"On ne peut souffrir des choses que l'on ignore "
JAMAIS ILS NE DEVRONT SAVOIR...
CHAPITRE 1
« -Il n'en saura rien. » m'a dit Fili en remettant son manteau sans aucune hâte.
Je n'ai pas osé lui répondre, ni même le regarder. Un simple regard pouvait tout déclencher, transformer les braises ardentes en flammes destructrices. J'ai soupiré de lassitude et ai serré les poings jusqu'à m'en faire blanchir les phalanges de douleur. Je savais où cette discussion allait nous mener car plus d'une fois nous l'avions eu, et plus d'une fois cela avait dérapé. Je me suis résolue à me taire et à feindre de ne pas avoir entendu car c'était tellement plus facile. Mais l'un comme l'autre, nous savions que nous nous fourvoyions.
Nous savions qu'à un moment, il nous faudrait affronter la vérité et la regarder en face, droit dans les yeux, en parler calmement et sérieusement pour prendre des résolutions. Nous ne pourrions tromper sa vigilance éternellement. Pourtant nous repoussions toujours ce moment fatidique, nous faisions semblant de ne rien voir, de baisser les yeux, de tergiverser, de nous mentir. Encore qu'il paraissait avoir moins de mal que moi à le faire…
J'ai détourné la tête du mur pour contempler le feu qui crépitait dans l'âtre. C'était un son à peine audible mais qui avait un certain rythme, au point que cela en devenait presque entêtant. Les bûches flamboyaient joyeusement, léchées avec avidité par des flammes rouges toujours plus affamées et gourmandes. Dans mes souvenirs les plus anciens, j'avais toujours trouvé du réconfort et de l'apaisement dans les flammes, aussi belles et meurtrières fussent-elles en vrai. Je me sentais en sécurité dans les bras de cette chaleur envoûtante qui me paraissait protectrice.
Depuis l'enfance me semblait-il, mais c'était à présent une période si lointaine que je n'en gardais que peu souvenirs. Le plus souvent, ceux-ci ne se résumaient qu'à des brides de discussions faites par des visages flous, à la voix brouillée, aux accents rauques comme enroués par une violente toux. Les lieux où se passaient ces scènes avaient des contours imprécis et des couleurs ternes, jamais je ne distinguais clairement quelque chose, si tant est qu'elles eussent réellement existé un jour… Qui pouvait dire si mon esprit ne me jouait pas des tours ? Je ne savais à quel saint me vouer.
J'ai fermé les yeux et ai laissé la chaleur du feu me calmer, comme une enfant. C'était bon et plaisant, mes craintes semblaient se crucifier, se fixer fermement à un poteau de bois sans possibilité de s'échapper, pour se retrouver consumées par des flammes chaudes et purificatrices. J'avais l'impression d'exorciser mes vieux démons, de mettre à nus tout ce que je m'évertuais à cacher. Etrangement, j'ai souri, bien que cela n'avait pas lieu d'être.
Mon sang m'a donné l'impression de bouillir en moi, je me sentais revivre, nettoyée de toutes les fautes que j'avais pu commettre jusqu'à présent. Mais cela n'était qu'illusion je le savais, et comme toute illusion, eh bien, elle était temporaire. Combien de temps celle-ci allait durer avant que la réalité ne me submerge de nouveau ?
Le drap de soi blanc qui me recouvrait est tombé de mes épaules et j'ai immédiatement tressailli, n'ayant pu imaginer que le froid de la chambre pusse être si violent et mordant. J'ai entendu Fili s'approcher dans mon dos tandis que je remettais le drap en silence. C'est tout juste si j'osais bouger, de crainte d'émettre le moindre bruit qui trahirait ma présence en ces lieux. En ces lieux interdits où jamais je n'aurais dû me trouver si j'avais été une épouse fidèle.
Il a caressé ma nuque de ses doigts chauds qui me frôlaient à peine et a entrepris de les laisser courir ailleurs, plus bas sur mon ventre, caressant doucement au passage les endroits qu'il pouvait atteindre. Le contact a engendré une vague de frissons sur mes bras qui s'est répandu sur l'ensemble de mon être. J'ai retenu un gémissement en fermant les yeux, même si cela m'en a coûté. J'aurais voulu m'extraire de cette étreinte aussi agréable que destructrice si j'avais pu. Une étreinte doucereuse pour laquelle j'avais à mentir.
J'ai réussi à repousser sa main non sans mal, mais je ne l'ai pas lâchée pour autant. Au contraire, je l'ai serrée fermement, comme si cette seule partie de son être constituait l'unique chose capable de me retenir sur terre. Plus le temps passait, plus je me rendais compte que j'avais besoin de lui.
« -Tu joues à merveille ton rôle d'épouse Alana. Tu fais exactement ce qu'il faut, je t'ai observée. Cela fait plusieurs mois maintenant, et Thorin ne se doute de rien. Personne ne se doute de rien, je peux te l'assurer. » a fait mon amant en caressant ma main avant d'y déposer un baiser. « Cesse de t'inquiéter amour. »
Il se voulait rassurant, mais une part en moi s'est demandée s'il tâchait uniquement de me convaincre ou s'il avait besoin de se rassurer également. Je n'ai pas osé le lui demander, par crainte de sa réponse sans doute. Ces paroles revenaient incessamment dans ma tête, tournant en boucle sans interruption. Les mots résonnaient comme un écho dans une grotte, sauf qu'à défaut de s'atténuer, j'avais l'impression que celui-ci s'amplifiait davantage à chaque seconde.
Je joue à merveille, je fais exactement ce qu'il faut…Je suis une hypocrite, ai-je pensé avec dégoût.
J'ai senti mon cœur se serrer par la suite. J'avais pleinement conscience de mes actes, rien ne me poussait à agir de cette matière. Mais j'y avais pris goût plus rapidement qu'escompté, et à présent je le regrettais sincèrement. Je m'étais prise d'une sérieuse dépendance aussi néfaste qu'agréable pour le corps de Fili contre le mien, ses baisers langoureux sur ma peau, ses caresses légères, son amour…
Mentalement, je l'ai comparée à Thorin. Je ne pouvais détester ce dernier, il était mon époux, la première personne à qui je m'étais donnée. Je ne l'avais jamais regrettée. De plus, je sentais au fond de moi qu'il m'aimait sincèrement, et surtout, qu'il avait confiance en moi. Mais après tout ce que j'avais fait, est-ce que cela comptait encore ? Est-ce que cela pouvait encore compter ?
J'ai secoué la tête furieusement, me forçant à respirer calmement, à chasser de mon esprit toutes ces idées noires qui ne feraient que ternir mon humeur. Pour la réception qui allait se dérouler dans quelques heures, je devais avoir bonne mine. Mais j'éprouvais une crainte certaine que l'habitude n'avait pas réussi à chasser, je la ressentais surtout après couché avec Fili. Je ne reconnaissais que trop bien ce sentiment qui me rongeait et nourrissait mes craintes : la culpabilité. Je la haïssais presque autant que moi-même. Ce qui pouvait bien arriver avant l'acte ne me dérangeait pas, mais après, c'était une autre histoire. Certaines fois, je n'en dormais plus.
J'ignorais comment Fili arrivait à faire face à cette situation, comment il s'y prenait, mais j'étais moi-même incapable d'y faire face la tête haute. Peut-être que mon statut de reine et surtout celui d'épouse en était la cause…
Avec un soupir de résignation mêlé à de l'exaspération, je me suis levée du lit, faisant tomber une bonne fois pour toute le drap sur le sol glacé. J'ai ignoré la sensation brutale de fraîcheur qui m'a envahie ensuite, la rage qui bouillait en moi me servait de rempart solide contre le froid pourtant si commun à Erebor. J'ai récupéré la robe que Fili avait eu la présence d'esprit de ne pas déchirée. Cela n'avait pas été le cas de toutes les précédentes malheureusement…Je l'ai remise d'un seul coup, nouant rapidement les cordages là où c'était nécessaire. Durant tout ce temps, Fili ne m'a pas lâchée des yeux.
« -Alana… » a-t-il appelé d'une voix grave.
« -Fili. » ai-je répondu sur le même ton en rajustant mon corsage.
« -Cesse de t'inquiéter. Je te le répète : tu es parfaite. »
«-Oui, je suis parfaite. Une parfaite menteuse. » ai-je achevé en quittant la chambre, faisant claquer la porte derrière moi.
Je ne m'attendais pas à être suivie, je préférais rester seule pour le moment de toute manière. Tandis que je m'éloignais en direction de ma chambre, la porte a de nouveau claqué dans mon dos mais Fili est parti dans la direction opposée à la mienne.
Tant mieux.
Même si Thorin pouvait penser que ce n'était que pure coïncidence si nous arrivions ensemble à la fête, si je pouvais éviter tout contact avec Fili hors de nos chambres, je le faisais.
J'ai regagné mes appartements, sans croiser la moindre âme qui vive dans le dédale des corridors -ce qui n'était pas surprenant car tout le monde devait encore travailler. Je m'étais attendue à trouver Thorin dans notre chambre mais lorsque je suis rentrée, il n'y avait personne. Une part en moi s'en est réjouie. L'autre s'en est inquiétée. Où pouvait être mon époux ?
J'ai décidé de faire comme si de rien n'était, je me suis lavée et changée de nouveau, prenant mon temps à chaque nouvelle tâche. J'ai revêtu la robe que Thorin m'avait demandée de porter pour l'occasion... Sur le moment, j'avais été surprise et sans voix face à sa requête, je ne l'avais pas cru si attentif à ma personne. A moins que Dis ne l'eut encouragé à le faire, ce qui ne me surprendrait pas, -elle n'avait pas eu beaucoup de mal à m'intégrer dans leur famille. D'après Kili, son second fils, j'avais « une bonne tête ». Et il n'imaginait pas à quel point…
Le tissu vaporeux était doux sur ma peau et d'une matière agréable au toucher, d'une couleur sombre pour faire ressortir mes yeux très clairs et mes cheveux dorés. Les manches de la robe tombaient sur le sol et ne laissaient entrevoir que mes mains sous leur transparence. Le vêtement correspondait étrangement bien à ma morphologie, se collant parfaitement à mon corps là où il fallait. Mes courbes étaient finement dessinés voir même légèrement accentuées. Cela relevait du travail de maître qui ne pouvait pas appartenir aux nains. Les motifs dorés de la robe étaient cousus soigneusement avec du fil d'or, les couturiers avaient fait un travail à nul autre pareil et je resplendissais. Je me suis quelque peu redressée, relevant la tête pour paraître plus fière.
J'ai soudain eu l'impression d'être plus grande, comme plus majestueuse. Si j'avais l'étoffe d'une reine dans le miroir, qu'en était-il en réalité ? J'ai expiré doucement pour me calmer et ai offert un sourire à mon reflet qui me l'a rendu aussitôt. Je me suis trouvée belle, j'avais bonne mine. Le résultat me satisfaisait. Rien ne semblait s'être passé et je me suis détendue. Fili avait raison : je devais cesser de m'inquiéter.
« -Tu es plus belle qu'escompté. » a fait une voix dans mon dos, me faisant sursauter.
« -Thorin ! Tu m'as fait peur ! » me suis-je écriée en me retournant violemment, tenant fermement ma poitrine d'une main.
« -Alors comme ça, tu es surprise de voir ton époux ? » a-t-il fait avec un sourire narquois. « Tu ne m'avais pas dit voilà quelques jours que tu m'entendais venir où que je sois ? »
« -Si, mais là tu m'as prise au dépourvue ! Où étais-tu ? » lui ai-je demandé, me calmant doucement et en forçant un sourire.
« -J'ai été voir où en étaient les préparatifs de la réception. Je pensais t'y voir d'ailleurs. Tu es donc prête ? » m'a-t-il demandé en m'observant de la tête aux pieds
« -Il semblerait que oui. A moins que tu n'aies d'autres recommandations à me faire ? » ai-je fait avec un sourire, tournant sur moi-même pour la forme.
« -Je crains ne pas être aussi bon que Dis pour t'embellir. Tu es vraiment magnifique… »
J'ai rougi. Thorin s'est approché et m'a embrassée sans ménagement, toujours dominé par cet instinct brutal et bestial qui lui était si caractéristique. J'ai sursauté mais je me suis laissée faire. J'ai répondu au baiser avec ardeur. Ses mains se sont glissées le long de mon dos et sont descendues de plus en plus bas, là où les cordons étaient attachés.
«-Il nous reste un peu de temps avant la réception… » a fait Thorin d'une voix grave, la tête fourmillant d'idées.
« -Thorin…C-ce n'est pas raisonnable voyons ! Tu es prêt, moi aussi et… » ai-je commencé tandis qu'il m'embrassait encore, descendant de plus en plus bas.
« -Et ? » a-t-il fait en s'arrêtant brusquement pour me fixer de ses yeux bleus qui étaient animés d'une étrange lueur.
«-Et je n'ai plus d'excuses… » ai-je avoué piteusement.
« -A la bonne heure. » a achevé Thorin avec un sourire mauvais.
J'ignorais à quel moment j'avais bougé mais je me trouvais à présent collée contre le mur de pierres de notre chambre, Thorin m'empêchant de m'en échapper. Son corps collé contre le mien dégageait une chaleur si intense que je la percevais, même à travers nos vêtements. Un grondement sourd s'est échappé de sa gorge alors qu'il m'embrassait le dessus de la poitrine, et a fait frémir ma peau. Je le sentais haleter contre moi, son désir à deux doigts d'exploser alors qu'il laissait courir ses doigts un peu partout. Il a entrepris de défaire les cordons qui retenaient ma robe.
« -Qu'… Qu'est-ce que tu fais ?! » ai-je glapis en me retenant aux pierres
« -Tu es splendide avec ta robe…Mais sans, tu es encore plus attirante. Soit gentille Alana, laisse-moi défaire ces cordons et te libérer de cette robe qui te serre beaucoup trop. Regarde-toi, tu manques d'air et tu ne parviens plus à t'exprimer convenablement.»
J'ai tenté de répondre quelque chose, de protester et d'empêcher Thorin de me déshabiller, quand quelqu'un a frappé à la porte, me sauvant de justesse. J'ai doucement repoussé Thorin qui s'est mis à grogner de mécontentement, énervé d'avoir été dérangé dans son élan. Je lui ai souri d'un air désolé et me suis dirigée vers la porte que j'ai ouverte doucement. Dis se tenait dans l'encadrement, visiblement contente. Elle s'est mise à rire en voyant l'expression qu'arborait son frère et je l'ai laissée entrer en riant avec elle.
« -Excusez-moi d'interrompre quelque chose ! Mais je venais vous annoncer que les préparatifs sont officiellement terminés. Les invités n'arriveront que dans une heure mais si vous voulez descendre dès à présent… Alana, tu es splendide. » a-t-elle fait en me lançant un clin d'œil.
« -Merci ! J'ai cru comprendre que tu y étais pour quelque chose. » ai-je répondu avec un sourire.
J'avais mis énormément de temps à tutoyer Dis. Si elle n'avait pas bataillé ferme pour cela, j'aurais certainement continué à la vouvoyer. Certaine fois, je continuais même de le faire… Mais je me faisais généralement taper sur les doigts lorsque cela arrivait !
« -Bien nous allons descendre. Merci Dis. » a fait Thorin en désignant la porte à sa sœur avec un grognement. « J'ai simplement quelque chose à faire avant. Alana si tu veux y aller maintenant, vas-y. »
J'ai acquiescé et me suis engagée à la suite de Dis dans le couloir après avoir embrassé Thorin. Des torches brûlaient faiblement et personne n'avait pris le soin de les changer. Toutes les attentions étaient concentrées sur la réception et malgré l'importance qu'elle avait pour moi, je reconnaissais l'avoir quelque peu oubliée…Alors qu'il s'agissait tout de même de mon anniversaire de mariage ! Ce n'était pas rien ! Heureusement que je m'y étais prise des mois à l'avance pour le cadeau de Thorin ! J'ai maudis en silence ma négligence et me suis mordue la lèvre pour la forme.
J'ai écouté le babillage de Dis sur le déroulement de la fête, sur les invités qu'il y aurait…Elle ponctuait certaine de ses phrases par des mouvements de bras ou des expressions de visage amusantes et j'ai souri. Bien entendu, elle avait tout supervisé elle-même, veillant de très près à ce que tout soit parfait pour le moment venu, et je l'en remerciais intérieurement. Dis me considérait plus comme sa fille que comme sa reine. Elle jouait le rôle d'une mère pour moi, elle veillait sur moi exactement comme elle le faisait pour Kili et Fili.
Je me suis souvent demandée quelle serait sa réaction si elle apprenait qu'en plus de coucher avec son frère, je couchais avec son fils ainé. Sans doute ne me verrait-elle plus de la même façon et elle me détesterait. Ce serait légitime après tout.
Arrivées dans la salle de réception, nous avons été immédiatement cueillies par Kili qui est venu à notre rencontre.
«-Mère ! Ana ! » s'est-il écrié, joyeux.
J'ai ébauché un sourire en l'entendant m'appeler par mon surnom affectif. Je n'étais pas beaucoup plus âgée que Kili mais je n'ai jamais compris son mode de vie. Je ne comprenais pas d'où il pouvait tirer toute cette joie de vivre et son humour qui ne semblait connaître aucune fin. Il avait revêtu un bel habit de fête bleu foncé, dans le même style que celui de son oncle en un peu plus clair. Cela lui allait très bien et je ne doutais pas que d'autres naines fussent du même avis. Plusieurs fois, à la demande de Thorin et de Dis, j'avais abordé le sujet du mariage avec Kili et à chaque fois il m'avait ri au nez. «Si le mariage te va bien à toi et Thorin, je ne suis pas sûr qu'il m'aille aussi ! Je préfère attendre un peu, je ne suis pas encore assez vieux pour prendre épouse. » me disait-il à chaque fois. Quant à aborder le sujet du mariage avec Fili…Mieux valait ne pas y penser.
« -Kili ! Je ne pensais pas te revoir aujourd'hui ! » me suis-je exclamée à mon tour en le serrant dans mes bras avec enthousiasme, heureuse de le savoir ici avec nous.
« -Eh oui ! J'ai pensé que revenir aujourd'hui ferait un bon cadeau d'anniversaire de mariage. Désolé, je n'ai rien amené… »
« -Ne t'excuses pas ! On ne t'attendait plus ! Tu comptes rester à présent n'est-ce pas ? » me suis-je enquise par la suite.
« -Bien sûr ! Je ne repartirai pas d'Erebor avant quelques années maintenant, voir peut être plus du tout ! Et tu es une petite chanceuse Ana, j'ai failli ne pas être là à temps. J'ai dû prendre beaucoup de détours et voyager de nuit… Mais comment manquer le jour si particulier où tu es entrée dans nos vies ? » a-t-il interrogé ensuite avec un sourire malicieux.
« -Comment en effet ? » a fait dans mon dos une voix que je ne connaissais que trop bien.
J'ai tressailli et ai espéré que cela ne s'est pas vu. Mon sourire ne semblait pas avoir vacillé donc je n'avais pas à m'en faire quant à fournir une explication sur mon soudain malaise. J'avais beau être une bonne menteuse, ce mensonge-là ne passerait pas, j'en étais certaine. Fili m'a dépassée par la droite en frôlant les volants de ma robe au niveau de mes hanches, m'ignorant superbement. J'en ai fait autant tout en essayant de ne pas le regarder. Il a étreint Kili avec force et je me suis rappelée de l'amour qu'ils se portaient. Autrefois j'avais éprouvé un amour semblable pour mon frère et il était réciproque. A présent il devait porter cet amour à une autre femme, comme je le portais à un autre homme, je n'avais plus eu de nouvelles officielles depuis mon mariage.
« -Comment vas-tu mon frère ? » a demandé Fili sans se détacher de Kili.
« -Merveilleusement bien maintenant que je suis à la maison. »
Ils ont par la suite échangé des banalités, parlé de leur vie depuis leur séparation… Délaissant Dis auprès de ses fils après qu'elle se fût immiscée dans leur conversation, j'ai fait le tour de la salle commune qui croulait sous le poids d'une lumière jaune aveuglante. Si d'ordinaire cette salle était tamisée, on aurait dit que ce soir-là elle abritait le soleil tout entier. Je n'ai pas tardé à avoir mal aux yeux à force de regarder de tous les côtés, me heurtant chaque fois à la lumière. Il fallait sans doute attendre que les bougies se soient un peu consumées pour résoudre ce problème de luminosité. Je me suis assise un peu à l'écart des quelques nains qui peaufinaient leurs travaux bien que tout fusse déjà parfait.
Thorin n'a pas tardé à se joindre au tableau familial, il a poussé une exclamation de surprise en voyant Kili et j'ai moi-même souri de loin en les voyants ainsi réunis tous réunis. Une petite voix en moi me disait que j'étais également liée à cette famille, d'une façon ou d'une autre, que mon avenir dépendrait d'eux quoique je fasse dans le futur. Mon destin serait scellé par leurs actes, en plus des miens. Cette perspective m'effrayait, mais que pouvais-je faire de plus ?
Mon époux m'a rejoint et, bien qu'il fût surpris de me trouver seule, il m'a invitée à m'asseoir auprès de lui sans me poser de questions, sur les trônes qui séjournaient au milieu de la salle. Car telle était notre véritable place, ma véritable place. Celle de l'épouse de Thorin Ecu-de-Chêne, Roi sous la montagne. Et moi, j'en étais la Reine.
Par la suite, la réception a débuté…
Eh bien bonsoir tout le monde !
Je vous remercie d'avoir cliqué sur ma fiction -sans doute la curiosité en a été la cause principale mais qu'importe, je l'en remercie aussi. J'espère que ce début vous plaît car je reconnais que c'est un peu étrange...Enfin j'assume entièrement, c'est mon côté louche qui ressort.
Bien entendu, il n'y a pour le moment qu'Alana qui m'appartienne, peut-être que d'autres OC apparaîtront dans les chapitres futurs qui sait ?
Donc comme vous l'aurez sans doute compris, il s'agit d'un triangle amoureux entre Alana, Fili et Thorin...
Est-ce que je rajoute Kili ? Haha, ne vous en faites pas, c'est une plaisanterie (bon, pas drôle mais enfin...).
N'hésitez pas à lâcher vos review: conseils, ressenti, remarque, gnagna... Je suis surtout preneuse de suggestions pour la suite car les chapitres futurs sont un peu confus pour moi, je ne parviens pas à me décider entre plusieurs idées.
Bref, en un mot: RE-VIEW !
A la prochaine,
Lhena
