- Ne, Shizu-chan… Je me suis toujours demandé ce qu'il y avait après la mort.

- Je n'en sais rien…

- Je suppose que je vais bientôt le découvrir.

- Tais-toi. Ne parle pas de ça.

- Pourquoi ? Il me reste que quelques jours.

- Justement ! Pensons à autre chose. Tiens, que voudrais-tu faire avant de… ?

- Mourir ? Ce que j'ai envie de faire ? Comme une dernière volonté ?

- Prend le comme tu veux.

- Hum… Juste rester comme ça. Moi dans tes bras et toi me caressant les cheveux.

- On ne peut pas rester ainsi pendant plusieurs jours.

- Eh bien… Je crois que j'ai été un peu optimiste quand je disais quelques jours.

- Izaya, ne raconte pas n'importe quoi.

- Je suis fatigué…

- C'est normal, il est bientôt dix heure.

- On dort ?

- Seulement si tu me promets que tu te réveilleras demain.

- Promis.

- Bien.

….

- Izaya ?

- …

- Oi ! Réveilles-toi !

- …

- IZAYA !

- Hum ?

- Ne me fait pas peur comme ça !

- Hein ? Quoi ?

- J'ai cru… J'ai cru que…

- Que j'étais mort ? Mais tu sais, ça se passera comme ça Shizu-chan. Un soir, je m'endormirais, et le lendemain matin je ne me réveillerais pas. Ne me regarde pas comme ça. Tu sais que c'est vrai. Et plus vite tu l'accepteras, plus vite tu pourras passer à autre chose.

- Tu attends de moi que je passe à autre chose ? Qu'après ta mort, je me lève et retourne vivre ma vie comme si rien ne s'était passé ? Comment peux-tu oser dire ça ?

- C'est là toute la beauté du genre humain. Ils oublient tellement facilement. Ils sautent de bonheur en malheur, les oubliant aussitôt après les avoir vécus. Et ils refont les mêmes erreurs, encore et encore et encore…

- Tais-toi. Je ne t'oublierais pas. Crois-moi.

- Ah… J'avais oublié… Shizu-chan n'est pas humain…

- Tais-toi.

- Ne t'inquiète pas. Tu n'auras plus à m'entendre quand je serais mort.

- Izaya… Je ne voulais pas… C'est juste…

- Je plaisantais, Shizu-chan…

- Pourquoi rends-tu ça plus difficile que ça ne l'est déjà ?

- Je suppose que c'est dans ma nature. Je suis un salaud après tout.

- Tais-toi.

- Nous y revoilà !

- Pfoui….

- Quel soupir !

- Tais-toi.

- Izaya ?

- Hum ?

- Toujours vivant ?

- Il semble que oui.

- C'est bientôt n'est-ce pas ?

- Vas-tu pleurer ?

- Hein ?

- Quand je serais mort, me pleureras-tu ?

- Je suppose que oui…

- Tu sais, je n'ai pas arrêté de penser à ce qu'il y a après la mort.

- Tu remets ce sujet sur le tapis…

- Shizu-chan… Ma plus grande peur est qu'il n'y ait rien. Rien du tout. Que je cesse simplement d'exister. Ça ne me dérangerait pas d'aller en enfer, tant que j'existe toujours…

- Essaye tout de même d'aller au paradis. Je préfère te retrouver là-bas plutôt que dans une fournaise.

- C'est l'idée que tu te fais de l'enfer ? Un endroit où on brûle éternellement ?

- Hum… Je n'ai jamais pris le temps d'y penser…

- Je t'attendrais. Mais essaye de prendre ton temps avant de me rejoindre. De toute manière, avec ta force, je me demande si tu es capable de mourir.

- Izaya…

- Shizu-chan, je crois que je vais dormir un peu.

- Alors promets-…

- Oui, promis, je me réveillerais.

- Bien.

….

- C'est pour aujourd'hui.

- Vraiment ?

- Oui. Je peux le sentir.

- …

- Ne fait pas cette tête… Je voudrais…

- Quoi ?

- Je suis… fatigué…

- Izaya ! Pas maintenant ! Qu'est-ce que tu voudrais ? Parle-moi !

- Si… on ne s'était pas connu…

- Izaya ?

- Je serais mort seul…

- Mais tu es encore vivant ! Allez Izaya, fait un effort !

- A quoi ça sert ? Si c'est juste… pour quelques heures en plus.

- Fais le pour moi !

- Désolé, Shizu-chan…

- Izaya !

- Adieu…

Izaya utilisa le peu de force qui lui restait pour embrasser Shizuo. Ce dernier lui rendit son baiser, et après un moment, Izaya ne bougea plus. Rompant le baiser, Shizuo le secoua, même si il savait que c'était fini. Des larmes vinrent inondés ses joues qui roulèrent sur son visage et tombèrent sur celui d'Izaya. Il semblait dormir paisiblement, les yeux fermés, la bouche entrouverte. Mais il était mort.