Je suis banal dans mon genre. Je veux dire par là que je suis blanc et ne fais que 40x40, vraiment banal non. Par contre c'est un fait là où je vis c'est un appartement plutôt peu banal… et puis je suis banal mais pas tout le temps, parfois j'ai le droit à une taie d'oreiller à l'effigie de Luffy, oui le héros de One pièce, tiens y a des connaisseurs, bref reprenons à la taie d'oreiller et bien quand j'en suis vêtu je suis tout de suite moins banal mais par contre ça le met dans un état ! Je suis heureux de ne pas être sa cuvette de toilette qui doit subir la lecture des tomes du Manga avec en prime un mur de papier toilette à ses côtés. Rien que d'y penser je déprime d'avance !

En plus au tant le dire directement des confessions sur l'oreiller j'en n'entends jamais ! Il dort pas si souvent que ça chez lui mon propriétaire, non il préfère les love-hôtels lorsqu'il est accompagné. Pas folle la guêpe on ne ramène pas n'importe qui chez soi quand on fait partie du showbiz. Donc la plus part du temps je le vois rentrer seul et parfois il vaudrait mieux qu'il soit accompagné car il arrive que sa proie d'un soir se soit fait la malle entre la boîte de nuit et l'hôtel. Il rentre alors en colère, bourré, shooté et j'en passe. Alors là oui, je lui sers de défouloir… Car qui subit sa mauvaise humeur dans ces cas là ? C'est bibi !

Le voilà qui rentre dans l'appartement, claque la porte, fait voler sa paire de chaussures qui rejoint celles déjà entassées au pieds de l'armoire à chaussure. D'un geste rapide il se débarrasse de sa veste qui vole au travers de la pièce pour atterrir sur le dossier d'une chaise plus ou moins libre. Sa chemise tombe là où il est, suit son pantalon. Il traverse la salle en chaussette et boxer jusqu'à la cuisine, se sert un grand verre d'eau en râlant. Il revient sans chaussette, qu'il a plus ou moins enlevées en buvant. Il se laisse tomber sur le lit, m'attrape et me sert contre lui en me disant que moins au moins je le fuis pas. Et pourtant ces soirs-là ce n'est pas l'envie qui me manque !

Mais tous les soirs ne se ressemblent pas et parfois il ne sort pas et compose. C'est tout de suite plus calme mais plus enfumée comme ambiance. Il se pose alors devant son ordi et commence à chercher sa mélodie tout en tirant par réflexe sur sa cigarette. Il peu dans ses soir-là faire des nuits à pianoter sur son outil. J'avoue préféré le voir à la guitare car d'une part c'est plus mélodieux que le sons de touches d'ordinateur et d'autre part il fume moins ses deux mains étant occupées ! Dans ses nuits-là je suis tranquillement posé sur le lit, ni écrasé, ni opprimé, ni battu, juste bien.

D'autres soirs il décide de regarder un film. Vous savez qu'il n'a pas de télé, alors il démarre son rétroprojecteur et s'assoit en tailleur sur le lit avec un bol de ramen fumant. Une fois qu'il a fini de manger il tend le bras, pause son bol dans un espace libre de la table basse, espace cher et rare, puis me prend dans ses bras pour se caler confortablement. Enfin cela se passe ainsi quand il est seul car s'il décide d'inviter des amis l'ambiance est tout autre ! Et parfois je deviens une arme ! M'empoignant par un de mes angles je finis par rencontrer la tête de l'un d'entre eux qui vient de dire une bêtise plus grosse que lui, ou bien je traverse l'espace qui le sépare de ce fameux amis pour m'écraser sur son nez quelques secondes plus tard. Lors de ses soirées là il est plutôt de bonne humeur et la bière coule presque à flots, assez pour qu'il arrive que ses amis passent la nuit à l'appartement. Tous s'entassent alors dans le lit de monsieur et là j'en prends pour mon grade… je suis « vraiment trop petit », il aurait pu « choisir un traversin » s'ils doivent y dormir à trois dessus, je suis aussi « vraiment moche avec cette taie d'oreiller », je pus « la cigarette froide » je devrais être « laver »… Non mais que chacun s'occupe de son oreiller oui !

Mais j'ai oublié une élément important dans toute cette histoire : les chiens ! Oui, ces « adorables petits toutous » qui se servent de moi comme d'un panier à chien ! Combien de fois Ecchigoya a dormi sur moi ? Combien de fois ils m'ont mordu ? Non mais c'est vrai, j'ai oublié « les pauvres ils s'ennuient quand papa n'est pas là » S' il existe une chose au monde qui le rend gaga ce sont bien ces chiens ! Mais bon, personne n'est parfait, non ?

Voici les confidences de l'oreiller de Nishikido Ryo.