Salut les gens!

Bon alors le concept de "quote, oh my!" c'est un petit challenge avec Akachan et XFChemist. Nous choisissons à tour de rôle une citation ou un couplet d'une chanson et nous devons réaliser quelque chose dessus. Elles font des vids que vous pouvez voir sur leur compte you tube. (d'ailleurs elles ont fait de magnifique trailers pour mes fics que vous pouvez voir en cliquant sur le lien sur mon profil).

Le but est d'écrire des scenètes, guerre plus. Chaque OS/Drabble/histoire fonctionne seul(e).

J'espère que le concept vous séduira. N'oubliez pas de laisser une review en partant. ^^

J'ai joint une traduction de la citation pour ceux moins à l'aise en anglais. Elle n'est qu'approximative.

Can I hold you one last time,

To fight the feeling that is growing in my mind.

I know I did us both all so wrong,

I know I'm not always all that strong.

The KooksOne Last Time

Puis-je te tenir une dernière fois,

Pour combattre cette impression qui germe dans mon esprit.

Je sais que je nous ai fait du tort à tous deux,

Je sais que je ne suis pas toujours assez fort.

The KooksOne Last Time.

In the dying night

Le regard de Jack passa distraitement sur le feu mourant avant de s'arrêter sur la silhouette allongée à moins d'un mètre de lui. Son visage, tourné vers lui, avait la sérénité du sommeil et les ombres que jetaient les flammes basses lui donnaient une aura mystérieuse. Il ne se laissa pas berner par l'impression de tranquillité qui émanait d'elle.

Calme ne faisait plus partie des adjectifs applicables à Samantha Carter.

Comme pour faire écho à ses pensées, elle remua dans son sommeil, grimaçant et geignant. Les cauchemars étaient récurrents et toujours atrocement crédibles, ils ne l'épargnaient pas lui non plus. Il avait perdu le compte des nuits, il ne dormait plus ou très peu.

Fonctionner sur ses réserves l'aidait à rester constamment vigilant, à mieux réussir cette tâche impossible qu'était les garder en vie tous les deux.

Il était plus dur qu'il y paraissait de passer à travers les mailles du filet quand on était les deux personnes les plus recherchées de la galaxie. Que la Terre soit perdue ne voulait pas dire que les Goa'ulds ne désiraient pas leurs têtes. De préférence au bout d'une pique. Et les chasseurs de primes étaient légions.

Parfois, des nuits comme cette nuit, Jack se demandait pourquoi ils s'acharnaient quand il serait tellement plus simple de lâcher l'affaire. Après tout, une mort humiliante et lente semblait souvent préférable à cette existence en suspens perpétuel.

Mais Jack savait qu'ils ne le feraient pas.

Ils continueraient de lutter jusqu'au dernier moment, jusqu'à leur dernier souffle parce que c'était ce qu'ils étaient. C'était leur nature.

Du moins, c'était celle de Carter.

Lui, aurait peut-être cédé depuis longtemps à la tentation d'être une seconde trop lent à se dissimuler à la vue avide des Jaffas s'il n'y avait pas eu Carter. Carter donnait un sens à cette partie de cache-cache surréaliste. Carter donnait un sens à ce qui restait de sa vie.

Il n'était pas assez fort pour renoncer à Carter.

Il ne serait jamais assez fort pour renoncer à Carter.

Et c'était probablement ce qui finirait par les perdre. Il avait peur, était terrifié à l'idée de faire une erreur et de la perdre. La perdre… Il ne supporterait pas ça. Il ne le supporterait pas…

Il discernait à peine ses traits dans la quasi obscurité mais il n'avait pas besoin de lumière pour les redessiner encore et encore dans son esprit. Il les avait appris par cœur bien des années plus tôt et était capable des les imaginer à loisir avec une perfection surprenante.

Son regard caressa la courbe de sa nuque avant de remonter le long de son menton, de ses pommettes, et de s'arrêter sur ses yeux. Des yeux grands ouverts qui le fixaient patiemment, attendant qu'il réalise qu'elle ne dormait plus.

Il ne bougea pas, ne marqua pas le moindre signe de surprise, ce fut à peine si ses lèvres tressautèrent en une esquisse de sourire d'excuse. Elle cligna simplement des paupières, indiquant par là-même qu'elle n'y accordait aucune importance.

Ils avaient toujours excellé à la communication silencieuse mais depuis le début de leur échappée sauvage, ils étaient devenus meilleurs encore.

C'était pratique mais il ne pouvait nier que parfois, il regrettait le manque de paroles. Tout était toujours si implicite entre eux…

Etait-ce ce besoin de chaleur humaine ou les ténébreuses pensées qui semblaient hanter son esprit en cette nuit sombre… toujours est-il qu'il souleva légèrement son bras gauche.

Invitation tacite qu'elle pouvait saisir ou refuser de voir.

Elle l'étudia pendant quelques secondes, une expression pensive sur le visage. Il était sur le point de se tourner de l'autre côté et prétendre que rien ne s'était passé quand elle bougea. Lentement, avec des gestes prudents. Ils avaient appris à être prudents. Rien n'était jamais acquis dans la vie qui était devenue la leur. Rien n'était simple.

Pourtant, il fut étonné de l'impression de quiétude qui l'envahit quand elle blottit son corps souple contre le sien. Elle nicha sa tête au creux de son cou et il ferma les yeux, surpris de se sentir bien. Pas anxieux, pas sur le qui-vive, pas prêt à se jeter sur le zat à côté de lui… Juste bien.

Et au soupir de contentement qu'elle lâcha, il devina qu'il n'était pas le seul.

Peut-être que la solution était là.

Peut-être qu'ils devraient céder à ça. A ce qu'ils refusaient d'accepter depuis tant d'années. Peut-être que c'était ce qu'il leur fallait. Peut-être.

Et peut-être pas.

Ils devaient se concentrer sur le présent. Sur leur survie. Pas se laisser distraire par… S'ils se laissaient aller à baisser leurs gardes… Ils risquaient de tout perdre.

Il ne pourrait pas perdre Carter.

Il ne pourrait pas.

Comme si elle avait senti la direction que ses pensées avaient prise, elle glissa son bras entre les pans de sa veste, agrippant sa taille. Ou alors elle avait froid. Mais si elle avait eu froid, elle aurait tisonné les braises. Ou ramassé la couverture qu'il avait rejetée plus tôt. Ou…

« Vous n'avez pas à me protéger. »

Le murmure parvint à peine à ses oreilles, étouffé par sa propre épaule et l'épais rideau de ses pensées.

« Je… » répondit-il, mais le 'sais' resta coincé dans sa gorge. Bien sûr qu'il devait la protéger… Bien sûr.

« Non. » assena-t-elle doucement. « Vous ne savez pas. »

Inconsciemment, il referma les bras sur elle. Il avait peur. Peur que la conversation dégénère. Peur qu'ils ne se disputent. Peur qu'elle s'en aille. Peur qu'elle le quitte.

Il avait foutrement assez de vivre dans la peur.

« Je n'irai nulle part. » déclara-t-elle et il se demanda si elle n'était pas réellement capable de lire dans sa tête, au final. « Et si je n'ai pas craqué jusqu'à maintenant, je pense pouvoir affirmer que ça ne va pas arriver. »

Elle resserra la prise qu'elle avait sur sa taille et en réponse, il agrippa son épaule avec plus de force.

« Je peux prendre soin de moi. »

Il la crut.

Il l'avait toujours su bien sûr, mais… Il devait être certain. Il devait être certain que rien ne lui arriverait. Et aussi triste que ce soit, il n'avait totalement, pleinement confiance qu'en une seule personne et c'était lui-même.

« Je sais. » souffla-t-il pourtant. Parce que c'était ce qu'elle voulait entendre. Parce que c'était la vérité, peut-être.

Il y eut un moment de silence où il s'autorisa pour la première fois depuis longtemps à se détendre vraiment. Il avait l'impression qu'avec elle contre lui, il pourrait enfin dormir. Vraiment dormir. Sans craindre les cauchemars ou quoi que ce soit.

« Jack… » reprit-elle avec hésitation et, instinctivement, sa main se perdit dans les longs cheveux blonds, caressant et jouant avec les mèches qui lui tombaient sous les doigts.

« Je sais. » répondit-il, l'empêchant d'aller plus loin.

Il savait ce qu'elle voulait dire et il n'était pas prêt à l'entendre.

Pas encore.

Bientôt.

En entendant, il fallait dormir.