Remerciements:

Je tiens tout d'abord à remercier Lady Shadow Cassandra qui a beaucoup contribué à rendre cette œuvre meilleure, Yuki-604 pour son aide et ses précieux conseils, et Violette-Amaryllis pour son soutien. Merci à vous toutes d'avoir lu!

Personnages principaux: Yuki, Zero,

Résumé:

Yuki vient d'avoir 16 ans et son destin est déjà tracé. Selon les souhaits de la Comtesse de la Guilde, qui l'a recueillie et « élevée » (le terme exact serait plutôt « torturée »), elle part à la recherche du légendaire « orbe fusion ». Sur la route, elle rencontre Zero, jeune homme intriguant qui décide de l'aider dans ce périlleux voyage. Cependant, même les mystères enfouis ressortent un jour, les coups de théâtre s'enchaînant alors...

Chapitre1:

La Comtesse de la Guilde me fit signe d'avancer. Je tentai quelques pas, mais mes jambes refusaient obstinément d'obéir. Je me contentai d'une courbette maladroite et sourit timidement, bien que je tremblais de tout mon corps. Je ne connaissais que trop bien cette salle, construite dans un ancien château, au sous-sol morne et dénué de toute vie. Les murs de pierre froides étaient le parfait reflet de l'âme de la Comtesse, le sol de granit brut, et au plafond, de nombreuses toiles d'araignées représentaient les vestiges d'un passé lointain Elle me dévisageait, du haut de son trône, de ses yeux d'aigles perçants. Un nouveau frisson me parcourut, bien que la brise ne puisse parvenir jusqu'ici.

Plus je la considérais, et plus je la trouvais hideuse. Cette manie anormale qu'elle avait de s'éventer avec son bout de tissu dégarni alors que la température était glaciale, à scruter les gens si férocement que l'on se sentait aussitôt pris au piège ! Son visage tout entier se tordait en un rictus qui faisait ressortir son caractère sadique. Son teint pâle laissait entrevoir des veines saillantes, et les os semblaient traverser sa peau. Mais le pire de tout, c'était son collier. Chacune des victimes de la Comtesse était symbolisée par une perle nacrée. Et chaque année, je pouvais constater, effrayée, que d'autres perles s'ajoutaient à sa collection. Elle n'avait aucun scrupule à faire souffrir les autres, et aujourd'hui, c'était à mon tour d'endurer son sadisme.

Enfin, elle prononça son fameux discours:

-Yuki, tu as désormais 16 ans, et comme la tradition le veut dans notre famille, tu dois partir à la recherche de l' « orbe fusion ».

Elle s'interrompit, puis reprit avec un sourire narquois :

- Tu as quatre semaines, passé ce délai…

Cette odieuse femme fit signe à une de ses servantes, qui vint m'attacher un bracelet en métal au poignet. Je me sentis pâlir tandis qu'elle reprenait le fil de ses sinistres paroles :

-J'activerai ce bracelet qui mettra définitivement fin à ta quête.

Elle observa ma réaction avec attention. J'essayais de demeurer impassible pour lui éviter cette joie qu'elle aurait eu en me voyant blanche comme un linge, bien qu'il m'était impossible de les cacher. Je laissais toujours transparaître mes sentiments, ce qui me semblait être un grand défaut.
Contrariée que sa phrase – qui signait sans doute mon arrêt de mort – n'eut pas l'effet espéré, elle m'ordonna de partir sur le champ. Ce que je fis bien entendu.

A la sortie du château, j'éclatais en sanglots. Bon, je sais ce que vous vous dîtes, ce n'est pas bien courageux ça voyons, mais comprenez-moi ! Si je vous disais que tout les autres avant moi étaient aussi partis à sa recherche – d'où le nom de « fameux » discours – et qu'aucun n'en était revenu ! Ah oui, j'ai oublié de vous préciser, ce que la Comtesse appelle « notre famille » n'est rien d'autre que tout ses prisonniers, qu'elle a soi-disant « recueillis » de bon cœur car ils étaient orphelins, et donc que pas mal de gens m'avaient précédée... Je me décidai finalement à repartir après avoir piocher dans mon armoire quelques vêtements de rechange que j'entassai rapidement dans un petit sac. Puis, passant par la cuisine, j'emportai avec moi un peu de nourriture, et d'eau. Des produits de premiers secours étaient tout autant indispensables. Je n'avais aucune idée de l'endroit où se trouvait l'orbe, aussi me dirigeai-je vers la ville la plus proche, Santa Maria. Ce trajet dure une heure à pied, alors je peux bien vous conter mon passé en attendant. Eh bien voilà, j'avais sept ans lorsque la Guilde m'a recueillie, mes parents ayant eu un «accident d'avion».

En réalité je n'y crois pas trop, mes parents avaient le vertige ! Je suis toujours déterminée à faire éclater la vérité au grand jour !
La vie au sein de la Guilde se résumait assez bien en un mot : cauchemar. Chaque journée de ma vie était un calvaire, je devais développer mon don pour me préparer, dans l'unique but de trouver cet orbe. Oui, les pensionnaires de la Guilde étaient quelque peu spéciaux. En effet, chacun de nous possédait un don unique : certains maîtrisaient la glace, le feu et j'en passe, moi j'avais hérité de l'invisibilité. Vous comprenez à présent que la Comtesse ne nous nourrit pas par charité, mais pour nos « dons ». Surtout que quiconque possède cet orbe peut se voir exaucer un vœu ! Je me demande bien pourquoi la Comtesse tient absolument à l'avoir, mais je doute que ce soit pour une noble cause. Je commence à la connaître après plusieurs années passées sous sa domination ! Et là, je suis sûre que vous vous demandez pourquoi je n'ai jamais tenté de m'échapper !

Eh bien je vous réponds tout simplement:

J'ai bien essayé de m'enfuir deux fois, deux fois j'ai échoué et deux fois j'ai eu une sévère correction – qui ne vous donne plus du tout envie de refaire votre fugue, croyez-moi ! -

En plus, la Comtesse peut détecter si le prisonnier est encore en vie au moyen du bracelet qui peut le localiser à tout moment, ainsi inutile d'activer le bracelet si le malheureux est déjà mort, pratique !

Ah ! J'aperçus la ville, il était onze heures du matin. La brise s'éleva et fit bruisser les feuillages du cerisier auquel je m'étais appuyée pour reprendre mon souffle. Dans un dernier soupir, je regardai derrière moi, avant de m'enfoncer dans les ruelles sombres et tortueuses de la ville.