Disclaimer : Rien n'a moi, personnages et lieux appartiennent à JKR.
Pairing : M par précaution
Couple principal : Harry /Drago
Résumé : Voir note
Bêta : LilyMalfoy2708
Chère bêta, c'est peut être con étant donné que tu l'as déjà lu (et corrigé) mais je te dédicaces quand même le chapitre
Et maintenant, faites place au :
Lys Ecarlate
Chapitre 1
La date : le 25 juillet…..
L'heure : Une heure avant le coucher du soleil.
Le lieu : La barrière de Windermere.
Le ciel était gris et morose. Le soleil déclinait, traversant à peine le rideau lourd des nuages. La rumeur d'une centaine de voix mécontentes montaient jusqu'au ciel et rendaient l'atmosphère encore plus pesante. Chose pourtant inutile en ces temps troublés.
Une foule féroce, houleuse et miséreuse de sorciers vêtus de robes dépenaillées siégeaient face à la barrière de Windermere en vociférant et en hurlant des insanités. Animée par une haine et un appétit de vengeance absolument incroyable.
Pourtant, tout le jour, cette même foule avait assisté depuis 10h du matin, heure après heure, à l'exécution des Sang-de-Bourbe et Moldus venus tout droit d'Azkaban. Il fallait bien vider ce noble endroit de la racaille puante !
Tout le jour donc, ils avaient été occupés à insulter et à cracher sur les impurs qui arrivaient par dizaines à la place principale de la ville de Durham. Là, des Mangemorts expérimentaient sur eux des sortilèges de torture toujours plus « performants ». Des cœurs qui éclataient, des membres qui enflaient, du sang qui sortait par le nez, les yeux, les oreilles, la bouche. De quoi satisfaire cette foule sauvage. Les Mangemorts finissaient toujours par les achever d'un simple Avada Kedavra. Il faut dire qu'on avait pas encore trouver de sortilège disons moins expéditif.
Mais à cette heure du jour, la principale attraction de la ville de Durham était terminée et ces nobles sorciers n'avaient plus qu'à rentrer chez eux. Enfin, certains…car les experts, eux, savaient que le spectacle était loin d'être terminé et qu'il allait continuer à la barrière de Windermere.
Oublié le temps où tout les sorciers, Sang Purs ou non, flânaient dans ces même rues. Ils s'interpellaient, riaient, bavardaient et faisaient souvent des projets ensemble.
Aujourd'hui, grâce Lord Voldemort, seul les Sang Purs et sorciers sur plusieurs générations pouvaient se promener en toute quiétude dans certaines villes sorcières du Royaume Uni.
Ils n'avaient plus à s'inquiéter de rien, Lord Voldemort s'occupaient de leurs fournir grâce à un système très performant de savants calculs ; du travail, des vivres, de quoi s'habiller….Evidemment, plus la famille est ancienne, mieux c'est pour leur situation. Seules les plus grandes et prestigieuses familles pouvaient encore disposer de leur propre argent, et encore. Pour l'instant, les temps étaient durs pour un sorcier lambda mais bientôt, quand enfin le monde sorcier serait enfin débarrassé de toute cette racaille, que le monde sorcier retrouverai enfin sa splendeur, alors là, les choses iraient mieux pour tout le monde. Pour l'instant, et bien, vengeance et extermination !
Les Sang-de-Bourbe essayaient de s'échapper bien sûr ! Tout le monde savait que l'Irlande était encore entièrement réfractaire à Lord Voldemort. On y trouvait une belle brochette de sorciers traîtres à leur sang !
D'ailleurs, ce satané Ordre du Phoenix, qui osait défier Lord Voldemort y avaient ces quartiers. Des gens dont personne ou presque ne connaissaient véritablement l'identité….sauf celle du chef bien sûr : Dumbledore.
Mais tout n'était qu'une question de temps.
Les Sang-de-Bourbe essayaient par tous les moyens de traverser la barrière de Windermere, le moyen le plus « facile » pour rejoindre l'île de Barrow In Furness et naviguer ensuite en toute quiétude vers l'Irlande où les attendaient les traîtres.
Chaque après midi avant le coucher du soleil, des sorciers essayaient de passer cette barrière. Un sort anti-transplanage avait été installé de manière quasi permanente sur la totalité des villes. Sort mis en place par Lord Voldemort lui-même, c'est-à-dire indestructible ! Les jours où le sort était remis en place étaient connus de Lord Voldemort seul. Ou peut être encore de son bras droit…Enfin, seul les Sang-de-Bourbe avaient une raison de vouloir transplaner de toute façon !
Ainsi, pendant que de purs sorciers passaient la barrière pour aller vers les villes du Nord, ces Sang-de-Bourbe en profitaient pour se faufiler et s'enfuir vers l'Irlande. Ils essayaient de se fendre dans la masse.
Malheureusement pour eux, de braves mangemorts veillaient et notamment le bon Parkinson qui avait un talent sans pareil pour démasquer des Sang-de-Bourbe sous tous leurs déguisements et feintes. Ils les sentaient mille lieux à la ronde.
D'ailleurs, Parkinson était très bien vu de Lord Voldemort et de ses principaux généraux. On le félicitait à chaque fois qu'il en démasquait. Il était invité à la table même de son bras droit et avait le plaisir en guise de dessert de torturer ou tuer le Sang-de-Bourbe démasqué.
Ah, quel chanceux ce Parkinson ! Son travail était décidément bien récompensé…Il rendait un bien bon service aux Sang Purs.
Le spectacle à la barrière de Windermere était toujours très drôle. Ces Sang-de-Bourbe avaient toujours une tête très comique lorsqu'ils se faisaient attraper !
Rien d'étonnant donc que par cette fin d'après midi autour de la barrière qui était maintenant appelée « la barrière de Parkinson », la foule ne fût compact, impatiente et excitée.
D'autant plus que ces derniers temps, un très grand nombre de Sang-de-Bourbe avaient réussi à s'échapper par cette même barrière et à gagner l'Irlande. D'ailleurs, Crabbe, le prédécesseur de Parkinson avait été exécuté pour cette raison.
Il courait une rumeur étrange à propos de ces évasions. Elles étaient étonnamment fréquentes et odieusement audacieuses.
On assurait que ces évasions étaient assurés par un groupe de jeune sorciers dont la témérité était sans égale et qui occupait leur temps à soustraire des Sang de Bourbe à leur juste sort.
Cette bande semblait se trouver sous la direction d'un homme dont l'audace et le courage étaient presque irréels. D'étranges racontars courraient…Il semblerait qu'ils soient invisibles, qu'ils peuvent changer d'apparences à volonté et dans la seconde (des metamorphages), qu'ils ont des membres partout dans le Royaume Uni et semblent omniscients…..
Personne jamais n'avait vu ces mystérieux sorciers, quant à leur chef….
Pendant la journée durant laquelle se déroulait ces incroyables évasions, le bras droit de Lord Voldemort, Richard Kreutzer, recevait par on ne sait quel moyen (parfois il le trouvait dans sa poche, ou encore en pleine rue, un hiboux le lui lâchait sur la tête) un parchemin signé de la main de leur chef dans lequel il était explicitement écrit que la jeune bande était à l'oeuvre.
Le tout était signé d'une petite fleur de Lys Ecarlate….
Des mangemorts avaient été doublés aux portes, dans les rues, menacés, torturés, tués…des récompenses promises en vain…
On promettait à ce jour le manoir de Crabbe et ses elfes de maisons à qui réussirait à mettre la main sur celui qu'on appelait désormais le Lys Ecarlate.
Il était évident pour tous (et même pour lui-même) que c'est Parkinson qui allait rafler la mise. Il était tellement doué.
« Crabbe était décidemment un fieffé imbécile. Si j'avais été nommé bien avant à cette barrière, jamais ces Sang-de-Bourbe et ce Lys Ecarlate n'auraient pu s'échapper ainsi ! ».
Il cracha par terre pour montrer son mépris au feu Crabbe.
« Comment est-ce arrivé Parkinson ? » demanda une nouvelle recrue frétillante.
« Crabbe était à la barrière et montait la garde » commença Parkinson avec entrain pendant que la foule s'entassait autour de lui pour l'entendre parler « Nous avons tous entendu parler de cet infâme Lys Ecarlate, ce maudit ! Avec moi, il ne passera pas cette barrière, foi de Parkinson. Mais il était bien sot ce Crabbe, et sa famille en a pâtit…pauvres petits Sang Purs…Donc les calèches franchissaient la barrière, et il y en avaient chargées de tonneaux vides et conduite par un homme blond et un gamin à côté de lui. Crabbe se croyait intelligent ! Il regarda dans certains tonneaux et comme il vit que la plupart étaient vides, il laissa passer la calèche. Il ne se demanda même pas pourquoi cet homme avait tous ces tonneaux vides ! NON ! »
La foule gronda d'énervement.
« Une demi heure plus tard » continua Parkinson « arrive un Mangemort en chef accompagné d'une douzaine d'hommes. « Est ce qu'une calèche est passée ? » Demanda t-il à Crabbe. « Oui » répondit l'imbécile. « Et vous les avez laisser passer ! » gronda le mangemort en chef « vous allez être torturé puis tué pour cette erreur Crabbe » lui dit le mangemort « c'était ce satané Lys Ecarlate accompagné d'un Sang-de-Bourbe » « Quoi ? » cria cet ahuri de Crabbe. « Oui, le conducteur n'était autre que ce satané Lys Ecarlate et vous expierez chèrement cette faute, j'en parlerai ce soir même au Seigneur des Ténèbres. Maintenant, laisse nous passer qu'on essaye de l'attraper»
La foule hurla et maudit Crabbe.
Parkinson riait aux larmes. Quand il se fut calmé, il continua son récit.
« Le mangemort en chef cria 'Poursuivez-les mes mangemorts, pensez à la récompense ! Poursuivez-les' Et là dessus, il s'en fut, suivit de ces mangemorts »
« Bien fait pour ce Crabbe, quel imbécile ! Le mangemort en chef n'a jamais pu les rattraper n'est ce pas ? » Demanda la nouvelle recrue enragé.
Parkinson rigolait tellement qu'il s'écrasa presque au sol.
« On a bien fait d'exécuter cet incapable. Il aurait du regarder à deux fois dans les tonneaux » cria quelqu'un dans la foule de personnes plus proche de Parkinson.
Parkinson riait tellement qu'il était presque violet. Quand il se fut encore une fois calmé, il dit enfin :
« Le conducteur n'était pas du tout le Lys Ecarlate. Vous auriez tous été exécutés. »
« Quoi ? » cria le public
« Non non, le conducteur n'était en rien le Lys Ecarlate, en fait, c'était le mangemort en chef qui l'était et ces mangemorts des Sang-de-Bourbe déguisés. »
Un silence de mort accueillit cette information.
Ce Lys Ecarlate était le diable assurément.
L'heure était venue de faire passer les sorciers et les quelques calèches qui attendaient en file de passer la barrière.
Parkinson en connaissait quelques uns, mais ça ne l'empêcha pas de vérifier à chaque fois chaque calèche et chaque passager avant de les laisser passer.
« On ne sait jamais, je ne veux pas me faire avoir comme l'autre demeuré de Crabbe »
Des vieilles sorcières qui siégeaient habituellement à l'Allée des Embrumes à Londres passaient souvent par là pour vendre ou colporter leurs marchandises plus que douteuses à Lancaster, Haworth ou encore Preston. Ces mêmes vieilles sorcières étaient très friandes des exécutions de Sang-de-Bourbe et y assistaient le plus souvent en tricotant des ouvrages pour leurs maris mangemorts, enfin pour celles qui en avaient.
« Eh la vieille qu'as-tu là ? » cria Parkinson à une affreuse sorcière qu'il voyait souvent passé par là.
Elle était toujours aux premières loges aux exécutions, ne faisant aucun cas des jets de sang qui pleuvaient sur elle la plupart du temps. Au fond de lui, Parkinson la trouvait absolument répugnante.
« Je me suis liée d'amitié avec le noble Nott qui s'occupe de nous débarrasser de la racaille » répondit elle dans un rire jaune et avec son accent manxois « il me permets de prendre leur cheveux à ces moldus et autre racaille pour faire des potions de mon cru. Potions très prisées d'ailleurs »
Elle lui fit un clin d'œil accompagné d'un sourire édenté et jauni et lui montra un bâton sur lequel était attaché des cheveux sanglants. Parkinson recula avec un rictus de dégoût.
« Et dans la calèche ? »
« C'est mon fils et sa famille. Parkinson, moi je te dis Durham, c'est pas un coin fréquentable en ce moment. Tous ces cadavres des précédentes exécutions n'ont pas fait du bien à la ville. Il faudrait dire à tes chefs de mieux débarrasser la ville de cette charogne et nettoyer les charniers après la fête. Tout le monde n'a pas les moyens de se payer des potions curatives. Maintenant la peste ravage….. »
A ces mots, la foule eut un mouvement de recul…Parkinson se positionna derrière la nouvelle recrue.
« Ah malédiction » gronda Parkinson « dégages de là, la vieille ! »
« Eh mangemort tu as peur de la maladie ? Tu es pourtant assez bien fourni en potions ! Que la mort t'emportes l'ami !» ricana la vieille
« On n'est jamais trop prudent » grommela Parkinson
En effet, seule l'idée de la souffrance pure pouvait encore effrayer ce peuple pourtant endurci par une vie quotidienne des plus barbares.
Après une dernière blague de mauvais goût, la vieille donna l'ordre aux sombrals d'avancer.
Cet incident avait gâté l'atmosphère de fête morbide qui régnait sur la place. La foule grognon s'observait en chien de faïence. D'ici là que certains aient déjà contracté la maladie.
Tout à coup, de même que dans le cas de Crabbe, un mangemort gradé apparut. Mais Parkinson le connaissait bien. C'était Smith, mangemort zélé qui travaillait à la confection de poisons plus efficaces les uns que les autres.
« Une calèche ! » cria t-il hors d'haleine
« Quelle calèche ? » demanda brutalement Parkinson, le cœur battant
« Conduite par une vieille sorcière, une calèche avec des sombrals décharnés »
« Il y'en avait bien une douzaine »
« Une vieille qui disait que son fils et sa famille avait la peste »
« Oui » murmura Parkinson
« Vous les avez laisser passer ? »
« Merlin » répondit Parkinson, les lèvres et les joues exsangues de peur
« La calèche contenait toute une cargaison de Sang-de-Bourbe condamnés à mort » hurla le mangemort gradé
« Et la vieille ? » demanda Parkinson, pressentant déjà la réponse
« Nom d'un crucio ! Mais on craint que ce ne soit ce satané Lys Ecarlate ! Et vous expierez chèrement cette faute. Ce soir même, le Seigneur des Ténèbres sera mis au courrant Parkinson ». Et il appuya ces dires d'un doloris rageur.
Un bateau sur la Mer d'Irlande
La vue qu'on avait de l'Irlande du Nord en venant par la mer était celle d'une île déchiquetée et balayée par les vents et les embruns, battus par les flots et parsemés de cailloux.
Quand on entrait plus loin dans le pays, on voyait des rivière paisibles par ci par là, des collines et des lacs un peu partout. On croisait assez facilement dans les roseaux, les joncs, les fougères ou l'herbe des petits rongeurs et des oiseaux des champs.
L'Irlande sorcier ne différait pas vraiment de l'Irlande moldu.
Malgré tous les avantages que la condition de sorcier apportait, ces derniers avaient décidés de garder les particularités qui faisaient le charme de l'Irlande : une population autant rurale que urbaine, ces places de village agrémentés de fontaines, ces ruisseaux et ces cascades, ses petites routes côtières traversant des landes parcourues de murets de pierres ou de haies vives, ses pubs et ses musiques……les principales villes Dublin, Belfast, Galway, Limerick, Cork étaient évidemment habitées aussi par des sorciers…..
L'Irlande entière s'était révélée récalcitrante aux idées criminelles du mage noir. Les quelques familles de Sang pur qui y résidaient avait refusés d'apporter une quelconque aide financière à Lord Voldemort. Les mangemorts qui essayaient de pénétrer le pays n'étaient pas les bienvenus alors que les victimes du règne de Voldemort étaient très bien accueillies. C'est donc tout naturellement que l'Ordre du Phoenix y avait installé son QG.
Les yeux du Royaume Uni entier étaient tournés vers l'Irlande.
Down, Irlande du Nord: au « Repos du Sorcier »
Dans la salle qui servait de cuisine, Rosmerta Shelley était occupée. Casseroles et poêles à frire s'allongeaient en rangs serrés sur le fourneau. Une énorme marmite ronflait sur un coin, la rôtissoire tournait ave une lenteur royale en présentant alternativement aux flammes les différentes faces d'un respectable gigot d'agneau.
En entendant les voix qui l'interpellaient de la salle principale de l'auberge, Rosmerta parut un instant agacée. Elle essuya ses mains sur ces hanches pulpeuses et se dirigea vers la grande salle et les cris bruyants en ignorant les sarcasmes de ces deux petites aides de cuisines.
Sa bonne humeur naturelle reprit cependant le dessus et avec une moue et un haussement d'épaules, elle prit par leurs anses les pots d'étains remplis de Irish Whisky, trois chacune de ces vigoureuses mains hâlées et moitié riant moitié grognant et rougissante les porta vers la grande salle.
La salle du « Repos du Sorcier » était une vieille salle : les poutres noircies par l'âge en témoignaient ainsi que les sièges à panneaux, hauts de dossiers entourant de longues tables de chêne ciré sur lesquelles les traces d'innombrables gobelets d'étains de toutes les dimensions avaient formés des dessins fantastiques.
Dans les fenêtres rendues étincelantes par un sort de Récurvite, des bordures de pots de géraniums rouges et de dauphinelles bleues donnait une agréable touche de couleurs dans le sombre cadre de chêne.
Il était clair pour l'observateur averti que Mr Shelley, propriétaire des lieux, était heureux en affaires. Tout étincelait dans cet endroit pittoresque. Tout montrait que les serviteurs dans cet endroit étaient nombreux et attentifs, que la clientèle elle-même était nombreuse et fidèle.
Lorsque Rosmerta apparut dans le cadre de la porte, elle fut accueillie par un chœur d'acclamations.
« Hé Rosmerta, je croyais que vous étiez devenue sourde dans votre cuisine » marmotta Jimmy Pitkin en passant sur ces lèvres sèches le revers de sa main.
« Ca va ! Ca va ! » Cria Rosy « Merlin que vous êtes pressés !Vous n'avez pas de troupeau de trolls femelles en chaleur à vos trousses que je sache non ? »
Une fanfare de rire joyeux reçut cette plaisanterie qui fut longtemps pour la compagnie source de nombreux quolibets.
Devant l'âtre, les jambes écartées, une longue pipe entre les dents se tenait notre hôte, Mr Shelley, propriétaire du « Repos du Sorcier », comme l'avait été son père, de même que son grand père et son arrière grand père etc.… avant lui.
Le temps qui avait été beau et presque chaud tout le mois de juin avait soudainement changé ; depuis des semaines, l'Irlande avait été inondée par des torrents d'eau. En ce moment même, la pluie battait les fenêtres étincelantes et dégringolait le long de la cheminée faisait gaîment crépiter le bois dans le feu.
« Merlin ! Avez-vous jamais vu un mois de juillet aussi humide, monsieur Shelley ? » Demanda Monsieur Klein. Il regardait avec désespoir les petits ruisseaux qui coulaient le long des fenêtres.
« Non » répliqua Mr Shelley sentencieusement « je ne crois pas l'avoir déjà vu Monsieur Klein et voilà près de quarante ans que je suis dans le pays »
« Vous ne vous souvenez pas des cinq premières années de ces quarante ans là. Un bambin ne fait guère attention au temps, du moins en ce monde ci, et moi voilà près de soixante quinze ans que j'y vis. »
La supériorité de ces réflexions si sages était tellement incontestables que sur le moment Mr Shelley ne trouva rien à répondre, lui qui avait une argumentation si abondante habituellement.
« Ça ressemble plutôt à un mois d'octobre vous ne trouvez pas ? » continua Mr K, plaintivement tandis qu'une averse faisait crépiter le feu.
« Ah ça c'est sûr » convint Shelley « mais que pouvons nous attendre d'autre Mr Klein quand on voit ce qui se passent de l'autre côté »
« Je n'attends rien de ce côté là ! Tout ce que je veux, c'est que ce temps de mois d'octobre s'arrête pour que mes fruits arrêtent de pourrir et mourir sans apporter le moindre profit à qui que ce soit à part mes compétiteurs…dont jamais personne n'achèterai les fruits si les miens avaient bien poussés. Comme le disait mon père… »
« C'est vrai Mr Klein et que pouvez vous attendre de mieux ? Ce sont tous ces diables de mangemorts et de mage noir de l'autre côté en train de tuer leurs semblables et des gens du ministère de la magie qui se battent et se chamaillent pour savoir si nous, Irlandais devons laisser continuer ce manège… »
« Laissez-les se tuer » s'écria Mr Klein avec emphase « ou plutôt laissez cet Ordre du Phoenix s'en occuper…mais ne laissons pas avoir pareille pluie en juillet, car c'est contre les lois sorcières et mon père disait… »
« Merlin ! » s'écria à ce moment là Rosmerta en voyant la porte s'entrouvrir avec fracas.
Les rescapés
L'ambiance festive qui régnait à l'intérieur du « Repos du Sorcier » fut soudain interrompue par le bruit de la porte en bois qui s'ouvrit brusquement.
Toutes les têtes souriantes qui s'y trouvaient alors se retournèrent d'un même mouvement et s'assombrirent aussitôt.
L'humeur n'était plus à la fête.
L'apparence seule des nouveaux venus indiquait qu'ils venaient de l'autre côté. Leurs visages étaient marqués, maigres, presque décharnés. Leurs robes étaient sales et déchirées, leurs cheveux très gras.
Ils regardaient les clients de l'auberge, leurs yeux mangeaient leurs visages, hésitant clairement quant à l'attitude à adopter.
Soudain, on entendit un grand éclat de rire et une voix joyeuse et juvénile s'écrier :
« Et bien, les amis, entrez donc…je vous assure que personne dans cette auberge ne vous mangera…du moins, je pense… ». Un autre éclat de rire résonna en réponse.
Et les rescapés furent poussés vers l'intérieur de l'auberge.
Sans les voir, les hôtes de l'auberge avaient reconnu les propriétaires des deux rires : Dean Thomas et Seamus Finnigan. En effet, deux secondes plus tard, les deux garçons entrèrent à la suite des rescapés. Se réveillant enfin, Rosmerta s'approcha d'eux en invoquant des couvertures chaudes.
Finnigan et Thomas étaient des jeunes sorciers très appréciés dans le coin. Ils s'étaient installés dans le coin bien avant que le règne de Lord Voldemort ne commence vraiment. Seamus, d'origine irlandaise était toujours agréable et avait toujours un mot gentil pour tout le monde. Il avait quitté le pays pour faire ses études à Poudlard, où, il s'était lié d'une amitié indéfectible avec Thomas. Il l'avait convaincu de venir s'installer dans le coin avec lui. Bien lui en avait pris car Thomas, d'origine moldue, ne serais probablement pas aussi bien portant à cette heure. Assurément !
Tout deux étaient grands, bien plantés et larges d'épaules, en définitif d'une physionomie joyeuse. On avait l'impression d'avoir affaire à deux frères siamois. Bon ex-gryffondors, gais compagnons. Partout où ils allaient, leurs rires clairs résonnaient. Toujours polis et courtois, et n'ayant pas trop de cervelle pour s'assombrir l'humeur. C'était des favoris universels.
Au Repos, tous les appréciaient. Ils savaient que ces deux agréables garçons recueillaient très souvent les rescapés de l'autre rive et leur offrait de quoi se sustenter en attendant de se trouver une situation. Une grande bâtisse en plein « centre ville » dans l'Irlande sorcier. Pour eux, ils étaient des héros des temps modernes.
« Ma parole Rosmerta, qu'il fait bon dans votre auberge ! » rigola Seamus « Diable ! Vous devenez plus jolie à chaque fois que je vous voit » finit il avec un sourire gravois.
« Votre cher époux doit avoir une rude besogne pour écarter la main des empressés de votre taille si mince ! » surenchérit Dean.
Rosmerta se contenta de glousser en se dirigeant à toute vitesse vers la cuisine.
Le dit époux ne fit que grogner partagé entre mécontentement et le respect qu'il portait aux deux jeunes gens.
Dean et Seamus se dirigèrent d'un même mouvement vers le feu pour se sécher et se réchauffer en attirant avec eux les cinq rescapés.
« Et bien Monsieur Shelley, et vos affaires ? » demanda Dean
« Elles vont plus ou moins bien. Les temps sont durs, évidement, mais nous n'avons pas tant à nous plaindre. Ici encore, nous avons la possibilité de les mener à bien. Sans qu'un tyran ne vienne y fourrer son nez inexistant à ce qu'il paraît ! »
Dean scruta la salle de l'œil et vit les deux sorciers vêtus de noir assis dans un coin de la salle et qui choquait par leur silence dans ce joyeux brouhaha. D'un coup d'œil discret, il les montra à Seamus.
Shelley continuait son discours vindicatif. Il avait un nouvel auditoire tout frais à disposition.
« Heureusement qu'il existe des gens comme vous les garçons…Vous et vos amis. De même que cet Ordre du Phoenix. Que serions nous devenus si on comptait sur le ministère de la magie pour prendre soin de nous ? On mangerait à peine comme de l'autre côté... »
Il fut coupé par Seamus dont le visage avait une expression de profonde gravité, d'anxiété même qui assombrissait sa physionomie jeune et joviale.
« C'est vrai, absolument vrai mon cher Shelley. Mais ne parlons pas de chose qui fâchent ce soir…D'autant plus que nous avons là justement de pauvres victimes de la folie sorcière…apportez nous plutôt à boire pour nous réchauffer. Ils sortent d'une bien rude épreuve.
« Bien sûr Seamus. Rosmerta fait déjà le souper. Quant à moi, je vais vous emmener du chocolat chaud pour vous réchauffer »
« Monsieur Shelley ! Une question avant que vous ne partiez » l'arrêta Dean « Qui sont ces deux hommes là bas ? »
« Oh par Merlin, n'ayez pas peur ! Tout va bien. Je n'aurai rien dit si nous n'étions pas entre amis. Ces messieurs viennent souvent boire ici un verre ou deux. Une chose est sûr, ils sont bien de notre côté »
« Ils en ont pas l'air…je vois rarement des têtes aussi sinistres ! »
« Non ne vous en faites pas. Je suis un aubergiste et question physionomie je m'y connais »
Seamus garda un silence pensif tandis que Dean ajouta :
« Avez-vous d'autres hôtes ou invités dans l'auberge ? »
« Personne...enfin personne qui puisse vous gêner… »
« Qui ? »
« Les messieurs Potter et Weasley. Ils sont arrivés quelques heures avant vous. »
Les visages de Dean et Seamus s'éclairèrent.
« Harry et Ron sont là ? »
« Et bien oui » grogna Shelley. Il ne comprenait pas comment ces gentils garçons pouvaient apprécié ces deux là…enfin surtout l'autre….
« Ce serai un plaisir de les voir ces deux là…Ca faisait des décennies qu'on ne s'était pas vu…. »
« Que fait Rosmerta ? » demanda Dean « j'espère que ce souper sera le meilleur qu'elle puisse cuire et le meilleur qui ait jamais été servi sur les tables du 'Repos du Sorcier' »
« Pour cela, soit sans crainte mon petit Dean » intervint Rosmerta en faisant flotter derrière elle des marmites qui répandait un délicieux fumet. « J'en ai fait pour dix au moins ! J'espère que vous avez faim… »
« On mangerais deux éléphants en ce moment même Rosmerta. Et je peux vous assurer que nos deux joyeux lurons aussi. Ah tiens, quand on en parle… »
Dehors, on entendit des rires bruyants et des bruits de pas.
Avant que Monsieur Shelley n'atteigne la porte, celle-ci fut repoussée, grande ouverte et deux jeunes hommes s'avancèrent.
Harry Potter entra le premier.
A vingt deux ans à peine jamais sa beauté n'avait paru aussi ensorcelante. Physiquement, c'était un bel homme : assez grand, large d'épaules et bien charpenté, aux yeux extraordinairement vert et profonds.
Il était toujours vêtu d'une manière impeccable et à la dernière mode sorcière du moins c'est ce que disait ceux qui en avaient les moyens. Et Potter faisait sans aucun doute partie de ceux qui ont les moyens. Il portait toujours une cape verte impeccablement brodée à la main et posée négligemment sur ces larges épaules. Ses cheveux coupés courts étaient toujours comme prit dans une rafale de vent, et des mèches ténébreuses lui couvraient le front et quelque fois les yeux. Sa bouche rose pâle semblait briller grâce à ses dents éclatantes qu'il exhibait à tout bout de champs….
Il aurait pu être considéré comme béni des Dieux si l'on ne prenait pas compte son air nonchalant et ennuyé qui lui était habituel. Son rire agaçant et insignifiant semblait déformer sa bouche pourtant fort bien dessinée. On ne pouvait pas s'empêcher d'admirer ce beau spécimen mâle…du moins jusqu'au moment ou les gestes affectés, les manies capricieuses et cet éternel rire vide de sens venaient rompre le charme et coupait court à la fascination que pouvait exercer Harry Potter.
C'était selon les sorciers, le type le plus endormi, le plus ennuyeux, le plus insouciant que le monde sorcier eut connu... Presque au même titre que Lockhart, ce qui n'était pas rien.
Seul son ami Ron Weasley semblait de temps à autre lui faire entendre raison. Et encore, ce dernier riait plus volontiers à ces extravagances. Les gens se demandaient toujours comme ce dandy moderne, borné, ennuyeux et insouciant arrivait à gérer sa fortune personnelle.
Sans doute grâce à Ron, son conseiller financier personnel qui semblait tout de même plus futé.
Les parents de Harry Potter étaient pourtant appréciés par le monde sorcier de leur vivant.
Malheureusement, un matin de l'année dernière, on trouva James Potter, respectable auror, mort, le visage crispé dans une grimace de pure terreur dans leur demeure londonienne.
D'après les rumeurs, cette mort mystérieuse rendit quasiment folle sa femme qui maintenant vivait avec son fils, terrée dans une demeure gigantesque dans les îles Hébrides. Ce dernier, à la mort de son père avait dû revenir du pays lointain dans lequel il vivait et s'installer avec sa mère à la demande expresse de celle ci. Ce fut une surprise pour tout le monde car personne ou presque ne connaissait l'existence de cet enfant. Toutefois, on ne pouvait mettre en doute la paternité de James Potter : à vingt deux ans, Harry était son portrait craché.
Harry Potter était riche, immensément riche, la plus grande fortune sorcière anglaise. Il organisait des réceptions quasi hebdomadaires dans le manoir qu'il possédait à Londres et même en ces temps troublés, il ne s'arrêtait pas. Les familles sorcières étaient toujours invitées dans son manoir, les fêtes aussi somptueuses qu'au temps de ses parents, ouvertes à tous…même aux mangemorts… Chose pourtant étrange, Potter ne semblait adhérer aux idées de Voldemort, en tout cas, personne jamais ne l'avait vu dénoncer ou torturer un Sang-de-Bourbe ou un moldu. Il n'était jamais présent aux soirées « spécial mangemorts », séances de tortures à la clé. Il n'avait jamais de propos déplacés pour un camp ou pour l'autre et quand on lui posait des questions sur sa position il ne faisait que rire d'un rire stupide qui agaçait très vite son interlocuteur. Tout le monde avait vite décrété que Potter, dernier du nom, était tout simplement trop stupide pour comprendre l'enjeu de la guerre. On le regardait alors comme on regarde l'idiot du village : avec une sorte de pitié teintée de compassion, on riait gentiment de lui, et on lui pardonnait très vite ces pitreries et maladresses.
La seule chose qui le faisait émerger de ces loisirs futiles était Ron Weasley.
Quel être vain ce Potter ! Malgré tout il restait l'enfant choyé du monde sorcier, ces réceptions et ces robes étaient les plus belles, ces animaux domestiques les plus beaux, ces vins et ces mets les plus délicieux, ces elfes de maisons les plus humbles et les plus serviables….On lui pardonnait volontiers ces maladresses, après tout, il était bien trop stupide pour s'en rendre compte.
Dès qu'il entra dans l'auberge, il secoua élégamment sa cape et s'écria :
« Seamus, Dean comment ça va mes amis ? » il les enlaça et continua « Saperlipopette, mes amis avez-vous jamais vu un temps pareil pour cette saison ! Quel climat chez vous dites donc ! Et dire qu'à cause de Ron j'ai dû quitter mon salon douillet pour vous rendre visite dans ce satané bourbier ! Je préfère nettement le climat londonien ! »
Un silence accueillit cette saillie.
On entendit juste le gloussement de Ron tandis qu'il enlaçait lui aussi ces amis.
« Je n'en doute pas Harry, je n'en doute pas ! J'en suis même profondément affecté mais n'attise pas les foudres de notre cher Seamus en traitant son pays chéri de bourbier ! »
« Laisse Ron, Harry n'a jamais su apprécier les charmes de l'Irlande » répondit Seamus tandis que Dean éclatait de rire.
« Je sais reconnaître des endroits charmants quand j'en vois Seamus…et c'est vrai que ton patelin rentre dans cette catégorie juste après le parc de ma demeure à Londres» dit Harry dans un bâillement à peine réprimé. « Oh mais que vois je Rosmerta ? Ce repas à l'air absolument délicieux…presque qu'autant que vous-même » ajouta –il avec un clin d'œil.
Ces compères rigolèrent tandis que Shelley grognait encore.
« Harry ne me flattez pas tant. Vous partagerez le repas des ces personnes n'est ce pas ? Enfin à moins que vous ayez peur de salir votre si jolie robe » demanda t elle légèrement condescendante en montrant les rescapés qui observaient Harry bouche bée.
« Oh vous trouvez vous aussi que cette robe est splendide ?…je pourrais vous donner l'adresse ou je l'ai faite faire en partant si vous voulez. Quant à la salir hohoho…et bien j'en ai une bonne dizaine du même modèle » Il finit sa phrase par un rire dénué de tout sens.
Dans un joyeux brouhaha ils s'installèrent tous ensemble autour d'une grande table. Ils semblaient former une compagnie gaie et presque heureuse lorsqu'ils s'assirent autour de la table : les quatre jeunes gens, beaux hommes bien élevés et les cinq rescapés qui avaient échappés à des dangers si affreux et avaient enfin trouvé un abri sûr, sous la protection de l'Irlande.
Dans le coin, les deux hommes vêtus de noir semblaient avoir terminé leurs énièmes tasses de thé. L'un des deux se leva et, debout, tournant le dos à la joyeuse réunion, il revêtît lentement une longue cape et tout en jetant un coup d'œil à la joyeuse tablée, il jeta un gallion sur la table.
« Tout va bien » murmura t-il à son compagnon
Alors, ce dernier avec une rapidité qui indiquait une longue expérience, tira de sa poche une cape d'invisibilité et s'en revêtit. L'homme debout se retourna alors et observa que chacun était occupé à rire et à bavarder….du moins c'est ce qu'il vit. Il ne remarqua pas un regard vert sous des paupières lourdes qui les fixait en même temps qu'il vidait nonchalamment un verre de bierreaubeurre.
Il s'en alla en lançant un « bonne nuit » retentissant. L'auberge se vida progressivement et bientôt il ne resta que nos joyeux lurons.
« Seuls enfin » lança Seamus gaiement
L'un des rescapés, un vieux sorcier, se leva alors et avec affectation, dit :
« A l'Irlande et à sa terre hospitalière ! Que Dieu, Merlin et autres divinités vous bénisse vous et vos compagnons jeune homme. Vous nous avez sauvés d'un sort bien affreux. Nous pensons sans doute aucun que vous appartenez à ce groupe de braves jeunes hommes qui se font appeler le 'Lys Ecarlate'? »
Dean et Seamus ne firent que sourire.
« Ah messieurs » s'exclama une jeune sorcière « quel courage vous avez là ! Vous mettre en tel danger pour nos misérables vies ! »
« Vos vies valent mille fois celle de ce cher Voldemort. Ayez confiance ce tyran tombera »
« J'ai plus de confiance en vous qu'en n'importe quoi d'autres. C'est bien vous qui nous avez emmenez ici n'est ce pas ? Vous et vos compagnons, cette vieille sorcière….Vous êtes connus vous savez ? Votre nom circule dans les murs d'Azkaban. On vous voit comme des anges rédempteurs même si certains n'y croient pas. On a tendance à croire que ce ne sont que des rumeurs faites par des mangemorts cruels pour nous donner un espoir en vain…mais maintenant nous sommes bien placé pour savoir que tout cela est vrai… » Elle éclata en sanglot.
« Allons allons » essaya de la consoler maladroitement Dean « ne pleures plus. Nous ne sommes que les bras qui agissent. »
« Mais ma sœur est dans un péril mortel. Vous croyez que cette sorcière pourrait faire la même chose pour elle ? Je ne l'aurai jamais abandonnée mais ils nous ont séparés pour l'exécution et je préférai nettement qu'elle reste à Azkaban alors. Alors quand cette sorcière nous est apparue, j'étais partagée, avais-je le droit de la laisser en sachant que je pouvais peut être m'échapper ? Oh Merlin ma chère Hermione ! » Elle se leva et alla agripper le bras de Seamus « Pouvez vous m'assurer qu'elle sera sauvé elle aussi ? S'il vous plaît…pouvez… »
Mais elle fut interrompue par l'une des sorcières qui avaient échappé à l'enfer avec elle et qui l'enlaça pour la calmer. Seamus et Dean, malgré leur attitude perpétuellement franche et spontanée n'était pas habitué à étaler leurs sentiments et ils luttaient pour ne rien montrer de ce qu'ils ressentaient. Ils se bornèrent à faire en sorte d'afficher un visage penaud.
Une autre jeune sorcière qui l'accompagnait se contenta de dire :
« Moi j'ai toute confiance en vous et je suis sûre que vous les sauverez comme vous l'avez fait pour nous » cela fut dit avec une telle spontanéité, avec une foi et un espoir si absolu que les larmes de sa campagne se tarirent.
« Ah vous me faites honte ! » dit Dean « bien que nous fassions tous que nous pouvons pour vous, je ne suis qu'un instrument entre les mains de notre valeureux chef qui a organisé et mené à bien votre évasion »
« Votre chef vous dîtes ? Bien sûr que vous avez un chef nous l'avions oublié jusqu'ici. Ce Lys Ecarlate… Où est-il ? Pourquoi ne pouvons nous pas le remercier comme il se doit ? »
« Hélas c'est impossible »
« Pourquoi ? »
« Parce qu'il travaille dans l'ombre. Son identité est connue uniquement de ses compagnons immédiats sous la protection des démons gardiens. » Après une hésitation il ajouta « Nous même ne connaissons pas son identité et pourtant, nous sommes ceux qui vous accueillent ici en Irlande »
« Vous ne le connaissez pas ? Vous ne savez pas à quoi il ressemble ? »
« Je peux vous dire que son nom vient du Lys rouge qui est une fleur magique sublime que l'on voit rarement poussé dans le monde magique ; elle est striée de bandes bleus et jaune vifs et en cela est différente du lys rouge moldu. Les légendes disent qu'on en trouve sur le Mont Carrauntoohil….mais honnêtement on n'a jamais rencontré quelqu'un en ayant déjà vu. N'est ce pas Dean ? Elles ne se montrent que lorsqu'elles le veulent bien aux sorciers. Elles symbolisent l'énergie de la force vitale. Elles ont une influence sur le cœur siège des émotions et elles protègent aussi des mauvais sorts. Mais désormais c'est plus que tout ça, Le Lys Ecarlate c'est le nom du meilleur et du plus courageux des hommes qui a choisi de cacher son identité, afin d'être à même de mener à bien la tâche qu'il s'est donnée »
« Oh là là tout ceci ressemble à un roman ! Il paraît qu'il laisse à cet ignoble Kreutzer un billet avec sa signature à chaque fois qu'il délivre de pauvres victimes ? Est-ce vrai ? »
« Parfaitement »
« Alors, il en a reçu un aujourd'hui ? »
« Ma foi, oui et il en recevra encore d'autres »
« Mais dîtes moi » interrompit la plus âgée des trois sorcières « Pour quelle raison votre chef et vous tous d'ailleurs dépensez vos biens et risquez vous votre vie, car tout de même c'est votre vie que vous risquez à chaque fois que vous allez au de l'autre côté du Royaume Uni et tous cela pour nous…des Sang-de-Bourbe » finit elle doucement
Un silence accueillit ce mot.
« Pour le sport Madame » répondit doucement Seamus « nous sommes une bande de casse cous et notre mode en ce moment est d'arracher nos frères dans la gueule même du loup garou»
« Oh non, je ne pense pas que ce soit pour le sport. Je pense que votre chef et vous-même avez des objectif plus nobles que ceux là…et…» s'exclama la jeune fille
Un rire totalement hors de propos interrompit la conversation.
« Hé Ron, partout on ne parle que de ce Lys Ecarlate. Son nom est sur toutes les bouches. On ne peut même pas séduire une jeune fille sans qu'elle nous parle de ce garçon. Bientôt, toutes les plus jolies filles seront mariées virtuellement à ce jeune homme. Malheureux que nous sommes de n'être que des sorciers banals » dit Harry de son ton tranquille.
Les cinq rescapés le regardèrent les yeux ronds.
« Vous êtes Harry Potter n'est ce pas ? » demanda le vieux sorcier un léger mépris dans sa voix.
« Oui Monsieur, et je n'ai pas moi-même l'honneur de vous connaître » répondit il avec son sourire vide
« Lewis Carlson, jeune homme. Et c'est facile de vous reconnaître, qui n'a jamais entendu parler de toute les réceptions et dîners que vous donnez à Londres tandis que à deux pas de chez vous agonisent des familles entières… »
« Oh » répondit Harry avec un étonnement non déguisé « mes réceptions ont une telle notoriété ? »
Ce que le sorcier pensa à cet instant d'Harry pourrait remplir des volumes entiers de réflexions profondes…ce qu'il dit se résuma en deux mots articulés, car les autres mots furent étouffés dans sa gorge par une rage concentrée
« Jeune homme…»
Dean se leva prestement
« Je pense que nous devrions penser à nous coucher. Il se fait tard et je crains qu'après ces évènements palpitants vous ayez besoin de dormir. Seamus et moi-même viendront vous chercher demain pour vous emmener dans un endroit où vous pourrez demeurer en attendant. Je vais vous accompagner. » Ils se souhaitèrent bonne nuit dans une atmosphère glacée.
« Hé Seamus, si c'est là les spécimens de sorcier à qui vous faîtes traverser la mer d'Irlande vous et votre Lys Ecarlate, autant les jeter directement dedans avant d'arriver ici. C'est inconfortable de se faire agresser ainsi après un si bon repas »
Ron ricana « Un rien t'importune Harry »
« C'est sans doute dû à ma douillette constitution Ron » rigola Harry.
« Eh bien quelle soirée mouvementée. Nous devrions nous retirer aussi. Je vous propose un dernier verre dans le salon privé de Rosy….Qu'en dites vous ? » Dit Seamus
« Ma foi c'est une bien bonne idée je suis frigorifié » dit Ron en déliant ces longues jambes.
Harry après un soupir de satisfaction se leva à son tour. Ils se dirigeaient vers la porte quand un parchemin en surgit de nulle part vola au pied de Seamus qui sursauta.
« Qu'est ce que…. » S'étonna t-il. Il regarda Harry avec hésitation
Ce dernier éclata d'un rire sonore et lui dit
« Eh Seamus, je n'aurai jamais cru qu'un simple bout de parchemin puisse te faire autant trembler. Tu sembles encore plus farouche que moi même ! »
Tranquillisé, Seamus ramassa le papier et précéda ces amis vers le salon privé. En chemin il accostèrent Dean et ensemble se dirigèrent vers le salon que Harry pris soin de fermer derrière lui.
Aussitôt pour quiconque d'étranger au cercle d'amis, la transformation de Harry à cet instant eût été un fait surprenant. Un éclair brillant au fond des ses yeux verts généralement à demi voilés, un durcissement subit de ses traits transformaient d'un seul coup sa physionomie et, l'espace d'une seconde, on assistait à la naissance d'un meneur d'hommes, le chef, le Lys Ecarlate.
Il était impossible d'établir le moindre rapport entre l'élégant dandy toujours vêtu de robes impeccablement coupées et ornées de broderies et parfois de dentelle de la meilleure qualité et dont les mains souvent jouait avec un délicat mouchoir de batiste. Quel rapport pouvait il exister entre cet homme et celui qui déchaînait par ces entreprises follement audacieuses l'enthousiasme des uns et la fureur des autres ?
Harry lança différents sorts sur la pièce avant de s'avancer vers Seamus et de lui dire d'un ton bien moins fade que celui qu'il utilisait d'habitude
« Lis ce papier Seamus »
Ce dernier s'exécuta, bien que comme toujours, il fut frappé par la nouvelle facette de son chef.
Nous nous adressons à vous en tant qu'alliés.
Nous savons qui vous êtes,
Et comme tout le monde ici, nous approuvons vos actions tellement utiles en ces temps difficiles.
Nous pensons qu'unir nos forces pourrait s'avérer plus qu'opportun pour la cause commune que nous défendons.
Mettez nous en contact avec votre chef.
Il saura sans aucun doute où nous trouver.
O.P
Seamus s'arrêta perplexe
« Qui est ce O.P »
« Ordre du Phoenix » répondit Harry dans un sourire « eh bien cet Ordre si mystérieux sort enfin de l'ombre ».
Il arpenta plusieurs fois le salon avant de continuer, s'arrêtant de temps à autre pour jeter un coup d'œil au papier que tenait Seamus dans sa main.
« Je m'en occuperai plus tard. Pour l'instant les nouvelles, Dean, Seamus ? »
« Rien à signaler avant ce soir Harry. Bien que tous ici savent que nous faisons partis Dean et moi de la ligue du Lys Ecarlate, nous n'avons pas eu de problèmes »
« Je ne comprends toujours pas pourquoi vous avez voulu montrer ouvertement votre identité à tout le monde mais enfin pour l'instant réjouissons nous plutôt du fait que vous n'ayez pas encore d'ennui. Ces deux types dans l'auberge tout à l'heure font partis de cet Ordre…D'ailleurs je pense que celui qui s'est caché sous la cape d'invisibilité est celui qui t'a envoyé ce billet Seamus »
« Sous la cape ? » demandèrent les autres dans un bel ensemble.
« Ah mes amis vous m'étonnerez toujours » rigola Harry d'un rire grave « Cet homme s'est sans doute cru trop doué pour mes yeux avertis. Il s'est éclipsé sous une cape juste avant que son ami ne prenne le large »
« Harry je comprends mieux pourquoi tu as tant manqué de tact et provoqué ces sorciers en parlant ainsi du Lys Ecarlate » murmura Ron
« Oui et heureusement que je pouvais compter sur le caractère emporté de ce sorcier. Il nous a donné tant de mal déjà lors de son évasion. Ah Ron je le referais bien une deuxième fois ! » Ajouta t-il la mine réjouie. Ron eut un sourire.
« Seamus, je ne pensais pas que tu me portais un telle admiration. J'ai dû mettre un frein à tes louanges. Tu as déjà laissé échapper trop d'informations, d'autant que cette jeune fille semblait partit pour t'accompagner encore longtemps »
Seamus rougit
« Désolé Harry je comprends que tu es jugé bon de m'interrompre surtout que tu ne savais pas qui était vraiment ces hommes »
« Allons, allons Seamus ce n'est pas grave. En revanche, que pensez vous qu'on doive faire pour l'Ordre du Phoenix ? »
« Ils sont plutôt pour des actions disons guerrières, non ? Peut-on vraiment s'allier avec ces gens là ? » Demanda Ron
« Je trouve que l'anonymat nous réussi plutôt bien » ajouta Dean content
« L'anonymat ? » Harry éclata d'un rire frais « peut on vraiment parler d'anonymat dans votre cas ? Occupez vous plutôt de jeter des sorts plus performants sur votre charmante maison. Ron et moi avons pu y pénétrer sans problème tout à l'heure »
« Ce n'est pas comme si tout le monde pouvait jeter tes sorts Harry » dit Seamus avec un sourire béat. Ron rigola doucement. Harry se contenta de sourire.
« Le meilleur moyen de savoir ce que nous veut l'Ordre du Phoenix est de le leur demander »
« Tu vas le savoir comment Harry ?» Demanda Ron en se redressant
« Hé Ron mais je vais y aller ! Mais pour l'instant, nous devrions aller nous coucher et…. demain Dean promis » ajouta t-il quand il vit Dean ouvrir la bouche pour poser la question qu'il posait toujours après chaque évasion 'Comment ça s'est passé ?'.
Harry sourit largement.
« Nous avons cette charmante Hermione à aller sauver. Les larmes de cette fille ne t'ont-elles pas ému ? Je ne supporte pas de voir les larmes de jeunes sorcières surtout quand elles sont charmantes. Donc Ron, demain matin tu devrai aller saluer ta famille parce que le soir même, le Day Dream naviguera vers Azkaban ».
