AUTEUR: Nahira

DISCLAIMER : Les personnages appartiennent à Sir Arthur Conan Doyle et à Steven Moffat et Mark Gatiss. Le récit et l'univers m'appartiennent ainsi qu'à mon partenaire de Role play. Merci à Vix pour avoir écrit le rp d'où est tiré la fic avec moi, et pour avoir relu :3

PARING : Johnlock.

Saluuut ! Ça fait longtemps non ? Oui bon, ça fait pas mal de mois que j'ai du mal à écrire ahah… Faut dire qu'entre temps j'ai carrément changé de fandom, je n'arrive plus à écrire dans le web show x) alors du coup… Tadam, une petite fic sur Sherlock ! Ma première d'ailleurs, j'espère qu'elle vous plaira ! En plus elle est déjà entièrement écrite alors vous pouvez être sûr de l'avoir en entier x) Sachez qu'il y aura 4 chapitres. Je l'ai écrite en parallèle d'un RP pour info. Bref, bonne lecture !


Synopsis : C'est en quelque sorte le journal intime de John Watson pendant les années 2029-30, après une troisième guerre mondiale qui a pratiquement déclenché l'apocalypse. C'est un univers alternatif, il ne connait donc pas Sherlock avant ces années là.


26 Août 2029

.

Je ne sais pas trop pourquoi est-ce que je commence à écrire dans ce carnet. À vrai dire, ce que je fais en ce moment n'a pratiquement plus de sens pour moi. Ça fait combien de semaines que je suis seul dans ce maudit appartement ? Je n'ai même pas réussi à les compter… De toute manière, le temps n'a plus beaucoup de sens non plus.

Bon, maintenant que j'ai commencé, autant continuer… Peut-être qu'écrire ainsi me permettra d'aller mieux. Il parait que se confier est la meilleure chose à faire dans les cas comme moi. J'espère que se confier à des pages plutôt qu'à d'autres êtres humains est tout autant efficace… De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais le choix.

Par où commencer ? Je ne sais pas trop… Peut-être en parlant de toute cette merde qui s'est déclenchée il y a quelques années ? Je ne me souviens même plus de comment ça a commencé… Des tensions stupides autour du pétrole ou quelque chose du genre je crois. Et avec les États-Unis presque devenus une dictature avec ce connard de politicien qui a réussi à garder le pouvoir par je ne sais quel miracle, ça n'a pas manqué. Une grosse guerre s'est déclenchée contre les pays Orientaux producteurs de pétrole, avec l'Angleterre et la France entrainés dans le conflit. Il n'a pas fallu beaucoup de temps pour que le reste de l'Europe et les Pays du soleil levant s'ajoutent à la boucherie. Le monde était devenu un putain de champ de bataille, je n'ai même pas réussi à suivre le cours des évènements tant c'était devenu le chaos. Je n'ai fait que me cacher dans mon trou comme la plupart des populations occidentales et orientales, tandis que les militaires menaient la vie dure aux grandes villes et aux campagnes. Même en tant qu'ancien Soldat d'Afghanistan, je n'avais jamais connu un tel désastre.

Une période difficile, mais je mentirai si je disais que ça allait mieux maintenant que la Grande Guerre était terminée.

À vrai dire, j'ai mieux vécu ces années de chaos que ces dernières semaines d'après-guerre.

Maintenant que les grands dirigeants étaient renversés, l'anarchie a pris place en ville, et des partis extrémistes ont vu le jour, grossissant de semaines en semaines jusqu'à ce qu'ils commencent à faire leur loi. Je ne sais pas s'il se passe la même chose dans les autres pays, mais à Londres, c'est devenu un film d'horreur beaucoup trop réaliste. Les Barringfords, comme ils se font appeler, sèment la terreur partout en ville, obligeant n'importe quel habitant à rester caché sous peine d'humiliation, allant jusqu'à la tuerie gratuite. Les rues sont devenues de vrais dépotoirs à cadavres… Même les vivres nous ont étés coupés, obligeant la création de points de ravitaillement illégaux. Ils disent que si nous voulons manger, nous devons les rejoindre pour servir leur cause… Saloperie de dictature !

J'ai réussi à tenir plusieurs semaines dans ces conditions en compagnie de mes amis. Molly Hooper, Gregory Lestrade, Mike Stamford, et ma logeuse Mme Hudson. Nous avions décidé de vivre dans la même rue pour pouvoir nous tenir compagnie en ces temps difficiles. Je les aimais énormément. Ils arrivaient à me changer les idées même dans les moments les plus sombres et angoissants… Je me souviens de ces instants où Mike et Molly tentaient de dédramatiser en faisant les pitres dans mon appartement ! On arrivait à se changer les idées, à ne pas perdre espoir ! Mais le pire est arrivé…

De temps en temps – Peut-être tous les deux mois ? Je ne saurais pas trop le dire, comme je l'ai dit, le temps n'a plus vraiment d'importance – les Barringfords effectuaient des évacuations obligatoires d'une rue quelconque. Ils enlevaient tous les habitants, et les emmenaient dans des camps disséminés aux quatre coins de la ville, afin de les rallier à leur cause. Je ne sais pas comment ils s'y prennent, et je ne veux pas le savoir. Tout ce que je sais, c'est que si on ose refuser leur proposition, on est tué. Je ne vous raconte pas le taux de population de la ville à présent… Les statistiques doivent être aussi rouges que le sang sur les trottoirs…

En sachant cela, je pense que c'est facile de deviner la suite des évènements… J'étais en sortie ce jour-là. On était un lundi puisque c'était le jour du ravitaillement. C'est le seul jour de la semaine que j'arrive à différencier maintenant. C'était à mon tour d'y aller. J'ai dû m'enfoncer un peu plus loin que d'habitude en ville, le point de ravitaillement le plus proche ayant été vidé avant mon arrivée. Quand je suis revenu à Baker Street, la rue était complètement déserte.

Je fis le tour de toutes les habitations de mes proches. Personne. Ma logeuse ? Pareil. Les Barringfords avaient fait le ménage, et j'étais le seul habitant de la rue ayant réchappé sans même s'en rendre compte à leur agissements barbares.

Et c'est à partir de là que j'ai commencé à perdre pied.

Ma culpabilité, mon impuissance et mon malheur s'alliant avec ma solitude, les nombreux jours qui suivirent furent sans doute les pires de ma vie jusque-là. J'ai longtemps tourné en rond, sans savoir quoi faire, sans savoir comment m'en sortir. Tous mes proches avaient disparus en même temps. J'avais et j'ai le cœur complètement anéanti… Je n'arrivais pas à me les sortir de la tête… Je n'arrêtais pas d'imaginer ce qui avait pu leur arriver… Leur sang coulant sur le sol me donne envie de vomir…

Je ne sais même pas comment j'ai fait pour résister à la tentation d'en finir jusqu'à ce qu'elle arrive.

Elle.

Bordel, ça commence à être très difficile d'écrire… C'est comme si je revivais tout ce que j'écris, mais pour au final me sentir plus léger, c'est… Étrange, ni désagréable, ni agréable.

Il faut que j'arrête pour aujourd'hui.


27 Août 2029

.

Elle.

Il faut que je l'écrive.

Elle.

J'étais en sortie une nouvelle fois pour récupérer un peu de nourriture. Je ne faisais même plus attention à moi à ce moment-là. À vrai dire, je m'en foutais de la méfiance, je voulais juste passer ou être tué par les militaires. Les deux m'allaient parfaitement. Mais aucun militaire en vue ce jour-là, juste… Cette femme. Elle s'appelle Mary. Elle m'avait proposé son aide pour porter la nourriture que j'avais récupérée. Je me souviens de la chaleur que j'avais immédiatement ressentie en l'entendant me parler. Cela faisait combien de temps que je n'avais plus eu de conversation avec quiconque ?

Elle m'a raccompagné jusque chez moi, et nous avons discuté pendant tout le trajet. Elle paraissait si douce, si gentille… Je l'appréciais déjà beaucoup et… bon dieu ce que la chaleur humaine me manque…

Nous passâmes plusieurs jours, plusieurs semaines ensemble. On apprenait à connaître puis à aimer l'autre. Elle avait réussi à me sortir de mon état dépressif dans lequel je stagnais sans espoir d'en sortir. Je lui avais même raconté tous mes souvenirs douloureux, toute la souffrance que j'avais endurée pendant toutes ces semaines. Je lui faisais vraiment confiance. Elle m'avait rassuré, promis d'être là pour moi. Je me sentais bien avec elle. J'avais trouvé une amie, une petite amie, une confidente. Je me sentais léger, libéré. Mais ce genre de bouée de secours est sans doute la pire des tares lorsqu'au final, cette bouée éclate pour nous laisser à nouveau seul, prêt à nous noyer n'importe quand.

Un soir nous eûmes une dispute horriblement violente. Elle me reprocha soudainement plein de choses, sans prévenir. Rien auparavant n'avait laissé paraître un tel retournement de veste. J'étais apparemment trop collant, je m'accrochais beaucoup trop à elle, je ne la laissais pas respirer selon ses dires. J'avoue n'avoir toujours pas compris pourquoi elle m'avait rejeté ainsi, mais j'imagine que je ne m'en étais pas rendu compte, de toute ce qu'elle me reprochait. Je me suis tout pris violemment… Et c'est là qu'elle fit la grosse erreur.

Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle ait pu me dire ça. Je lui avais offert ma confiance, mon cœur ! Elle a tout détruit d'une simple parole ! Je ne sais plus aujourd'hui si je ressens de la colère ou bien une profonde déception. Surement les deux en même temps, en fait…

Je venais à peine cicatriser de ma grosse perte, que Mary décida de la rouvrir violemment. Je m'étais confié à elle, et elle avait décidé d'utiliser cela contre moi. « Je ne sais pas comment ils ont fait pour te supporter ! » « Au final, c'était peut-être une délivrance pour eux de mourir, de ne plus t'avoir dans leurs pattes ! ».

Je me suis instantanément refermé sur moi-même, évidemment. Je crois n'avoir jamais connu aussi violente et douloureuse désillusion de toute ma vie. Elle est sortie de chez moi pour ne plus jamais revenir, me laissant avec une plaie béante sur le cœur, encore bien plus profonde que celle que j'avais réussis à faire cicatriser.

Je n'ai pas pleuré. Mais j'ai eu mal, très mal… Et c'est toujours le cas aujourd'hui…

Depuis ce jour, je me suis promis de ne plus m'ouvrir à quiconque. C'est fini ! Plus personne ne pourra utiliser mon passé contre moi ! Plus jamais.

Pendant les quelques semaines qui ont suivi, j'ai bien senti que j'avais changé. Je me sens… Brisé de l'intérieur… A vrai dire, je me demande maintenant pourquoi est-ce que je suis toujours là, à écrire dans un carnet stupide que personne ne lira. J'aurais dû en finir depuis longtemps. Mais je ne sais pas… J'ai l'impression d'avoir encore quelque chose à faire ici. Ou alors c'est juste que j'ai encore trop peur de la mort malgré tout. Allez savoir.

Aujourd'hui je suis toujours dans cette période vide que j'arriverai sans doute jamais à quitter. Peut-être qu'écrire m'aidera à m'en sortir ? Je n'en ai aucune idée. À vrai dire, je m'en fiche un peu. Si ça se trouve, demain je ne serai plus de ce monde. Au moins j'aurai posé sur papier toute ma douleur avec la certitude que jamais quelques feuilles de papier ne pourront essayer de me briser davantage.


31 Aout 2029

.

Toujours vivant. Toujours seul. Mais j'ai décidé de réécrire. Je ferai sûrement ça assez souvent. Jusqu'à ce que décide d'en finir je présume. Rien n'a changé pendant quatre jours. De toute façon, qu'est-ce qui pourrait m'arriver ? Je ne bouge plus de chez moi, qu'importe à quel point il est devenu glacial. À part quelques lundis pour aller chercher ce qui me permet de ne pas mourir de faim, je ne sors pas. Je ne sais pas si c'est bien ou non. Je ne sais pas si je préfère l'ennui ou le risque de l'extérieur. Je n'arrive plus à vraiment me comprendre.


03 Septembre 2029

.

Je suis sorti, pour une fois. Juste pour voir. Rien ne m'est arrivé. Est-ce que c'est bien ? Je suis assez indécis. Je ne me comprends pas.


08 Septembre 2029

.

Je suis allé rechercher de la nourriture. Et je me suis demandé si c'était vraiment utile. Je devrais peut-être me laisser mourir de faim, ça arrangerait sûrement beaucoup de monde. Ma part reviendrait à quelqu'un qui en a vraiment besoin. Je ne sais pas.


10 Septembre 2029

.

Je n'ai pas dormi cette nuit. J'ai entendu une rue se faire bombarder et tirer dessus pendant de longues heures. Les Barringfords semblent bien s'amuser… Bande de connards.


13 Septembre 2029

.

Je me souviens que j'ai toujours une arme dans un tiroir de ma chambre. Un flingue. Je me demande s'il me reste des balles.


21 Septembre 2029

.

Je suis encore sorti. Mais j'ai cherché des militaires je crois. Ouais. Je crois que je commence à en avoir marre de vivre, mais je n'arrive pas à y mettre un terme moi-même. Je suis ridicule. Et au final, lorsque j'ai pu voir des Barringfords sur mon chemin, je n'ai même pas osé me montrer. Je me suis caché. C'est ce que je fais depuis des mois, j'imagine que c'est devenu une habitude, un réflexe. Je suis ridicule.


30 Septembre 2029

.

J'ai croisé un homme dans ma rue aujourd'hui. On s'est salué. Ce n'est rien, mais je me suis senti étrangement bien, après. C'était court, mais suffisant pour faire ressentir autre chose que la solitude, le vide, le froid et la tristesse. J'avais oublié le goût que ça avait, ce genre de plaisir. C'est… Wow.


03 Octobre 2029

.

J'ai remarqué que je me sentais mieux à écrire ici. C'est comme si avoir écrit tout ce qui m'est arrivé ici m'avait permis de plus ou moins tourner la page. Je n'y pense plus tout le temps. Je crois que c'est la première fois depuis un long moment que je me sens plutôt léger. J'arrive à mieux supporter la solitude aussi.


Je suis sorti et j'ai aidé un gamin aujourd'hui. Il était blessé après un éboulement qui s'est déroulé chez lui. J'étais médecin, avant. Médecin militaire. Ça fait bizarre de repenser à ma vie d'avant-guerre. Mais c'est agréable. J'ai sauvé une vie grâce à ça. Je me sens soudainement plus vivant… J'ai même tenu une discussion avec ce petit. Bon dieu, ce que c'était agréable !

Mais quand je revois la solitude de mon appartement froid, je retombe dans ma triste vie. C'est douloureux… Mais je ne peux pas me permettre de vivre de nouveau avec quelqu'un. Je ne veux pas d'une deuxième Mary dans ma vie.


11 Octobre 2029

.

Je… Je ne sais pas ce que j'ai fait. Il y a un homme allongé dans mon canapé. J'avoue que je n'ai pas franchement réfléchi en agissant. Aujourd'hui était un jour de ravitaillement, mais cette fois-ci, ça a mal tourné. Les Barringfords ont trouvé le lieu et ont commencé à tirer à vue. Cet homme était bloqué sous des cadavres, visiblement blessé, sans espoir de survie s'il restait coincé là. Alors j'ai fait mon possible pour le récupérer et l'amener chez moi. Je n'ai pas réfléchis.

Je l'ai soigné avec ce que j'avais. Il était gravement blessé, sans compter la balle qu'il s'est pris dans le mollet juste avant qu'on ne rentre dans mon bâtiment. Son chez lui avait été bombardé apparemment. Je vois que je ne suis pas le seul à vivre un enfer en ce moment. Bien sûr, c'est évident pour tout le monde, mais s'en rendre réellement compte ainsi, c'est autre chose. À la fois terrible mais rassurant. J'ai envie de l'aider. J'ai insisté pour qu'il reste, le temps qu'il soit complètement soigné. Il a fini par accepter. Je lui ai dit qu'il avait besoin de mon aide. Mais en y repensant, c'est moi qui ai besoin de son aide, malgré tout ce que je pense, tous mes aprioris causés par Mary. Il dort dans mon canapé maintenant. Est-ce que j'en suis content ? Je ne sais pas, je dois l'avouer. Mais au moins… Je me dis que j'ai sauvé une vie. C'est suffisamment agréable pour le faire remarquer.

Il s'appelle Sherlock Holmes.


Voila pour le premier chapitre~ Laissez une review pour me dire ce que vous en pensez !

Je ne sais pas trop quand est-ce que je posterai la suite… Sans doute mercredi prochain. Bref, a bientôt pour le chapitre 2 !