Hey bande de gens~

Voici un petit texte tout choupinoupinet que j'ai écrit dans la voiture, en rentrant de Paris ( journées du patrimoine ) ce soir.

Bonne lecture :3


Baby Mine

Angleterre se réveilla en sursaut dans son lit, tiré de son profond sommeil par un bruit sourd provenant d'une pièce de l'étage. Il jeta un rapide coup d'oeil à l'horloge sous globe qui luisait à la lumière de la lune sur sa table de chevet : 3h12 ; il soupira longuement, accablé.

Clignant plusieurs fois des yeux pour chasser Morphée de ses paupières, il parvint à s'extirper de ses draps chauds, et sortit de sa chambre.

_ Alfred...? Is that you ? murmura-t-il doucement, une fois dans le couloir sombre.

Le silence assourdissant de la nuit lui répondit. Pourtant, il pouvait nettement percevoir de légers reniflements, quelque part dans la maison. Comme si quelqu'un étouffait des sanglots.

Oh. Bien sûr.

Arthur poussa un petit soupir navré, et reprit son chemin jusqu'à une certaine porte de l'étage, qu'il ouvrit délicatement pour ne pas la faire grincer. Il avait vu juste : les reniflements venaient d'ici.

En plissant les yeux, le britannique pût discerner, dans la pénombre, une petite forme recroquevillée dans un coin de la chambre d'enfant, et dont les épaules se soulevaient par soubresauts. À côté d'elle, une tâche blanche se détachait elle aussi nettement de l'obscurité ; un ourson.

Il s'approcha du petit être roulé en boule, et posa doucement sa main sur son épaule, le faisant sursauter dans un hoquet de peur.

_ Matthew... Is that you who made this big noise...? What happened ? demanda l'Anglais, inquiet pour sa petite colonie.

Le petit Canadien renifla bruyamment en attrapant son ourson de compagnie dans ses bras, puis se détourna rapidement de son vis-à-vis en s'écartant de sa main.

_ J'ai voulu me lever pour boire, mais je me suis cogné dans mon armoire, bégaya-t-il alors que la boule de poils blanche tentait de réconforter son petit maître attristé.

Aïe. Il s'était remis à parler en français. Cela voulait dire qu'il était vraiment contrarié. Le grand Empire Britannique eut une légère moue contrariée, puis soupira doucement.

_ Mattie, please talk to me in English. I may not understand all you're saying.

_ Non, je veux pas ! Et puis d'abord, laisse moi tranquille, je t'aime pas ! J'ai bobo à ma tête, je veux mon Papa...!

_ Ton Papa n'est pas là et tu le sais très bien, céda Arthur en répondant avec les bribes de français correct qui lui restaient. Et tu sais aussi qu'à présent, c'est moi ton Daddy.

_ Non, c'est pas vrai ! Et même que mon Papa il va venir, il va te mettre un coup de pied dans les fesses parce que t'es qu'un méchant, et il va me faire un bisou magique parce que je me suis fait bobo à ma tête ! débita le petit blond en donnant des coups de pied dans les genoux de l'Anglais accroupi près de lui, voulant visiblement le repousser loin de lui.

Le britannique soupira une énième fois. Bien. Il avait apparemment un petit garçon épuisé, à bout de nerfs et en manque d'affection paternelle sur les bras. Génial. Comme s'il avait besoin de gérer un caprice de sa colonie en plein milieu de la nuit... Il inspira profondément pour rester calme, et reprit à l'attention du Canadien.

_ Je vois. Tu veux un "bisou magique" c'est ça ? Tu veux que je t'en fasse un...? hasarda l'ancien pirate.

_ Non ! Avec toi ça marchera pas, t'es trop nul ! Mon Papa, lui, il sait cuisiner, et il sait faire des bisous magiques, et il me lit des histoires avant de me coucher, et il est gentil ! Toi t'es qu'un méchant, Alfred aussi il est méchant, il se moque tout le temps de moi quand je n'arrive pas à faire quelque chose quand on joue ensemble ! Je vous aime pas ! Je veux que mon Papa il revienne, et qu'on soit de nouveau que tous les trois, avec Kumakachi ! répliqua avec ferveur le garçonnet, ses larmes redoublant d'intensité.

Keep calm Arthur. Keep calm. It's just a kid. L'Anglais se frotta les yeux du pouce et de l'index avant de reprendre en essuyant doucement les joues humides de sa petite colonie.

_ Mais moi aussi je fais tout ça. Allez Matthew, il est tard, alors on va aller se coucher d'accord ? Et si tu veux, je vais dormir avec toi, et te chanter une chanson avant.

Le petit garçon renifla une nouvelle fois en serrant son ourson domestique contre son torse, puis marmonna d'un ton méfiant.

_ Tu sais chanter des berceuses toi...?

_ Bien sûr ! Pourquoi, ton Papa ne le fait pas ? demanda le britannique avec un sourire en coin, jubilant presque à l'idée de faire quelque chose dont son rival n'était pas capable.

_ Bah si, mais c'était toujours des chansons tristes. Enfin, Papa disait que ces berceuses endormaient les enfants et qu'ils les trouvaient jolies, mais moi je les trouvais très tristes, et je pleurais encore plus. Alors Papa a arrêté de m'en chanter, parce qu'il ne voulait pas me voir pleurer. Il dit que les petits anges ne sont pas fait pour pleurer.

Sans qu'il ne s'en rende réellement compte, un petit sourire attendri se dessina sur les lèvres d'Arthur. Il se redressa en prenant doucement le petit garçon hoquetant dans ses bras, et le recoucha sur son lit douillet ; et tandis qu'il ramenait les draps sur le corps de sa jeune colonie, il vit du coin de l'oeil l'ourson au duvet blanc se faufiler dans les bras de son jeune maître. Pour une fois, il ne le mettrait pas dehors. Mais c'était exceptionnel.

Sale bête.

Il s'allonga ensuite aux côtés de la nation Canadienne, sur le flanc, sa tête reposant dans la paume de sa main. Sa main libre attira le petit garçon contre son torse, le laissant se blottir à sa guise près de lui. Puis, d'une voix qu'il voulut la plus douce dont ses cordes vocales étaient capables, il commença à chanter une berceuse à son protégé.

Baby mine, don't you cry.

Baby mine, dry your eyes.

Rest your head close to my heart,

Never to part,

Baby of mine.

Little one, when you play;

Don't you mind what they say.

Let those eyes sparkle and shine,

Never a tear,

Baby of mine.

Les deux améthistes brillantes du petit blond le fixaient intensément, alors que sa voix d'ordinaire nasillarde et plutôt aiguë produisait un son rond particulièrement agréable à entendre.

Autant dire qu'il s'appliquait du mieux qu'il pouvait pour "plaire" à sa colonie...

Il laissa sa main libre glisser dans les cheveux finement bouclés du Canadien, les caressant avec toute la douceur dont il pouvait faire preuve.

Il ne pouvait pas faire de mal à l'une de ses colonies. Et savoir qu'involontairement ils avaient, Francis et lui, meurtri Matthew à cause des décisions stupides de leurs Royaumes respectifs le rendait malade. Pauvre petite chose... Lui-même connaissait bien cette douleur d'être abandonné à son triste sort par celui qui vous a élevé. Et il parlait d'expérience...

Et, il devrait parler à Alfred de cette histoire de moqueries dans leurs jeux. Il savait bien que le petit garnement représentant la Nouvelle-Angleterre était des plus espiègle, et il doutait fort que ses mots aient eu pour réelles intentions de blesser son cher petit frère.

If they knew sweet little you

They'd end up loving you too.

All those same people who scold you;

What they'd give just for the right to hold you.

From your head down to your toes,

You're not much, goodness knows.

But you're so precious to me,

Sweet as can be,

Baby of mine.

Baby of mine.

Les dernières notes de la mélodie moururent dans l'air, tandis que la grand blond dirigeait de nouveau son attention sur le petit corps blotti contre lui. Sa berceuse avait fait effet : Matthew dormait à point fermé, ses deux poings aggripant fermemant la chemise de son nouveau tuteur, de petites larmes brillants encore au coin de ses yeux et sur ses joues.

Arthur soupira de soulagement, en ramenant un peu plus la couette sur eux. Il pouvait être fier de lui, il ne s'en était pas trop mal sorti cette fois-ci, comparée aux premières colères du petit garçon qu'il avait dues essuyer.

Et Dieu savait à quel point Matthew pouvait se montrer exécrable, lorsqu'il était vraiment, VRAIMENT contrarié.

Observant à nouveau le visage endormi de son "fils" adoptif, il se pencha pour déposer un doux baiser sur son front, puis ferma enfin les yeux.

Il espérait réellement que le petit Canadien se sentirait mieux à ses côtés, à l'avenir. Qu'il pourrait remplacer convenablement le si gentil Papa qu'il avait perdu. Il comprenait aisément ce que ressentait Matthew, et il savait bien qu'il ne serait jamais aussi doué que son rival pour élever des enfants.

Mais, justement parce que Mattie était le "fils" de Francis, il ferait autant d'efforts que possible pour l'élever convenablement. Pour se prouver à lui-même comme au Français qu'il en était capable, mais aussi pour lui montrer que malgré toute la haine qu'il pouvait ressentir envers ce dernier, jamais il ne la déverserait sur une petite nation innocente telle que Matthew. Jamais.

Et puis, après tout, Francis avait raison : qui voudrait voir cette petite bouille d'ange pleurer ?

Il retint un petit rire en souriant, calant un peu mieux le garçonnet dans ses bras. Ah, il était déjà gaga de sa petite colonie... Bon Dieu, il ne pouvait réellement pas résister aux jumeaux du Nouveau Monde, ils étaient bien trop adorables...!

Dans un nouveau soupir, il plaça sa tête plus confortablement sur l'oreiller du lit, et sa respiration devenant de plus en plus calme et régulière signifia qu'il avait fini par suivre son petit protégé dans les limbes du sommeil.


Voilà voilà.

Bon, pour celles et ceux qui n'ont pas reconnu la berceuse, c'est celle que la Maman de Dumbo chante dans le Disney. Mais si, vous savez, quand elle le berce dans sa trompe. Cette chanson me fait pleurer... TwT

Je pense peut-être faire d'autres petits OS comme celui-ci, pour en faire une série de berceuses du monde. Dites moi si cela vous intéresse ou non, et si vous avez des idées de "pairings" Nation et Chibination(s) dans les reviews :3

Sur ce, je vous fais pleins de gros poutoux baveux d'escargot de Bourgogne~