Pour cette fiction, les auteures ne se souviennent pas d'avoir consommé une quelconque substance illicite (ou légale d'ailleurs) lors de la rédaction. Elles vous prient de les excusez pour les séquelles qui résulteront de la lecture de cette chose et vous rappellent que nulles réclamations ne sera acceptée dans des cas de troubles du comportements bénins ou graves résultant de la lecture . Vous vous engagez donc en tout état de cause.
Nous rappelons que cette fiction vise un but parodique, humoristique et concerne un public au fait de la nature humaine.
Puisse le sort vous être favorable et bonne lecture.
Amicalement,
F et L
PS : Les reviews sont vivement appréciées, notamment si vous espérez - pauvre de vous - une suite. Ou pas. Même pour nous dire d'arrêter de poster cette horreur. Promis, L ne sortira pas sa tronçonneuse pour vous faire un nouveau lifting ou une liposuccion.
Chapitre 1 : Fascination
Undertaker errait dans les couloirs de Poudlard avec un faux air ennuyé. Il s'était encore égaré même si, ça, il ne l'admettrait jamais. D'ailleurs, ce n'était pas de sa faute si ce château était démesuré, qu'importe s'il était en septième année.
Encore acculé dans un cul-de-sac, il tapota ses longs ongles noirs contre sa jambe d'un air contrarié. Mais, n'ayant pas d'autre choix que de faire demi-tour, il s'activa, ne voulant pas être en retard une énième fois en cours de défense contre les forces du mal. Toutes ses arrivées tardives faisaient bien trop plaisir à Mr Michaelis qui aimait lui confisquer ses poupées et l'obliger à récurer tout un tas de sol.
Il avait à peine fait quelques pas dans le couloir qu'il entendit une sorte d'explosion derrière lui. Il se retourna alors, curieux, et explosa de rire en apercevant un jeune homme aux cheveux blancs écroulé par terre dans une position extrêmement embarrassante. L'autre jeune homme le fusilla du regarde alors qu'il reprenait une position plus décente, remettant son uniforme dans un état un peu moins débraillé. Mais Undertaker restait plié.
L'inconnu, plus qu'agacer du rire totalement démesuré du vieillard, décida de l'ignorer superbement. Mais c'était sans compter sur Undi qui se rappela bien rapidement qu'il avait un cours dans moins de trois minutes et qu'il ne savait toujours pas où il était.
Agrippant la manche du jeune homme et, tout en essayant de faire taire ses caquètements, il lui demanda où ils étaient. L'autre lui lança un drôle de regard entre l'incrédulité et l'agacement saupoudré d'une pointe de curiosité.
_ Mon vieux, t'es dans l'aile des professeurs.
_ Oh ! Et par où on va en cours de défense contre les forces du mal ? Demanda Undertaker en réprimant les ricanements que provoquait sa propre stupidité.
Se perdre ? Oui, mais encore fallait-il savoir où on allait.
Le Quidam soupira.
_ T'as qu'à me suivre, on a cours ensemble.
_ Ah bon ? S'étonna Undi qui était pourtant persuadé qu'il aurait repéré depuis longtemps cette personne qui l'avait fait rire.
L'autre lui jeta un regard blasé et consterné. Lui l'avait repéré dès le premier cours, fasciné par les longues mèches blanches qui lui bouffaient le visage. Et les magnifiques yeux verts lucioles qu'il avait vaguement entraperçut dans un mouvement élégant pour repousser les cheveux qui cachaient l'estafilade sur son visage.
_ Xerxès Break, se présenta-t-il en tendant une main. Et voici Emilie (il désigna son épaule sur laquelle était posé un tas de chiffon bleu avec un des nœuds roses, l'un pour fermer sa jolie robe de poupée, l'autre pour tenir des "cheveux" blond en une couette haute).
_ Enchanté, dit Emilie.
Undi ricana. En fait, si, il se rappelait maintenant qui était Xerxès Break : l'un des membres de l'équipe de Quidditch des Serdaigle. Il aurait dû s'en souvenir puisqu'il était lui-même dans l'équipe des Serpentards et qu'ils s'étaient fait battre à plate couture, mais à l'époque, il avait la tête dans les nuages.
_ Undertaker, nice to meet you.
Xerxès qui avait pour habitude de porter des gants immaculés fut surpris par les longs ongles vernis d'Undertaker, ce que ne put s'empêcher de faire remarquer Emilie.
_ Si madame s'occupait moins de ses ongles, peut-être qu'elle aurait mémorisé les couloirs.
_ Héhéhé ! Emilie, ce n'est pas très gentil. Veuillez l'excuser, elle est dans sa période sans filtre. Maintenant, allons-y avant d'être en retard.
Ne prenant même pas la peine de vérifier si Undertaker le suivait, Break était parti au pas de course. Lui non plus n'était pas très fan des punitions du prof.
Finalement, après une ou deux courses où ils faillirent se tordre le cou, ils réussirent à arriver à l'heure. Un véritable miracle, ce que ne put s'empêcher de faire remarquer Mr Michaelis avant de commencer son cours sur les goules.
_ Qui peut me donner la définition des goules ?
Break tendit aussitôt le bras, comme le bon élève qu'il était, ignorant l'agacement visible de son voisin de paillasse, William.
Le regard de Mr Michaelis se posa sur lui, le jaugea du regard, laissa un petit sourire ironique s'étaler sur ses lèvres avant que son regard ne se déporte sur son camarade blanc.
_ Mr Taker ? Je vous écoute.
Undi retient le ricanement nerveux qui manqua de s'échapper de sa gorge. Il n'avait pas super envie de répondre à cette question, en fait.
_ Heu… C'est, heu… Fit-il avec son air le plus stupide. Je ne sais pas.
Mr Michaelis aurait pu le laisser en paix si seulement celui-ci ne trouvait pas marrant le fait d'embarrasser ses élèves.
_ Allons, Mr Taker, je sais que vos parents travaillent à la morgue de Sainte-Mangouste… Ils en ont certainement croisé…
Undi se crispa. Bien sûr que ses parents en avaient croisé. Ils travaillaient dans une morgue, c'est-à-dire le garde-manger des goules. Lui-même s'était retrouvé face à ces créatures, ce qui lui avait valu comme récompense de magnifiques cicatrices.
_ Je ne sais pas, s'obstina-t-il sèchement, le regard si noir que Mr Michaelis renonça à l'idée de lui tirer les vers du nez.
Reportant son regard sur sa classe de Serpentard et de Serdaigle, il chercha une nouvelle victime. Évidemment, les serdaigles n'étaient pas intéressant. La chose rouge qui gigotait à l'autre bout de la classe non plus. C'est là que son regard s'arrêta sur Break qui observait en douce son camarade tout aussi décoloré avec beaucoup d'intérêt dans les yeux.
Un sourire sadique mental s'installa dans l'esprit du professeur avant qu'il ne s'acharne sur un Serpentard roux tout à fait déplaisant et stupide.
Quelques minutes avant la fin du cours, il s'interrompit pour donner un travail de groupe à ses élèves.
_ Vous aurez à travailler par deux et avant de vous lancer vos petits regards d'étudiants transis d'amour (il ne put s'empêcher de dévisager les deux têtes blanches), je vais moi-même faire les groupes.
Un ensemble de grognement mécontent se fit entendre avant que le prof ne reprenne la parole.
_ Nous avons capturé quelques goules il y a peu et j'aimerais que vous étudiez ces spécimens. Votre rapport devra faire au minimum une cinquantaine de centimètre (ses élèves faillirent s'étouffer et un sourire sadique fleurit sur le visage du professeur). Évidemment, je vous laisse le choix de l'angle d'attaque.
Tandis que Mr Michaelis prenait un malin plaisir à former les groupes, Undi frémissait d'horreur à l'idée de se retrouver à nouveau dans la même pièce que l'une de ces créatures. Lui qui en temps normal aimait les cadavres, il ne pouvait supporter ces choses putrides avides de chair.
_ Mr Taker et Mr Break, énonça Michaelis. (Puis, ignorant les protestations qui s'élevaient des deux blandins, il continua :) Mr Spears et Mr Sutcliff…
Il continua ainsi, en ignorant le regard de détresse de William, puis leur souhaita bonne chance (sourire ironique à l'appui) et quitta la pièce.
Break et Undi se regardèrent d'un air accablé puis avec détermination, ils se rapprochèrent.
_ Puisqu'on doit travailler ensemble, marmonna Break, allons à la bibliothèque.
Undi acquiesça, peu pressé de devoir travailler sur le sujet.
Sur le chemin, Break observa son compagnon. C'était bien la première fois qu'il le voyait avec un air aussi sérieux sur le visage. Lorsqu'il l'apercevait, c'était en général pour le voir rire comme si la vie était une blague énorme et géniale. Là, même s'il ne voyait pas ses yeux, il sentait que quelque chose clochait. Il ne fit cependant pas de commentaires alors qu'ils entraient dans la bibliothèque.
Ils trouvèrent une place à l'écart et s'installèrent, fouinant déjà dans ce qu'ils savaient des goules. Ou plutôt, Break essayait de rassembler ces connaissances sur les goules pendant que Mr Taker se perdait dans ses souvenirs.
Le regard dans le vide, il se revoyait courir main dans la main avec son petit frère, poursuivit par deux goules qui avaient échappé à la surveillance des médecins.
Elles lui avaient parues gigantesques du haut de ses huit ans ; monstres d'immondices qui les avaient pris en chasse, lui et son petit frère. Ils avaient couru dans la morgue à la recherche d'un endroit où se cacher ou de l'aide mais ils étaient seuls dans cet immense labyrinthe aseptisé.
Épuisé, ils avaient fini par se cacher dans des placards en espérant que leurs parents arriveraient bientôt. Mais les goules furent plus rapide…
Le bruit des livres qu'on laissait tomber le sortit de ses pensées. Le regard, ou plutôt le seul œil qu'il pouvait distinguer sur la figure de son camarade, le fixait avec un agacement certain pendant qu'il l'observait avec un air légèrement absent, ce que ne put s'empêcher de faire remarquer Emilie :
_ Qu'est-ce que c'est que c'est que ce regard de benêt ? J'ai autre chose à faire que passer mon après-midi à lire !
_ Allons, Emilie ! Tu ne vois pas qu'il réfléchit ? Essaya de la rattraper Break.
_ Tu parles, ricana Emilie, il a plutôt l'air de gober les mouches.
Undi se racla la gorge.
_ J'ai oublié, mais j'ai une colle dans dix minutes. On travaillera dessus demain…
Il ne laissa pas le temps à son camarade de protester et s'enfuit sans demander son reste, courant se planquer dans le premier abris sûr qu'il vit : en l'occurrence, ce fut un placard à balais.
Une heure plus tard, quelqu'un en ouvrit la porte.
_ Hum… Non~… William~ … Pas ici – Han !
Le dit William se figea soudain en apercevant la boule blanche et noire secouée de sanglots. Il se détacha de sa proie et se racla la gorge, essayant de faire comprendre aux deux personnes présentes qu'il allait y avoir un problème.
_ William ? Couina la chose rouge. Pourquoi tu t'arrêtes ? (Puis, suivant le regard gêné de son compagnon, Grell grogna). Oh non, pas lui…
_ Grell, un peu de tact, je te prie.
_ Mais, Willy, nous allions enfin pouvoir nous attaquer aux choses sérieuses..
_ Grell…, soupira son compagnon en remontant ses lunettes.
_ Oui, mon chéri ?
William ne savait pas vraiment quoi faire. D'un côté, Undi ne semblait pas les avoir remarqués et était encore secoué de sanglots. De l'autre, un certain organe de son anatomie avait besoin d'attention.
Cherchant une solution à son dilemme, il aperçut Break qui semblait revenir de la cuisine – en toute illégalité au vu du nombre de dessert qu'il s'enfilait.
_ Vraiment, Willy ? Je peux savoir pourquoi tu regardes cet infâme Xerxès Break ?
La mention de son camarade de classe eu pour mérite de faire réagir Undi qui tenta de refermer les portes du placard tout en dissimulant ses larmes. Ce qui n'eut aucun effet convainquant et lui valut de se ramasser par terre. Ce que ne manqua pas de remarquer Grell qui, après un coup de pied dans la chose en larmes, s'enferma dans le placard avec son William avant même que ce dernier ne puisse prononcer un mot sur son manque flagrant de politesse.
Pendant ce temps, Break se promenait en sautillant gaiement dans les couloirs, trop ravi de pouvoir s'empiffrer de sucreries, quand il remarqua une tache rouge s'enfermer dans un placard.
Échangeant un regard avec Emilie, les deux maîtres chanteurs de Poudlard décidèrent de mener l'enquête. Sauf que, alors qu'il sortait sa plume à papote et son carnet, il trébucha sur une boule tremblante qu'il n'avait pas vu. Il lui fallut plusieurs secondes pour comprendre que le blanc était des cheveux, le noir : des vêtements, et le laiteux : de la peau. Il s'étonna intérieurement quand il devina que la boule était un Undertaker tremblotant, le visage enfouit dans ses mains.
_ Taker ?
Il ne comprenait pas. Que se passait-il ? N'était-il pas censé être en colle ? Pourquoi était-il rouler en boule comme ça ? Surtout qu'à peine le nom de son compagnon fut-il à l'air libre que ce dernier se recroquevilla et trembla deux fois plus. Il commença sérieusement à s'inquiéter.
_ Qu'est-ce qui se passe ? Tu as eu un problème avec Rusard ? Avec Sutcliff ? Avec quelqu'un d'autre ? Tu… Tu t'es perdu ?
Si Undi avait été en pleine possession de ses moyens, nul doute qu'il aurait ricané à en perdre haleine. Lui, dans cet état parce qu'il s'était perdu ? Lol ! Mais actuellement, Undertaker était effectivement perdu mais dans ses souvenirs traumatisants et tout ce qui l'entourait avait disparu. Il était en train d'essayer d'échapper aux goules qui l'avaient retrouvé, s'acharnant sur le corps sans vie de son petit frère et l'éclaboussant de sang. L'envie de vomir le tenaillait, lui donnant des haut-le-cœur silencieux alors que des larmes de terreur brûlante lui échappaient.
Au bout de quelques minutes sans réactions, Break sentit l'inquiétude montée. Il se demanda ce qu'il devait faire. Il renonça à son scoop (bien qu'il entendait clairement les gémissements qui s'échappaient du placard où était planté Undi) et s'agenouilla aux pieds de son partenaire de devoir et tendit la main.
Dès qu'il l'eut touché, l'autre se recroquevilla encore un peu plus si possible.
Remarquant qu'il était en train de s'ouvrir la paume des mains de ses ongles surdimensionnés, il se rapprocha – tant pis pour le réflexe traumatique de "je me fonds en moi-même" – et lui pris les mains pour l'empêcher de taillader ses paumes déjà trempés de sang.
Cherchant quelque chose auquel se raccrocher, Undi enfoui ses mains dans la chemise de Break qui fut trop abasourdit pour réagir. D'ailleurs, déconcentré par un "oui, Willy, plus profond !", il ne vit pas venir le fossoyeur qui s'accrocha à lui en mode koala et commença à tremper sa chemise qu'il déchiquetait déjà avec ses ongles. Ce mec avait dû être un chat dans une autre vie.
Il grogna mais le souleva quand même puis marcha jusqu'au prochain placard. S'il jura bruyamment devant la difficulté à l'ouvrir avec un matou blottit dans ses bras, ce fut avec une certaine tendresse qu'il fit attention à ne pas lui faire mal en entrant à l'intérieur. Et, c'est en moins de temps qu'il n'en faut pour qu'ils arrivèrent dans sa chambre, tout ça grâce à un habile sortilège de téléplacardisation.
Une fois dans la sécurité des quatre murs de la chambre individuelle (apparemment, personne n'osait l'approcher à cause de ses comportements jugés "bizarres". Mais surtout, Emilie faisait beaucoup trop peur à leur camarades pour qu'ils acceptent de dormir dans la même pièce qu'elle), il tenta de se dégager de son fardeau mais celui-ci refusait absolument de le lâcher.
Retenant un soupir d'agacement et faisant taire les remarques sarcastiques d'Emilie, il s'assit sur son lit – ses jambes n'étant plus de première jeunesse – avec la sangsue qui s'agrippa encore plus férocement à lui.
Break eut la pensée ironique que les gosses lui pourrissaient vraiment la vie. C'était un vieil homme barbu qui l'avait poussé à vivre ses dernières années dans une école, histoire de le sociabiliser parait-il. Évidemment, il avait omis de lui mentionner que ce serait en temps qu'élève.
Ne sachant pas trop quoi faire de son camarade, il tenta de lui tapoter le dos. Mais loin d'avoir l'effet escompté, cela redoubla les larmes et les gémissements d'Undi dont il arrivait désormais à distinguer quelques mots : "pitié, au secours, Allan !".
Vraiment, rien pour l'aider à comprendre la situation. Essayant une nouvelle tactique, il lui caressa les cheveux. Plus pour son propre désir personnel que dans un réel souci de réconfort. Mais cela sembla fonctionner.
Xerxès venait de se découvrir une nouvelle fascination pour les brins soyeux et doux de son camarade. D'ailleurs, ne sachant pas quand celui-ci allait sortir de son état de pleurnicheuse, il décida de lui faire des petites tresses.
Au bout de quelques minutes, Undi finit par se calmer. Il arrêta tout bonnement de pleurer, de trembler et… De respirer. Break perçut très précisément le moment où il se détendit – poupée de chiffon aux yeux vides – et où il expira sa dernière bouffée d'air. Mais pas l'inspiration qui devait suivre. Alors, il paniqua, n'ayant pas très très envie de se retrouver avec un cadavre dans les bras. Il le releva, le secoua – avec peu de délicatesse – en l'appelant d'une voix anxieuse et sourde. Voyant que l'autre ne réagissait pas, il lui colla une baffe.
Cela eut au moins le bon goût de le ramener à lui et de le forcer à respirer pour pouvoir crier. Mais cela ne le sortit qu'à peine de sa catatonie. Il resta mou, incapable d'agir ou de réagir. Et il arrêta à nouveau de respirer.
Cette fois, le coup de la baffe ne marcha pas. Et Break fut forcé d'utiliser une solution bien plus radicale : le bouche-à-bouche.
Il se plaça comme il pouvait, força la bouche close à s'ouvrir et plaqua ses lèvres sur les siennes pour souffler l'air qu'il avait dans les poumons. Cela eut pour effet de faire réagir faiblement qui chercha à le repousser comme s'il ne voulait plus respirer pour s'éteindre définitivement. Break l'immobilisa sur le lit et força sa bouche, sa gorge et sa poitrine à recevoir l'air gracieusement offert.
Emilie, posée à côté d'eux, jubilait :
_ Vous êtes amoureux ! Se moqua-t-elle. N'oubliez pas de vous protéger !
Finalement, quand Break ne pensait plus pouvoir tenir, Undertaker eu la bonté de respirer sans aide et de cligner des yeux d'un air surprit. Ce qui énerva passablement le Serdaigle qui, juste pour le plaisir, lui assena une nouvelle claque.
_ C'est bon, t'es conscient maintenant ? Parce que si tu veux te suicider, fait le ailleurs que dans ma chambre.
Undi reclina des yeux, encore tout étourdit, mais cette fois à cause de la baffe de Break – qui était magnifiquement décoiffé et arborait une chemise pleine de trous. Pensant devoir combler le blanc qui commençait à s'éterniser entre eux, il lança la première chose qui lui passa par l'esprit :
_ T'as les lèvres sucrées. Goût cerise, je crois. J'aime bien.
Tout compte fait, il aurait peut-être dû la fermer, Break avait l'air de vouloir que sa joue dise à nouveau bonjour à sa main.
Il se recula donc sur le lit moelleux de son camarade et plaça Emilie entre eux. On n'est jamais trop prudent. Enfin, ça, c'était sans compter sur la bouche sans filtre de la poupée.
_ Vraiment ?! Moi qui pensais assister à une scène de cul romantique ! Vous ne pouvez pas retirer ce balai que vous avez dans le derrière et baiser ? Ça te ferait du bien, Break, tu es trop tendu ces derniers temps et ton épaule devient inconfortable !
_ La ferme, Emilie, s'énerva le Serdaigle.
Undertaker ne dit rien mais on sentait que malgré son égarement, il avait parfaitement compris ce que la marionnette voulait dire. Et il ne savait pas si ça l'ennuyait, le dégoûtait ou le tentait. Sans doute tout cela en même temps ou aucun. C'était un peu flou de son avis personnel. Il préféra se rencogner dans un coin et faire comme si de rien n'était.
_ Qu'est-ce qui t'a pris au juste de venir t'effondrer devant un placard ? T'étais pas censé être en colle ? Demanda Break, acide.
La gorge d'Undertaker se noua à ces mots. Qu'importe la réponse, il aurait été bien en peine de lui répondre. Sa bouche lui promettait que chaque mot, chaque son qu'il parviendrait à extraire de sa bouche se transformerait en gémissements incohérents et parfaitement humiliants, comme s'il avait un nœud coulant autour du cou. Et de toute façon, que pouvait-il dire ? "Oh, tu sais, les goules, ça me connait, ça à buter mon frère Allan avant de me laisser pour mort. Alors qu'on en ai parlé toute la journée, forcément, ça à un peu réveillé le traumatisme". Euphémisme. Impossible à croire. Il passerait pour une victime alors qu'il était aussi coupable de la mort de son frère que les goules. S'il ne l'avait pas amené à la morgue pour l'impressionné, s'il n'avait pas laisser la mauvaise porte ouverte, s'il avait courus plus vite, s'il s'était mieux caché, s'il s'était jeté sur la goule alors, alors Allan serait vivant…
Face à son silence et à son air de brebis blessée et coupable, Break laissa tomber.
_ Casses-toi, cracha-t-il.
Undi ne s'attendait pas beaucoup à de la compréhension de la part de son camarade mais à au moins un peu de gentillesse. Nada ! Du pur déni de son existence.
Légèrement énervé mais surtout encore un peu sonné, le Serpentard se dirigea d'un pas incertain vers la porte tandis que Break rouspétait à propos de sa chemise.
Une fois sorti du dortoir du Serdaigle, il ne sut pas trop où se diriger. C'est alors qu'une petite voix retentit :
_ Tourne à gauche.
_ Emilie ? Qu'est-ce que tu fais dans mon manteau ?
_ La mauvaise humeur perpétuelle de Break commence à me taper sur les nerfs ces derniers temps alors j'ai décidé de voir le monde. Tourne à droite au croisement.
_ Huhuhu ! Donc tu découvres le monde en t'infiltrant dans le dortoir des Serpentards ?
_ Je rentabilise mon expédition tout en aidant une pauvre âme en détresse.
_ Je ne suis pas en détresse !
_ C'est sûr que pleurer pendant une heure dans les bras de Xerxès, ce n'est pas être en détresse.
_ C'est juste une façon de faire une petite sieste.
_ C'est pour ça que t'as joué la demoiselle en détresse : pour un baiser du prince charmant.
Undi ne put empêcher quelques rougeurs de monter sur ses joues en repensant aux lèvres de Break.
_ Je le savais, tu rougis.
_ Emilie jolie, si tu ne veux pas faire une chute de plusieurs mètres, je te conseille de te taire.
_ Allons, tu ne pourras pas. Sinon, je révélerais à tout le monde que ta famille est impliquée dans le scandale de la morgue de Sainte Mangouste.
Undi stoppa et fixa la petite poupée.
_ Comment tu sais ça, toi ?
_ Le talent, mon cher, le talent. Bon, tu avances ?
Undertaker reprit sa marche, le dos droit et l'air vaguement constipé.
_ Revenons à nos moutons, relança Emilie sur le ton de la confidence, comment c'était d'embrasser Xerxès ?
_ On ne s'est pas embrassé, répliqua Undi.
_ A d'autre, ricana Emilie. Pourtant, tu l'as dit toi-même, tu as aimé le goût de ses lèvres… Cerise… Miam, hein ?
Undi rougit sans pouvoir s'en empêcher. Oui, bon, ça ne voulait rien dire, hein.
_ Avoue, tu rêves de recommencer ? S'amusa Emilie.
Undertaker garda un silence coupable, n'ayant pas particulièrement envie de répondre à cette question. Ça tombait bien d'ailleurs car ils venaient d'entrer dans la salle commune des Serpentards et qu'il tomba quasiment nez à nez avec un Grell mi furieux mi extatique.
_ Je peux savoir ce que tu faisais dans ce placard recroquevillé comme une loque humaine ?
_ Et toi ? Qu'est-ce que tu y faisais ?
Le sourire sadique et le regard noir d'Undi coupa net le caquet de cette bécasse rouge qu'il contourna proprement avant de rejoindre sa chambre. Le tout sous le regard amusé d'Emilie qui s'était cacher dans sa poche pour ne pas se faire refouler à l'entré mais qui ressortit dès qu'elle fut dans la chambre du Serpentard avant d'en inspecter minutieusement chaque recoin.
_ Joli pot à cookie.
_ Merci.
Undertaker ne savait pas trop sur quel pied danser avec la poupée. Un coup, elle le menaçait ; l'autre, elle essayait de le caser avec son proprio.
_ Tu peux tout me dire, mon petit, je ne cafterais pas.
_ Je n'en crois pas un mot.
_ Je t'assure que je suis de toute bonne foi.
_ Vraiment ? Alors pourquoi ces menaces ?
_ Comme je l'ai dit, pour découvrir le monde.
_ A d'autre. Je suis sûr que toi et Break avez déjà réussi à pénétrer ici. Je dors dans la même chambre que Nightray et sa collection de ciseaux en argent a été remplacée par des paires en plastique.
_ Je ne vois pas du tout de quoi tu parles mais j'avoue avoir un autre but que la découverte du vaste univers et de ces plaisirs.
_ Je peux savoir ce que c'est ?
_ Bien sûr. Te caser avec Xerxès.
_ Quoi ?!
_ Il a besoin de compagnie et je ne veux pas d'une greluche insupportable donc je tâte du côté des hommes depuis quelques mois. Je croyais avoir trouvé le bon avec Grey. Après tout, il était compatible alimentairement mais après se l'être envoyé, Xerxès n'en a plus voulu. Bref, là, je suis un peu à court de solution. On peut dire que tu tombes à pic !
_ Tu sais que je suis un être humain doué de conscience et donc de capacité à juger ce que je veux ou pas ? Et non pas une poupée gonflable à la con pour ton maître !
_ Et alors ? En quoi te taper Xerxès est-il grave ?
Undi resta sans voix quelques secondes.
_ Et toi, alors ? Pourquoi n'essayes-tu pas de te trouver quelqu'un pour t'occuper ?
_ Bien vu, captain obvious. Mais tu connais beaucoup de poupées qui parlent ?
Undi dû se rendre à l'évidence : pour une fois, elle avait raison.
_ Bref, tout ça pour dire que de toute façon, Xerxès et moi, ça n'arrivera jamais. Fais-toi une raison.
_ Ne jamais dire jamais, répliqua Emile très philosophiquement.
_ Raaah ! Tu m'énerves !
_ Taker ? Tu parles à qui comme ça ? Demanda une voix froide derrière lui.
Undi se retourna précipitamment. Vincent Nightray, longs cheveux blonds brossés à la perfection et l'air parfaitement snobinard, le regardait de haut.
_ A Emilie.
_ La poupée de Break ?
_ Oui.
_ Tu sais quand même que les poupées ne parlent pas ?
_ Oui, mais…
_ En tout cas, bonne pioche, je vais pouvoir me venger de cette saloperie de Chapelier.
_ Chapelier ?
_ Xerxès, nigot.
_ D'où tu tires ce surnom ?
_ De son pouv… Ça te regarde pas. Maintenant, donne-moi la poupée.
Voyant le reflet argenté d'une des lames de ciseaux de Vincent, il préféra s'enfuir, Emilie sous le bras. Après tout, même si cette poupée était insupportable, elle l'avait aidé à trouver son chemin. Et puis, il avait moyennement envie d'avoir affaire à Break, celui-ci frappait plutôt fort.
Évidemment, comme si cette journée n'était pas assez merdique, il fallut qu'il tombe sur Mr Michaelis.
_ Mr Taker… L'aborda-t-il avec l'ironie insondable que sa voix avait l'habitude de transporter. Comment vous en sortez-vous avec le devoir que je vous ai donné ?
_ Heu, pas trop mal, monsieur.
_ Je me suis dit que vous connaîtriez votre sujet avec ce qu'il s'est passé avec vos parents… Alors, je m'interroge : pourquoi me mentir, tout à l'heure ?
Undertaker ouvrit la bouche et la referma.
_ Votre expérience sur la question pourrait pourtant aider vos petits camarades si jamais ils se retrouvaient dans la même position que votre famille. De plus, j'attends de vous une forme de professionnalisme estudiantin qui m'apprendrais que vous faites vos devoirs et que vous apprenez vos leçons. Il ne vous est en aucun cas autorisé d'y échapper. Et pour punir votre insubordination, j'enlève cinq points à Serpentard.
Undertaker protesta mais Mr Michaelis resta intransigeant sur la question. Et c'est ainsi qu'ils se séparèrent, l'un plutôt fier de lui et l'autre profondément en colère face à tant de stupidité.
_ Que voulait-il dire par "votre expérience" ? Voulu savoir Emilie, poussée par la curiosité. Il y a quelque chose que tu ne m'as pas dit sur Sainte Mangouste ?
_ C'est pas le moment, Emilie ! La remit à sa place Undertaker.
Et pour une fois, Emilie se tut.
Enfin, pas pour très longtemps parce qu'Undi était incapable de se rendre à la grande salle et qu'il s'attardait plus, il ne resterait plus rien à manger.
Finalement, ils arrivèrent, Emilie ne prenant même plus la peine de se cacher. Cela fit jaser tout le réfectoire. Même Dumbledore haussa un sourcil discret tandis que le sourire de Mr Michaelis s'agrandissait.
Undi n'y prêta aucune attention, s'asseyant à la même place que d'habitude, entre Vincent et Grell – de quoi vous rendre heureux.
Grell lança un regard douteux à la poupée comme si elle allait se mettre à bouger et venir l'égorger pendant qu'il dormirait, tandis que Vincent essayait de transpercer son rembourrage à coup de fourchette. Ni prêtant aucune attention, Undertaker discutait tranquillement avec Lau. Après tout, celui-ci était le seul à savoir comment faire sortir Mr Michaelis de ses gongs, et, là, tout de suite, il en avait bien besoin.
_ Sinon, toi et Xerxès, vous n'avez pas eu beaucoup de temps à vous ces derniers jours. J'espère que vous prendrez le temps de fêter votre anniversaire.
Undi recracha le jus de citrouille qu'il venait d'avaler et manqua de s'étouffer. Vincent sourit avec ironie, enchanté qu'on lui tende une perche pour battre le blandin. Quant à Grell…
_ Un anniversaire ?! Comme c'est romantique ! Vous allez faire comment ? Diner aux chandelles avant de faire sauvagement l'amour sur la table de l'observatoire ? Ou carrément oublier les préliminaires ? Si j'étais toi, j'emmènerais mon chéri en week-end à [insérer nom de ville touristique au prix indécent] où il essayerait de satisfaire tous mes désirs car il saura que je suis la femme parfaite.
_ Le cauchemar de sa vie, oui, répliqua Vincent. Et puis, bon, connaissant Undinou, ça finirait plutôt par une dégustation de jus étranges en éprouvette sur discussion romantique à base de "que penses-tu des expériences sur les bébés humains pouvant être mortelles ?".
Le dégoût était bien présent. Sur son épaule, Undi cru entendre un rire étouffé mais rien n'était moins sûr. Le fossoyeur tenta une veine tentative de noyage dans son verre quand la partie détraquée de son cerveau reprit le dessus sur ces trucs étranges appelés sentiments.
_ Huhuhu, je suis sûr que tu sais de quoi tu parles, ma chère Grell. A vous entendre, toi et Willy (il insista sur le surnom), vous êtes ensembles depuis bien longtemps. Mais surement pas plus que Vincent avec sa main gauche. Depuis que ce cher Raven s'en est allé, il n'est plus que l'ombre de lui-même.
Taclage en règle, balle au centre.
_ Voyons, sourit Lau comme s'il observait une querelle de gosses, ne vous battez pas pour ça. Vous obtiendrez tous mes faveurs…
Undi grimaça de dégoût. Grell fronça le nez comme si ça avait senti quelque chose de peu ragoûtants. Vincent, lui, lui cracha son verre de jus de citrouille au visage sans pouvoir s'empêcher de rougir comme une pucelle. Undi sentit Emilie gigoter sur son épaule et se demanda ce qu'elle avait repéré. Puis il se rendit compte que la réaction de Nightray n'était tout simplement pas normale. Il s'en frotta presque les mains en remerciant silencieusement la poupée par de petits tapotements sur la tête.
_ Vince, quelque chose ne va pas ? Tu sembles un peu rouge. De la fièvre peut-être ?
_ Non, non, c'est rien ! J'ai juste avalé de travers, s'empressa de répondre le jeune homme encore plus rouge.
_ Tu devrais faire plus attention. C'est bien de déguster mais il faut aussi savoir faire glisser le tout au fond de sa gorge.
Heureusement pour Vincent, il n'avait plus rien dans la bouche. Sinon, il se serait réellement étouffé.
Sur l'épaule d'Undi, Emilie tremblait légèrement, tentant de cacher son rire pendant qu'une petite lumière s'allumait dans le cerveau de Grell et que Lau avait un sourire quelque peu crispé sous son air serein :
_ Tu as l'air de t'y connaître en dégustation, mon cher Taker.
_ Bien sûr. J'ai disséqué assez de personne mortes de suffocation pour savoir qu'une trop grande quantité de liquide peu provoqué un étouffement.
_ Ah ? Parce que tu n'as jamais avalé, toi ? Répliqua Lau. Tu dois pourtant connaître la sensation que ça procure.
_ Je n'ai jamais autant expérimenté que toi ou Ran-Mao (d'ailleurs, où est-elle, celle-là ?). J'ai les bases mais le sens pratique m'échappe un peu.
_ Grell pourrait t'aider à y remédier.
_ J'ai déjà quelqu'un en tête. A moins que tu n'aies quelqu'un d'autre en vue, Lau ?
Le sourire de Lau se fit plus grand.
_ Possible. Mais c'est si gentiment proposé. Je veux bien t'aider à t'entraîner…
Vincent ne put rester assis et se leva violement d'un air furieux. Undi ricana, Emilie tressauta et Lau sourit plus franchement, s'amusant comme un petit fou.
Quelques instants plus tard, le sourire de Lau se figea quand un poids fut retiré de l'épaule de Taker. Celui-ci se retourna lentement, ne sachant vraiment pas comment dire à Break qu'il n'y était pour rien et que c'était Emilie qui avait fugué. Mais il perdit ses mots sous le regard rouge sang du Serdaigle.
Celui-ci le fixa quelques instants avant de lui faire un grand sourire – proche d'atteindre le niveau de flippantisme de Michaelis – et de lui lancer un jovial "merci !".
_ Heu, de rien.
Undertaker se sentait vraiment très petit en cet instant et tenta désespérément de chercher de l'aide du côté de Lau. Mais c'est Grell qui vola – sans le vouloir – à sa rescousse :
_ Breakinou, est-ce que tu sais quand Willy descendra manger ? Je lui ai gardé son dessert préféré.
Le dit Breakinou grimaça au surnom avant de poser son œil unique sur la chose qui gigotait sur sa chaise.
_ Il ne descendra pas.
_ Quoi ?! Mais il m'avait promis de venir !
Break lui répondit par un haussement d'épaule avant qu'un petit sourire espiègle se dessine sur son visage. Et c'était tout en fixant Undertaker qu'il répondit à Grell :
_ Peut-être que tu n'avales pas assez bien.
Et sur ces mots, il repartit, Emilie les fixant d'un regard railleur avec un petit sourire dont elle avait le secret.
Undertaker rougit et il se promit que plus jamais, jamais, jamais, il n'approcherait Xerxès Break.
Sur la fin de cette mise en bouche, nous vous donnons rendez-vous dans approximativement trois semaines...
