Dans un décor foisonnant de verdure, elle était arrivée vêtue de blanc, avançant aux bras de son père dans l'allée créée par les villageois. Quelques mèches de ses cheveux avaient été nouées en un chignon tressé à l'arrière de son crâne, laissant une bonne partie de sa chevelure libre, évoluer au gré du vent.
Son regard azur se posa alors sur moi et à cet instant, mes pieds ne touchaient plus terre. Dieux, que j'aimais cette femme.
Elle n'était pas seulement mon amante, c'était ma meilleure amie, ma confidente et ma partenaire.
Elle avançait toujours, le visage souriant, rassurant, réduisant pas à pas la distance qui nous séparait pour finalement se poster devant moi, plus confiante que jamais. Son père déposa sa main délicatement dans la mienne. Je la saisis pour ne plus jamais la lâcher. Nos doigts s'entrelacèrent et le contact de sa peau sur la mienne me fit frissonner. Je sentis une boule de chaleur monter en moi et emplir mon cœur de bonheur. Elle était littéralement ma raison d'être en ce monde. Qu'est-ce que je ferais sans elle ?
Nous nous tournâmes vers Gothik qui officiait en tant que maîtresse de cérémonie en cette grande occasion. La vieille nous fit signe de nous agenouiller pour qu'on se mette à sa hauteur. Elle imprégna ses longs ongles de charbon noir dissout dans un récipient à proximité avant de reporter son attention sur nous. Elle approcha son pouce du front d'Astrid et y dessina le signe du marteau de Thor, symbole de force et de courage. Elle procéda de la même façon pour moi et nous nous relevâmes devant l'assemblée.
Astrid me sourit, je lui souris en retour, me perdant dans ses yeux bleus ciel. La doyenne du village claqua alors des doigts pour me ramener à la réalité. De son côté, Astrid tentait de retenir un fou rire. Je n'attendis pas plus longtemps, je dégainai mon épée et la présentai à ma fiancée qui fit de même avec celle de son père. L'émotion pouvait se lire sur son visage lorsque je lui cédai l'épée de mon père. Nos nouvelles épées acquises, Gothik pouvait procéder à notre union à proprement parler. Elle se saisit alors d'un morceau de tissu qu'elle aspergea d'épines de sapin afin que les Dieux nous protègent. La vieille le fit alors passer au-dessus de nos poignets et lentement, noua le ruban autour de nos mains jointes.
"Par le père, le Ferrand et le guerrier,
Par la mère, la servante, les demoiselles,
L'aïeul et l'étranger, je suis sien et elle est mienne. De cet instant, jusqu'à mon dernier jour."
Je ne l'avais pas quitté des yeux un seul instant. A la fin de l'énonciation de nos vœux, je rapprochai mon visage du sien et lui saisis le menton pour venir embrasser ses lèvres fines. Je les goûtais tandis qu'elles me dévoraient ardemment, me désirant plus profondément. Sa bouche se plaqua avec plus d'insistance sur la mienne comme pour sceller notre union. Enfin je mordis sa lèvre inférieure avant de mettre fin à notre baiser. Je collai mon front au sien, nous reprîmes notre souffle avant d'ouvrir les yeux pour nous contempler, plongé dans le regard de l'autre. Je lui embrassai le front. C'était comme si le temps s'était figé.
Des acclamations retentir alors au sein de la foule de villageois. Nous étions mari et femme.
