Sa mort ne les sauvera pas.
J'ai observé sous toutes les coutures les livres de Harry Potter, je n'ai trouvé nul part Naviek, uniquement JK Rowling...
Cette fic sera assez courte (4- 5 chapitres maxi).
Elle parle d'amour entre hommes, alors si vous n'aimez pas, passez votre chemin.
Elle parlera aussi de mort et de violence, mais là, tout est de la faute à « Vous Savez Qui »...
Chapitre 1: Moi, Draco Malfoy, pitoyable pantin.
Depuis maintenant dix bonnes minutes, je tourne et retourne ma cuillère dans mon bol de pudding. Je n'ai pas faim. Trop anxieux. Aujourd'hui, je rencontrai le Lord noir pour la première fois.
Je scellerai mon destin à celui du seigneur des ténèbres, pour toujours, sans possibilité de retour en arrière.
Je sais que je n'ai pas le choix, avec mon père, avec ma famille. C'est ce qu'ils attendent tous de moi, amis comme ennemis. Je n'ai pas la force de me retourner et de leur hurler: « Non, Draco Malfoy n'est pas comme ça, il n'est pas comme vous pensez ! ».
Non, je n'en ai pas la force, formaté depuis ma naissance à devenir mangemort, catalogué par tous les élèves, caché derrière mon masque d'indifférence et de dédain.
Alors aujourd'hui, je m'inclinerai devant le puissant sorcier. Je lui porterai allégeance. J'accepterai ma première mission.
Mais pour l'instant, je profite de mes derniers instants libres, plongé dans mes pensées, l'angoisse au ventre. Que n'aurais-je pas donné pour naître autre part, à un autre moment, dans une autre famille.
On ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas son destin. Seuls quelques courageux parviennent à sortir des chemins qu'on leur a tracé.
Moi, Draco Malfoy, je ne suis pas Griffondor : je ne suis pas courageux. Je me laisse malmener par la rivière qu'on a creusée pour moi.
De guerre lasse, je délaisse mon petit-déjeuner et vais me préparer. Une bonne douche me détendra sûrement, une bonne douche chaude.
J'ai l'impression que c'est la plus longue journée de ma vie. J'ai tout juste grignoté ce midi et j'ai traîné comme une âme en peine tout l'après-midi, croisant parfois le regard compatissant de ma mère ou celui froid de mon père. Mon père qui ne comprend pas l'angoisse de son fils.
Et le soir arrive. Trop vite.
Mon père qui m'appelle depuis le hall.
Mon père qui commence à s'énerver, lassé de hurler mon nom.
Ma mère qui frappe doucement à ma porte et qui me regarde avec une tendresse infinie:
« Je sais que tu es anxieux Draguy, mais mettre ton père en colère n'arrangera rien, tu devras quand même y aller. »
Puis elle s'approche, posant doucement sa main sur mes cheveux fins, dans une douce caresse. « J'aurais tellement aimé te donner une autre vie mon ange... Je suis tellement désolée. »
Sa voix, tel un murmure, me noue profondément les entrailles. Alors, je me lève lentement et la suis jusqu'au salon.
Lorsque je transplane avec mon père, un masque est de nouveau apposé sur mon visage.
Je m'attendais à une sorte de cérémonie où seraient présents tous les mangemorts. Il n'en est rien.
Nous avons transplané dans un vieux manoir. Nous avons alors traversé un nombre incalculable de couloirs sombres avant d'arriver devant une porte entrouverte.
Une voix caverneuse et sifflante nous invite froidement à entrer.
Un frisson d'angoisse glace ma peau déjà gelée.
Je ne veux pas, je ne veux plus.
Je n'ai jamais voulu.
Et pourtant, je suis mon père, comme une marionnette, comme toujours. Comme si mes pensées et mes sentiments n'étaient pas reliés à mon corps.
Comme mon père, je m'agenouille devant le Lord noir.
Comme mon père, j'embrasse le bas de sa robe.
Comme mon père, je lui jure allégeance.
Puis le seigneur des ténèbres intime à mon père l'ordre de nous laisser. Je me retrouve seul avec lui.
Les yeux rouges de ... l'homme ? Peut on encore le qualifier d'homme? Ses yeux rouges transpercent les miens, comme s'ils cherchaient à lire à l'intérieur de moi.
Il a dû trouver sa réponse car un rire rauque résonne, vrillant mes oreilles.
« Alors comme ça, le bébé dragon aurait préféré ne pas être là? Comme c'est touchant. Et comme c'est pathétique. Vous avez tous une haine profonde pour moi et pourtant, aucun de vous ne fait ne serait ce que l'ombre d'une action. Vous avez tous tellement peur, vous êtes tous tellement couards, tellement faibles. Vous n'êtes que des vers, de vulgaires insectes que je peux écraser dès que j'en ai envie. »
Il se redresse et me relève la tête brutalement, me fixant de ses yeux de sang.
« Tu n'es qu'un jouet, qu'un pantin. Si je te demandais de tuer ta mère, tu le ferais. Un pitoyable petit pantin. »
Puis il me relâche tout aussi brutalement, ricanant comme un dément.
Et il a tellement raison. Tellement raison.
Il peut me demander n'importe quoi, je le ferai.
Un pitoyable pantin.
Je prie juste pour qu'il ne me demande pas de faire du mal au survivant.
« Tu vas pouvoir faire quelque chose pour moi bébé dragon. Tu vas éloigner Harry Potter de Poudlard. »
M'a-t-il vu tressaillir? Son rire tellement glacial retentit encore dans la salle vide.
« Que tu es drôle petit pantin ! Tu poses un masque sur ton visage mais tes pensées, tu les envoies autour de toi avec la force d'un ouragan. Ton père ne t'a donc pas appris l'occlumensie? C'est vrai que ce n'est pas son fort à lui non plus. »
Il s'approche encore, ses doigts froids se posant sur ma joue, dans une caresse rêche.
« Je te demande juste de l'éloigner de Poudlard. J'ai affaire là-bas et la présence de ce morveux me gène. »
Un silence s'installe. Je n'ose rien dire.
« Vois tu bébé dragon, je considère tous les autres comme des êtres vils et faibles. Il n'y a que deux personnes que je considère dignes d'intérêt. Tout d'abord, ce cher Dumbledore, mais malheureusement pour lui, il commence à se faire vieux et son affection pour le jeune Potter lui joue des tours. Il a perdu de sa superbe. Si je l'ai craint un jour, ce n'est plus le cas. »
Encore ce silence. Je ne sais pas lequel je préfère : la voix rocailleuse du Lord noir ou ce silence. L'une me hérisse tous les poils de mon corps, faisant frémir mes membres, l'autre m'enserre la poitrine, m'étouffe.
« L'autre est Harry Potter. Le seul qui ose se dresser contre moi, qui ose me défier. Qui peut me défier. Il sait qu'il n'a aucune chance face à moi et pourtant, il ira jusqu'au bout. S'il n'avait pas cette stupide faiblesse que représente sa loyauté envers ses amis, je l'admirerais. »
Les yeux rouges reprennent les miens en otage. Ils se sont durcis et mon corps se tend brutalement.
« Tu vois, stupide cafard, je ne laisserai jamais personne toucher à Potter. Il est à moi. Aucun de vous n'est digne de poser sa baguette sur lui. Aucun de vous ne serait capable de le vaincre. Il a une force magique impressionnante, elle vous consumerait. »
Un sourire froid étire ses lèvres. Ses yeux se sont adoucis.
« Non bébé dragon, tu ne feras rien à Harry Potter. Tu l'éloigneras juste de Poudlard pendant quelques jours. Je te dirai comment faire. Ce sera simple comme une potion. »
Il me tourne le dos. Il sait que je ferai ce qu'il me demande, que je ne pourrai pas le trahir. Il connaît tous ceux qui l'entourent. Et il a lu tout ce qui l'intéressait directement dans mes pensées.
D'un geste, il me congédie.
En sortant, mon père ne me demande rien. Peut-être sait il déjà tout. Plus probablement applique-t-il la loi du silence qui règne ici. Les missions sont secrètes. Même pour un père et son fils.
Il est tard. Je me tourne et me retourne dans mon lit. J'ai beau tenté de m'échapper de ce destin, de couper les fils qui tirent ma marionnette, je sais que je n'y arriverai pas. Je n'en ai pas la force.
Si seulement j'avais la moitié de sa force . Lui. Harry Potter.
Son nom roule dans ma gorge alors qu'une perle saline coule sur ma joue.
Dans deux semaines, ce sera la rentrée. Dans deux semaines, je commencerai ma mission.
