Genre : Romance & Tragedy
Rating : M comme melon. Ehrm.
Pairing : Zoro x Sanji
Petit mot de l'auteure : Sachez que je me suis arrachée les cheveux sur ce One Shot, comme peuvent en témoigner Zororonoa-kun et Junk'Peria, et je suis désolée d'avoir ruiné Zoro comme ça. Je vous assure que j'ai vraiment hésité à le poster mais bon, vu que c'était fait... La chanson est de Outlines, et se nomme Visions. Je l'ai coupée à certains endroits, et la traduction a limite été la partie la plus longue, même si elle semble mauvaise. Si ça vous tente, vous pouvez l'écouter sur Youtube, peut-être que ça vous fera apprécier cette chose... Tout est à Eiichiro Oda, hormis l'histoire.


Until you try.


Les yeux fermés, je tente de me concentrer sur les bruits aux alentours. Assis, je visualise à travers mes paupières closes cet habitacle de bois, et survole seulement de mes doigts la peau de nacre du corps qui s'y repose. Sans le moindre contact, je ressens déjà la fraicheur de l'épiderme, mais ne m'y attarde pas, mémorisant au fur et à mesure la forme de l'être, pour ne jamais l'oublier. Je redessine la forme du visage, du nez, de la bouche, des sourcils. Je retire promptement ma main, comme brûlé : un cil venait de frôler mon doigt. Ramenant ma main vers moi, le poing serré, je le maintiens fermement contre mon torse. Pourtant, je sais que tout est faux, que ce ne sont que les délires d'un mec paumé.

I've got these visions in my mind
(J'ai ces visions dans mon esprit)

Quelque chose me tombe dessus, quelque chose d'élastique qui n'a rien d'humain mais qui, pourtant, en est un. J'entrouvre les yeux difficilement, me faisant violence pour que mon capitaine ne voie pas mon trouble. Ce dernier, affalé sur mes genoux, tourne la tête vers moi et la penche sur le côté en me demandant pourquoi je suspendais ma main et faisais des gestes dans le vide depuis tout à l'heure, et pourquoi j'avais eu une expression de douleur en la retirant d'un seul coup après avoir touché l'herbe. J'enfonce son chapeau bien profondément sur sa tête, lui répondant que je m'entraine à trouver une chose sans voir si je venais à perdre mon second œil. Ce qui est complètement absurde, mais il y croit et m'attrape par le bras, m'emmenant loin de mes idées noires. Un sourire parcourt mes lèvres : je protègerai ce gamin plus que n'importe qui d'autre, même si ils me tapent souvent sur le système, lui et ses enfantillages. Si seulement toi, j'avais pu en faire de même... Je te vois encore sur ce futon, ton corps recouvert d'un drap blanc, et les autres me regardant avec cet air désolé. Ce jour-là, je me suis fait la promesse de protéger coûte que coûte ceux qui me sont chers, et ce singe en fait partit, tout comme cet équipage.

Where I can save all of mankind
(Où je peux sauver toute l'humanité)

Depuis ce jour, après avoir trouvé une infirme part de courage pour continuer, je m'entraîne d'arrache-pied, multipliant les exercices, les poids, les pompes, et maniements de mes sabres. Le cuistot contribue à cet entrainement, me permettant de tester mes nouvelles forces après une engueulade qui se termine toujours en bagarre. Luffy aussi y assiste, un petit duel dans la vigie lorsque la nuit prend place et que les autres vont dormir. Avec lui, je peux me donner à fond, me permettant de relâcher toute la pression et de tester mes nouvelles techniques. Il en fait de même, faisant de cette relation un lien unique entre lui et moi. Entre capitaine et vice-capitaine.

Contrairement à ceux avec le cuistot, les combats ne sont pas brefs : ils gagnent chaque fois en longueur, les attaques se faisant plus nombreuses, diversifiées, et le plaisir d'avoir un adversaire à sa hauteur de plus en plus difficile à rassasier. Ce n'est pas pour autant que je vais négliger ceux avec le coq, ceux-là sont tout aussi instructifs et bénéfiques. Et puis, j'adore lorsqu'on se tape dessus, il y a cette volonté de vouloir montrer à l'autre sa valeur, constamment remise en jeu, ce qui diffère de ceux avec Luffy où il n'est pas question d'honneur ou autre, ces combats sont faits pour nous améliorer. Cependant, j'ai toujours cette impression d'être faible, de ne pas pouvoir les protéger, alors je redouble d'effort.

Trying to be brave, trying to be strong
(Essayer d'être courageux, essayer d'être fort)

Je m'arrête finalement à l'arrière du navire, une canne à pèche dans les mains, assis sur le garde-fou. Je surveille du coin de l'œil le capitaine, veillant à ce qu'il ne tombe pas dans les eaux profondes de l'océan du Nouveau Monde. Le calme qui règne est apaisant, ce qui est surprenant. Luffy, qui d'habitude est toujours en train de gesticuler dans tous les sens, fixe un point invisible dans l'immensité bleue, perdu dans ses pensées. Je vais lui demander si ça va lorsque ma ligne frémit et que quelques secondes plus tard je me fais tirer vers l'avant, quittant le navire et atterrissant dans la gueule d'un monstre marin. Je retourne immédiatement sur le pont du bateau grâce à une main élastique et me reçois juste après le repas de ce soir dessus, assommé. Des cris de joies fusent alors que je tente du mieux que je peux de m'extirper de sous la bête, attirant le cuistot qui s'empresse de l'achever et de commencer à la découper pour la transporter dans sa cuisine.

Alors que je vais me prendre la tête avec le blondin puisqu'il me prend pour sa boniche, j'entends des éclats de voix un peu plus loin. Nami est encore en train d'enguirlander le capitaine, qui tente de se dédouaner en disant que ce n'est pas de sa faute si ce monstre est si gros qu'il a faillit détruire une partie du pont et les chambres. Alors que le cuistot continue de me donner des ordres, un soupire passe entre mes lèvres, l'intrigant. Il va me faire une remarque mais pour couper court à toute question, je prends ce qu'il m'a demandé plus tôt et fais ce qu'il m'ordonne. Quand est-ce que les humains vont comprendre que ça ne sert à rien de se prendre la tête avec une personne qui nous est chère alors que l'on peut la perdre à tout moment ? Je ne demande pas que tout le monde soit sur la même longueur d'ondes, mais que les gens se supportent et cessent de blâmer les autres.

Get everyone to get along
(Faire en sorte que tout le monde s'entende)

Bien que je ne sois pas un exemple, me prenant le chou dès que possible avec le coq, ces disputes ne sont qu'une excuse pour nos petits combats. Si nous n'avions pas cette fierté, nos batailles n'auraient pas besoin de ces futilités, et nous agirions comme j'agis avec Luffy : tout en simplicité, droit au but. Mais il n'y aurait pas ce goût si unique de nos bagarres, ce petit plus. Hélas, tout le monde n'est pas comme nous, cachant derrière ces disputes une complicité, un moyen de nous assurer que l'autre est toujours à la hauteur et ne flanche pas. Pour certains, leur seul but est de faire du mal aux autres, de blesser consciemment. Comme quoi, cette espèce se meurt à petit feu, réduite en cendres par des gens malveillants. Ces gens, rongés par la peur, incapables de dépasser leurs propres faiblesses et les troquent contre la violence. Tu as été ma faiblesse, et si ton père n'avait pas été là, je n'aurai pas pu supporter ta mort et j'aurai peut-être fini comme eux, tentant de masquer ma douleur en en infligeant aux autres.

There's always something that goes wrong.
(Il y a toujours quelque chose qui ne va pas.)

Je me vois encore en train de demander ton sabre à ton père, les yeux inondés de larmes, les joues rougies, mon cœur débordant de tristesse. C'était la première fois que je pleurais ta mort, n'ayant pas réussi à extérioriser ça. Koshiro m'avait alors sourit et avait accepté ma demande, avant de s'approcher. Il me tendit le sabre que j'attrapais prestement et serrais contre mon corps recroquevillé alors que je sentais sa main rassurante se déposer dans mes cheveux. Les larmes redoublèrent, et il me laissa là, évacuant ma peine.

Des doigts claquant devant mon œil figé dans les souvenirs, je reprends mes esprits sous l'œil curieux du cuisinier. Finissant les tâches qu'il m'avait demandé, je me dirige vers les bouteilles de saké, et m'installe à la table.

I've got these visions in my mind
(J'ai ces visions dans mon esprit)

Aujourd'hui, je m'enfonce dans mes pensées sombres constamment. Pourquoi, bonne question. Toujours est-il que certains commencent à s'en poser, et que je dois faire un peu plus attention. J'aurai toute la nuit pour y repenser, alors pourquoi en pleine journée ? Tout recommence comme au début, où je ne pouvais m'empêcher de penser à toi tout le temps, me pourrissant le moral. Peut-être que je commence à douter de moi-même, à me demander si notre rêve est réalisable. Si tu étais là, tu l'aurais déjà réalisée, notre promesse de surpasser le maitre de notre art, Œil de Faucon. Finalement, tu étais véritablement plus forte que moi. Même si je ne pouvais pas l'admettre, je pense que j'ai toujours su que je ne te surpasserai pas. Mais je n'aurai jamais cette confirmation, toi n'étant plus dans ce bas monde. Qui sait, peut-être que nous nous retrouverons là-haut, et que nous pourrons enfin nous mesurer à l'autre. J'espère que tu ne flânes pas, sur tes nuages, et que tu te prépares à me recevoir. Après tout, on peut mourir n'importe quand durant cette vie de pirate…

Where I can see the finish line
(Où je peux voir la ligne d'arrivée)

La bouteille explose dans ma main, faisant sursauter le sourcil-en-vrille qui commence à préparer le repas de ce soir. Je ne peux pas me permettre de penser ça, d'être impatient de tout quitter. Je dois me reprendre, redevenir celui d'hier, celui qui avait fait de cette faiblesse une force, et qui fonçait tête baissée dans le tas, ne quittant pas des yeux ses objectifs. Le verre entame ma paume et je subis cette douleur, comme pour me punir de mes pensées macabres. Une main saisit mon poignet et la fumée d'une cigarette obstrue ma vue d'un voile fin.

- C'est malin, fait le cuistot en déposant la cendre de sa cigarette dans un cendrier sur la table.

Il accentue sa poigne pour me faire desserrer les doigts et inspecte ma paume ensanglantée où de nombreux verres s'enfonçaient dans la peau calleuse, due aux entrainements et maniements de sabres. Je tente de me soustraire de sa poigne mais rien à faire, il n'est pas décidé à la lâcher. Il me traine jusqu'au plan de travail et sort une trousse de secours qu'il devait garder là en cas d'accident de cuisine. Il sort une pince à épiler et l'approche de ma main pour retirer un à un les bouts de verres minutieusement. Je me retiens de demander pourquoi il n'a pas plutôt appelé Chopper pour qu'il me soigne et observe ses traits concentrés sur son travail. Je ne pense pas une seconde à toi durant ce moment étrangement calme et silencieux quand on connait nos disputes incessantes dès qu'on est dans la même pièce. C'est comme si la morosité qui m'habitait depuis ce matin s'était dispersée depuis que j'étais à son contact.

So I run fast and I can hear
(Alors je cours vite et je peux entendre)

The cloud around me disappear
(Le nuage autour de moi disparaître)

Un nouveau délire me prend : je me mets à penser à mon compagnon de manière étrange, et dans des situations équivoques, chose qui ne m'était jamais réellement arrivé. Certes, j'ai déjà eu quelques désirs pour des femmes comme pour des hommes, mais je ne m'y suis pas arrêté et les ai ignorés. J'avise ses lèvres pincées, preuve qu'il est concentré sur ce qu'il fait, dénuées de cigarette. Est-ce que lui aussi a-t-il déjà eu ce genre de pensées envers moi ? Il n'y a qu'une façon de le savoir, et les paroles de mon maitre dansent dans ma tête comme une chanson. Il me les avait soufflées alors que je m'étais échappé du dojo pour aller me recueillir sur ta tombe, en te demandant si j'allais vraiment réussir sans toi.

Old man, he whispers in my ear
(Le vieux, il murmure à mon oreille)

Plus j'observe mon compagnon, plus les mots résonnent dans ma tête, se faisant pressants. Connaissant son caractère, j'hésite tout de même de faire quoique ce soit. Je ne peux pas me résoudre à agir sur un coup de tête, le sourcil-vrillé aime les femmes et le clame chaque jour du matin au soir. Cependant, le cuistot va en avoir fini avec ma main, et commence déjà à passer une fine bande blanche sur mes doigts et ma main pour recouvrir les plaies après les avoir désinfectées. Et ces foutus mots qui se font plus forts, plus insistants alors que je commence à perdre mes moyens. Il relève les yeux vers moi alors qu'il achève ce qu'il fait, tant pis, j'ai besoin de savoir si tout ça est seulement passager ou non. Alors au lieu d'attendre un quelconque signe de je ne sais qui, de toi peut-être, j'agis. La voix de mon maitre résonne alors que je prie pour ne pas finir comme entrée au repas de ce soir.

You keep on praying to the sky
(Tu continues à prier le ciel)

"You'll never know until you try"
("Tu ne sauras jamais tant que tu n'essayeras pas")

You keep on praying to the sun
(Tu continues à prier le soleil)

"You'll never know until it's done"
("Tu ne sauras jamais tant que ça ne sera pas fait")

Alors j'essaye, je fais, je l'attrape par son col de chemise avec ma main non-blessée et dépose ma bouche violemment contre la sienne. Je le sens se figer immédiatement et n'obtenant aucune réaction, j'augmente la pression. Ce n'est pas mon premier baiser, c'est toi qui me l'avais volé après cette coupe de saké que nous avions partagé pour celer notre promesse. Je me rappelle d'en avoir rougit jusqu'aux oreilles et après que tu te sois retirée, n'avoir rien pu dire tant j'étais gêné. Tu m'avais alors sourit, tes pommettes se colorant elles aussi, puis tu t'étais relevée et étais partie, sans un mot de plus. Le lendemain, tu étais morte.

I've got these visions in my mind
(J'ai ces visions dans mon esprit)

Ces souvenirs ravivent en moi une passion éteinte. Mais cette fois-ci, elle n'est plus dirigée vers toi, mais vers ce cuistot pervers. Je n'ai pas envie d'en rester sur un baiser comme cette fois-là où nous n'avions qu'à peine 10 et 13 ans. Le chef bouge enfin, attrape mes cheveux, et m'attendant à un coup de pied m'envoyant valdinguer, je ne peux que perdre l'équilibre lorsqu'il m'attire brutalement à lui, une main agrippant mon t-shirt pour celer nos corps. Mon cœur s'accélère, et une chose humide vient taquiner mes lèvres alors que son œil entrouvert brille de défi. Je suis un peu déstabilisé, je n'ai jamais donné de vrais baisers, et lui devait en avoir donné des dizaines et des dizaines, avec tout ce qu'il drague. Mais un défi est un défi, et mes lèvres se séparent tandis que sa langue les franchit.

La sensation de sa langue sur la mienne m'électrise tandis qu'il m'apprend les premiers pas d'une danse envoutante et grisante. Mes sens sont en alerte, mes poils s'hérissent, je n'ai jamais ressentit ça. Un désir affolant, terriblement séduisant et dévastateur coule dans mes veines. Il se retire mais je ne lui laisse pas le temps de trop se reculer que je pars à l'assaut de ses lèvres déformées par un sourire. Je tente de reproduire ce qu'il m'a fait mais mon inexpérience se fait bien ressentir. L'une de ses mains vient rencontrer la mienne qui est toujours accrochée à son col, la décroche et brise le baiser maladroit avant de me tirer dehors. Sa main parait frêle et fragile dans ma large main. Elle ressemble terriblement à la tienne, lorsque tu venais me chercher en ville après être une nouvelle fois perdu. Elle était rassurante, douce et chaude. Pas comme la dernière fois où elle était glacée, posée délicatement sur le futon où ton corps était couvert de ce foutu drap blanc.

Where I go back, way back in time
(Où je retourne, retourne dans le temps)

Un peu perdu, je le suis sans discuter et le vois regarder autour de lui. Après s'être assuré que personne ne soit dans les parages, ce qui est rare en plein après-midi, nous traversons le pont et il me jette un regard avant de désigner la vigie. Je m'accroche aux cordages le long du bateau nous permettant d'accéder à la vigie, confus, et parcours rapidement la distance qui me sépare de la vigie, arrivant après Sanji. Une fois dessous, il attrape l'échelle et pénètre dans ma salle d'entrainement, moi sur ses pas, et à peine ai-je le temps de me remettre sur mes deux pieds que la trappe claque et que ses lèvres se retrouvent à nouveau contre les miennes. Ses mains agrippent ma mâchoire, approfondissant le baiser tandis que les miennes viennent froisser sa chemise sur son torse. Il se retire une nouvelle fois et se dirige vers le matelas que je garde pour faire une sieste après mes entrainements en reculant et en me faisant signe de m'approcher avec son doigt. J'avale difficilement ma salive, comprenant ce qu'il va se passer, et j'approche lentement, me demandant si c'est une bonne idée. C'est la première fois que j'expérimente ce genre de choses, je suis complètement paumé.

Il m'attire à lui doucement, glisse sa main dans mes cheveux en m'embrassant et nous fait basculer sur le matelas, lui sous moi. Je suis déstabilisé par notre proximité mais le sentir ainsi contre moi me grise totalement. Ses mains passent dans mon dos alors que je commence à prendre mes aises dans le baiser et retire peu à peu mon t-shirt en les glissant contre ma peau, me faisant frissonner. Je me redresse sur mes genoux pour le retirer, à cheval sur ses cuisses. Mes propres doigts découvrent son corps à travers sa chemise que je décide de déboutonner, me penchant sur lui pour retrouver à nouveau ses lèvres. Ses mains flattent mon dos alors que je lui enlève sa chemise et que les miennes partent à leur tour à la découverte de ce corps que je n'ai touché qu'au-dessus de ses habits. J'y découvre une peau sèche et pâle cachant des muscles qui se contractent sous mes caresses, créant ainsi des monts et des vallées, et me noie dans les yeux bleus océan qui me couvent du regard.

I travel sands, mountain and sea
(Je parcours désert, montagne et mer)

Je me sens comme un enfant sous ce regard, et je préfère aller me planquer dans son cou plutôt qu'il voie mon trouble. Il en profite pour refermer ses bras autour de mon cou et d'échanger nos positions. Assis sur mon bassin, sa bouche parcourt mon corps, me faisant gémir à certains endroits. Gémissements que je trouve gênant avant qu'il ne me fasse comprendre que je n'aie pas à me mettre de barrières, qu'il n'est pas là pour se moquer. Ma respiration se bloque lorsque mon pantalon et mon boxer disparaissent et que des cheveux viennent chatouiller ma verge tendue. Ma main bandée s'égare dans ses cheveux alors qu'il commence à le lécher et le prendre dans sa bouche, tandis que ma tête part doucement en arrière, et que mon œil se perd sur le plafond. Le désir présent dans mes veines brule tout sur son passage, me rendant complètement fou. Je sens le plaisir aller crescendo, si bien que j'ai l'impression que je vais exploser d'une seconde à l'autre.

Poussant sur son épaule, je tente de faire reculer le cuistot mais impossible, il continue son traitement, et je viens finalement dans sa bouche. Je reprends difficilement mes esprits et, une fois fait, j'inverse à nouveau les positions. Je veux lui rendre la pareille, lui montrer que moi aussi je suis capable de donner du plaisir à quelqu'un d'autre. Peu sûr de moi tout de même, je m'obstine à trouver ses points sensibles, observant ses moindres frémissements. Pourtant, il ne semble pas aussi désorienté que moi alors qu'il titillait mes zones érogènes, ce qui me freine un peu. Je tente de reproduire ses gestes, de lui faire comprendre à quel point je veux lui faire plaisir. Le comprend-t-il ? Je perds espoir, je ne trouve pas de moyen pour le satisfaire.

Looking for something desperately
(Cherchant quelque chose désespérément)

Je me redresse alors, me voyant déjà être rejeté, jusqu'à ce que je remarque le trouble dans ses yeux, sa mèche ayant déserté son visage. Le soulagement s'empare de moi, et je viens me recoucher sur son corps. Ce contact m'excite aussitôt, et Sanji le sent bien. Il prend mon visage entre ses deux mains et m'embrasse doucement, avant de me faire basculer sur le côté, puis sur le dos. A quatre pattes au-dessus, il attrape ma main valide et suce mes doigts, attisant dangereusement mon désir. Je ne sais pas ce qu'il va se passer désormais, mais tout ce que je veux, c'est voir le Cook se laisser aller entre mes bras. Après avoir fini de les humidifier, ils les dirigent vers son postérieur et me fait comprendre ce que je dois faire. Je sens mes joues me chauffer : je dois vraiment mettre mes doigts là ? Autant pour une femme, ça ne me fait rien de me dire que je dois la préparer de cette manière, mais là, ça me refroidit un peu. Sanji a un sourire, avant de finalement lécher ses propres doigts et aller les enfoncer là où j'ai eu des réticences.

J'observe son visage se peindre de luxure alors que je ne lui fais rien qui puisse l'aider. Cette situation me met à l'aise, j'ai l'impression de n'être qu'un bon à rien. Et il n'est pas question de le laisser se procurer du plaisir seul. J'attrape alors son bras sous ses yeux surpris, et remplace ses doigts par les miens. Tout d'abord figé devant ma réaction, son corps s'affaisse sur le mien lorsque je commence à bouger, Sanji plaquant une main sur sa bouche pour retenir un gémissement que j'entends pourtant. Mon cœur se gonfle de fierté à ce son, et je glisse ma main bandée dans sa nuque, nichant sa tête dans mon cou. Je peux sentir son souffle désordonné contre ma peau, m'incitant à continuer.

Finalement, il se redresse d'un coup, et retire mes doigts. Je lui lance un regard interrogatif auquel il répond par un sourire, et attrape ma verge à nouveau gorgée de sang. Et, sans que je m'y attende, il s'empale dessus, m'arrachant un gémissement alangui. Contrairement à tout à l'heure où ses lèvres se faisaient légères et douces, mon sexe est pressé dans ses entrailles, et c'est tellement bon que j'en vois presque des étoiles. Si j'avais su que le sexe était quelque chose d'aussi bon, j'y aurai peut-être réfléchi à deux fois avant d'attendre d'avoir vingt-et-un ans pour m'y mettre. Le fait que ce soit Sanji aide beaucoup, je ne sais pas pourquoi je suis autant attiré par lui mais en tout cas, je peux dire que ça me plait terriblement.

Je sens une main glisser le long de mon bras et atteindre la mienne qui est blessée. Penché au dessus de moi, le cuistot me regarde, noue nos doigts et commence un lent va-et-vient pour s'habituer. Mon cœur continue de se gonfler, non plus de fierté, mais de joie cette fois-ci. Cependant, un point me tourmente : depuis quand nous nous montrons aussi affectifs l'un envers l'autre ? Depuis quand est-ce que je me laisse faire bien docilement ? Pourquoi ce changement soudain ? Mes questions cessent dans ma tête lorsque Sanji augmente la cadence, laissant place à un plaisir incroyable.

Mes sens sont affolés, je ne distingue plus où son corps se finit, où le mien se finit, tout ce que je sais c'est qu'actuellement nous ne formons qu'un et que je me sens plus vivant et heureux que jamais je ne l'ai été depuis ta mort. Nos muscles se crispent, les baisers se multiplient, mes gémissements se font de plus en plus nombreux. Et les siens, ceux qu'il laisse échapper, ceux qu'il m'offre, sonnent en moi comme la plus belle des mélodies. Cette fameuse mélodie m'ensorcèle, me transporte loin, agit sur moi comme celle des sirènes pour attirer leur proie, me laissant volontiers guider par ces sons, m'entrainants de manière certaine à la libération.

And then the sirens sing to me (They sing to me)
(Et puis les sirènes chantent pour moi (Elles chantent pour moi))

Alors que je sens poindre l'orgasme, j'entends à nouveau les paroles de mon maitre résonner en moi et sourit. Je donne un coup de rein vers le haut, déstabilisant Sanji, et décide de donner le meilleur de moi-même pour le faire jouir. Pour la dernière fois, j'échange nos positions et ne laisse aucun répit au blondinet, m'enfonçant en lui au plus profond qu'il m'est possible d'aller, voulant lui offrir un plaisir incommensurable. Un gémissement plus fort que les autres parvient à mes oreilles tandis que je sens son corps se resserrer contre ma verge, m'offrant de délicieuses sensations. Il semblerait que l'endroit où je venais de frapper soit un point particulièrement sensible, au vu de la griffe dans le dos qu'il m'a infligé sur le moment.

Ses puissantes jambes se referment sur mes hanches, m'empêchant toute fuite, et il agrippe étroitement mes épaules avec ses bras. Savoir que j'arrive à lui donner autant de plaisir balaye mes inquiétudes sur son propre plaisir et je sens son corps trembler entre mes doigts et se contracter, comprimant mon pénis, m'achevant. Je viens quelques secondes après lui, et m'affale sur son corps à la suite d'un dernier baiser.

Nos respirations sont désordonnées, et je suis un peu sonné après ce qu'il vient de se passer. Tout est allé si vite que je n'ai pas tout compris. Tout ce que je sais c'est que ma peine a disparu au contact de ses lèvres et qu'il m'a aidé, sans le vouloir, à penser autrement et avoir une nouvelle vision de la vie. Pas besoin d'en dire plus, il faudra m'attendre encore longtemps pour que je te rejoigne, je veux profiter de la vie tant qu'il en est encore temps. L'image furtive de ton père passe sous mes paupières lourdes de fatigue, et je le remercie intérieurement de m'avoir poussé, sans se douter de quoique ce soit, vers quelqu'un qui occupera désormais mes pensées à la place de celles qui ternissent mon moral depuis des années. Une dernière fois, je me remémore ses mots, alors que je sens le sommeil engourdir mes membres, me décale sur le côté pour accueillir Sanji dans mes bras et t'adresse une dernière prière : celle de ne jamais disparaître de ma mémoire, mais d'effacer ses années de malheur pour ne garder que le meilleur.

You keep on praying to the sky
(Tu continues à prier le ciel)

"You'll never know until you try"
("Tu ne sauras jamais tant que tu n'essayeras pas")

You keep on praying to the sun
(Tu continues à prier le soleil)

"You'll never know until it's done"
("Tu ne sauras jamais tant que ça ne sera pas fait")

Finalement, j'aurai mis onze ans à me remettre de ta mort. Je comprends mieux cette mélancolie d'aujourd'hui : on est cette fameuse date, celle où tu es née, celle où tu aurais eu vingt-quatre ans si tu étais encore là. J'espère qu'où que tu sois, tu garderas toujours ce sourire que tu as toujours eu lorsque l'on t'offrait des cadeaux : rempli de joie et de bonheur. Tu me manqueras chaque jour, sois-en certaine, mais un peu moins qu'avant, et tu resteras à jamais celle que j'ai aimé en premier, Kuina.

I've got these visions in my mind.
(J'ai ces visions dans mon esprit.)


Ca pue la guimauve, nan ?
Merci d'avoir lu malgré tout, je vous souhaite de bonnes vacances pour ceux qui le sont seulement (comme moi), et de bien bosser pour les autres.
Ah, et moi aussi ça m'insupporte d'avoir des notifications "untel vous a ajouté à ses favoris" sans recevoir de reviews. Il n'y a rien de plus motivant que les reviews !

Gros bisous,
Shino.