toutefois Gibbs préférait presque la première à la seconde.

Mince, pensa Ziva. Quand ce prêtre allait-il cesser de prétendre qu'il connaissait la moindre chose au sujet de Tony? Ziva était fatiguée de l'entendre répéter de telles choses. Elle était fatiguée de subir toute cette immense mascarade. Elle voulait rentrer chez elle, dans son propre appartement, loin des yeux de Gibbs et de leur prière muette, les yeux compatissants et plein de larmes d'Abby. Elle voulait simplement s'enfermer loin de tout dans son appartement, avec un verre de vin, et tout oublier concernant ces derniers jours.

- Qu'est-ce tu fais, Zee-vah?

Ziva releva les yeux de son ordinateur et sourit à Tony qui était penché par dessus le muret de l'openspace. Il essayait d'apercevoir son écran d'ordinateur.

- Je ne savais pas que ce que je suis en train de faire te concernait, répondit-elle pour le taquiner. Elle ferma par la même occasion la page contenant le mail qu'elle était en train d'écrire.

- Tu écris encore à ce mec de Miami?

- ça ne fais toujours pas parti de tes affaires.

- Qu'est-ce que tu lui écris de si intéressant?

Ziva soupira, attrapa un trombone et le jeta en direction de la tête de Tony. Il aurait facilement pu l'éviter, mais il laissa le trombone l'atteindre et put ainsi prétendre avoir été blessé.

- Oh, Ziva, ça fait mal tu sais.

- Tu veux vraiment que je te fasse mal? Le menaça Ziva avec un sourire tolérant. ça déclencha le rire de Tony.

- Je vais m'en passer.

Ziva déglutit péniblement alors que ce souvenir lui revenait involontairement en mémoire. Elle pouvait encore entendre le rire de Tony, sa voix quand il l'appelait Zee-vah pour la taquiner. La voix de Tony recouvrait peu à peu celle du prêtre dans la tête de Ziva. C'était tout ce qu'il lui restait de lui à présent. Cette pensée s'empara d'elle soudainement. Tout ce qu'il lui restait de Tony c'était le souvenir de son rire, de sa voix. Ses prétendues menaces, sa façon de flirter avec elle, de la taquiner... Elle ne l'entendrait plus que dans ses souvenirs désormais. Elle ne verrait plus jamais son sourire, son sourire satisfait qu'il affichait avec plaisir. Jamais plus elle ne verrait la manière dont ses yeux verts clairs brillaient quand il la taquinait où jouait gentiment un mauvais tour à McGee. Elle ne sentirait plus jamais le contact chaud de ses doigts sur sa peau, elle ne sentirait plus jamais son bras contre le sien alors qu'ils se tenaient côte à côte dans la pièce attenante à la salle d'interrogatoire, plus proche l'un de l'autre que ce qui aurait été nécessaire.

Elle ne le verrait plus jamais. Tony était mort. Son Tony... était mort.

- Non.

Abby et Gibbs, qui se trouvaient assis autour de Ziva, se retournèrent tous les deux rapidement vers la jeune femme alors que ce mot étranglé se frayait un chemin au travers de ses lèvres pressées l'une contre l'autre. Son regard était toujours perdu dans le vide. Elle ne devait même pas se rendre compte que quelques larmes s'échappaient douloureusement de ses yeux et glissaient doucement le long de ses joues.

- Non, murmura-t-elle encore une fois, en tremblant à présent. Non, non, non...

Abby bougea timidement, tentant de passer ses bras autour de Ziva. Elle refusa ce contact, secouant doucement la tête. Dans ses yeux brillait une lueur sauvage, une lueur d'horreur.

Non. Tout ça n'était pas vraiment en train de se passer. Tony n'était pas mort. Il n'avait pas le droit de mourir, merde!

- Non...

- Je sais, Ziva, murmura Gibbs, prenant la main de Ziva dans la sienne et la serrant doucement. Je sais.

- Non. Non, non, non... Le parfait murmure se transformait en gémissement au fur et à mesure que Ziva répétait ce "Non".

Tony était mort. Il était mort.

- Non...

Et devant tous ses amis, tous ses collègues, et quelques étrangers, Ziva David se brisa en mille morceaux. Ses genoux ne la portèrent plus. Ils l'abandonnèrent et vinrent s'enfoncer dans l'herbe alors qu'elle s'effondrait sur le sol et que de douloureux sanglots secouaient son corps.

Mort. Tony DiNozzo... était mort.


Alors, vous voulez la suite?