C'est la fin.
La vraie.
Hm... Non, il reste une étape.
Une fichue étape.
Juste un train.
Je ne sais pas comment je suis arrivée ici. C'est sûrement mes dernières secondes de conscience, juste un fruit de mon imagination, juste une incapacité à trouver la mort.
Alors je suis là.
Et d'autres le sont aussi.
Ça bouscule de partout, ça discute, ça ricane.
Et c'est mort, surtout. C'est sinistre, c'est triste, c'est mort.
Les bruits sont étouffés, les couleurs sont ternes.
Mon esprit divague, à la recherche de souvenirs, il s'enfuit, vers la mort, vers la fin.
"Le train à destination de l'au-delà entre en gare. Veuillez vous éloigner de la bordure du quai."
Ah, le voilà.
Les autres se taisent, soudain tous tendus, tous crispés.
Ils ont peur.
Ils ne veulent pas partir.
Juste...
Continuer leur routine, revoir leur famille, leurs amis.
Mais c' est trop tard.
C'est la mort. C'est elle, la seule, l'unique. La belle, la majestueuse mort. Et elle n'attend pas.
Les portes s'ouvrent face à nous, bruyantes, angoissantes.
Et je monte. Et tout le monde monte.
Chacun s'assoit, il y a assez de place, tout est prévu.
J'ouvre légèrement les jambes, les pieds croisés, les mains posées sur mes cuisses.
Je laisse tomber ma tête en arrière, je relâche mes épaules.
Je suis bien, là, pour mes derniers instants.
Un "pouf" foutrement pas discret me fait sursauter et ouvrir un œil.
Et...
Je me retrouve face à ce que je n'espérais plus.
De la lumière. Des couleurs vives. De la vie, en fait.
Ébloui. Chamboulé. Oui, je le suis.
À côté de moi, un grand brun me fixe de ses larges yeux verts. Et quels yeux ! Quels yeux...
Échec et mat. Bam, dans ma tronche. Fini mon attitude blasée, fini l'impassibilité. Ma bouche s'ouvre d'elle même lorsque je dis, d'une voix presque étranglée : "qui es-tu ?"
Ses lèvres rosées s'étirent un peu, puis se relâchent, avant de trembler. Ça, c'est un rire. C'est un rire silencieux, un rire sincère.
"Moi ? Bonne question ! Qui suis-je ?"
Qui est-il ? Bon sang, qui est-il pour faire réapparaître chez moi un espoir envolé ?
Et je la connais, la réponse. Il est l'amour. Il est la vie, le bonheur. Il est le début de ma renaissance.
Ses doigts frôlent les miens, et suivant mon instinct, mon envie, je les attrape, je les serre. Il n'est pas surprise, il sait, lui aussi, qui il est.
Et le train part. Et je pars avec lui.
Un petit OS qui sera peut-être suivi d'une suite, selon ce que vous en pensez. Commentez ! Je n'attends que ça ^^
