Disclaimer : Albator, Warius, leurs cuirassés, leurs équipages, M. Zon et quelques Illumidas appartiennent à leur créateur M. Leij Matsumot

Les autres sont à moi

1.

Rentrés en même temps à l'Académie de la Flotte de Kherst, les trois amis étaient rapidement devenus inséparables, brillants, et absolument solidaires.

Et à l'aube de leur troisième et dernière année de formation, les Aspirants s'étaient faits une promesse scellée dans le sang.

- Nous ne nous quitterons jamais.


- Comment cela, tu nous quittes, Eméraldas ?

La rousse resplendissante aux grands yeux bleu marine grimaça.

- Je dois retourner sur Hado, ma planète natale. Les flottilles Illumidas la menacent. Je n'ai pas pu achever mon cursus ici, mais nos quelques vaisseaux de défense ont besoin de capitaines, même si je ne pourrai jamais en porter les galons.

- Il faut toujours défendre le lieu où l'on est né et qui nous tiendra à cœur que nous y fassions notre avenir où que nous fondions notre foyer ailleurs !

- Merci de ta compréhension, Warius. Et toi, Emerik ? s'enquit la jeune fille.

- Je ne saurais dire. Ma Terre est loin des conquêtes Illumidas, pour le moment. Mais elle le sera un jour ou l'autre. Moi aussi, je vais y faire un saut à mes prochaines vacances. En revanche, j'ai bien l'intention de devenir Militaire ! jeta le grand brun au lumineux regard marron.

De la tête, Warius approuva.

- J'ai de pareilles intentions. Car ma République Indépendante ne pourra pas échapper aux appétits dévastateurs des Illumidas.

Les deux jeunes gens étreignirent leur amie.

- Tous nos vœux t'accompagnent. Et qui sait, le hasard nous remettra peut-être en présence ?

- A un de ces jours, conclut Emerik.

Leur amie ayant tourné les talons, Emerik et Warius échangèrent des regards soucieux.

Le second reprit la parole.

- Je suppose que tu vas aller demander à la douce Maya de t'épouser ?

De la tête Emerik approuva.

- Toujours là pour moi, Warius ?

- A jamais !

2.

Entre deux missions pour la Flotte terrestre, le capitaine Emerik Khérendorff était revenu chez lui.

La blondeur lumineuse, Maya l'accueillit sur le seuil de leur villa, entourée de deux enfants de sept et quatre ans.

- J'ai peu de temps, prévint le jeune Militaire en enlaçant ses rejetons, Althorpe et Shyraze.

- Nous profiterons de chaque instant, assura son épouse. Tu as rapporté les médicaments ?

- Oui. Comment va Alvernon ?

- Malade, comme presque toujours depuis sa naissance…

- Je vais l'embrasser !

Avec tendresse, Emerick déposa des baisers sur les joues creuses du petit de cinq ans, le teint blême en dépit de la fièvre qui le dévorait, les joues creuses, le corps chétif trahissant les maladies qui ne lui avaient quasiment laissé aucun répit depuis ses quelques années d'existence.

- Papa !

- Mon petit cœur. Ce soir, la famille est réunie !


Depuis le poste de commandement de son Karyu, Warius avait pris la communication entrante.

- Oui, Emerik ?

- Je suis retenu très loin, et l'avant-garde Illumidas est en approche de la Terre. Je sais que toi…

- J'ai le temps de m'y rendre pour évacuer les tiens. C'est bien ce que tu attends de moi ?

- Ils priment sur tout ! Sauve-les, Warius !

- Je m'en occupe, je t'en fais le serment.

- Merci.

De son côté, le capitaine Terrien du Deathshadow interrompit l'appel.


Longtemps, trop longtemps après, Warius avait envoyé un message, uniquement écrit, à son ancien compagnon de l'Académie. Le contenu était court, simple, et atroce.

« Je suis arrivé trop tard, Emerik. Heiligenstadt a été ravagée. Je n'ai pas pu emmener ta famille. Je ne l'ai même pas retrouvée ! ».